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Poésie libre
Pouet : Bibliothèque
 Publié le 10/04/17  -  26 commentaires  -  1442 caractères  -  412 lectures    Autres textes du même auteur

Rêve de livres…


Bibliothèque



Ses escaliers conduisent à l'ébène du ciel
Un ange s'est pendu au cadran de l'horloge

C'est un cœur de papier

Froissé

L'encre du Temps

Une escale de chair posée sur le silence

Sur une échelle courbe de lierre et d'obsidienne
Claudique le reflet de lutins à lunettes

Je viens y emprunter des manuscrits de sable
Et je laisse filer les songes entre mes doigts

Sur chaque table molle les histoires s'écroulent
Tel l'espoir fusillé d'un condamné à vivre

S'éparpillent les lambeaux palpitants de l'absence
La logorrhée tremblante de biographies fortuites

Les romans d'aventure
Les romances d'avant-guerre
La mort en ritournelle
L'amour en requiem

Un bruissement bleuté
Les sentiments s'exilent

Au pays où les fleurs
S'habillent comme des femmes
Au jardin où les femmes
Sont nues comme des fleurs

Tout a été promis
Écrire est un cliché

Quelques mots épuisés
Tanguent sous ma peau-pierre

Laid
Liberté
Sang
Chaînes


Les livres et les Hommes

Ceux qui grattent le fond
Ceux qui traquent la forme

Et les autres
Plus rares
Qui se foutent
Des deux

Le langage façonne les barreaux de l'instant

Ici l'imaginaire a pris perpétuité


 
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   Anonyme   
15/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce poème comporte des formules que je trouve superbes, notamment toute la partie de
Sur une échelle courbe de lierre et d'obsidienne
à
La logorrhée tremblante de biographies fortuites
où les vers, pour moi, sont parfaits
et
Un bruissement bleuté (pour moi c'est tout à fait ça, l'ambiance d'une bibliothèque)
et ce dernier vers que j'adore
Ici l'imaginaire a pris perpétuité

... et à côté de cela des moments qui me mettent mal à l'aise comme devant un spectacle d'amateurs bien sympathique mais raté car naïf :
Tout a été promis
Écrire est un cliché (pourquoi écrire pour m'évoquer l'acte d'écrire alors que j'étais plongée dans une ambiance de lecture ?)
Quelques mots épuisés
Tanguent sous ma peau-pierre (jeu de mots à mes yeux parfaitement inutile et qui fait de l'esbroufe genre "agade comme je me joue des mots avec aisance !")
Après cette peau-pierre, du reste, sauf les deux derniers vers, je trouve le propos convenu, un enfonçage de portes ouverts ; oui, les mots reflètent ceux qui les ont écrits, est-il besoin de le dire ici ? Je ne vois pas ce que cela apporte à l'ensemble.

Vous l'aurez compris : j'ai le sentiment que votre poème gagnerait beaucoup à se concentrer sur ce qui, à mes yeux de lectrice, reste l'essentiel, à savoir la fascination de l'imaginaire, en l'occurrence par le livre, dans ces lieux tellement à part, ces cathédrales bruissantes de papier que sont les bibliothèques. Pour ce qui est de l'homme derrière l'écrit, j'ai tendance à m'en moquer. Bien sûr, c'est votre choix d'auteur d'en parler ; choix où, lectrice, je ne vous suis pas.

   Brume   
19/3/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour

Quelle belle bibliothèque! Hors norme. J'ai beaucoup aimé m'y promener, l'admirer, et m'imprégner de son essence, j'ai pris plaisir à découvrir ce lieu insolite rempli de trésors que renferment les livres sortie tout droit d'un imaginaire fantastique et riche.
Vos vers sont d'une grande force, d'une grande originalité.
Je n'ai décelé aucune lourdeur, vos images sont d'une belle qualité. Vos livres m'enivrent avec félicité.
Sur la forme rien à dire ça coule de source.

Une évasion, un "dépaysement", une merveille.

