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Poésie classique
pieralun : Lestat de Lioncourt
 Publié le 07/06/23  -  14 commentaires  -  936 caractères  -  276 lectures    Autres textes du même auteur

Avec emprunt…


Lestat de Lioncourt



Quand le soleil franchit la courbe du visible,
Qu’en tous lieux, tout objet renonce à son pigment,
De l’air obscur éclot ce mal irrépressible
Qui de toi fait un monstre aux traits d’un bel amant.

Ta canine palpite au calme clair de Lune
Comme vibre l’artère où s’affine la peau,
Comme le pouls battant de cette dame brune
Dont la nuque frémit sous l’arc de son chapeau.

Gracieuse elle va le long d’une pelouse,
Précipite l’allure…, oh ! tu connais ce pas :
Cet exquis mouvement qu’en rêve l’on épouse
Et ce col découvert qui lui fait mille appâts.

Au réveil, un matin timide vous enlace ;
L’herbe est encore humide où règne votre place
Et tu trembles d’amour pour la garder du froid.
Mais qu'importe l’ardeur qui réchauffe sa couche,
Son souffle a déserté la fente de sa bouche
Exsangue. Elle a deux trous rouges au côté droit.


 
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   Edgard   
23/5/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
J'avoue être un peu perplexe...
Quel est l'intérêt d'aller chercher ce vampire fameux de romans anciens? Soit. Pourquoi pas.
Le poème commence très gentiment ...on se doute que ça ne va continuer, mais la dernière strophe est pour moi un peu décevante:
Le vampire se retrouve au matin enlaçant le belle dame, sur le gazon. Je croyais que les vampires n'aimaient guère la lumière du jour... En plus il tremble d'amour pour elle, qu'apparemment il vient de zigouiller. "Son souffle a déserté la fente de sa bouche" Je croyais que les vampires faisaient en mordant d'autres vampires...celui-là il avait très soif, et il a tout bu. Soit.
"exsangue" est dramatique. Et voilà que l'humour surgit, au moins c'est ce que je pense, avec le vers de Rimbaud. Mais nulle trace d'humour dans tout le reste du poème: il me semble que le ton n'est pas suivi d'un bout à l'autre. Si le choix est celui de de l'humour noir, il aurait peut-être été bien de le faire sentir depuis le début.
L'emprunt ne me paraît pas très pertinent. Rimbaud évoque l'image dramatique d'un jeune soldat mort. Ça ne colle pas avec l'usage qui en est fait, à mon humble avis.
Tout cela ma désoriente un brin.
Dommage car l'écriture est assurée.

   Myndie   
27/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,
je n'ai qu'une chose à dire : bravo !
Pour l'emprunt d'abord car, même prévenue, je ne m'attendais pas à ce clin d'oeil malicieux qui clôt délicieusement votre beau poème. Délicieusement et adroitement car tout est là : la douceur avec laquelle nous est assenée la scène évoquée, ce contraste qui rend la violence encore plus flagrante.

Et surtout pour la beauté de vos alexandrins, leur charme, leur délicatesse de dentelle, leur sensualité et leur suggestivité, éminemment cinématographique («  Ta canine palpite au calme clair de Lune » m'évoque immédiatement le Lestat de Neil Jordan).
Une telle poésie est un bonheur pour les sens. On visualise, on perçoit les sons, on imagine et on frémit, en résumé, on ressent les lieux, leur lumière, les pas, les mouvements légers, et tous ces détails exquis :
(« Comme vibre l'artère où s'arrête la peau
Comme le pouls battant de cette dame brune
Dont la nuque frémit sous l’arc de son chapeau. »).

Et que dire des images à couper le souffle :
« Quand le soleil franchit la courbe du visible,
Qu’en tous lieux, tout objet renonce à son pigment, »
«  Au réveil, un matin timide vous enlace;
L’herbe est encore humide où règne votre place »
Mais pour en rendre toute la mesure, il faudrait presque recopier ici tout le poème.

Si j'avais une remarque « négative » à formuler, ce serait pour vous dire que j'ai buté au vers 11 sur cette sonorité « le rêve que l'on épouse » qui entache la fluidité de la lecture.

Mais ce n'est qu'un détail. Mon passage préféré est sans conteste la dernière strophe mais j'ai aimé TOUTE l'intensité de votre texte.

