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Poésie libre
Pluriels1 : Chant des cauris
 Publié le 13/04/14  -  3 commentaires  -  3930 caractères  -  87 lectures    Autres textes du même auteur

… paroles des cauris sur le lancé divinatoire d'un griot dans un cercle de sable.


Chant des cauris



Apparences !

Un corps paré dans l'apparat des ocres favorables,
arborés comme un autre corps,
et le langage des signes ordonnés pour le magique de la fête rituelle
comme baiser de l'argile à la peau sanctifiée,
comme plumage vivifiant au printemps revenu,
comme dessins venus des anciennes âmes purifier l'huile étalée,

Apparences !

Les cicatrices alignées dansent en musique fébriles,
les argiles se fendillent et révèlent d'autres figures complémentaires,
les sueurs régulent les plis enivrants sous la teinture des colliers,

Et nous les cauris sommes tout autour,
ajoutés dans l'offrande lyrique de notre chant,
fertiles mots des racines de la mer pour la ronde féconde des noces,
caresse délivrante à l'oreille dans la parole de nos accords,
lenteur enivrante des envoûtements grisants du rythme,

Et nous les cauris sommes les cercles purificateurs dans l'esprit des saisons,

Apparences !

Le monde sème ses reflets sur les nattes horizontales
et la main cherche le sens caché, si près, du message délivré ici
comme lecture divinatoire au lancer des écritures du hasard,
comme ordre préparé à comprendre sur le ténébreux des termes visibles,
comme lieu à rejoindre dans le sens profond de notre désordre,

Apparences !

Les mélanges deviennent les cris des supérieures révélations,
les alignements se lisent dans le sans-égal de notre brillante pureté,
les ondes se multiplient vers les primordiales destinées lues à nos jeux,

Et nous les cauris sommes là tout autour ajoutés, éternelle mémoire préservée,
dans le véritable sens impérissable des avenirs
déchiffrés sur la connaissance de l'ordre,
unique prière des fréquences immédiates d'une vie
dans le dialogue des premières racines,
nécessaire compréhension exprimée du visible lisant l'invisible des signes,

Et nous les cauris sommes là les cercles purificateurs dans le silence des devins,

Apparences !

Presque tous les mystères soudain plus accessibles,
presque toutes les fautes retrouvées dans la quête des doigts lanceurs,
presque tous les futurs sur la science du passé dits au retournement de notre retombée,
presque tout un rêve déterminant comme une main sur les fronts,

Apparences !

Une force libératoire, sur les stries de la terre, menant les vies
et la figure brisant les interdits sur nos réponses intentionnelles
comme cosmos allongé dans la compréhension des exactes poussières,
comme sable, suffisante source renforçant les moindres indices,
comme pouvoir purificateur sur la clairvoyance des mensonges dits,

Apparences !

Notre jeté soudain dévorant les incertitudes,
notre voix disant le surnaturel des jours importants,
notre chant prenant l'ampleur du feu marquant les sueurs du doute,

Et nous les cauris sommes là pour les trois âges d'une vie,
pour les trois heures du jour,
pour l'unicité des nuits impérissables et lentes,
pour les deux faces liant la joie et la douleur,

Apparences !

Fêtes des rires sur les fêtes des douleurs,
fêtes des rites sur les fêtes publiques,
fêtes des dieux sur les fêtes guerrières,

Et nous les cauris sommes les apparences d'une première et naturelle réalité,
sur le mensonge identique d'un monde diversifié,
sur le cri infini des immédiates renaissances,
sur le sommeil voilé des paupières où s'aveuglent les visions,

Et nous les cauris sommes là pour dire les apparences du désir
dans le plus juste de nos silences,
où meurent la douleur et la larme incomprise,
où meurt l'écho sensible des gestes dans l'ombre,
où meurt la fragilité des apparences trompeuses.


 
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   Anonyme   
13/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'avais lu votre poème en Espace lecture mais je n'avais pas réussi à trouver les mots à savoir pourquoi ce poème pourtant de qualité ne me touchait pas. Les images sont bien trouvées et pourtant cette impression que tout cela reste en surface.
Mon commentaire sera sûrement le commentaire le plus inutile que j'ai posté, mais le problème c'est que je n'arrive pas à comprendre pourquoi je n'ai pas été transporté car les images sont belles.

Peut-être parce que j'ai beaucoup lu des poèmes aux inspirations africaines, des contes africains dont chaque histoires racontant une culture, une tradition, une légende, ont cette saveur exotique, chaleureuse, sensuelle, charnelle. Et souvent ces histoires venaient jusqu'à moi pour me parler.

Là il manque quelque chose. peut-être est-ce le ton qui selon moi manque de chaleur, les mots sont peut-être trop sophistiqués pour ce genre de sujet.

   Anonyme   
13/4/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Assurément un des grands textes que j'ai pu lire sur Oniris. Qui nous fait immanquablement penser à Saint-John-Perse : lyrisme, incantation, exotisme, divination, magie des lieux. Comme un arc tendu qui atteint toujours sa cible.

   Anonyme   
19/4/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Exactement ! L'auteur a dû se plonger, se replonger et se noyer dans Saint-John Perse. On n'en revient pas indemne. Mais enfièvré.

Et sans volonté de comprendre. L'ouverture vers un autre langage que l'on découvre en soi.
Des trésors inexprimables exprimés.

Peu importe le sens, les mots assemblés emportent "dans le plus juste des silences".

De la poésie enivrée et enivrante.


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