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Poésie contemporaine
NielsLyhne : Réponse du cœur
 Publié le 09/10/19  -  9 commentaires  -  2434 caractères  -  146 lectures    Autres textes du même auteur


Réponse du cœur



« Pauvre cœur qui se meut d’une rive à une autre
N’ayant pour compagnon que ce mauvais apôtre,
L’interminable doute,
Comment peux-tu encore espérer quelque chose
De ces questions perdues aux portes déjà closes
Qui meurent sous la voûte ?

N’es-tu pas las d’assister, impuissant et frêle,
Aux cris de tes élans qui chaque jour appellent
Un tout nouveau matin ?
Car chaque éveil s’en va revêtir une envie
Qui au soir s’effondre dans la crainte et l’oubli,
Laissant place au chagrin.

Tu sembles n’être en vie qu’au travers des souffrances
Que toi seul émancipes en cet état de transe ;
Il n’est aucune joie.
Alors explique-moi, ô cœur si courageux,
Pourquoi entre les pleurs et les rires des cieux,
Tu choisis les émois. »

« Crois-tu que je choisisse cette vie d’errance,
Qu’il me plaise de voir à toute heure la danse
De ces si grandes peines ?
Crois-tu vraiment cela ? Que puissent mes actions
Simplement revêtir, aux regards d’illusions,
D’« agréables » géhennes ?

Tes paroles sans fond résonnent en injure,
Il n’est au monde aucune aventure plus pure
Que celle que je vis.
Car chaque sentiment s’éprend d’une prière
Qui ruisselle en ma nef sous la pluie nécessaire.
Le sort en est ainsi.

Et ces larmes perdues, rejetées par mes yeux,
Ne font pas que stagner en un mirage creux
Pour donner un étang ;
Elles forment le long de mon être en demeure
Un fleuve rejoignant les sombres profondeurs
De la fuite du temps.

Et au bord de ce flot, j’ai bâti une rive
Où cheminent, sereins, mes regards qui avivent
De belles certitudes.
(Quel repos méconnu pour ces douces prunelles
Qui contemplent les eaux du reflet de leur ciel
Après des heures rudes !)

Et puis sais-tu qu’au loin, raison froide et aride,
Se jettera cette eau dans une source vide
De quelconque tourment ?
Et que mes yeux béants pourtant mouillés des pleurs
Que tu juges inaptes à combler un cœur
Se lanceront dedans,

Et qu’ils navigueront en pleine jouissance
Leur pupille absorbée par la pure brillance
De la sainte harmonie ?
Vois-tu, j’ai beau souffrir et garder en mes veines
L’espace suffisant à l’entrée de mes peines,
Tout cela n’est que vie. »


 
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   cherbiacuespe   
19/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très beau poème, très bonne composition. C'est bien écrit et peut-être a demandé un solide travail. Neuf strophes dont l'auteur peut être fier tellement elles flirtent avec l'excellence. Oui, je suis très admiratif!

Ce dialogue entre un cœur et celui qui l'abrite, sous la forme de reproches mutuel, est une jolie trouvaille. Mais que peut-on reprocher à son cœur que l'on ne vive au plus profond de son âme? Si les deux vivaient séparés, beaucoup d'entre nous auraient évité bien des peines inutiles.

Poésie très réussie, à mettre de côté pour être lue au coin du feu quand les doutes s'insinuent adroitement dans nos tripes.

   Lulu   
16/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Nielslyhne,

J'ai bien aimé ce texte qui pourtant m'a laissée sceptique à la lecture des premiers vers. En effet, j'ai été arrêtée par des expressions qui m'ont semblé trop peu poétiques, pensant que cela allait être assez prosaïque. Ainsi, par exemple, avec l'expression "espérer quelque chose" ; voire le vers dans son ensemble.

Ensuite, le texte prend son envol, notamment, en ce qui me concerne, à partir de la troisième strophe.

Pour la ponctuation, j'enlèverais les parenthèses qui me semblent inutiles. Elles me semblent alourdir la lecture, plus qu'autre chose. De même pour les guillemets, ils m'ont plus gênée qu'éclairée.

J'ai eu du mal à saisir le sens de cette strophe :
"Tes paroles sans fond résonnent en injure,
Il n’est au monde aucune aventure plus pure
Que celle que je vis.
Car chaque sentiment s’éprend d’une prière
Qui ruisselle en ma nef sous la pluie nécessaire.
Le sort en est ainsi."
Est-ce une opposition entre le coeur et la pensée ? Les paroles du coeur qui résonneraient en injure et la pensée du narrateur qui dit "je" et évoque une "aventure plus pure" ? La dissociation ne me paraît pas gênante, l'ayant perçue dans la strophe précédente, mais cette opposition me semble juste complexe à représenter, là dans cette strophe.

