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Poésie classique
pieralun : Les feux follets
 Publié le 04/08/11  -  8 commentaires  -  868 caractères  -  263 lectures    Autres textes du même auteur

...


Les feux follets



Où sont les feux follets ? Éphémères flambeaux,
Fugitifs, voltigeant à l'entour des tombeaux,
Courant sur le marais par les nuits de décembre,
Et laissant l'enfant seul apeuré dans sa chambre.

Où sont les voyageurs dans les forêts, le soir,
Qui voyaient en ces feux rôder le désespoir
D'un esprit laid, perdu, d'une âme lourde et blême,
D'un enfant mort trop tôt sans rachat du baptême.

Mais que sont devenus ces feux mystérieux,
Qui faisaient, sur la croix, trembler les doigts pieux
D’un élu du Seigneur à la rude soutane.
Le mythe a disparu dans un flux de méthane ;

Le savoir tout puissant a triomphé des dieux,
Dépoussiéré nos peurs et rapproché les cieux…
Pourtant, j’aurais aimé, quand une nuit se voile,
Croire qu’au firmament s’assoupit une étoile.



 
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   Arielle   
27/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le besoin de merveilleux dont on ne se console jamais depuis qu'on a quitté l'enfance...
Je suis sensible à cette nostalgie très bien mise en images par la dépoétisation des feux follets devenus banale émanation de méthane.
Une prosodie qui me paraît irréprochable. Des alitérations qui soufflent en v, en f leur flamme tremblotante.
Une agréable évocation des deuils inévitables de l'enfance et de sa magie.

   Anonyme   
30/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime bien, sauf que la soutane soit "rude" pour garantir la métrique. Sinon, je n'ai pas senti de chevilles, je trouve l'expression nette, assurée. Un seul regret, que les rimes de début des troisième et quatrième quatrain soient les mêmes alors qu'elles sont différentes partout ailleurs : cela, pour moi, brise un schéma.
Bon sujet, à mon avis. Une mention pour
"Le mythe a disparu dans un flux de méthane" !

   Anonyme   
2/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour ! Très beau poème sur ces feux follets qui ont longtemps hanté nos campagnes et inquiété nos aïeux... C'est vrai que la société moderne (?) les a démystifiés et relégués aux oubliettes, dommage en un certain sens...
Pour ce qui est de la forme je ne trouve rien à redire ; tout y est parfaitement respecté.
Je relève simplement, dans le premier quatrain, qu'éphémères et fugitifs font un peu redondance. Rien de gênant pour moi, je trouve ce poème très bien dans tous les domaines avec un penchant pour les deux vers de chute :
Pourtant, j’aurais aimé, quand une nuit se voile,
Croire qu’au firmament s’assoupit une étoile.
Bravo à l'auteur...

   Gerwal   
4/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau texte (je dis ça, peut-être, parce qu'il est en accord parfait avec mes propres sentiments ou convictions...) à propos de la perte de l'innocence face aux "progrès" (j'ai mis des guillemets à progrès...!)
De belles formules:
"Le savoir tout puissant a triomphé des dieux..."

Cependant, j'aime croire que:
"Un peu de science nous éloigne de Dieu, beaucoup nous en rapproche..." (je croyais que c'était un phrase de Einstein... il sembleait que ce soit de Pasteur...?)

   Miguel   
4/8/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Beau poème sur la nostalgie des croyances perdues : la rime "soutane/méthane" est saisissante de contraste, elle nous fait passer en un instant de la spiritualité de jadis au rationalisme déshumanisé de la pensée contemporaine.
J'aime bien la "rude soutane", où me semblent se rejoindre sens propre et sens figuré, comme le vêtement austère d'un ascète indifférent aux choses de ce monde et tourné vers le Ciel.

   Pascal31   
7/8/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème classique jusqu'au bout des pieds, si je puis dire !
J'ai accroché sur une ou deux tournure, comme ce "sans rachat du baptême" que je trouve assez laid. Mais à part ça, c'est un bon poème autant sur le fond que dans la forme.
Mention spéciale au "mythe (...) disparu dans un flux de méthane", ainsi qu'à la dernière strophe, impeccable.

   wancyrs   
8/8/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Ce texte me rappelle "Où sont les neiges d'antan" de Georges Brassens". Ce que j'aime bien c'est la légèreté des vers, et je les entendrais bien chantés. Je doute néanmoins que le savoir nous ait fait triomphé des dieux, lorsque ce sont les savants qui au nom des dieux détruisent la planète. Peut-être que le savoir nous a rapproché des cieux, mais de quels cieux ? astronomie ? astrologie ? ou bien rédemption ?

   Meleagre   
22/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Oui, Pieralun, j'ai souvent l'impression que le savoir scientifique dépoétise le monde. Un jour où, ayant trouvé plusieurs trèfles à quatre feuilles au même endroit, je croyais en ma chance, un ami m'a dit que ces trèfles avaient une déformation génétique qui se transmettait à toute la "parenté", donc aux trèfles d'un même bosquet...

En première lecture, je croyais que ce poème voulait dire que les feux follets avaient disparu. Mais non, c'est juste que la science réussit à les expliquer, et ce sont les croyances autour de ces feux follets qui ont disparu. Moi aussi, je préfère "Croire qu’au firmament s’assoupit une étoile" (superbe vers conclusif).

J'aime bien la 1e strophe, malgré une réticence sur la ponctuation. En l'état, la phrase nominale ("Éphémères flambeaux... chambre") développe les "feux follets". Je verrais plutôt "Où sont les feux follets, éphémères flambeaux...", pour en faire une apposition à feux follets, avec le point d'interrogation à la fin.

La 2e strophe semble s'essouffler un peu, à cause de la complexité grammaticale. "Les voyageurs dans les forêts, le soir" : c'est étrange, de mettre 2 compléments circonstanciels après un nom... Beaucoup (trop) de "de" viennent qualifier le "désespoir". Mais j'aime beaucoup le dernier vers, qui exprime heureusement une croyance populaire.

Dans la 3e strophe, je me représente bien ce prêtre superstitieux, s'accrochant à sa croix pour prier et détourner de lui le malheur. En le prononçant à haute voix, je n'aime pas (même si cela respecte les règles classiques) la diérèse sur "pieux".
"Le mythe a disparu dans un flux de méthane" : ce vers ne me semble pas très explicite, à cause de la préposition "dans". A la 1e lecture, j'avais compris (où suis-je aller chercher ça ?) qu'on avait réussi à éradiquer les feux follets en projetant du méthane sur les marais... Sans aller jusque-là, il me semble que le passage de la croyance à l'explication scientifique n'est pas très bien exprimée.

La 4e strophe explique mieux cela, de façon peut-être un peu trop pompeuse. Mais j'aime beaucoup, comme je l'ai déjà dit, les deux derniers vers. Oui, la prochaine fois que je verrai un feu follet, je penserai à l'assoupissement de l'étoile.


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