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Poésie néo-classique
Myndie : Automne
 Publié le 12/04/14  -  13 commentaires  -  726 caractères  -  330 lectures    Autres textes du même auteur

Voilà les jours intermédiaires, temps du labour, temps du déclin…


Automne



La brume s’insinue avec délectation
Sous le ventre impérieux des tempêtes d’automne.
L’âge d’or est perdu et déjà l’on s’étonne :
Faut-il lutter encor quand, rompue d’affliction,

La nature brandit des fureurs de scorpion
Qui balafrent ses chairs de sillons allochtones ?
De l’aube silencieuse au couchant monotone,
La vallée aux flancs creux ajuste ses haillons

Et l’impassible temps vient flétrir les appas
D’un corps transi de nuit, qui prédit son trépas.
Au soleil affadi, même le flamboyant

Éclat des frondaisons s’esquive à petits pas ;
Demain dégoutteront les rameaux larmoyants…
Mais d’où vient que la pluie est triste ou ne l’est pas ?


 
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   Anonyme   
2/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
"D'où que la pluie est triste ou ne l'est pas ?"
Simplement de notre ressenti. Tout comme face à l'automne qui génère tant de mélancolie.
Automne...temps du labour ?
Dans la première strophe, je ne comprends pas pourquoi on s'étonne. Dans la seconde, vous nous parlez d'une nature pleine de fureur :sous entendu: maltraitée par les éléments et puis l'aube silencieuse et le couchant monotone.
Cela manque de cohérence.

J'ai beaucoup aimé :

"Au soleil affadi, même le flamboyant

Eclat des frondaisons s’esquive à petits pas ;
Demain dégoutteront les rameaux larmoyants...
Mais d’où vient que la pluie est triste ou ne l’est pas ?"

   Anonyme   
3/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Puissance et élégance et ça vibre et ça frissonne!
et des trouvailles superbes que je relève:

"La brume s’insinue avec délectation
Sous le ventre impérieux des tempêtes d’automne."

"La nature brandit des fureurs de scorpion
Qui balafrent ses chairs de sillons allochtones ?"

"Demain dégoutteront les rameaux larmoyants..."

Une écriture fluide, vive, une ponctuation bien placée qui sert bien le ton et le rythme.
J'ai tout de même trouvé les rimes faciles: D'automne/ s'étonne, appâts/trépas, à petits pas/ne l'est pas, mais ce n'est pas grave car tout l'enveloppe de votre poésie est de bonne qualité et c'est ce qui importe.

   Anonyme   
12/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Myndie,

Ton poème développe avec une fine sensualité la question du faut il ou pas baisser les bras devant les outrages du temps.
Ici, l’ardeur du combat est ponctuée d’images frisant la résignation. Mais il y a la fureur du scorpion - natif de novembre – qui donne à l’histoire un vrai optimisme car demain : "dégoutteront les rameaux larmoyants".
Et si la pluie accompagne souvent les pleurs, certains soirs elle apaise aussi la trop forte chaleur des jours d’été.
J'ai beaucoup aimé : "la brume s'insinue avec délectation" ainsi que : "la vallée aux flancs creux ajuste ses haillons"

Merci Myndie, pour ce poème décalé lu en plein boum du printemps :))

   Anonyme   
12/4/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour

Encore un écrit de plus sur l'automne et son décalage avec
la saison présente ne l'empêchera pas de me poser quelques
questions.
...des fureurs de scorpion ??
...de sillons allochtones ??

Encore les haillons, l'automne ne revêt jamais les habits
du dimanche : il possède bien de beaux costumes cousus d'or ?

L'inversion de l'avant dernier vers n'est pas des plus heureuses.

De ce texte au sujet rebattu, je ne sauverai que le vers ultime :

Mais d'où vient que la pluie est triste ou ne l'est pas ?

Hananké

   Robot   
12/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien
L'écriture est de qualité. Par contre, certains mots me semblent ne pas s'ajuster au tableau comme cet affreux "allochtones" terme trop technique pour un poème sur la nature. - Allochtone = substrats déplacés de leur lieu originel - Pas trop apprécié non plus que le dernier vers du premier tercet se poursuive sur le second rompant la lecture alors que ayant opté pour le néo classique vous pouviez modifier la structure de vos vers et leur disposition.
Si ce poème retient l'attention par certaines belles images, je trouve qu'il n'atteint pas l'expression de vos précédents ouvrages:" l'Aïeule et crépuscule de..."

   newman   
12/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour,

un texte de qualité sans aucun doute mais ponctué de quelques lourdeurs à mon goût personnel:

et déjà l'on s'étonne
ses chairs de sillons allochtones
demain dégoutteront
mais d'où vient que la pluie

ces vers à l'oreille sont un peu disgracieux.sinon la description du sujet est bonne et attirante.