Au final – je vais me répéter - vos vers sont emplis de couleurs, de lumière et de sons, votre poésie est comme un petit film et moi j’ai plongé avec délices dans vos douces images. Et je vous en remercie.

   poldutor   
27/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour
Belle présentation de la prédation de Lestat le vampire.
Le soleil se couche le vampire se lève et l'appel du sang attire la victime qui vient se blottir contre son amant, mais au matin il ne reste plus qu'un corps froid.
Beau clin d'œil au "dormeur du val" annoncé dans l'exergue
J'ai bien aimé.
Cordialement.
poldutor en EL

   Donaldo75   
30/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
J’ai bien aimé ce poème ; je lui trouve de l’allure, de l’allant, de l’imagerie bref beaucoup de ce qui rend la poésie unique et surtout pas comparable à la prose. Il est tonal, il allège le classique sans le dénaturer même quand la ponctuation est différente ou quand un enjambement apparait. La rime passe à l’aise, pas forcément musicale mais suffisamment sonore pour nous rappeler son existence.

Bref, c’est une réussite.

Bravo !

   Anonyme   
7/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ah oui. De l'allure, de l'ampleur, et l'emprunt m'apparaît fort bien amené. Le sizain de fin, vraiment, impec pour moi.
Je trouve la fin de votre poème bien supérieure à son début ; pour tout dire, les deux premiers quatrains sont à mes yeux entachés de deux maladresses :
- le « bel » amant selon moi chevillesque ;
- la canine qui, toujours selon moi, burlesquement palpite ; ce doit être pénible pour un vampire, la rage de dents.

Le sujet ne me passionne pas franchement, au moins me semble-t-il abordé d'une façon assez moderne, le premier vers notamment pose le décor d'une manière naturaliste, voire scientifique, qui me plaît.

   Mintaka   
7/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Pieralun
Magnifique! Les deux premiers vers resteront d'anthologie dans ma mémoire.
Le reste n'a rien à leur envier. Tout est à la fois suggéré et limpide, diaphane et précis. Je ne suis jamais dans le détail d'un mot ou d'une idée quand je lis un poème car l'auteur est maître de son jeu.
Tout coule et s'écoule voluptueusement à la lecture, un peu comme le sang dans
dans la bouche de l'affamé.
Le dernier vers en clin d'oeil est fort à propos et magnifie, s'il en était besoin, votre poésie.
Merci et au plaisir.

   papipoete   
7/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour pieralun
Bizarre, comme c'est bizarre ; je crus lire la semaine dernière, un texte que je crus dédié à un vampire ?
Et ce Lestat de Lioncourt en est un, dont l'auteur nous narre poétiquement une journée ( de nuit ) avec force canine, et cette peau du cou que la Dame Brune affiche ostentatoirement.
NB la mise en scène soignée, établit le royaume dont Lestat goûte à ces fruits du désir, ce " col découvert aux mille appâts "...
A lire ces lignes, je crois comprendre que sa victime chérie, ne devient point vampire mais meurt finalement... ainsi que " le dormeur du val " avec ses " deux trous rouge au côté droit "
La dernière strophe, justement donne à cette créature diabolique, un air humain comme pouvant éprouver des sentiments. On croirait presque à un sauveteur, qui tente tout pour ranimer une victime ; en vain !
Le premier quatrain fleur bon l'alexandrin, si précieux pour dire " la nuit tombe... " mais nous sommes ici au cénacle de la poésie... admirant ce que le Maître tente de nous enseigner.

   fanny   
7/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Faudrait pas qu'on soit soit cernés pas les vampires non plus, un couple de vampires épistolaires qui rôde parmi nous ça m'inquiète un peu, mais vu leur niveau d'écriture et leurs références d'emprunt, je ne suis pas convaincue que mon hémoglobine fasse l'affaire.

Je suis toujours impressionnée par votre facilité à écrire en classique en faisant oublier les rigueurs imposées, et par l'expression de votre romantisme qui relate si poétiquement l'attirance amoureuse dans les strophes centrales.

Dans la dernière,  j'aime beaucoup "et tu trembles d'amour pour la garder du froid", et comme je suis en pleine lecture sentimentale et imaginaire, le dernier vers, bien que très judicieusement placé et parfaitement adapté au sujet, produit un peu trop l'effet voulu sur moi et me plonge brutalement dans une sordide réalité guerrière qui me refroidit un tantinet le final.
Rangez-moi ces canines.