Ma strophe préférée est celle-ci :
"Et puis sais-tu qu’au loin, raison froide et aride,
Se jettera cette eau dans une source vide
De quelconque tourment ?
Et que mes yeux béants pourtant mouillés des pleurs
Que tu juges inaptes à combler un cœur
Se lanceront dedans,"
On perçoit, en effet, une recherche dans les images, et le résultat me semble intéressant.

Prometteur pour une première publication.
Mes encouragements.

   Anonyme   
9/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé ce poème pour son originalité qui se manifeste dès la première strophe ; le dialogue entre l'homme et son coeur pour analyser les doutes, les déceptions et les questions existentielles d'un être.
Ce texte mérite que l'on s'arrête sur chaque strophe, la disséquer afin d'en percevoir la richesse de sens.

Une fort belle lecture.

   papipoete   
9/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour NielsLyhne
Quand l'enveloppe charnelle se confie à son coeur qui bat, quoiqu'il advienne, et lui explique que tout ce qui survient, est en fait... la vie
NB je ne serai point hypocrite en encensant vos lignes ; en effet, je n'aime pas la LONGUEUR en poésie et celle de votre " réponse du coeur " est vraiment démesurée !
J'aurais préféré lire celle-ci sous forme de prose, mais vous teniez sans doute à rimer vos lignes ?
Je conçois que votre déclaration fut longue, car même lorsque l'on est seul, on a ce confident " portable " qui entend nos joies en rires, nos colères en cris, et sent couler devant lui un chagrin...
J'écrivais ainsi, avant... et maintenant je veille à me retenir.

   Corto   
9/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien
"Tout cela n’est que vie." Ainsi se termine ce poème qui explore le hiatus entre "la vie" et ce "Pauvre cœur".

Quoi qu'on puisse penser du sens de cette introspection et de la philosophie qu'elle sous-tend, il faut reconnaître que le travail est conséquent.

Les formulations sont parfois difficiles à appréhender et sont exigeantes pour le lecteur. On en a ici un bon exemple:
"Car chaque sentiment s’éprend d’une prière
Qui ruisselle en ma nef sous la pluie nécessaire".

Devant la richesse de la démarche, on aurait pu espérer un ton plus simple, sans pour autant dénaturer la force du tiraillement, même du conflit intérieur et sublimé ici exprimé.

Tous mes encouragements à l'auteur.

   fried   
9/10/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Plus je lis votre poème plus je l'apprécie, je ne parle pas de techniques, je n'y connais rien.
C'est dans le ressenti, la construction du poème, (une belle charpente) les images fortes
comme :
"Car chaque sentiment s’éprend d’une prière
Qui ruisselle en ma nef sous la pluie nécessaire."
c'est les émotions qu'il suscite à la lecture, sa fluidité.
merci pour cette très belle lecture.

   Quidonc   
9/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Nielslyhne,

Je ne vois pas ici de discussion d'un homme avec son cœur mais bien une discussion de la raison avec le cœur. Un cœur qui, à l’opposé de la raison, se laisse guider par l'émotion.
Je résumerais votre poésie par la pensée de Pascal "Le cœur a ses raisons que la raison ignore" mais sans le mysticisme, ou alors en filigrane.
Le texte aurait-il du être plus long, mais alors perdre la poésie, ou alors plus court au détriment du message?
Je reste perplexe.

Merci du partage

   troupi   
10/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une idée peu commune.
Ce poème est plaisant, ne se perd pas en circonvolutions abstraites.
Il est donc d'un accès facile et sa longueur ne le pénalise pas trop.
Je ne suis pas convaincu de l'importance des guillemets et des parenthèses.
Le texte peut s'en passer, la lecture n'en sera que plus légère sans que pour autant le lecteur en soit perturbé.
L'écriture est très belle parsemée d'images bien choisies.
Je salue également le travail accompli car pour tenir sur la longueur avec une égale qualité c'est appréciable.

   Anonyme   
16/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le comportement de l'homme est guidé par les sens. La vie est réflexes, élans que guident besoins, envies. Même les erreurs sont preuves d'existence. L'âme a beau jeu dans ses reproches (car c'est bien d'elle dont il s'agit, sous le pseudo du cœur).

Une idée intéressante que ce sujet, cette confrontation. La synthèse est "qu'importe mes écarts, l'essentiel est que j'existe. Je faute, je souffre, donc je suis.
Voilà ce que j'ai voulu trouver dans ce texte, très plaisant.

Beau passage :
----- Car chaque éveil s’en va revêtir une envie
------Qui au soir disparaît dans la crainte et l’oubli
--------------Laissant place au chagrin.-----------


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