Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Pluriels1 : Poème des Porcelaines
 Publié le 14/05/09  -  12 commentaires  -  4717 caractères  -  109 lectures    Autres textes du même auteur

... un chant d'Iseult la Blonde sur une attente.


Poème des Porcelaines



P O È M E D E S P O R C E L A I N E S




Pour un Tristan




Souvenirs !
Où les orichalques pleurent
Déments sur un ciel d'oriflammes,
- traînes déchirées aux lueurs rouge-orange -
Ignorant dans l'aube que le pouvoir des masques s'achève sous les minces plumes-paradis,
Où les manteaux de fuligine sont des oiseaux parfaits sur les murs inconnus du soir,
Sur le contour fragile des porcelaines abandonnées sur le sable,
Et l'eau sur la mer prend la couleur des plages blanches,
Et les navires se déhanchent dans l'ombre colporteuse des nuages.


Les cormorans promènent l'huile de leurs glandes,
Rire noir sur la jetée où, sur leurs ailes, commence un arc-en-ciel.


Sous le château descendent les pierres des murailles,
- jeu double dans l'eau -
Et les escaliers s'enfoncent sur l'absence,
Et les navires sous les falaises coupent l'inverse du courant.


Teinture caramel sur les murs piégeant les pâles lumières des vitraux,
Sur les mains sur la table sur la nappe de toile même couleur,
Et la mer partout irise l'œil du matin des granits.

Pourquoi demain me viendra-t-il ?


Souvenirs, levons l'ancre des folies !


Les manteaux aujourd'hui sont blancs et tout n'est que luminosités,
Les torchères dansent djinns folâtres sous le vent des passages,
Les pas font de nouvelles fantaisies sur des rêves de musiques,
Les violes ont des doigts-friandise attirants.


Au départ des paupières voici, à travers le possible,
Les Pèlerines marchant menues vers l'extase du départ sous la poterne
Et s'en allant à la poursuite de leur désir inchangé, à elles particulier.


Parcimonies !


Demain ne sera qu'une part inchangée des hiers.


Levons l'ancre !


Et les diapres du ciel sur les micas de l'aube s'ouvrent,
Les jongleurs s'agitent de nouveau sur le fil lent du bronze,
Habiles, et les boules s'enflamment dans leurs mains,
Et mes doigts se serrent sous ma robe dans le pli des chairs.

Où es-tu ?


Demain ne sera que le même jour et les marchands ne sauront que me parler
De fibules et de bracelets et de bagues. De bagues... ?
Et j'ai ta main comme une préférence encore présente à mon poignet.


L'oubli n'est qu'un vain chemin,
Et les oripeaux habillent toujours le nu du cœur,
Même si le masque s'enlève où les rides marquent le front d'une brûlante mémoire.

La fête n'est qu'une désespérance, une échappatoire,
Et les jours sont là comme autrefois,
Et tu me parles sans cesse.
Sur le sel de mes lèvres sèchent tes sueurs douces à baiser,
Les porcelaines sous nos hanches sont blanches et roses à l'algue noire,
Les vagues viennent au ralenti et sont musiques sur les sables,
Tes mots ont l'odeur du voyage et ton verbe est déjà fleur imaginaire,
Et nos corps se fécondent d'une attente parfaite sans oser se toucher,
Et le temps n'existe plus et nos gestes sont de soyeux parfums,
Et si parfaits sont nos regards que nulle profondeur ne s'y trouve,
Et les navires font silence à nos silences.


C'était l'autre temps sans réalité où le réel n'était que toi,
Nos manteaux étaient une couche transhumante où s'arrêtait l'eau à marée haute ;
Tu me faisais des colliers des ovales porcelaines,
Et l'ongle comptait les stries roses d'une fête machinale,
Et se levaient déjà les ancres dans les courants circulaires
- adieu ! navires aux voiles d'ange -
La citadelle comme un dernier regard et, dans le ciel du soir, les oriflammes comme un baiser.

Ah, ton dernier baiser !


Il faisait sombre alors et la nuit avalait les visages,
La brume levée faisait silence et se taisaient les clapots sur les marches ;
À peine l'escalier descendu et rejoint l'eau,
Je n'eus qu'un rapide toucher léger de ta lèvre
- les marins appelaient -
Et je ne me souviens plus de ton visage car l'ombre mangeait tout,
Ton regard - j'en suis sûr - a eu la forme d'un langage de douceur,
Était chanson, était parole, était message, était bientôt, était attente.

Et je n'ai que cette attente à t'attendre.
Que cette attente. Pourquoi ?

Que cette attente...


Et des colliers de porcelaines...



