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Poésie en prose
Parmerion : Les fantômes blonds
 Publié le 05/07/15  -  3 commentaires  -  1763 caractères  -  61 lectures    Autres textes du même auteur

Je crois qu'Aragon parlait du blond du temps.


Les fantômes blonds



Ils aiment danser et sourire sur le lit de ma mémoire, défaire les draps du souvenir, aller et venir, lancer leurs regards. Les beaux fantômes blonds hantent mes nuits et mes réveils. Ils y traînent leurs dentelles et leurs ongles longs et vermeils. Ils font tinter leurs bracelets et leurs éclats de rire.

Je m’apaisais à peine, quittant le trouble qu’un de ces spectres m’avait laissé, quand dans la lumière blanche de l’hiver, un beau fantôme blond, une nouvelle fois charnel s’est dressé devant moi. Il m’a maudit comme les autres l’on fait autrefois, d’un mot et d’un regard. Il m’a condamné à compter ses cheveux et à fuir son regard. À me perdre dans le compte et à recommencer toujours, heureux de cette tâche sisyphienne. Elle me fit perdre la mémoire pendant quelque temps, cette mémoire de la douleur dont m’accablent les fantômes blonds. J’étais redevenu le dévot qui à la beauté s’était voué, un zélote cherchant en vain des mots pour la décrire, pour la prier. Je me perdais des soirs entiers entre ses regards verts de la journée et je priais d’y dormir un jour. Cette femme partit un jour et me laissa seul dans mon fantasme qui doucement se défit comme le font certains souvenirs.

Mais un soir, peu de temps après l’avoir perdue, dans un sommeil lointain, je pus contempler cette ombre blonde dans mon esprit s’incarner. Je tendis mes mains vers ses mains sombres et fragiles et refermées. Sa chevelure s’étalait sur le monde et l’ovale clair de son visage absorbait mon reflet. J’ai passé mes mains dans sa blondeur, j’ai vu les mille reflets de cet océan mordoré. Je me suis gardé des mots qui assassinent, égoïste et amoureux, j’aurais voulu faire de cette vision un espace pur d’éternité, où me laver et me mentir.


 
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   Lariviere   
24/6/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le style proche du récit rend le tout très descriptif mais l'écriture est conçu comme un poème : il y a une certaine musicalité des phrases qui ne se découvre pas forcement à la première lecture. Le fond du propos pourrait être plus captivant, certainement , en jouant sur le rythme et le ton du vocabulaire mais c'est aussi un choix dans l'expression je pense, et dans l'atmosphère... J'aime bien la fin, assez brutale, où l'auteur n'est pas tombé dans le piège de la rime.

J'ai découpé les trois phrases qui débute le dernier passage ; il y a une volonté de rimes "libres", de rythme, voire même de métrique et de musicalité d'où la syntaxe alambiquée et l'abus de "et" assez disgracieux :

"je pus contempler cette ombre blonde dans mon esprit s’incarner."
"Je tendis mes mains vers ses mains sombres et fragiles et refermées."
"Sa chevelure s’étalait sur le monde et l’ovale claire de son visage absorbait mon reflet."

Merci de cette lecture

Je souhaite une bonne continuation à l'auteur.

   Anonyme   
5/7/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Comme un flash back sur les "passantes'' qui ont accompagné des moments d'une vie.
J'ai bien aimé le premier volet que je trouve poétique.
A mon avis, le reste du texte gagnerait beaucoup à être un peu moins sophistiqué dans ses images descriptives.

   Robot   
24/7/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Un ensemble poétiquement suggestif sur une idée originale intéressante qui a retenu ma lecture.
Dommage que des phrases lourdes viennent gâcher cette prose.
"...je pus contempler cette ombre blonde dans mon esprit s’incarner."
Pourquoi cette inversion et ne pas écrire - s'incarner dans mon esprit -
"Cette femme partit un jour et me laissa seul dans mon fantasme qui doucement se défit comme le font certains souvenirs."
- Partit un jour - un jour est en trop, partit était suffisant.
Voila comme je l'aurais rédigé pour plus de fluidité.
- Cette femme partit, me laissant seul dans mon fantasme qui se défit doucement, comme le font certains souvenirs. -


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