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Poésie néo-classique
odette : Cosi fan tutti !
 Publié le 22/10/07  -  8 commentaires  -  3489 caractères  -  42 lectures    Autres textes du même auteur

Mélange des genres.


Cosi fan tutti !



Un homme misérable et qui mourait de faim
Vivant à notre époque, ère désenchantée
En arriva bientôt à telle extrémité
Qu'il eut la conviction qu'il serait mort demain.

Et voyant défiler devant ses yeux brillants
De sa vie douloureuse les plus doux moments
Il fut si malheureux de quitter son état
Qu'il se mit à prier pour la première fois.

Mais au lieu de prier son Dieu, l'original
Invoqua le démon d'un conte de Russie
Que lui lisait sa mère au chevet de son lit
Pendant qu'il s'endormait dans l'ombre vespérale.

Miracle ! Fol instinct ! Délicieuse intuition !
En trois coups le démon surgit de sa fiction
Et devant l'ahuri, et sans se présenter
Lui offrit une table couverte de mets.

Des mangues, des melons, des noix s'amoncelaient
Tout débordait gaiement en grappes de raisins
Mais ceux de tous ces fruits que l'heureux préférait
C'étaient les pêches blondes, douces comme un sein.

Le démon satisfait fit ainsi son discours :
"Homme, je te remets cette table enchantée
En frappant de trois coups, tu seras assuré
De trouver devant toi tous ces fruits chaque jour.

Cependant n’oublie pas que je suis un démon,
C'est pourquoi à cela j'ai une condition :
Tu pourras regarder tous ces fruits à loisir
Mais d'un seul, chaque jour tu pourras te saisir."

Sans se soucier assez d'en connaître la cause
Notre homme, caressant les fruits amoncelés,
Se saisit d'une pêche, et pour la consommer,
Il croqua, amoureux, ses deux belles joues roses.

Aussitôt la morsure imprimée dans le fruit
Les raisins et les figues se désintégrèrent
De sorte qu'il resta, en lieu où ils siégèrent
Plus un pépin, hélas, et la faim ressurgit.

Et tentant de calmer sa soif exacerbée :
"J'ai pris de tous les fruits qui m'étaient proposés
Le plus gros, le plus doux, et le plus raffiné
Ainsi, je puis sans peine en être rassasié."

L'heure vint de nouveau où il put demander
À la table enchantée de lui montrer ses fruits.
Le repas convoité se dressa devant lui.
Il choisit une pêche et l'avala d'emblée.

Ainsi, le malheureux obéit douze nuits
Mais quand vint la treizième il avisa soudain
La courbe désirable et le charme carmin
De la plus belle pomme qu'on jamais cueillit.

Ses sens exacerbés, et plein de gourmandise
Il hésita longtemps entre ses convoitises
Et ne pouvant choisir la pêche ou bien la pomme
Il décida enfin d'en dérober la somme.

Ainsi, élaborant un vaste stratagème,
Il déroba l'objet double de son amour
Alors, dans un concert de foudre et de tambour
Le démon accourut prononcer l'anathème.

Le pêcheur exilé retrouva sa misère
Avec pour seul acquis le poids de ses remords
De nouveau il errait dans les endroits déserts
Mais il ne priait plus qu'on l'ôta à la mort.

Ô belles désirées, ayez pitié des mâles
Voyez à quel degré vous leur êtes vitales
Comme un homme sans femme ne peut vivre et meurt
Et comme il ne survit que s'il en a plusieurs.

Oui, femmes, jubilez qu'il vous ait trouvées belles
Mais gardez-vous toujours d'un espoir un peu vif
D'être pour lui l'objet d'un amour exclusif :
Il n'a pas le pouvoir de vous être fidèle.


 
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   Enluminor   
22/10/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un fruit délicieux. Merci

   bernalot   
22/10/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"De la plus belle pomme qu'on jamais cueillit ! "seul bémol dans ce poème très bien mené. Belle parabole qui illustre le réel propos exposés dans les deux dernières strophes. J'ai adoré

   odette   
23/10/2007
Merci à vous ! (Je remarque que ma thèse semble faire consensus ^^)

   clementine   
25/10/2007
Oui la parabole est belle et l'idée très juste.
Humour un peu acéré qui m'a bien plût.

   nico84   
29/1/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Jolie petite histoire ! Quant aux autres, n'oubliez pas cinq fruits et légumes par jour (ils peuvent être differents bien entendus !)

Merci a toi odette pour cette création !

   Gaelle   
29/10/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Frais, sucré, un petit poéme à consommer sans hésiter !

   Flupke   
11/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Même si en mari amoureux et constant je n'approuve pas ce genre de généralité, j'aime bien la parabole.

   Anonyme   
8/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Belle fable, bien conduite, qui laisse lire et relire.

La longueur n'est à aucun moment un frein à la lecture,
je me suis laissé emporter par le style habile du récit.

Pour les deux strophes de fin, il y aurait longuement à
débattre, car elles ponctuent ce texte en poussant à la réflexion,
c'est intéressant.

"Ô belles désirées, ayez pitié des mâles
Voyez à quel degré vous leur êtes vitales
Comme un homme sans femme ne peut vivre et meurt
Et comme il ne survit que s'il en a plusieurs.

Oui, femmes, jubilez qu'il vous ait trouvées belles
Mais gardez-vous toujours d'un espoir un peu vif
D'être pour lui l'objet d'un amour exclusif :
Il n'a pas le pouvoir de vous être fidèle. "

Pour ma part, je n'adhère pas complètement à ces propos.
Mais ils sont eu le mérite de me faire à la fois sourire et
grincer des dents.


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