   Louis   
12/4/2014
L'automne, sujet de ce poème, est d'abord présenté comme la saison des brumes. Saison du soleil voilé, de la lumière estompée.

« La brume s'insinue avec délectation
sous le ventre impérieux des tempêtes d'automne. »

La brume se délecte, elle se nourrit avec gourmandise de toute transparence, dévore toute lumière, s'introduit en tout lieu pour avaler clarté, toute lueur, toute limpidité.
Pénétrante, elle « s'insinue », mais tout autant qu'elle absorbe, ingurgite avec délice les friandises de lumière que l'été avait offert.
Gloutonne, elle se tient sous un autre « ventre », celui qui tonne, celui « des tempêtes d'automne », en compagne calme et silencieuse.
Ventre imposant, ventre « impérieux » des tempêtes et ouragans.
Ventre bruyant, aux pétantes détonations, borborygmes de cet estomac qui a tout avalé de l'été, qui s'est fait un festin de lumière, ripaille des beaux jours.
L'allitération en t, « tempêtes d'automne » accentue la caractère tonitruant de cette saison qui tonne, alors que les images, elles, lui donnent l'apparence d'un être ventripotent, bouffi, bouffeur de l'été et de sa chaleur.

L'été englouti n'était pas seulement une délicieuse friandise, il était un « âge d'or ».

« L'âge d'or est perdu et déjà l'on s'étonne »

L'été est l'âge heureux, le midi de la vie, le temps de la jeunesse, et c'est aussi de cet âge-là que l'automne glouton se repaît.
Les saisons, dans le poème, ne sont pas seulement celles de la nature, elles sont celles aussi de la vie humaine, les saisons de notre vécu.
L'automne est une figure du temps. Il mange l'été, et tout autant il « mange la vie » comme l'écrivait Baudelaire, avec angoisse, dans l'Ennemi. Le poème fait écho à l'image mythique de Cronos, monstre vorace qui, cruellement, dévorait ses propres enfants. Il rappelle la représentation saisissante réalisée par Goya, ou celle peinte par Rubens qui, sous les traits de Saturne, avale l'un de ses fils.

Et l'on « s'étonne » : au fracas de l'automne glouton, fait écho en nous un tonnerre qui nous secoue. L'étonnement se fait interrogation :

« Faut-il lutter encor... »

Mais la question sonne plus comme une exclamation qu'elle ne constitue un véritable questionnement.
Comment lutter encore face à un « ennemi » aussi puissant !
Quelle lutte, quel combat, toujours déjà commencé ?
Combat pour la vie, bien sûr ; lutte pour conserver une vie digne de ce nom, face à « cet obscur ennemi qui nous ronge le cœur », comme dit encore Baudelaire, l''ennemi destructeur, l'insatiable glouton.

Ne sommes-nous pas si faibles devant les fureurs de la nature soumise au temps ?

« quand
la nature brandit des fureurs de scorpion »


Furie animale, folie venimeuse, comme celle du scorpion, l'animal signe céleste de l'automne.

Ces fureurs, ces rages « balafrent ses chairs de sillons allochtones », creusent partout de profonds « sillons », rides sur la terre et sur les visages des humains. Rides « allochtones », ces plis sous l'effet extérieur des forces violentes de l'automne, signes de l'outrage du temps, celui qu'il fait, celui qui passe.
Comment résister à tous ces ravages ?

« De l'aube silencieuse au couchant monotone
la vallée aux flancs creux ajuste ses haillons »

La vallée, très féminine, tente se sauver les apparences ; du matin au soir, elle « ajuste ses haillons », ce qu'il lui reste des toilettes verdoyantes, si fringantes, des jours ensoleillés pleins de vigueur. Ses habits tissés dans la lumière de l'été ne sont plus que lambeaux. Elle tente de masquer l'humiliante dégradation, qui la verra bientôt frissonnante et nue.

En vain.
« l'impassible temps vient flétrir les appas
d'un corps transi de nuit, qui prédit son trépas. »

Irrésistiblement, le temps fane toute jeunesse ; il avilit, il enlaidit. « Appas » et « trépas » : les deux mots riment et s'accordent pour comporter la négation, le « pas » qui ôte, prive et supprime : les charmes, la beauté, et la vie, avec le temps ne sont pas.
La nuit s'annonce, et la nuit est un froid, et tout corps « transi de nuit » se dirige irréversiblement, inexorablement vers l'hiver, un noir « trépas ».

