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Poésie néo-classique
papipoete : Croahh
 Publié le 05/03/20  -  22 commentaires  -  1229 caractères  -  303 lectures    Autres textes du même auteur

Il est des bêtes que l'on méprise à tort, tel le corbeau ; pas très séduisant mais que l'on peut remercier pour le nettoyage des routes, et jadis celui des champs de bataille...


Croahh



On m’appelle corbeau bien qu’on me dise laid.
À mon noir plumage il manque la touche ivoire
Qui, pouvant adoucir ce terne mantelet,
Pût lors d’une fable agrémenter mon histoire.

Jean de la Fontaine arguant ma pure beauté
Pût prier le renard de changer son langage
Afin de, sur le pré, sans détour m’inviter
Pour la dégustation d’un savoureux fromage !

Lors, j’aurais pu flatter le perfide goupil
Au point qu’il vînt s’établir au pied de mon arbre,
Et lui chanter céans un compliment subtil
Auquel sans mentir, il ne pût rester de marbre !

Héros de poésie, acteur aussi je suis
À faire le mort près d’une belle carcasse,
Provoquant alors la peur sans faire de bruit
Auprès de cette voleuse de « pie jacasse » !

Je porte aussi souvent le casque d’ouvrier,
Quand je nettoie gratis le macadam des routes
Des restes écrasés de cadavres variés
M’en faisant alors un bien humble casse-croûte !

De mauvais augure hélas je reste l’oiseau,
Quand « corbeau » l’auteur de cette lettre anonyme
Souille et traîne l’innocent dans le caniveau.
On me prête ainsi, pauvre de moi, piètre estime…


 
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   Robot   
24/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est vrai que les corbeaux sont injustement calomniés. Et pourtant ils ne sont pas si bêtes que veut bien le dire le fabuliste.
J'aime bien le vers d'intro: "On m'appelle corbeau (Corps beau) bien qu'on me dise laid."
Le sujet est bien développé malgré quelques problèmes de rythmique dus à la variabilité des césures des alexandrins.
Exemple: "Put lors d’une fable a/grémenter mon histoire."
"De mauvais augure hé/las je reste l’oiseau,"
Ce vers pourrait se rééquilibrer avec hélas mis entre virgule: "De mauvais augure, hélas, je reste l’oiseau,"

Mais comme on est en néo pas de problème !

J'ai beaucoup apprécié l'avant dernier quatrain.

Une trés belle fable qui rend justice à un oiseau bien décrié, jusque dans l'attribution par la rumeur du rôle de délateur anonyme, alors que le corbeau oiseau ne se cache pas quand il s'exprime en croassant.
Hitchcock aussi ne lui a pas fait une bonne réputation.

Merci pour ce texte qui vient réhabiliter cet oiseau plus utile que nuisible. Et qui possède une certaine dignité quand on le voit perché, noir et tête relevée - surtout le grand corbeau - encore plus majestueux que la corneille.

   Donaldo75   
24/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J’ai trouvé ce poème bien tourné. Je suis d’accord avec l’exergue qui redonne un peu de respectabilité au corbeau, animal à tort décrié. Pour ma part, je « croaaaah » que le corbeau est un signe des temps, à l’instar de ce que Stephen King en montre la fin. D’ailleurs, dans les adaptations audiovisuelles des romans et nouvelles de ce dernier, il y a toujours un corbeau comme annonciateur d’une apocalypse. Bon, je digresse, certes, mais un peu de contre-culture ne peut pas faire de mal.

« On m’appelle corbeau bien qu’on me dise laid.
À mon noir plumage il manque la touche ivoire
Qui, pouvant adoucir ce terne mantelet,
Put lors d’une fable agrémenter mon histoire. »

Ce quatrain à lui seul donne la mesure de ce poème, de sa tournure réussie, de sa forme d’hommage parfois à des grands de la poésie et du vers rimé.

« Je porte aussi souvent le casque d’ouvrier,
Quand je nettoie gratis le macadam des routes
Des restes écrasés de cadavres variés
M’en faisant alors un bien humble casse-croûte ! »

C’est fin, ça se mange sans faim, aurait dit un acteur moyen dans un film mythique. Au moins, le corbeau ne se plaint pas, n’invoque pas les cadences infernales et ne vole pas affublé d’un gilet jaune.