   Cyrill   
7/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Pieralun,

Les poèmes vampiresques ne manquant pas en ce moment, ils se doivent de se démarquer d’une façon ou d’une autre. Ici, j’ai apprécié l’adresse directe à Lestat de Lioncourt. De belles images, comme dans les deux vers d’introduction ; une tension qui monte : « oh ! tu connais ce pas ».
j’aime surtout le sixain de clôture. La disposition des rimes m’évoque l’image d’un couple enlacé où le féminin l’emporte sur le masculin, du moins en rimes, ce qui laisse penser que le dominant n’est pas forcément celui qu’on croit.
J’imagine volontiers la dame dédoublée : l’une gisant, dominée, tandis que son double vampirisé est sortie de son corps pour accomplir son destin. Bon, j’élucubre encore !
L’emprunt à Rimbaud n’est pas ce qui m’apparaît de plus remarquable, mais on peut dire qu’il s’insère très bien dans la narration.
Merci pour le partage.

   Lebarde   
7/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour pieralun

J'ai vu passer votre poème en EL, mais trop brièvement pour me laisser le temps de le commenter.
J'avais compris que c'était l'œuvre d'un grand maitre du classique et j'avais raison maintenant que je découvre, sans surprise ni déception qui vous en étiez l'auteur.

Les histoires de vampires ne sont pas mon "truc", mais vous avez si bien su aborder et traiter le sujet: belles images poétiques à souhait, simplicité dans le choix des mots, clarté du propos, fluidité des alexandrins et élégance de l'écriture, que j'ai succombé sans réticence.

L'allusion finale au "dormeur du val", un peu décalée dans le contexte peut surprendre mais elle constitue une trouvaille remarquable qui me plait bien.

Bravo et merci

Lebarde souvent comblé quand il s'agit de poésies classiques toujours trop rares.

   Geigei   
7/6/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
"Quand le soleil franchit la courbe du visible,"
Le soleil franchit-il sa propre trajectoire ? Passe-t-il de la partie concave de la courbe au côté convexe, ou l'inverse ?

"Qu’en tous lieux, tout objet renonce à son pigment,"
Il fait nuit. Aurons-nous d'autres vers pour le dire ? À l'heure où les orteils croisent la table basse...

"De l’air obscur éclot ce mal irrépressible"
"Obscur". Ferait-il nuit ?

"Ta canine palpite"
C'est donc bien de la poésie.

"Comme vibre l’artère"
On parle déjà de tachycardie à moins de deux battements par seconde. Si l'artère vibre, la dame est mal-en-point.

"Dont la nuque frémit sous l’arc de son chapeau."
Un chapeau ? La nuit ?

"Gracieuse elle va le long d’une pelouse,"
"Gracieuse" ? Avec sa tachycardie ? Et comment savoir ? Il fait nuit.
S'agit-il vraiment d'une pelouse ? Les pigments sont désactivés. La lune ?

"Précipite l’allure…, oh ! tu connais ce pas :"
C'est celui d'une femme non consentante ?

"Cet exquis mouvement qu’en rêve l’on épouse"
"On" pour le vampire, alors. Le "on" est ambigu.

"Au réveil, un matin timide vous enlace ;"
Le matin, le vampire est parti. Bon, partant puisque le matin est timide.

Mais bon sang de bonsoir, c'est quand même du travail !

   BlaseSaintLuc   
12/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
les noces ,fera tu?
non point ,puique le corps las,
de ses deux trous rouge, sonne le trépas !


quel ambiance , j'ai le gout du sang qui me vient en bouche,
tout y est , je vois meme la brume montée en fin de texte .

c'est du POE ,du Beaudelaire , une traduction reussi des deux ,
la magie principale du texte est de nous transporté , comme des temoins muets à l'intérieur meme de la naration.


merci.

   Famineur   
15/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je trouve que ce poème se lit bien.
Je suppose que "la courbe du visible" désigne l'horizon.
J'adore l'avant-dernier vers :
"Son souffle a déserté la fente de sa bouche", musical comme du Racine. Si les autres étaient du même niveau...
Le recyclage rimbaldien me semble ingénieux. Les deux trous rouges me font penser à une morsure de vipère (mais peut-être que Rimbaud y avait déjà pensé).

   Myo   
22/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Pieralun,

Je ne sais l'origine de cette inspiration sanguine, un coup de chaud peut-être ;-)
Mais peu importe le thème abordé, votre écriture ne perd rien de sa richesse. Il y a, ici encore, de très très belles images qui coulent ...comme une goutte de sang le long d'un cou gracile.

Toujours un régal de vous lire... même si je ne gouterai pas au breuvage versé.

Merci du partage.

Myo


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