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Poésie néo-classique
perthro : Anatomie comparée
 Publié le 16/10/13  -  10 commentaires  -  1453 caractères  -  183 lectures    Autres textes du même auteur

Parce que nous pouvons être écorchés…


Anatomie comparée



En regardant au loin, c’était le gros orteil,
La phalange distincte et ses autres comparses.
J’en sentais chaque corps et chaque ongle pareil
Et sentais les métas se rattacher aux tarses.

En montant doucement le long du tibia,
La fibula fixée à lui comme une agrafe
Laissait songer au tronc d’un maigre séquoia
Ou le fémur immense atteignant la girafe.

Puis ce fut la colonne entamant le coccyx
Après un long sacrum aux pendants iliaques,
Puis ce fut deux et trois et quatre et cinq et six
Et vingt-quatre autres pics, pointus, démoniaques !

Car sans m’en rendre compte, apposé sur l’atlas,
En comptant et montant, j’avais atteint le crâne.
La mandibule ouverte et le frontal, hélas,
Présentaient, oh, surprise, un cri sans filigrane.

Et je redescendis, les yeux plein d’embarras
Le long de ce long cou : scapula, clavicule…
Quand soudain l’humérus précédant l’avant-bras
S’entr’ouvrit au besoin tel un grand tentacule.

De la main je ne vis que ce métacarpien
Plongeant dans ses métas mais frôlant la phalange :
Les doigts étaient blanchis pareils à l’olympien,
Rongés d’anxiété devant tout ce mélange.

Car j’avais contre moi, nonobstant le sternum,
Un thorax étendu : nous étions, côte à côte,
Bassin contre bassin, couvert de sodium,
Un seul corps écorché qui lentement sursaute…


 
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   Pimpette   
16/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien
je suis allée relire plusieurs textes de cet auteur très singulier et j'ai retrouvé partout une évidente poésie...pas celle qu'on trouve habituellement dans cette porme classique...autre chose...presque un humour sous jacent...Ici en plus on est dans l'anatomie fouillée par un carabin? peut-être mais ce n'est pas certain?
Ces deux corps côte à côte forment ils deux cadavres?
je ne sais pas!
Je suis intriguée c'est indéniable...
Les autres com m'aideront sans doute...
le tout ne donne pas une émotion poétique intense mais quelque chose de différent qui n'est pas sans interet...CQFD

   Anonyme   
16/10/2013
Bon... Je cesse de me gratter la tête ( signe d'une intense réflexion) pour y aller de mon commentaire.
Je dois dire que, mise à part cette "leçon" d'anatomie recto-verso, je ne saisis pas le fond de l'histoire; l'incipit quant à lui ne fait que me rendre plus perplexe.
J'attends de lire les coms à venir qui, sans nul doute, me mettront sur la voie.

   leni   
17/10/2013
Pertho salut
Après plusieurs lectures je ne comprends pas où l'auteur nous amène je n'ai perçu aucune émotion Je ne juge jamais ce que je ne comprends pas alors j'attends un com.... leni S'il s'agit d'un simulacre d'amour...mais non je décroche...

   senglar   
16/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Perthro,


Ah oui quelle gymnastique ! J'avais constamment sous les yeux les images de ce géant dans le film "300" ou alors celle de ce colosse dont du métal en fusion s'échappait par son talon. Impressionnant de grandeur détaillée, un vrai souffle passe sur ce poème. Pour sûr cet écorché va se relever... Je laisse Perthro avec lui : ça n'est pas mon combat et ça n'est pas mon tête-à-tête !

Anatomie surdimensionnée !