(Extrait de "Tout près" dans "PLURIELS")


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
14/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime particulièrement la dernière partie du poème, à partir de "Où es-tu?", de bons moments de poésie. J'ai été moins sensibles à d'autres passages du début, un poil "forcés" à mon humble avis, par exemple j'ai eu du mal à cerner l'aspect poétique et romantique (qui se dégage du texte en général) de "l'huile des glandes de cormorans"... La première strophe ne me parle pas trop. Mais je vais rester sur cette deuxième partie, "lisible" et très agréable à lire. Bravo!

   FIACRE   
14/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un travail à bras le coeur ! Je reste sur les " colliers de porcelaine ".
Médiéval à souhait, sans philtre !

   Anonyme   
14/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pluriels ! Peu à peu je me fais à l'Ecole de Bannalec...
Quelques passages m'ont touché dans ce poème dont la structure en vers libres me désarçonne toutefois quelque peu... Sans doute, l'habitude du classique carcan. Au plaisir...

   nico84   
14/5/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Le poéme ne me parle pas du tout, comme les deux précédents. Je n'ai pas osé évalué la derniére fois, je le ferai ici.

La fin me parait plus clair, comme à notrac. Et c'est un peu mieux. Mais toute la premiére moitié me semble incompréhensif.

Peut être ma sensibilité à certaines écritures. A chaque fois que je ne comprends pas, je me mets d'abord en doute. Mais au bout de trois poémes, je me dis aussi que c'est à l'auteur de me fournir des clés, à moi, pauvre lecteur qui a besoin de cela pour bien profiter d'un texte.

Donnez moi du sens. A la fin l'amour, l'attente, le départ, la mer. Tout cela est bien rendu. Et j'aime mieux.

   xuanvincent   
14/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Ce poème, bien que m'ayant paru un peu long (mais sans que je perde le fil du poème), m'a semblé plus facile à comprendre (davantage me parler) que le précédent.

Je reste sensible au souci de l'auteur de bien écrire, de sa recherche de vocabulaire.

   FredericBruls   
14/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Élégie pour l'égérie, sublime et déroutante. Ce passage, surtout, est absolument remarquable. Lyrique délire des mots amoureux :

La fête n'est qu'une désespérance, une échappatoire,
Et les jours sont là comme autrefois,
Et tu me parles sans cesse.
Sur le sel de mes lèvres sèchent tes sueurs douces à baiser,
Les porcelaines sous nos hanches sont blanches et roses à l'algue noire,
Les vagues viennent au ralenti et sont musiques sur les sables,
Tes mots ont l'odeur du voyage et ton verbe est déjà fleur imaginaire,
Et nos corps se fécondent d'une attente parfaite sans oser se toucher,
Et le temps n'existe plus et nos gestes sont de soyeux parfums,
Et si parfaits sont nos regards que nulle profondeur ne s'y trouve,
Et les navires font silence à nos silences.

Je suis comme Notrac, le début peine un peu à éveiller l'émotion, mais à partir de ce passage, Pluriels, tu fais mouche ! Bravo !

   Marquisard   
14/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien
longuet jusqu'au moment où tout s'emballe, comme indiqué plus haut. à partir de là j'ai plongé. bien avant d'en arriver là, - traines déchirées aux lueurs rouge-orange - m'a paru très laid.
Au plaisir

   aldenor   
14/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup de maîtrise et de recherche dans ces vers coulants et imagés, pas toujours assez toniques à mon goût, mais souvent beaux et inattendus.
J’ai été sensible à l’utilisation persistante des couleurs : le rouge-orange du ciel, la mer qui prend la couleur des pages blanches, le rire noir, les murs teinture caramel, les manteaux blancs, diapres et micas, etc...
J’aime bien les « et » litaniques, mais je trouve que tu en abuses dans ce poème, qui ne s’y prête pas autant.

   Garance   
14/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne m'arrête pas sur le vocabulaire recherché, je le devine.
Je ne considère pas la durée, je me laisse bercée et je suis bien...¨je me surprends même à rêver au bout de certains vers, je prolonge le voyage poétique dans mon imaginaire...un peu comme lorsque petite fille avant de m'endormir je me racontais des histoires.
Bon,il faut dire que je rêve facilement et qu'un rien imperceptible peut éveiller mon étonnement mais là il y a matière et elle est légère.
Garance

   Leyng   
15/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le thème médiéval a suscité mon intérêt. De belles images mais un poème trop long à mon avis...

   David   
16/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Pluriels1,

Un bon rendu d'atmosphère avec plein de petites répétitions, ou bien des larges comme :
"Était chanson, était parole, était message, était bientôt, était attente."
Ça m'a bien plus.

   lotus   
18/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Même si je n'arrive pas toujours à entrer dans ton univers et en comprendre toutes les images, la simple beauté des mots me suffit.

Il y a un vrai travail derrière ton phrasé, une richesse des mots choisis.

C'est un peu long mais finalement, cela m'a portée loin.


Oniris Copyright © 2007-2023