Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie classique
pieralun : Revanche post mortem
 Publié le 29/03/10  -  16 commentaires  -  2139 caractères  -  162 lectures    Autres textes du même auteur

Être rentable ou mourir ; à l'heure où notre société est un monstre de pression sur les hommes..., il y a, heureusement, quelques retours de bâton.


Revanche post mortem



Dans un mouvement las, elle étira ses pattes,
Défripa son antenne et, d’un long bâillement,
Fit vibrer tout le nid où cadavres de blattes
Et autres rations séchaient mortellement.

Que l’hiver semble doux ! lorsque une panse pleine
Est au sommeil pesant, ce que le chaud soleil
Est depuis quelques jours à la terre sereine.
L’indolente fourmi savourait son réveil.

Ce matin débutait le cours de ces ouvrages
Qu’elle aimait diriger sous le chant des oiseaux,
Qui, nul n’en peut douter, seraient dans les branchages,
Afin d’y picorer la liqueur des sureaux.



L’herbe était pourtant verte et la nature en fleurs !
Pourquoi des animaux entendait-on les pleurs… ?
Tous étaient recueillis au contour d’un pétale,
Où, dormant à jamais, gisait une cigale.

Je ne chanterai plus ! larmoyait celui-là,
À mon gazouillement elle engageait le la.
Un autre rappelait la finesse du geste
Qui, sur son violon, rendait l’archet si leste.

« Allons gais rossignols ! Retournez à vos chants
Pour ceux qui vont tantôt ramasser dans les champs !
Et toi fier ouvrier ! perdrais-tu la collecte,
Pour dire l’oraison d’un inutile insecte ?



- Notre travail est juste ô régente hexapode !
Suffisamment fécond pour qu’il nous inféode ;
Mais le but d’une vie est-il de se nourrir ?
Le destin achevé, nous devrons tous mourir !
Quel sort peut être beau s’il est exempt de joie ?
Sous quel pesant fardeau voulez-vous que l’on ploie,
Déchus d’un baladin pour chanter et danser ?
Les arts sont les onguents des maux qu’il faut panser !
Ce poète défunt que vous jugiez frivole,
Effaçait nos tracas dans sa verve un peu folle.
Comme l’on doit semer afin de récolter…,
Pour les fruits d’un royaume, il faut savoir prêter !
Vous eussiez protégé ce trouvère à la peine,
Que sa voix aujourd’hui louerait la souveraine
Qui dicte à ses sujets tout en faisant le bien ;
Regardez votre fief ! Il n’en restera rien ! »


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   LeopoldPartisan   
11/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
intéressante suite de fable, décidément ce cher Jean a encore de beaux jours à en lire ce qu'il suscite encore plusieurs siècles plus tard. J'aime aussi cette mise en perspective de l'artiste, qui se doit de distraire ceux qui travaillent. Il y a le rôle non marchand de celui-ci que certains producteurs voudraient faire disparaître au nom de sacro-saint show-Business. Il est bon de rappeler qu'en plus d'être un artiste qui distrait, le véritable artiste fait réfléchir, ce qui n'est hélas plus souvent le cas dans les divertissements que l'on nous sert aujourd'hui dans les médias.

   bulle   
15/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Wow ! Il a fallu que j'y retourne plusieurs fois.

Je me suis tellement prise dans le rythme, que j'ai failli en oublier le propos. C'est dire combien la musique est de qualité ici.

Une fable finement contée donc, et ce parallèle subtilement engagé.

Un très bon moment pour moi.

Je vais relever ce vers-ci, qui en fait de morale, me convient personnellement : "Quel sort peut être beau s’il est exempt de joie ?"

   Anonyme   
18/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour ! La cigale et la fourmi, une nouvelle version qui m'a enchantée ! D'abord une écriture classique sans le moindre faux pas (si ce n'est, faute d'inattention, vers 11, nul n'en "peut" douter ). Respect de la prosodie tant par la métrique que par les rimes masculines/ féminines alternées comme il se doit.
Quant à la chute, elle nous change de celle que nous proposa Monsieur de La Fontaine et ça n'est pas pour me déplaire...

   David   
23/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Pour la chute, ce que je comprend, c'est que le royaume de la fourmi disparaîtra des mémoires car il n'y a plus d'artiste pour le chanter. Ça n'a pas l'évidence de la fable en regard de celle-ci.

C'est la mise en strophe qui me déplait aussi, j'ai du mal à différencier les dialogues, les sauts de ligne au delà du premier me semble inutiles. Le quatrain n'est pas une norme, il aurait été possible de suivre au plus près le déroulement du poème dans sa mise en page, dommage.

J'ai plus à dire sur les défauts que sur les qualités, mais j'ai trouvé le poème cohérent, convaincant.

   Anonyme   
23/3/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Et bien je suis très dubitatif, parce que réecrire plus ou moins bien et d'une autre manière une des fables les plus connues de La Fontaine, je me demande quel est l'utilité de ce texte.

Certes, l'écriture n'est pas mauvaise, il y a un travail sur les mots assez correct, mais à quoi celà sert? Je me le demande.
Dommage d'utiliser ainsi sa plume surtout quand elle est bonne.