« De mauvais augure hélas je reste l’oiseau,
Quand " corbeau " l’auteur de cette lettre anonyme
Souille et traîne l’innocent dans le caniveau.
On me prête ainsi, pauvre de moi, piètre estime... »

Je crois que c’est là que le bât blesse, que l’animal est le plus souvent stigmatisé et ces vers modestes nous le pointent bien. D’où vient cette légende ou cette réputation ? Peut-être vous, poète, allez nous le dire en forum. Parce que, mine de rien, c’est une vraie question. C’est comme les chameaux. Quand je traite ma belle-mère de chameau, je ne rends pas hommage à l’animal ; au contraire, je le dénigre, je le prive de son identité originelle, je l’expulse de l’Arche de Noé. Certains objecteraient que j’en fais trop mais ils n’ont pas vu ma belle-mère ! Alors, imaginez si je la traitais de corbeau.

   Anonyme   
5/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Que la réputation de cette pauvre bête est donc morbide !
C'est vrai qu'il n'a pas grand chose pour plaire : couleur, cri
et son attrait pour la charogne en font l'un des parias du ciel.
Lui, pourtant, si intelligent.

Le texte en lui-même, c'est du papipoète pur jus.
Si le texte débute par un beau vers en jeu de mots, le suivant, déjà,
eût pu être amélioré :
A mon plumage noir il manque de l'ivoire

Et ainsi de suite.

Bien que j'eusse aimé une meilleure réhabilitation du volatile
ce texte se lit sans déplaisir et possède beaucoup d'humour.

   Annick   
5/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien aimé ce portrait sans complaisance de cet oiseau de mauvaise augure. "Son mantelet noir", jolie expression qui ne joue pas en sa faveur, il faut bien le dire. Au moins, le merle noir au bec jaune a su jouer sur les contrastes ... Mais le corbeau est un oiseau utile, ne le jugeons pas trop sur son apparence :

"Je porte aussi souvent le casque d’ouvrier,
Quand je nettoie gratis le macadam des routes"....

J'ai particulièrement apprécié les trois derniers quatrains, enlevés, agréables à lire.

Les trois premiers quatrains portent des idées enjouées mais l'écriture alerte est un peu freinée par la répétition du verbe pouvoir :
"...pouvant adoucir/ Pût lors d’une fable/Pût prier le renard/ j’aurais pu flatter/il ne pût rester de marbre !"

Pût prier : Un autre temps et un autre mode aurait été plus approprié.

Je me régale de vos sujets et de la manière dont vous mettez en scène vos personnages.
Je les attends toujours avec impatience...
Merci !

   Lebarde   
5/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour papipoète

Belle référence à La Fontaine et à sa célèbre fable, la seule que je serais peut-être encore capable de réciter par coeur (encore que je n'en suis pas très sur).
Belle réhabilitation de l'oiseau bien noir croassant ( la grenouille coasse comme chacun sait) qui se dispute les carcasses avec la "pie jacasse", pilleuse de nids, pour les oeufs et les petits, à peine moins sinistre avec sa grande queue et son ventre blanc mais au chant désagréable à souhait.
Rappel moins plaisant à ce corbeau découpeur de lettres dans le journaux rarement pour la bonne cause.

Faut il dire, que ce volatile a une espérance de vie très longue ( 50 ans voire 100 ans (mais est-ce vrai?) depuis qu'il est moins fréquent de le clouer, les ailes en croix sur la porte des étables, ou de le suspendre en épouvantail dans les champs ou les cerisiers.

Votre poème réussira t'il à poursuivre le travail de la fable et donner un rôle meilleur à l'oiseau? pourquoi pas. Vous avez su trouver les arguments pour cela.

Sur la forme quelques imperfections mineures et acceptées en néo-classique ont été relevées, et j'ai trouvé dans l'écriture des lourdeurs et ruptures de rythme ( césures), inhabituelles chez vous qui m'ont un peu gênées à la lecture.
Vous avez su par le passé proposer des poèmes que j'avais davantage appréciés;
j'en suis un peu désolé pour cette fois, mais je sais que vous n'avez de cesse de remettre le travail sur le métier.

Merci pour cette lecture.

