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Poésie libre
OiseauLyre : Pêcheurs à l'aube
 Publié le 29/04/16  -  5 commentaires  -  1608 caractères  -  131 lectures    Autres textes du même auteur

"Je connais des gens de toutes sortes
Ils n’égalent pas leurs destins
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs cœurs bougent comme leurs portes"

Guillaume Apollinaire


Pêcheurs à l'aube



À la fin
le jour se déversa sans tarder dans leur univers
l'horizon était une faille trop béante pour être colmatée
ils avaient lutté
contre le démantèlement de leurs certitudes
une nuit durant
poussés par la foi inébranlable en leur destinée
mais le temps et l'usure n'épargnent aucun bâtiment
et le fier navire de leurs jeunes idées
manquait de sombrer

la dernière tempête avait été terrible
dispersant les brises favorables
déchirant la voile de soie et de volonté qu'ils avaient tissée

au tout début
ils avaient ramé d'enthousiasme
heureux de quitter les bords maussades du quotidien
heureux de voguer vers le nouveau
mais les îles du changement sont capricieuses
et dansent sans prévenir au gré des vents
les avait-on prévenus
en vain
ils étaient partis envers et contre tous
et les rêves qui fermentaient au fond des bouteilles
et les mensonges bus jusqu'à l'ivresse
tout au long de la traversée
avaient maintenant abandonné le bateau
ils étaient ces corps perdus dans le froid marin
nous étions loin des projets pompeux et des belles figures de proue
qu'elle était risible à présent leur odyssée

heureusement
les idées ne tuent que si on le veut bien
et le grand bain de soleil les recracha sur les rivages de la réalité
ils étaient assis sur du sable vierge
comme deux pêcheurs à l'aube
épuisés
esseulés
le monde était si beau dans le silence de ce matin
ils avaient simplement oublié de le voir.


 
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   Anonyme   
19/4/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'aime bien ce ton désabusé dépeignant la fin des illusions mais c'est pas si grave : le monde, tel quel, est beau. Une conclusion qui me sied.
Mais je trouve le chemin pour y parvenir laborieux ; certes, c'est justement l'objet du poème, seulement je pense que plus d'ellipse dans l'expression conviendrait mieux. De ce point de vue, la première strophe me paraît bien conçue, elle dit tout assez simplement. Une mention pour
le fier navire de leurs jeunes idées
, je me sens comme chez Brassens, "Le boulevard du temps qui passe".

Ensuite,
la voile de soie et de volonté
est pour moi un peu maniérée, mais pourquoi pas.
C'est la longue strophe ensuite qui gâche un peu pour moi, je trouve qu'elle a tendance à répéter ce qui a été dit ; je trouve que c'est là qu'il serait intéressant de se passer d'une partie des mots-outils : telle quelle, cette strophe n'est finalement qu'une phrase "comme en prose", mais avec des passages à la ligne. Pourquoi ne pas se servir de ces passages à la ligne comme articulations en soi du discours ?
J'ai la même réserve sur la strophe finale, mais cela me gêne moins parce que les deux derniers vers, très beaux à mon avis, rachètent beaucoup.
les idées ne tuent que si on le veut bien
a pour moi un côté "enfonçage de portes ouvertes", et manque d'une formulation percutante, mais j'aime
le grand bain de soleil les recracha sur les rivages de la réalité

Je n'aime pas l'effet
épuisés
esseulés
trop insistant à mon goût, et l'assonance fait tache selon moi dans ces vers libres.

Dans l'ensemble, mon avis est mitigé. J'aime bien l'idée mais trouve mou le mouvement général du poème, je pense qu'il gagnerait à plus de resserrement et d'ellipse dans l'expression.

   Pouet   
29/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bjr OiseauLyre,

Hé bien j'aime beaucoup votre texte. Je trouve qu'il développe de belles idées, qu'il est assez profond.

Une belle parabole qui, dans la forme n'est pas forcément très originale (traversée de l'océan et tempête), qui parle à mon sens de création et d’innovation. Sommes-nous ici en présence d'un texte évoquant l'émergence d'un nouveau langage poétique? Le surréalisme par exemple? Ou bien tout simplement de la fougue et de l'envie de créativité de la jeunesse?

Toujours est-il que j'ai apprécié vous lire. Il n'est pas si courant ici de tomber sur un texte à la lisière de la philosophie. La première strophe plante bien le décor et la dernière cloue de très belle manière (notamment les deux derniers vers) cette réflexion poétique.

Au plaisir.

   Lulu   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour OiseauLyre,

j'ai bien aimé lire ce poème qui m'a un peu dépaysée et rappelé des choses de la vie difficile des marins pêcheurs.

J'ai juste eu un peu de mal à y entrer au départ, à la première lecture, car je n'avais pas prêté d'attention au titre, et sans cela, il est vrai que l'on se demande, dans le corps du texte, dans le cadre de la première strophe, de qui vous parlez... Mais ensuite, tout s'éclaire, et j'ai d'autant plus apprécié ma seconde lecture qui m'a fait entrevoir de façon plus claire tout ce que vous semblez y signifier.

J'aime bien les images et les idées que vous développez.

Tous mes encouragements.

   Anonyme   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un si terrible voyage... mais si beau aussi. On se crairait presque dans "Le vieil homme et la mer"...

Je me suis laissé transporter au gré de ce périple et de ses eaux mouvementées...

Un vrai régal,

Wall-E

   MissNeko   
21/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau poème qui rend hommage aux marins
C est beau, délicat avec un brin de mélancolie.un bien agréable moment de lecture


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