   Anonyme   
24/3/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Hormis quelques tournures qui , je trouve, gâtent un grain le poème, j'ai aimé l'esthétisme général de l'ensemble.

' a pris perpétuité '
' Qui se foutent'
' L'encre du Temps'
sont pour moi des vers, ou des morceaux de vers , moins communicatifs poétiquement.

De façon habille, l'auteur dépoussière des thèmes recuits leur donnant de nouvelles couleurs, un nouveau visage.
C'est ainsi que cette strophe est passée :

' Au pays où les fleurs
S'habillent comme des femmes
Au jardin ou les femmes
Sont nues comme des fleurs'

Le simple mot 'pays' du début (pays non répertorié ailleurs), crée un changement une modification.
En comparaison, le troisième vers du texte, 'C'est un cœur de papier ', livré à plat, comme ça, fait écho à des clichés d'écriture dont l'auteur parle en fin de poème.

Je parlais d'esthétisme et plusieurs passages ont retenu mon attention .

' Sur chaque table molle les histoires s'écroulent'
(je pense à Dali)

' Je viens y emprunter des manuscrits de sable'
(je pense à Borges)

qui me renvoient à cette clé:
'Écrire est un cliché '.
La boucle est bouclée, le poème se tient
J'ai aimé vous lire.
egfrild

   Miguel   
24/3/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je ne suis pas assez futé pur comprendre la poésie moderne, mais j'ai assez d'instinct pour sentir quand il y a vraiment écriture poétique, et c'est ici le cas. Des images obscures (pas toujours), du flou et du sibyllin, mais quand même, il y quelque chose, dans le tour, dans le non-analysable, qui ressemble aux poètes reconnus que je ne comprends pas toujours. je pense que ce poème aura ses partisans.

   madawaza   
10/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pouet
"l'encre du temps"
qui nous fait gravir la connaissance, la beauté et le ravissement.
Merci pour cette bibliothèque.
A+

   luciole   
10/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je suis un peu de l'avis de socque. J'aime bien quand le poème parle du livre et de l'imaginaire, moins quand il se fait sentencieux " écrire est un cliché".Mais bon, je pioche ici et là des choses que je trouve belles, ça me suffit.
Exemple ?
" et je laisse filer les songes entre mes doigts"
J'aime également " c'est un coeur de papier froissé"
Aussi tout le quatrain avec les différents genres de littérature où se trouve une allitération qui me parle.
L'utilisation du mot "logorrhée" détonne, à mon avis.
Voilà quelques impressions de lecture. La mienne évidemment.

   leni   
10/4/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce poème m'a coupé le souffle Les images ont la force et la beauté
La thèse épouse l'antithèse je ne cite que quelques images

Ses escaliers conduisent à l'ébène du ciel
Un ange s'est pendu au cadran de l'horloge

C'est un cœur de papier

Froissé ET ET
Au pays où les fleurs
S'habillent comme des femmes
Au jardin où les femmes
Sont nues comme des fleurs


ci l'imaginaire a pris perpétuité

POUET tu m'as emmené loin

Merci LENI

   Anonyme   
10/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Belle vitrine d’une bibliothèque imaginaire, peuplée d’esprits, un peu comme celle que voient les anges de Wenders dans les Ailes du désir…imaginaire mais concentrant les attentes diverses et variées de lecteurs différents, ceux du fond, ceux de la forme, ceux qui vont aux deux ou s’en foutent, cherchant l’évasion, ou la réalité de l’instant-prison…

Un poème étonnant, et que j’apprécie beaucoup, pour la beauté du langage d’abord, vraiment de belles images ciselées, mais aussi pour ne pas en rester aux apparences, mais s’interroger, interroger, sur ce que les lecteurs font là, vraiment.

À te relire.

   plumette   
10/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Pouet,

Il y a un coeur et de la chair dans les livres, je suis d'accord!
j'ai beaucoup aimé l'ambiance de cette bibliothèque jusqu'aux lutins à lunettes.