Ainsi, tout s'en va :
« même le flamboyant
éclat des frondaisons s'esquive à petits pas »

La nature, en pleurs, déplorera, pertes, dommages et dégâts :

« Demain dégoutteront les rameaux larmoyants »

On pourrait en rester là, à ces pleurs, à cette tristesse, à cette fatalité, cette impuissance, mais c'est par une interrogation que le poème se termine :

« Mais d'où vient que la pluie est triste ou ne l'est pas ? »

L'enchaînement des images et des idées, dans le poème, aboutit aux pleurs des beaux jours évanouis, assimilés à la pluie, et donc à la tristesse. Naît le doute pourtant. Et ce paradoxe : la pluie n'est pas toujours vécue comme une tristesse. Voilà qui fait question. Voilà qui remet en cause tout le poème.
Mais la question reste en suspens. Nulle réponse n'est proposée.
Le poème introduit le lecteur à la méditation. A lui de se prononcer entre la pluralité des réponses possibles.
Ainsi tout s'en va, l'automne vient, l'hiver et la mort approchent. C'est si triste. Mais ce n'est pas certain...

Un beau poème, sur un thème qui, certes, n'est pas nouveau. Mais qui ne cessera jamais de nous préoccuper, et d'amener à produire des œuvres et des textes, comme le vôtre, myndie, de
belle manière.

   Anonyme   
13/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Ce poème me laisse une impression très contrastée. D'un côté , certains vers me ravissent :

De l’aube silencieuse au couchant monotone,
La vallée aux flancs creux ajuste ses haillons

Qualité phonique et belle image que cette vallée ajustant ses haillons.

Demain dégoutteront les rameaux larmoyants…
Mais d’où vient que la pluie est triste ou ne l’est pas ?

Même force d'évocations et joli questionnement final.


Pour le reste, je le trouve soit un peu forcé soit un peu lourd telles ces rimes en "tion" dans le premier quatrain. Je ne suis guère sensible à ces deux vers:

La nature brandit des fureurs de scorpion
Qui balafrent ses chairs de sillons allochtones ?

Je ne fréquente guère les scorpions dont j'ignore finalement les fureurs, et je trouve la métaphore un tantinet tarabiscotée. C'est précisément ce mélange d'images simples et fortes comme celles signalées au début de ce commentaire avec d'autres manifestement plus..baroques qui m'empêche de m'installer complètement dans ce poème qui cependant ne manque pas de charme.

   Myndie   
13/4/2014

   Lotier   
1/5/2014
Bonjour Myndie,
Cet aller et retour subtil entre la nature et soi (le soi fait-il d'ailleurs partie de la nature ?) me séduit. Pressions, dépressions des tempêtes, compressions, dilatations des ventres et flanc creux me ravit. L'impassible temps n'est pas le paisible temps. La vision s'étend à l'ampleur du paysage.
« La nature brandit des fureurs de scorpion
Qui balafrent ses chairs de sillons allochtones ? »
Ces vers me font dériver vers la plume et l'encre rageusement sommées de poser noir sur blanc ses pensers, en dépit du temps qui ronge et creuse.
L'eau, pleur ou pluie, est le lien, la trame.
Merci Myndie pour ce poème beau comme un ciel de traîne.
À bientôt,
Lotier

   noyan   
28/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a une beauté fluide dans cette écriture et le dernier vers est superbe!

   Anonyme   
24/9/2014
Commentaire modéré

   MissNeko   
15/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Magnifique !
Poème élégant, délicat avec un brin de mélancolie.
J ai adoré:
Mais d’où vient que la pluie est triste ou ne l’est pas ?

Merci

   papipoete   
2/12/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Myndie
l'Automne, saison haïe par bien des hommes, mais que Dame-Nature sans doute affectionne, alors qu'elle passe sa robe de chambre, avant d'aller se coucher pour quelques mois.
Et personnalisée, l'été de la Saint Martin se défait de ses enluminures, et remise ses fiers appas sous la brume du ciel qui bruine...
NB comme le tableau est somptueux, malgré ces larmes en gouttelettes de peine, ou de joie... un panaché je crois !
De si beaux vers comme le 8e et ceux des deux tercets particulièrement. je pense que pendant encore bien des lunes, la pluie sera gaie après avoir été si longtemps bannie des cieux !
Techniquement, des dodécasyllabes résolument " néo-classiques ", de par ses hiatus, et synérèses...


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