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Poésie néo-classique
papipoete : Monsieur Pierre
 Publié le 13/04/20  -  20 commentaires  -  1203 caractères  -  275 lectures    Autres textes du même auteur

J'ai écrit tant de lignes pour Maman ; voici les premières pour Papa. Il partit à 67 ans… Six ans plus tard sa chère femme le rejoignit à… 67 ans.
Il était du genre silencieux, mais pour les autres criant d'ardeur, de solidarité… Les « 3 huit » lui avaient fait perdre le sommeil ; il dort depuis, à jamais !


Monsieur Pierre



L’on naît du sein de notre Mère,
Celle sans laquelle on n’est pas.
L’on aime beaucoup notre Père,
Mais on t’oublie hélas Papa…

Jadis nous discutions à table
Mais tu t’écroulais, bien trop las !
L’insomnie était la coupable
Qui t’usant, te mettait à plat.

Non, tu n’étais pas taciturne
Ne donnais guère de la voix !
Peut-être de façon nocturne…
Morphée ne voulant pas de toi !

Je n’ai de trace que sourire
De toi, dont l’infinie bonté
Était plus précieuse que myrrhe…
Mais rire te semblait compté !

Donner ici un coup de main,
Entreprendre là un ouvrage,
Tel se déroulait ton chemin !
De toi, nous avions cette image…

De ton enfance d’Alsacien
Tu balayais la moindre empreinte ;
Du fait de l’outrage prussien ?
Des « malgré-nous » au casque à pointe ?

Jurassien parlant le français
Sans le moindre accent germanique,
Aimant tu vécus sans excès
Jusqu’à ce juillet fatidique…

J’entends encor ton dernier mot
« Adieu mon petit ! » faible flamme…
Comme soufflée à son marmot ;
Elle brûle toujours mon âme…


 
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   Queribus   
25/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Un bel hommage, simple, émouvant et chaleureux à quelqu'un qui nous a été cher et qui n'est plus (J'ai pensé à la chanson de Daniel Guichard: Mon vieux.). Le tout est écrit dans une prosodie néo-classique impeccable que tout le monde comprend à la première lecture.

Une petite remarque cependant: vous faites trop souvent rimer des noms avec des noms et des adjectifs avec des adjectifs: mère-père, table-coupable, sourire-myrrhe, main-chemin, ouvrage-image, empreinte-pointe, français-excès, mot-marmot-, flamme-âme, taciturne-nocturne, alsacien-prussien, germanique-fatidique; ceci donne un ton "mirliton" à éviter même en néo-classique. et c'est un peu dommage mais cela n'enlève pas la qualité globale de votre écrit.

Bien à vous.

   Anonyme   
26/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un hommage à votre père tout en simplicité- pour moi bienvenue-, ce qui ne l'empêche pas d'être touchant; en particulier ce quatrain :


"Jadis nous discutions à table
Mais tu t’écroulais, bien trop las !
L’insomnie était la coupable
Qui t’usant, te mettait à plat."

Oui, les 3 huit épuisent, une fois le matin, le lendemain l'après midi, l'autre fois la nuit...j'imagine .

Une petite chose, je ne suis guère fan de" l'on" et de "qui t'usant" pas très agréables à l'oreille , du moins pour ma part.

Le dernier quatrain est émouvant.

Un poème qui ne manque pas d'amour et de tendresse , avec cette retenue que j'affectionne .

Un bel écrit.

   Corto   
27/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Retour/souvenir sur une longue vie et ceux qui l'ont créée.
Une description émouvante des rapports fils/père.

Hommage à celui qui a subi les douleurs de la vie, bousculé par l'Histoire et achevé par les conditions de travail.

Une belle strophe décrivant ce père qui a marqué de son empreinte:
"Donner ici un coup de main,
Entreprendre là un ouvrage,
Tel se déroulait ton chemin !
De toi, nous avions cette image…"

Un poème modeste et émouvant, sans doute à l'image de ce "Papa".

Merci à l'auteur.

   Anonyme   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Un hommage touchant à votre père, hommage que je ne pourrai
jamais réaliser avec le mien pour tout un tas de raisons.
Je ne m'arrêterai pas sur l'écriture, ayant l'impression de radoter.
Non, je ne veux garder de votre poème que cet hommage
que je ne ferai jamais, d'un fils à son père.

Cordialement.

   Luz   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour papipoete,

Ce poème m'a fait penser à la chanson "Mon vieux" écrite par Michelle Senlis et composée par Jean Ferrat en 1962.
Beaucoup d'émotions dans ce très beau texte ; larmes aux yeux à la dernière strophe.
Bravo !

Luz

   Provencao   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un grand Merci pour "Monsieur Pierre" papipoete....

J'y ai lu la bienveillance, la fragilité au sens le plus profond, avec ce ressenti d'avoir été 'limité " et "passionné "de votre père en quelque sorte.