Lebarde

   BernardG   
5/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai trouvé votre poème à la fois original, amusant et bien construit.
Le 5e quatrain est imagé à souhait et le 6e clôture bien votre travail.

Ce qui m'a gêné (et c'était peut être voulu !) c'est la répétition à 3 reprises de "pût"

"On me prête ainsi, pauvre de moi, piètre estime…"
L'expression est plutôt - tenir en piètre estime - mais effectivement ça fait 13 !
Suggestion....On me tient donc, pauvre de moi, en piètre estime…

"À mon noir plumage il manque la touche ivoire"
Elle existe pourtant sur certains corbeaux que j'ai pu observer en Russie ☺

Merci pour cette agréable lecture

Bernard G.

   Anonyme   
5/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà une idée intéressante que celle de dédier une poésie à cet oiseau à qui la couleur du plumage porte préjudice ; pour les superstitieux s'entend, et pris en otage par les mauvaises langues....
" On me prête ainsi, pauvre de moi, piètre estime…"

La subtilité côtoie l'humour dans ce poème agréable à lire.

   Anje   
5/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Ah le corbeau et toutes ses légendes. Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Mais ne le voit-on pas pourchasser courageusement un rapace qui tournoyait trop près de son nid ? Voltigeur habile, il ne craint pas les combats aériens, les loopings et autres manoeuvres acrobatiques.

Merci papipoete de nous parler différemment de cet oiseau réputé de mauvais augure.

Auriez-vous vu le bec-de-corbeau qui était dans ma caisse à outil avec les autres pinces ? Il m'était bien utile.

   Anonyme   
6/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir Papipoète,

C'est une belle idée de dédier ce poème au corbeau , dont la réputation n'est plus à
refaire.
Personnellement, je ne les apprécie pas ces oiseaux de mauvais augure.

J'ai bien aimé les multiples casquettes de ce volatile , surtout le vilain qui envoie des lettres malveillantes anonymes.
Ce qui m'a gênée, ce sont les quelques césures mal placées dans vos alexandrins, qui ont perturbé ma lecture.

Une poésie sympathique et originale toutefois avec une pointe d'humour appréciable.

Edit : je viens de voir que ce sont des dodécasyllabes, je pensais que c'était la même chose qu'alexandrins..bon je saurai .
Toujours est il que c'est perturbant, trop habituée aux alexandrins sûrement...
Je me coucherai moins bête ce soir.
J'ai encore beaucoup à apprendre...

   lucilius   
5/3/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Papipoète, ordinairement j'aime bien votre style plutôt "rétro" mais subtil, ainsi qu'un certain équilibre dans le verbe. Il y a de l'expérience, de l'équilibre et parfois de l'innovation bienvenue. Dans ce texte que je trouve plutôt morbide (et si telle était la recherche exclusive il serait assez réussi), me manquent cruellement l'équilibre sonore des vers, la rythmique qui dynamise la teneur et le point d'orgue positif pour contrer la noirceur dominante des strophes. Mais cela n'enlève rien à l'exceptionnelle qualité littéraire que je vous reconnais.

   Cristale   
5/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est beau un corbeau. Son plumage noir profond et brillant, la puissance de son envol et la grâce de son atterrissage n'ont rien a envier à d'autres oiseaux.
Papipoète nous le présente sous toutes les interprétations, disons plutôt quelques unes, dont il est affublé. Mais je trouve que ce poème défend la cause de cet animal intelligent qui se laisse apprivoiser facilement et sait rester fidèle à ceux qui l'ont élevé.

"Héros de poésie, acteur aussi je suis
À faire le mort près d’une belle carcasse,
Provoquant alors la peur sans faire de bruit
Auprès de cette voleuse de « pie jacasse » !"

De mignonnes images...

Merci Papipoète.
Cristale

   Davide   
5/3/2020
Bonjour papipoete,

Petite fable sur le "corbeau", gentillette et sans prétention, avec maintes sympathiques références, dont celle de Jean de La Fontaine, "Le corbeau et le renard", et celle, par homonymie, aux fameux auteurs de lettres anonymes, généralement médisantes.