   Anonyme   
29/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah, contente de retrouver ici cet écrit original qui avait disparu trop vite de mon espace lecture ...

J'aime beaucoup cette fable, très bien construite et pleine de formules savoureuses, comme "Les arts sont les onguents des maux qu'il faut panser" ...

Très belle réalisation, merci Pieralun.

   Mellipheme   
29/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette revisite d'une des fables les plus connues de La Fontaine est tout à fait délicieuse. Le retournement complet de la morale est tout à fait d'actualité, et justifie pleinement ce bel exercice.
La Fontaine faisait la morale aux puissants de son époque qui dilapidaient les richesses du pays . Maintenant, il est bon de dire que les chanteurs et poètes sont plus que jamais nécessaires, même s'il ne créent pas de richesses matérielles.

Sur la forme, je ne suis pas expert de poésie classique, mais j'ai cru lire du La Fontaine.
Bravo !

   irisdenuit   
29/3/2010
Salut !

J'admire toujours la fluidité de tes poèmes. Ta façon d'écrire le classique ne semble jamais forcée.

Je voulais juste lte aisser une petite trace. Le fond du poème, cette fois ci, ne m'interpelle pas.

Je ne noterai pas.

Amitiés, Iris

   Anonyme   
30/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Toujours cette sensation en lisant Pieralun: celle d'avoir un objet entre mes mains. Bien sûr J'entends une musique, perçois un rythme, mais surtout, je caresse une sculpture.
Cela doit venir du soin apporté dans le choix de chaque mot, de la volonté de construire le texte puis de bien le finir, le polir.
Cette forme me plaît beaucoup.
On plus, là, on a de l'humour, de la réflexion politique et divers autres ingrédients délicieux.
Pourquoi mon appréciation n'est elle que "très bien"?
Parce que c'est un travail parfait, de l'artisanat d'art.
Pieralun, il manque dans vos diverses oeuvres, que vous vous livriiez, que l'on aperçoive votre âme.
Tout est sous contrôle. En vous lisant, on ne devine rien de vous.

   Anonyme   
30/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai goûté à la "rime" "hexapode/inféode", peu commun!

Bien écrit à mon sens, sans fioritures.
J'ai bien aimé cette "variation" de la "cigale et la fourmi".

Sympathique, "léger" mais "avec message".

Bonne continuation.

   ANIMAL   
30/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Une savoureuse version revisitée de la fable bien connue que j'ai lue et relue avec plaisir.

C'est bien balancé, le rythme est agréable et j'aime bien cette idée de la pérennité à travers la voix des artistes.
Certains (les fourmis) voient en eux d'inutiles pique-assiettes et, après tout, ce n'est pas forcément faux non plus. Tout dépend de l'artiste et de la qualité de sa prestation.

Mes vers préférés :

"Quel sort peut être beau s’il est exempt de joie ?" et
"Les arts sont les onguents des maux qu’il faut panser !"

Merci pour cette charmante fable.

   Anonyme   
30/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai vraiment apprécié deux choses plus particulièrement dans ce poème, trois en fait si je compte bien :

- La musicalité et le rythme, fort bien maitrisés et qui sont difficiles à accorder surtout en classique où le rythme se ressemble mais ne se vaut pas forcément...

- Le côté fable de La Fontaine, j'aime beaucoup, ça change un peu de tout ce qu'on peut lire en ces lieux.

- Les rimes qui ne me semblent ici absolument pas forcées et parfois vraiment très originales...

Merci Pieralun pour ce poème qui m'a fait sourire et réfléchir.


Bonne continuation et au plaisir de te relire!

   Damy   
9/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
L’insouciance se meurt elle toujours au printemps ?

Le style n’est pas en cause. La longueur, peut-être de la dernière strophe qui n’en finit pas…

Et puis :
« Les arts sont les onguents des maux qu’il faut panser » (des mots qu’il faut penser…)

Il y a du travail pour enrichir le vocabulaire de la fontaine…

   Lhirondelle   
5/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Pieralun

J'ai lu, à plusieurs reprises, avec plaisir cette poésie très agréable à lire à voix haute... le message ne l'est pas moins et va bien au-delà d'une "autre version" de "La cigale et la fourmi"... Une "Revanche post mortem" en hommage à cette cigale, reconnaissance envers d'autres valeurs subtilement menées...

En ce qui concerne la forme, les alexandrins m'ont l'air, à l'écoute, bien marqués à la césure, alternance des rimes féminines et masculines bien suivie, chacune dans la forme choisie, la première partie étant en rimes alternées et les deux autres en rimes jumelles...
Les rimes ne sont pas, certes, toujours riches mais cela n'entâche en rien le plaisir de l'écoute.

Bref, j'ai bien aimé.

Amicalement

L'hirondelle

   Flupke   
23/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Superbe !!!
Challenge réussi.
Le genre de texte dont je raffole.
Rien d'autre à rajouter à part "très bien".

   silene   
20/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Enfin ! Après des siècles de dénigrement de ceux qui donnent des couleurs au vivre, une voix les célèbre, enfin, même si c'est au tombeau.
Bien fichu, même si l'on sent par moment la cheville et la rime d'utilité ; mais j'applaudis au thème. Bravo !


Oniris Copyright © 2007-2023