Cet appel implicite en vos vers, se conjugue en ma lecture, en un bel appel à être aimé qui résonne en ;"J’entends encor ton dernier mot
« Adieu mon petit ! » faible flamme…
Comme soufflée à son marmot ;
Elle brûle toujours mon âme…"

J'ai bien aimé ce respect très particulier en ces mots qui assument votre limite, votre passion, votre affection, votre élégance et surtout la vibration de votre coeur.

En la mémoire de ce père, j'ai beaucoup aimé votre laisser être le souvenir, où rien, pour vous, pour lui, ne semblait reconnu, délivré, élaboré une fois pour toutes.

Comme si la rencontre avec ce père n'était pas fidèle à votre volonté. Et vous avez, fort bien, su habiter cette puissance de grande délicatesse , loin d'être chagrin, en un rayonnement d'admiration.

Merci.
Au plaisir se vous lire
Cordialement

   Lebarde   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour papipoete

Du papipoete « pur jus » comme vous savez le faire, qui sait allier les sentiments sincères, l’émotion touchante, les scènes d’une autre époque, celle où les conflits pour un territoire ballotaient les corps et les âmes ( « Des « malgré-nous aux casques à pointe »), celle où les conditions de travail imposaient et dénaturaient les rythmes naturels de la vie, celle où les liens familiaux étaient discrets, muets, pudiques, mais heureusement, souvent présents et forts.

C’est un bel hommage qui amène la larme à l’œil et gonfle le cœur de ceux qui ont eu la chance (?) de vivre ces moments et de s’en souvenir.

Vous l’avez traité avec des mots simples de tous les jours dans des octosyllabes fluides pleins de poésie et tellement plaisants à lire.

Bravo et merci pour ces bouffées de nostalgie.
Ne changez surtout rien de ce que vous êtes.

Cordialement
Lebarde

   Robot   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Déclaration posthume émouvante adressée au père dont le poème nous dévoile la personnalité généreuse. Le fils nous rapporte un parcours de vie dont il se remémore les aspects divers qui ont construit l'image de ce papa. On ressent toute l'affection mutuelle partagée dont le dernier quatrain souligne combien elle est ancrée dans la mémoire du fils.

   Anonyme   
13/4/2020
Bonjour PAPIPOETE,

Si je devais noter le souffle emphatique ou d'humanité profonde délivré par ce poème, alors oui, ce serait 'passionnément'. Maintenant, du point de vue littéraire, je ne trouve aucune valeur ajoutée à ce thème (puis-je parler ainsi?), par essence(ou par sang) fédérateur. Alors oui, cela reste très touchant à lire. Je ne suis pas accro non plus à ces vers courts rimés dont la musicalité presque 'sautillante' ne sied pas, à mon avis, avec le propos.
Merci.

   poldutor   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Papipoete

Merveilleuse évocation de votre papa. Quel que soit notre âge,nous sommes toujours les fils de "Papa".
Belle preuve d'amour filial que ce poème mettant en exergue, les valeurs humaines de cet homme qui a souffert de naitre à la frontière.
C'était sans doute un homme humble, généreux, sans histoire, un de ces hommes attachants que l'on aime d'emblée.
De très beaux vers :

"Non, tu n’étais pas taciturne
Ne donnais guère de la voix !"

"Je n’ai de trace que sourire
De toi, dont l’infinie bonté"

et ce magnifique dernier quatrain :

"
J’entends encor ton dernier mot
« Adieu mon petit ! » faible flamme…
Comme soufflée à son marmot ;
Elle brûle toujours mon âme…"

Les larmes viennent à nos yeux à cette évocation.
Merci Papipoete pour ce moment de recueillement.
Cordialement.
poldutor

   emilia   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un hommage filial pour un père que l’histoire de sa naissance alsacienne, le travail, l’épuisement, a éloigné de son fils, tout en se montrant serviable et généreux, toujours prêt à « donner un coup de main », à proposer son aide, sa « solidarité » dans une modeste simplicité. Devenu au fil du temps « Monsieur Pierre » et non plus « papa », même si le fils a pu souffrir de cet éloignement, il a su conserver l’image de référence qu’il a pu construire, ainsi que « son sourire de bonté » qui perdure dans son souvenir et dans son cœur en éternelle petite flamme d’amour ; un témoignage si sincère et si touchant…

   Anje   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien
De tendres quatrains pour le papa qu'on oublie trop, qu'on ne comprend pas toujours, avec qui l'on a jamais vraiment parlé. Un père accaparé par le travail, celui qui rapporte peu et celui qui met une noix de beurre dans les épinards. Un papa grave qui ne rit pas, qui n'a pas les mêmes horaires, qui aime pourtant autant qu'on l'aime.
Le choix des mots simples donnent presque l'impression que le narrateur fréquente encore la cour de l'école primaire. Le rythme en octosyllabes ajoute à cette relative légèreté. Ca donne un goût bien agréable à la lecture.
Le côté personnel du poème me laisse comme la sensation fautive de regarder chez autrui par une fenêtre entrouverte. L'auteur pourtant nous y autorise et il est quand-même très touchant de partager son émotion, de voir ce fil invisible et puissant (malheureusement cassé parfois) qui lie un père et son fils.