Mais il me faut l'avouer, l'écriture majoritairement en dodécasyllabes (au lieu d'alexandrins) m'a passablement empêché de prendre plaisir à la lecture de cette histoire, d'en déguster le charme ; il m'a manqué le chant des vers, la musicalité promise par le titre "croassant". Et j'en suis désolé…

Par ailleurs, j'ai été surpris par ces trois "pût", conjugaison du verbe "pouvoir" (?) qui m'est inconnue ; ne pouvant imaginer l'emploi d'un subjonctif imparfait, je désirerai quelques éclaircissements sur son usage. Une vieille forme aujourd'hui disparue ? Une fantaisie de l'auteur ?

Autre détail : le verbe "arguant" (v5) se prononçant en 3 syllabes, (ar-gu-ant), le vers compte 13 syllabes, à moins que ce verbe ne désigne ici le filage avec une argue, machine que l'on utilise pour le filage de l'or ; mais j'en doute.

Encore désolé de n'avoir pu bien apprécier ce petit conte. Dans tous les cas, merci papipoete pour le partage !

   Corto   
6/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voici une belle histoire de corbeau pleine de fantaisie et de malice.
Dès le titre on ne se prendra pas au sérieux mais on sourira volontiers.

La description d'une nouvelle relation hypothétique avec le renard est bien imaginée, réjouissante. Qui sait si le corbeau n'aurait pas été le plus futé ?

Jouer un bon tour à la "pie jacasse" est bien imaginé.
Puis le nettoyage gratis des routes est bien observé même si l'on devine souvent que le corbeau en ressort gavé !

En final on oubliera volontiers cet autre corbeau qui est juste bon pour le niveau du caniveau.

Une lecture plaisante qui servira sûrement à animer des conversations joyeuses vu tous les détournements de sens qu'elle permet.

Bravo papipoete.

   poldutor   
6/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Papipoète
L'homme a toujours prétendu attribuer à ses semblables, des qualités ou des défauts venant des animaux , exemple : bête ou têtu comme un âne, fier comme un paon, etc ; le comble a été de nommer "corbeau" l'individu assez lâche pour envoyer des lettres anonymes...mais le corbeau c'est autre chose, d'abord c'est un bel oiseau au plumage noir ébène seyant et très chic, il est toujours en habit ! Ensuite comme vous le dites dans votre poème, il rend des services en débarrassant les routes des animaux tués par les voitures,
et à l'encontre de ce que prétend le grand fabuliste, il n'est pas plus bête que le renard, au contraire les corvidés sont extrêmement intelligents, vous avez réhabilité ce bel oiseau.
Votre poème est traité un peu à la manière d'une fable.
J'ai bien aimé votre premier quatrain :
"On m’appelle corbeau bien qu’on me dise laid.
À mon noir plumage il manque la touche ivoire
Qui, pouvant adoucir ce terne mantelet,
Pût lors d’une fable agrémenter mon histoire."
J'aime les poésies qui traitent de la nature et particulièrement qui mettent en scène de petits animaux.
Au plaisir de vous relire.
Cordialement.
poldutor

   Alfin   
6/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Cher Papipoete,
Voilà un poème drolatique, fort bien construit et dont les vers portent effectivement un vibrant hommage à La Fontaine. Bien que j'admets humblement être un peu perdu dans la réinterprétation que vous faites de sa fable. Il me semble et c'est voulu, que vous fomentez la vengeance du noir volatil envers le roux goupil.

Bien sûr, il ne s’arrête pas là puisqu'il parle également du nettoyage du macadam et de tout ce que nous devons à ces oiseaux, malgré l'amour que vous lui portez, bien mystérieux il faut le dire.

Mais on pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme... Poe nous emmenait à la lisière de la schizophrénie avec son amour pour Lénore que nous ne verrons jamais plus.

Il y a donc encore la place pour quelques quatrains de plus pour couvrir un sujet qui transporte, collé à son plumage, de nombreuses légendes.

Je ne signe pas mon commentaire pour qu'il reste anonyme :-)

Au plaisir de vous lire,

   Lariviere   
7/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Papipoète !