Et puis, lorsque le "je" arrive, je ne m'y retrouve plus, au point que, pour moi, les filles et les fleurs sont un peu égarées là au milieu.

la fin du poème m'emporte à nouveau avec ces observations sur les livres et les hommes.

un joli sujet, traité de façon très personnelle.

   Arielle   
10/4/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je lis et relis ce poème avec passion. Vous avez su donner à votre bibliothèque toute la magie de ces cathédrales de l'imaginaire que je fréquente avec une religieuse ferveur depuis mon enfance.

Sous l'oeil de l'ange qui suspend le temps au cadran de l'horloge le rêve se parcourt entre les tables molles, sous les échelles courbes. Je ne relèverai pas toutes les images qui m'ont conquise, certaines plus que d'autres comme les volumes qu'on emprunte aux rayonnages, mais toutes résonnent juste à mon oreille comme ces manuscrits de sable dont vous laissez filer les songes entre vos doigts.

La licence que vous vous accordez avec le rythme des alexandrins parlés, tantôt déployés dans leur intégralité, tantôt morcelés suivant le pas que vous choisissez de donner à notre promenade, illustre parfaitement à la diversité des trouvailles qui attendent les lecteurs :
"Ceux qui grattent le fond
Ceux qui traquent la forme"

Je veux bien en prendre à perpétuité derrière ces barreaux qui m'offrent la liberté de rêver à plein temps, délivrée du carcan de la rime !

   sourdes   
10/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Pouet,

Il fallait un certain toupet pour partir d’une bibliothèque rêvée, a priori à votre main, et arriver à la conclusion d’une condamnation à perpétuité de l’imaginaire. Pourtant aucun pathos dans le cheminement soutenu par une organisation déconcertante du poème, des rythmes qui semblent improvisés et des images qui dessinent une architecture intérieure à cette bibliothèque.

Rien à dire sur la prosodie, le phrasé. Vous avez essayé tout un camaïeu de ressources poétiques, sans en choisir une plus particulièrement (c’est un cœur de papier), laissant le lecteur butiner ses propres livres intérieurs, et les vôtres, sur les étagères du temps (l’encre du Temps). Quelques regrets, par exemple « tout a été promis/écrire est un cliché », une baisse de tension pour un prisonnier qui ne veut pas se laisser enfermer, c’est aussi une invitation de ce poème, me semble-t-il ?

Votre poème m'a fait penser à Jorge Luis Borges qui dans la fiction « La Bibliothèque de Babel » raconte comment on vit goulument, comment on s’étripe ou on devient fou dans cette Bibliothèque, elle aussi rêvée. Il conclue, dans une note finale de bas de page, que cette bibliothèque démesurée se résume à «un seul livre, de format ordinaire, imprimé en corps neuf ou en corps dix, et comprenant un nombre infini de feuilles infiniment minces… » Il s’agit de votre vie, celle du lecteur, nos vies à toutes et tous.

Au plaisir de vous relire.

   Annick   
11/4/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Voilà un poème qui mérite d'être emplumé à la manière d'un chef indien.
Pas envie de décortiquer cette page au risque de l'écorner.
J'ai posé sur chacun de vos vers une image délicate, comme une aile, celle d'un ange et qui s'est imposée à moi...à peine un frôlement. Délicieux ! Une bibliothèque de rêve ! Magique ! Vous êtes un vrai Pouet !

   Anonyme   
11/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pouet,

Poésie libre, poésie libre…. Disons plutôt alexandrins libérés, déstructurés. Si on ne fait qu’écouter le poème, on entend des alexandrins. Moi ça me va, même si on pourrait y voir une certaine afféterie. Un peu comme la découpe en julienne ou en mirepoix de la nouvelle cuisine : faut attendre de le mettre en bouche pour se rendre compte que ça n’est que du topinambour. Mais si ça peut encourager les enfants à manger des légumes... :)

Côté fond, j’ai parfois du mal à mettre en branle mon hémisphère gauche. J’ai bu la tasse dès le plongeon du début, ensuite on nage comme on peut en toussant au milieu de l’écume. Car je n’ai lu que des cauchemars de livres plutôt que des rêves de livres. L’ébène du ciel avec un ange pendu à un temps qui semble arrêté, voilà une bibliothèque qui sent la mort, le parchemin de papiers froissés. Il me semble y reconnaître la trilogie chair(l’homme)/lierre(le végétal)/obsidienne(le minéral), mais là j’ai fait mes exercices d’hémisphère gauche pour la semaine.