   assagui   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
est-ce parce que ces hommes ont tant souffert de la guerre, qu'ils ne parlaient plus guère?
à cette époque le travail prenait toute la place, peu pour le rire et la joie.
Grand-père et mon père étaient ainsi. Il est vrai que le 1er était du temps...du cinéma muet( pas drôle). C'est ainsi que je devins un enfant "silence". Pour trouver le rire, il m'a fallu partir.
Des mots simples pour un homme simple et un amour sincère, bel hommage!
J'avais refermé la porte de ces émotions là. Je vais ré-écouter Daniel GUICHARD et... sait-on jamais?

Bravo et merci, Papipoète!

   Miguel   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On pense en effet, comme il a été déjà dit, à la belle et mélancolique chanson de Daniel Guichard, j'étais en classe de Première, ça ne nous rajeunit pas. De toute façon les souvenirs ne sont pas là pour nous rajeunir, mais pour nous rappeler. Bel hommage à ce père austère mais bon, à ce père aimé. Il n 'est jamais trop tard pour bien faire et cet hommage, qu'il a longtemps attendu ne peut que lui être d'autant plus agréable.

   Cristale   
13/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tendre et spontanée est l'écriture de Papipoète qui ne recherche ni lauriers, ni bravos, ni reconnaissances.

Ecrit avec les mots d'un coeur généreux et désintéressé, cet hommage n'en est que plus attachant.

Merci de ce partage Papipoète.

   Castelmore   
14/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour papipoete,

La mère veille la maisonnée avec amour, le père ouvre sur le monde ...

Je dois faire partie de la dernière génération éduquée dans ce modèle...
Vous aussi je suppose.

Mais le père inspirant le respect est aussi un papa dont on espère un regard attendri ou une caresse dans les cheveux....

Taiseux mais bon, travailleur épuisé à la tâche mais présent, vous lui rendez un bel hommage plein d’émotion,... qui atteint sa plénitude dans la dernière strophe... magnifique .

Merci pour ce partage à la fois profond et pudique.

   Vincente   
14/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un papa silencieux dont le fils poète n'avait pas trouvé les mots à lui consacrer à la hauteur de son amour essentiel, et voilà cet ouvrage touchant qui trouve le bon sens de cette confidence posthume. Nul doute que ce ne sont des lettres mortes, qui s'adressent ici "directement" au Monsieur Pierre porté en titre, j'imagine dans l'appellation de ceux qui l'appréciaient, ainsi le fils-papi lui rend honneur et lui porte une attention infinie.

Texte intimiste auquel on se trouve convié par générosité, celle de déclarer ce lien affectif formidable offert au regard dans toute sa radieuse modestie.
Ce qui m'a touché au-delà du geste affectif, c'est la forme qui, semble-t-il s'est "imposée" à l'auteur. J'y ai perçu l'image de l'enfant appliqué (vers classiques courts dans une emphase modeste en sept sur huit quatrains parlant au père) rendant hommage à celui qui est resté l'adulte l'ayant initié. Les mots s'enracinent ainsi dans une véracité enracinée bien loin dans le passé "impressionné" dans cette conjugaison à l'imparfait ; un mode dont l'appellation est ici pourtant, sur le plan sensible, inappropriée.

La dernière strophe est très belle.

   BernardG   
14/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Papipoete,

Pour le côté "silencieux de votre père, j'ai pensé à Daniel Guichard puis en lisant le quatrain suivant:
"Je n’ai de trace que sourire"
"De toi, dont l’infinie bonté"
"Était plus précieuse que myrrhe…"
"Mais rire te semblait compté !".........la chanson la plus connue de Pierre Bachelet s'est imposée.

L'ensemble offre un poème touchant qui interpelle aussi parce que la poésie glorifie plutôt la mère....la femme...Puis en apothéose un dernier quatrain vraiment réussi.

Bien à vous

Bernard G.

   Myo   
29/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Un hommage tout en tendresse pour ce papa courage qui a su vous donner l' amour qui nourrit autant que le pain.

Je reste un peu perplexe devant le 4e quatrain.
Je ne sais si c'est la syntaxe ou le choix des mots mais je n'arrive pas à le cerner.

Un grand merci du partage.

   GinetteFlora   
7/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour
Je lis ce poème avec un doux plaisir .
Secret, discret , aimant la vie dans ses travaux et ses jours, c'est un portrait qui renvoie à des pensées , à des convictions et à une invitation à contempler la simple beauté de l'âme humaine.
Le sentiment est juste posé avec pudeur tant et si bien que l'émotion s'amplifie et se dépose dans les cœurs .
Bien amicalement


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