J'ai bien aimé le sujet de ce poème. J'affectionne particulièrement cet oiseau très intelligent tombé en disgrâce à cause de l'image "chrétienne" qu'il représentait, très basiquement à cause de son plumage sombre (oui les chrétiens parfois ne creusent pas très loin...), alors que jusque là ces superbes volatiles avaient été encensé logiquement ; les scandinaves les vénéraient comme des dieux, et les augures et autres pythies qui avaient un rapport plus naturel au monde, moins crâneur que les visions monothéistes, ne perdaient pas une miette de leurs comportements... bref, j'ai aimé passionnément le sujet de ce poème... regarder un corbeau calédonien fabriquer et calibrer un outil avec ses petites serres et son petit bec est un pur délice et observer un rassemblement de corbeaux soudain sur les cimes des plus hauts arbres dans le crépuscule d'hiver et dans un silence de mort est vraiment impressionnant et donne la chair de poule... certains scientifiques pensent même que ces rassemblements sont des attroupements "raisonnés" d'individus, comme pour marquer des deuils ou des recueillements...

Cette longue digression, car comme l'auteur le sujet me passionne, pour dire que j'ai bien aimé ici la façon dont on rehausse avec raison l'image de cet oiseau de mauvaise augure.

Le premier vers pour cela est pas mal du tout et annonce bien le thème et son traitement-"plaidoyer":

"On m’appelle corbeau bien qu’on me dise laid."
et le vers qui suit me plait bien aussi :
"À mon noir plumage il manque la touche ivoire"

Sur le fond, j'aime bien les images qui relatent avec réalisme l'aspect malicieux du compadre (oui il fait le mort ou vole de travers pour faire croire qu'il est blessé!) corbeau et compagnie et comme l'auteur, je pense que pour une fois, la Fontaine aurait du revoir sa copie et peut être même, inverser les rôles, car le plus malin n'est pas celui que l'on croit dans les personnages de cette fable. Par rapport à ça, j'aime beaucoup les strophes 4 et 5 qui détaillent très bien sur fond et sur forme pour moi toute ces facéties cornelienne (en ville en plus du casque de chantier, il sait interpréter la couleur des feux tricolores et les utilise afin de déposer des noix sur le passage pour piétons puis d'attendre que le feu repasse au vert, pour que les voitures qui passent en cassent la coquille...)

J'aime bien la strophe de fin qui ponctue bien le sujet et qui le replace dans le contexte social, mine de rien, c'est pas si bête.

Sur la forme, je ne suis pas assez calé pour chipoter prosodie, mais j'ai trouvé le tout assez fluide et bien construit, les relances rythmiques bien gérées, une ponctuation, des effets et une écriture maîtrisée qui rend la lecture agréable...

Je regrette juste de ne pas avoir plus de simplicité, à peine une once, dans la syntaxe et le rendu de la première et la deuxième strophe, je trouve que le registre est ok mais que peut être la syntaxe plus simple (même s'il faut revoir pour cela la métrique et la prosodie et que ce n'est pas simple j'en suis conscient) ferait rentrer le lecteur avec plus d'impact dans le vif du sujet...

Pour finir sur un autre petit bémol tout personnel, j'aurais aimé encore plus de sensations frissonnantes ou enjouées, une fantaisie plus assumée qu'on devine pourtant, à peine plus, disons une ou deux louchées dans une ou deux strophes supplémentaires, mais là, c'est du chipotage poétique et ornithologique !

Merci beaucoup pour cette lecture et bonne continuation.

   emilia   
7/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quand il prend l’envie à Papipoète de tordre le cou aux fables et aux rumeurs sur « Maître Corbeau » afin d’en réhabiliter l’estime, en se dressant en ardent défenseur et faisant de lui un « héros » et un « acteur » utile de la nature, il poursuit son noble combat de plaider en faveur des opprimés, des maltraités, des plus faibles et surtout contre l’injustice… ! Avec toujours cet esprit passionné et malicieux qu’on lui connaît, mêlant les registres de langue, le langage soutenu avec l’emploi de l’imparfait du subjonctif traduisant un temps rétrospectif dans le style de La Fontaine et le langage plus familier restituant la réalité présente comme « nettoyer gratis et casse-croûte… », avec aussi cette tendresse empathique pour les victimes, apportant son regard compatissant sur ce pauvre oiseau qui porte pour ainsi dire sa " croahh" , après que l’on eût pu penser que la nature ne l’avait pas gâté en le disant « laid » et de « mauvais augure… » , en reconnaissant humblement et s’excusant de quelques maladresses avec le mérite de toujours vouloir s’améliorer, ce qui est tout à son honneur ! Au plaisir donc de pouvoir espérer lire d’autres compositions à votre façon, tant les inspirations sont propices…, (quelques-unes sont évoquées, pourquoi ne penseriez-vous pas aussi à la « voleuse pie jacasse »… ? )

