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Poésie contemporaine
Pouet : Au ressac du pyrée
 Publié le 30/07/21  -  10 commentaires  -  823 caractères  -  329 lectures    Autres textes du même auteur


Au ressac du pyrée



Sur les docks elle résonne au steeldrum des bateaux,
Son cœur dans un baril de souvenirs bleuis.
Elle observe l'azur comme on brise un tableau
Sur l'autel d'écume de la mélancolie.
Elle mignote la peau d'une lettre pâlie
Par les lèvres du temps ; un baiser d'illusoir.
Au vélin des jouvences c'est l'enfant qui relit,
Elle sait qu'elle a seize ans, qu'importe les miroirs.
Les mots se substituent à l'horizon de craie
Quand l'encre des passions redessine ses rides,
Les embruns démolissent ce que l'instant recrée,
Le soleil moutonne l'espérance aux mains vides.
De prières de sable en rochers de silence,
Elle plonge entre les lignes de ses rêves éteints.
La mer se fiançait aux nuages en démence
Lorsqu'il était parti… chavirant leur matin.


 
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   Cristale   
30/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pouet,

Contemporain, c’est évident, l’auteur a quelque peu bridé ses vers, sans doute pour garder le contrôle, sans toutefois retenir l’élan poétique qui lui est habituel et c’est bien. Classique chronique, je n'ai pas pu m'empêcher de découper votre poème en quatrains, l'effet est assez plaisant, à mes yeux, ce que le sera pas forcément aux vôtres.

La mélancolie est-elle un autel sacré où la plainte se fait prière vers l’infinitude ?
On retrouve la métonymie abstractive, un peu la marque de fabrique, si j’ose dire, du narrateur qui apporte ce petit + évanescent, comme un regard embué sur un horizon inaccessible.
De jolis vers chatoient mes pensées , entre autres :

« Son cœur dans un baril de souvenirs bleuis. »
« Elle mignote la peau d'une lettre pâlie
Par les lèvres du temps... »
« De prières de sable en rochers de silence,
Elle plonge entre les lignes de ses rêves éteints. »

Je ne peux les citer tous mais si je devais choisir, j’opterais pour l’ensemble des vers 5 à 12.. Pourquoi ? Parce que le lyrisme est réellement présent dans ce pied de nez au temps .
J’aurais aimé écrire ces vers:

« Elle sait qu'elle a seize ans, qu'importe les miroirs. »
« Quand l'encre des passions redessine ses rides,
Les embruns démolissent ce que l'instant recrée, »

. C’est beau, triste sans l’être vraiment, disons plutôt mélancolique et vos images me plaisent.

Merci du partage.

Cristale

https://www.youtube.com/watch?v=qUV9vt4hdZU

   Vasistas   
30/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour
J’aime ce très riche poème. Il y a de belles images, d’autres moins nettes ou un peu trop élaborées à mon goût. Le mouvement de la mer nous pousse vers le passé et nous ramène au présent, cette sensation d’avoir toujours seize ans malgré le temps passé, assez simple, prend une ampleur un peu démesurée parfois, certainement l’élan et la force des éléments des bords de mer qui nourrissent votre écrit. Au premier vers « elle » me gêne, il ne me semble pas utile (son cœur résonne), « un baiser d’illusoir » illusoire ?
J’aime beaucoup « elle sait qu’elle à seize ans, qu’importe les miroirs » (qu’importe est invariable ? Dommage pour le double sens qui me semble intéressant ici, qu'importent les miroirs).
Ma préférence va aux 4 derniers vers, mais plus je relis ce poème plus je l'aime.
Merci

   papipoete   
30/7/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Pouet
je crois comprendre que l'auteur parle ici, d'une fille qui a grandi, et s'étend sur la plage de l'adolescence, où un parent voir en grand-parent se désole devant celle, que plus rien n'intéresse, ne fait sourire, ( les embruns démolissent ce que l'instant recrée )
NB ce n'est pas du papipoète, sujet que j'évoquai à " ma " manière, même chanté par PIZZICATO...
Ma muse d'avant, a des éclairs de tendresse ( quand je la vois ), que facilement une grimace vient refouler, mais bon...
C'était mon interprétation de vos lignes magistrales !

   ferrandeix   
30/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
il est toujours difficile de juger ce type de poème qui s'appuie sur l'esthétique initiée par Rimbaud et que Mallarmé, puis les Surréalistes ont développé: l'impertinence du prédicat ("une orange bleue"). On en trouve les prémisses chez Nerval. Les effets créés par ces images d'une signification sibylline peuvent être euphorisants comme les effets sporadiques de la musique debusséenne. L'ineffable, selon Jankélévitch. Cependant, la gratuité sémantique d'une telle poésie ne la limite-t-elle pas? Bien difficile de répondre à une telle question?

Par rapport à ce style, le présent poème me paraît bien maîtriser les effets en évitant toute faute de goût. c'est traité avec subtilité, raffinement. Les effets euphorisants y sont. Alors, acceptons-les et restons dans le mystère - dont on sait qu'il ne recèle rien, sinon l'impression de mystère en lui-même.