Senglar-Brabant

   Anonyme   
16/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour pethro
Que voilà une façon originale de faire l'amour en même temps que de réviser ses cours !
Ca ne manque pas d'une certaine sensualité, les mains sont privilégiées dans ce massage très très intime et ma foi, fort méticuleux. J'aime beaucoup la dernière strophe et en particulier les deux derniers vers qui donnent à ce poème un sens très particulier à l'acte en ce sens que s'écorcher à l'autre... oui, pourquoi pas ?
Une fois parvenu au bout j'ai relu et pas cessé de sourire.
Merci

   Robot   
16/10/2013
Est-ce un cauchemar, est-ce un étudiant aviné qu'on aurait glissé sous le squelette de la salle d'anatomie. je ne sais trop que penser. Pourtant, si on prend le texte sous l'angle de l'humour (noir), on peut trouver un intérêt certain à cet examen ostéo-articulaire que je ne noterai pas faute d'en avoir gratté jusqu'à l'os les aboutissants.

   Miguel   
17/10/2013
C'est à vous dégoûter à tout jamais des corps et de leur contact. De l'art de transformer un câlin en autopsie, non, je ne suis pas preneur. Humour noir ou mauvais goût ? Il est vrai que les deux se rejoignent, ce n'est qu'une question d'appréciation. Je me hâte d'aller contempler quelque image de statue antique et classique à souhait, pour me remettre de mon malaise, et je ne dispute pas ce texte à ses admirateurs.

   KIE   
17/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J’adore le docteur House (un peu moins les vrais médecins). Humour ! (Couac ?)
Combien de fois ai-je rêvé de décrire la simulation de l’acte génésique en décrivant par le menu les processus biologiques internes qui s’effectuent ce pendant (version hard). Hélas ! Le vocabulaire me fait défaut.
Ce que je trouve superbe, ici, c’est que l’on sait que l’un des deux protagonistes au moins est vivant.
Côté style, la prolifération des termes techniques présente le gros inconvénient de l’oblitérer totalement ou presque, si bien qu’en terme de qualité d’écriture, on peut difficilement évaluer ce texte. Pas mal dirons-nous.
D’un point de vue classique, ce vocabulaire est totalement prohibé en poésie.
Mais pour le reste, cette petite pièce est fort bien construite et menée avec un bel entrain (ce qui est la moindre des choses, vu la nature du sujet).
Jouissif, ce petit morceau, qu’il est.
Je le classe dans la catégorie des petites réussites de la poésie non-conformiste.

   funambule   
18/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ambitieux... et réussi! Un bel exercice que de risquer la poésie en terre si inattendue. Je n'en ressors pas conquis, convaincu... mais réellement admiratif.

   Fortesque   
20/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Faut-il être à ce point ébloui par le chatoiement des ruisseaux et le scintillement des objets célestes qu'on se refuse à évoquer l'idée même d'une charogne gisant à nos pieds ? N'en déplaise, ce texte se livre à l'équarrissage pur et simple des beaux sentiments pour poètes à l'imagerie d'Epinal. Ceux-là se voilent la face quand ils retiennent du baroque des propos uniquement cette sensualité biscornue sinon cette gymnastique édulcorée de l'amour alors que nous avons probablement affaire ici à tout autre chose. Les images sont saisissantes pour peu qu'on veuille retirer les oeillères du conformisme béat. Un mélange de volupté charnelle et de raideur cadavérique, voilà ce que pourrait suggérer le texte avec cette mandibule ouverte et ce bras qui bascule dans un ultime simulacre de vie. Le narrateur se faufile tel un serpent sur ce corps, proie absolue entièrement à sa merci et qui semble bien être un homme, comme l'indique la longueur du sacrum moins prononcée chez un sujet de sexe féminin. Le détail n'est pas anodin puisque l'auteur prend la peine de le souligner. L'hypothèse n'est donc pas à exclure et ajoute un degré au trouble de la scène, ou pas. L'autopsie du dernier acte nous donne enfin une indication sur la personne du narrateur : un être méticuleux et froid tout apprêté à rendre un sinistre hommage à la dépouille qui gît devant lui. Au final, le texte fort ambigu laisse prise à l'interprétation tous azimuts. Et le malaise, s'il est bien présent, se mêle aussi au plaisir de la lecture critique.


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