   plumedeplomb   
7/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle créativité! les corbeaux doivent être ravis d'un si bel hommage.
Le rythme est mélodieux, la poésie est sans accroc, sauf pour le "pût" répété trois fois et pu, quatre utilisations successives : mettre un "dût","sût"? c'est compliquer si l'on veut conserver l'alexandrin.

C'est à la seconde lecture que j'ai réellement compris le premier vers. J'aime avoir des surprises ( j'en ai souvent, mes neurones sont un peu lents).

J'apprécie également l'alternance entre le langage très soutenu, et courant voire familier. Le choix du temps de narration souligne également cette dualité.

Un vrai plaisir de vous lire

   leni   
8/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
salut PAPI
Redorer le blason du corbeau
La fontaine en a fait un roublard astucieux
Jean de la Fontaine arguant ma pure beauté
Pût prier le renard de changer son langage
Afin de, sur le pré, sans détour m’inviter
Pour la dégustation d’un savoureux fromage !

je nettoie gratis le macadam des routes

et j'en ai la certitude le corbeau est intelligent, un jour de chasse des chasseurs, ils étaient sept entrés dans leur cache de chasse, ils sont sortis l'un après l'autre quand les corbeaux ont compté 7, ils sont revenus sur les lieux. Merci de m'avoir fait sourire.
salut AMI leni

   Mokhtar   
8/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Voilà une histoire qui fait bayer aux corneilles. Puisque c’est bien souvent ce corvidé, que l’on nomme à tort corbeau, qui est commun dans nos villes et nos champs. La corneille ayant un défaut majeur : elle ne se prête que très peu aux jeux de mots.

La Fontaine en fait un imbécile vaniteux (il aurait du prendre un paon). C’est en fait un des oiseaux les plus intelligents, qui a un rôle éminent dans l’équilibre naturel. Et plus malin…que la pie, semble-t-il, si l’on en croit Papypoète.

Pourquoi « terne » le mantelet ? Je le vois plutôt brillant. Et bien de couleur « aile de corbeau », à en inspirer Soulages.

L’auteur nous livre ses variations sur ce noirot, sa vie, son œuvre… C’est très complet, et, bien sur, la conclusion ne pouvait éviter le côté noir et obscur du volatile chez l’humain, qui l’assimile au cafard.

Bonne idée que cette histoire, qui souffre cependant des quelques imperfections déjà énoncées par mes prédécesseurs. Il est vrai que l’auteur est souvent plus rigoureux sur l’alexandrin : sans doute l’envie de poster au plus vite l’a-t-elle emporté sur la patience nécessaire aux relectures.

Mais l’ensemble demeure très sympathique à lire.

   shlama   
10/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Papipoete,
merci pour cet envol dans l'univers d'une fable majestueuse relatant peut être la victoire de la lumière sur les ténèbres en son siècle. Ce délicieux poème m'inspire la dualité, l'harmonie entre ce côté obscure et la lumière qui finalement par un équilibre alchimique les rends indissociables. Bien sûr l'humour désacralise ce contexte et permet la venue du "casque d'ouvrier" et le "macadam des routes" qui m'ont déstabilisé lors de la première lecture, les trouvant anachroniques avec le vocabulaire employé dans le reste du poème. Merci de redorer le blason de notre ami corbeau par de beau vers.

   solo974   
27/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour papipoete,
Merci de m'avoir fait sourire en ces temps difficiles.
J'ai beaucoup aimé votre poème, que j'ai trouvé plein d'humour !
La strophe qui m'a le plus plu est la suivante :
"Je porte aussi souvent le casque d’ouvrier,
Quand je nettoie gratis le macadam des routes
Des restes écrasés de cadavres variés
M’en faisant alors un bien humble casse-croûte !"
J'ai imaginé, en effet, ce corbeau avec son "casque d'ouvrier" et je dois dire que j'ai ri de bon coeur...
Un grand bravo à vous et à vous relire !


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