Après, je lis un répertoire des écrits, tout ce dont la mémoire s’embarrasse (« La logorrhée tremblante de biographies fortuites »), la fiction du roman, le merveilleux, l’histoire (« Laid/Liberté/Sang/Chaînes », rappelée comme une désillusion (« Quelques mots épuisés tanguent sous ma peau-pierre » que je lis comme les libertés promises plus que gagnées, au prix du sang et des chaînes, « Les libertés s’enchaînent, ou sans chaînes »). Cette peau-pierre, métaphore de leur tombeau.

Décidément, je lis un tableau noir dans cette mémoire de l’humanité.
Et puis je n’aime pas cette idée que « Le langage façonne les barreaux de l'instant » quand on est dans une bibliothèque. J’aurais tendance à utiliser cette formule à propos d’une dictature. Et que l’imaginaire y prenne perpétuité, oui, mais en brisant ces barreaux, pas en les façonnant. Je n’ai sans doute rien compris à tes intentions, que j'ai trouvées confuses.

Ludi
sur une échelle sans barreaux

   OiseauLyre   
11/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pouet,
hormis quelques passages un peu plus maladroits, l'ensemble m'a beaucoup convaincu.
J'ai apprécié le rythme apaisant de découverte, certaines images surréalistes et ce constat que "l'écriture est un cliché". Le tout est cohérent et bien articulé. Rien à dire sur les vers libres qui conviennent parfaitement à l'exercice.
On vous suit sans peine dans cette réflexion imagée sur les livres.
Merci

   papipoete   
11/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Pouet,
Votre plume en liberté nous envole tout en haut de l'escalier, où les livres se tendent pour qu'on les prenne aux étoiles de la nuit ; on les lira en fermant les yeux pour mieux retenir leur histoire de romance, d'aventure .
NB libre, libre comme le droit d'interpréter ce que le poète a écrit ; mais parfois les images des mots peuvent égarer le lecteur que je suis .

   Bartik   
11/4/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Pouet: c'est de la poésie comme j'aime avec beaucoup de liberté et une richesse d'images. Certains vers se suffisent à eux-mêmes ou pourraient faire l'objet d'un développement dans un autre poème: " l'espoir fusillé d'un condamné à vivre" ou " le langage façonne les barreaux de l'instant"... La strophe sur les fleurs et les femmes est admirable. Belle musicalité avec spontanéité du débit ( je trouve). "Les libertés s'enchaînent" effectivement: la lecture, l'écriture: c'est du divin et du maudit en même temps...
Bref une bibliothèque bien sympathique et qui ne sent pas du tout le renfermé.

   Queribus   
11/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pouet,

D'entrée, la présentation du texte m'a séduit avec ses côtés "classique"et "moderne" mêlés; j'ai senti qu'il se passait quelque choses au niveau du langage et de l'écriture avec de très belles images déjà citées, un aspect surréaliste et concret à la fois. La bibliothèque en question et toutes les bibliothèques du monde ne peuvent que vous remercier pour cet hommage original qui se termine par ce vers sublime digne d'anthologie: "Ici l'imaginaire a pris perpétuité".
Je ne manquerai pas de venir vous lire à nouveau à l'occasion.

Bien à vous.

   Anonyme   
12/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je me suis laissé envelopper dans l'ambiance douce-amère et bleutée de cette bibliothèque. Des images superbes ont flashé par endroits : « les escaliers qui conduisent à l'ébène du ciel », « les manuscrits de sable », « les sentiments s'exilent »...