   Eskisse   
30/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pouet,

J'ai bien aimé le paysage-état d'âme de cette jeune fille, paysage qui mêle le lexique de la zone portuaire à celui du dessin ( " vélin", "craie", "lignes" , " encre" ) comme si son destin se lisait ou était ancré dans chaque détail de l'environnement.
Les deux derniers vers renvoient pour moi à une rupture amoureuse ou bien au départ d'un père " Lorsqu'il était parti", béance annoncée par la "lettre pâlie / Par les lèvres su temps". Je me dis que si cette lettre est une lettre de rupture, elle la relit avec une sensation d'abandon venue tout droit de l'enfance :
"Au vélin des jouvences, c'est l'enfant qui relit."
Je vois dans ce poème un moment fondateur de la personnalité de la jeune fille.
Voilà ce que me suggèrent ces vers ... comme quoi ce poème d'errance laisse place aux divagations interprétatives... et c'est ce que j'aime en poésie.
J'aime bien aussi l'idée que l'on puisse être triste sous un soleil radieux avec ce vers :
"Elle observe l'azur comme on brise un tableau"
Un poème sur l'identité qui ne m'a pas laissée indifférente...
Merci

   Anonyme   
31/7/2021
Je me demande si c'est pour mettre les classiques, ou si cela ne vous titille vraiment pas musicalement de trop, que vous placez des e caducs à l'hémistiche ; ç'a pour sûr son style, mais, autant je peux me faire à des césures héroïques ou enjambantes (le mélange des deux m'étant difficile), autant ce rythme plongeant au milieu d'alexandrins me donne comme la nausée incontrôlée de quelqu'un qui aurait le vertige. Est-ce un mal de mer imité, peut-être, je ne parviens pas encore à goûter ces façons qui me viendront peut-être.

Deux fortes licences insistent sur le caractère libre de l'écriture, désinvolte, qui n'obéira pas aux lois. C'est peut-être ce qui me plaît le plus dans ce jeu littéraire au vocabulaire étonnant de mélanges, où quelque vieilli côtoie le moderne, mettant en rapport les images d'un passé rêvé-souvenu à un présent sensiblement vidé, ou, disons, plus amer — ce soulignement que les règles, la phrase, aucun propos ne saurait rendre la nature de ces projections idéelles.

Aucun vers ne trouve d'infinie grâce à mes yeux, et, dans ce poème vaguement esthétisant (oui), la beauté n'est pas peinte mais invitée, évoquée entre les lignes, et c'est au lecteur de travailler à sa recherche, peut-être en ce poème, mais pourquoi pas en sa vie ?

Merci pour ce partage.

   Yannblev   
31/7/2021
Bonjour Pouet,

J’ai toujours un peu de mal avec les poèmes que je dois relire à plusieurs reprises pour en saisir le sens, et partager une réflexion possible avec l’auteur qui s’exprime. Là j’ai donc lu, relu et encore lu mais je ne suis toujours pas rentré en communion avec les sentiments et les émotions qui me semblent cependant avoir motivé l’expression. Les métaphores ne me sont pas vraiment évidentes comme par exemple « ce soleil qui moutonne l’espérance » et quelques formulations m’ont parue vraiment trop âpres.
En ce qui concerne le lecteur lambda que je suis si la « poésie » ne m’est pas immédiate, à la première lecture, je n’arrive malheureusement pas vraiment à la trouver en relisant.
Il y a pourtant ici, je n’en doute pas, une mise en œuvre appliquée sur cet autel suggéré dans le titre et pour un thème toujours inspirant comme celui d’une solitude où la mélancolie, la nostalgie parfois, est souvent centrale.

Je pense donc que je suis passé à côté de ce texte et le regrette un peu… comme quand on manque quelque chose.

A vous retrouver ici.

   Cyrill   
31/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pouet,

Les images sont subtiles, teintées de mélancolie douce à propos d'un départ, d'une disparition, on ne sait pas bien.
Malgré un titre où le ressac devrait créer un mouvement, je note une impression d’immobilité dans le texte, celle du temps, du lieu revisité, de l'esprit.
Une grande force d'évocation, bravo !

   emilia   
31/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le narrateur peint le tableau de souvenirs mélancoliques vécus par une jeune fille de 16 ans et empreints de tendresse soulignée par l’emploi du mot « mignote », avec l’inventivité habituelle des métaphores que l’on retrouve avec plaisir sous la plume de l’auteur « la peau d’une lettre/les lèvres du temps/le soleil moutonne l’espérance aux mains vides/les rochers de silence… » pour évoquer le départ d’un « fiancé » pris par la mer, dans ce temps suspendu sur l’autel douloureux du souvenir figé sur un matin « chaviré »… ; merci à vous pour le partage…

   Anonyme   
28/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Pouet,

Une fois passé l'écueil du « steeldrum des bateaux » (j'ai du mal à m'imaginer le bruit de percussions des bateaux), je suis cueillie par « son cœur dans un baril de souvenirs bleuis », et là, je suis aussitôt en partance pour le grand large où me convie ta plume de poète.

Un chagrin d'amour à goût de mer, a dégringolé du haut de ses seize ans pour durer toute une vie. Et dans le compte à rebours des souvenirs, gommant les rides du temps, il abandonne dans son naufrage un matin chaviré d'une poignante mélancolie résignée...

Un de mes vers préférés : « elle observe l'azur comme on brise un tableau », comme pour tenter de réécrire l'histoire.
Voilà comment j'ai tenté de percer le mystère entretenu sur l'autel du feu sacré.

Merci pour le partage.


Cat


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