Ma strophe préférée, subtilement sensuelle, a quelque chose d'envoûtant :

« Au pays où les fleurs
s'habillent comme des femmes
au jardin où les femmes
sont nues comme des fleurs »

J'ai un peu cahoté sur la « peau-pierre » et le « laid liberté sang chaînes », jeux de mots un peu trop appuyés à mon goût, qui rendent inégale la peinture de cet endroit où bouillonne le chaudron magique.

Mais au final, c'est vraiment un bon moment passé dans ton pays, Pouet !

Merci


Cat

   emilia   
12/4/2017
Votre bibliothèque surréaliste et son univers onirique (rêves de livres…), habituellement temple du savoir et source d’ivresses de lectures ascensionnelles dont le rôle est mémoriel et de conservation, s’ouvrent étrangement sur un espace plutôt sombre remettant en question l’impermanence du temps qui ne se mesure plus au cadran de l’horloge…mais dont la pénombre, le silence, l’heure avancée et l’isolement favorisent la méditation…en interrogeant le monde, l’homme, le geste et la matière à travers de belles images abstraites et symboliques… : le ciel couleur d’ébène, l’ange pendu, le papier froissé, le reflet qui claudique, les songes filant entre les doigts, les manuscrits de sable évoquant la fuite du temps qui s’écoule et que l’on ne peut retenir, la table molle façon Dali, les histoires qui s’écroulent quand les lambeaux s’éparpillent et que les sentiments s’exilent avec la mort ritournelle et l’amour requiem, cette « escale de chair… » superbe métaphore suspendue au silence, jusqu’à cette image oxymoresque à connotation très négative du « condamné à vivre », avec l’évocation de cette frustration qui assaille l’écrivain poète tel Mallarmé et sa « Brise Marine… » où il déclare « avoir lu tous les livres… » Ici, le narrateur dénonce : « tout a été promis, écrire est un cliché…( les mots sont épuisés et tanguent, les biographies creuses et inutiles, la peau devient pierre, les chaînes s’opposent à la liberté, l’habillage à la nudité, la laideur s’affiche dans le sang répandu, les livres et les hommes engagent le même combat pour ceux qui grattent et traquent…, mis à part ceux qui s’en foutent…, quand la force du langage semble limitée « aux barreaux de l’instant » auxquels s’oppose la perpétuité de la condamnation de l’imaginaire… ; des pensées fortes pour un tableau personnel peut-être un peu pessimiste mais dans l’air du temps…

   Lylah   
15/4/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Fan ! je le redis...

Vous avez le talent de cette écriture nette, claire et si puissante dans les images que vous proposez, toujours originales, inédites, soit amusantes comme "claudique reflet des lutins à lunettes", soit plus émouvantes comme "Je viens y emprunter des manuscrits de sable/Et je laisse filer les songes entre mes doigts".

Et toujours ce rythme, cadencé, qui signe la plupart de vos poèmes.

Je mettrai juste un "bémol" à tant d'enthousiasme pour le jeu de mot " sous ma peau-pierre" qui m'a fait atterrir un peu en cours de route. Et pour "L'encre du Temps", un peu facile (pour vous !)

Mais "Une escale de chair posée sur le silence" et
"Un bruissement bleuté /Les sentiments s'exilent" , entre autres, m'avaient emmenée si loin !

Quant aux derniers vers, de purs bijoux...

   troupi   
15/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Pouet.

Je passe un peu tard sur ton texte que je trouve intéressant , venant de toi ce n'est pas surprenant.
Comme toujours des images et métaphores qui t'appartiennent, qui signent ton écriture c'est pour ça que le coup de la "peau-pierre" m'a presque fait tomber de ma chaise.

J'ai aimé l'ébène du ciel, le cœur de papier, escale de chair posée sur le silence et tant d'autres choses.

L'imaginaire qui prend perpétuité j'aurais aimé le trouver. Bravo et merci pour ce bon moment.

   Proseuse   
17/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pouet,

Alors, pourquoi ai-je ici l' impression d' être dans le rayonnage d' Oniris...? je ne sais pas mais c' est ainsi que j' ai lu et perçu ton poème
quelques petits vers me donnent sans doute cette idée-là

" Ceux qui grattent le fond
Ceux qui traquent la forme
Et les autres
Plus rares
Qui se foutent
Des deux"

Je sens dans ces vers-là comme une idée familière de "lecteur-commentateur" !
Enfin, j' ai été bien aise de lire ce poème et de visiter ta bibliothèque et me range pour te commenter( je ne sais pas si c' est bien ?) du côté " des autres" qui se foutent des deux , mais, apprécient le -tout- !

Merci pour le partage

   Dynamot   
28/4/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
L'homme a toujours des histoires à dire , incompréhensibles si souvent et pourtant si précises...
Je crois Pouet , que tu l’illustres à l'imperfection avec des images oh combien poétiques .

J'M ÉNORMÉMENT

   Cristale   
29/4/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour,

Mais pourquoi pourquoi pourquoi suis-je passée à côté de cette bibliothèque sans en avoir franchi le seuil ?
"Libre" "d'entrée"...dans l'ambiance des lumières tamisées des lampes de lecture j'ai penché mon oreille sur le silence vivant des livres et du lecteur un instant mis à nu sous vos mots.

"Je viens y emprunter des manuscrits de sable
Et je laisse filer les songes entre mes doigts"

Je n'ai pas lu les commentaires mais je pense ne pas être la seule à relever ce merveilleux quatrain :

"Au pays où les fleurs
S'habillent comme des femmes
Au jardin où les femmes
Sont nues comme des fleurs"

et :

"Ceux qui grattent le fond
Ceux qui traquent la forme

Et les autres
Plus rares
Qui se foutent
Des deux"

et ce vers final :

"Ici l'imaginaire a pris perpétuité"

Une écriture très fine, des rendus d'images précis,du rythme un peu de douze, un peu de six... le tout empreint d'une poésie d'une grande délicatesse font que j'aime passionnément votre bibliothèque, l'un de ces endroits refuge qui ont façonné ma vie.

Bravo et merci Pouet ! C'est vraiment un très beau poème qui mériterait un plus grand plumage.
Cristale

   Anonyme   
5/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très beau poème, riche en références, je pense au premier coup d'oeil à Apollinaire pour l'absence de ponctuation, ou encore Mallarmé.
Cela m'a également fait penser à Gérard de Nerval qui aurait dit : "le premier qui compara la femme à une rose était un poète, le second un imbécile" notamment au niveau des vers:

Au pays où les fleurs
S'habillent comme des femmes
Au jardin où les femmes
Sont nues comme des fleurs

Tout a été promis
Écrire est un cliché

Je trouve d'ailleurs ce chiasme très intéressant puisqu'il reflète ce cliché comme les quatre vers du quatrain se reflètent entre eux. Finalement, le je lyrique admet l'impossibilité de faire sans le cliché, et l'on retrouve des références littéraires (est-ce un cliché?), cela montre assez bien la portée réflexive de la poésie, aussi bien dans le sens réfléchir la réalité que la refléter.

   Eskisse   
4/12/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Salut Pouet,

"Ici l'imaginaire a pris perpétuité"
J'adore cette formule paradoxale qui dit à la fois l'enfermement que représente le meuble bibliothèque et la liberté de l'imagination dans la lecture. (Cette formule me parle d'ailleurs prise dans le contexte amoureux )
Je retrouve ici ce qui fait ton style poétique : la métaphore, reine, vive, foisonnante pour mon plus grand bonheur de lectrice.

Cette bibliothèque ne me laisse donc pas insensible, elle qui incarne le vivant "une escale de chair posée sur le silence" , l'évanescent : " manuscrit de sable" .
Je tente d'interpréter ce vers : "S'éparpillent les lambeaux palpitants de l'absence" Peut-être que ces lambeaux sont paradoxalement ceux de l'absence des auteurs des livres qu'on oublie en lisant l'histoire.

Donc, un poème dont la force émotionnelle n'a d'égale que les infinies possibilités interprétatives qu'il recèle à l'instar de ce jeu de mots " peau-pierre" qu'on peut entendre comme le poids des mots sur les yeux durcis, épuisés du lecteur.


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