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Poésie libre
Pouet : Cueilleur de ciel
 Publié le 24/04/18  -  18 commentaires  -  913 caractères  -  415 lectures    Autres textes du même auteur


Cueilleur de ciel



Le paludier d’azur
qui ratisse les songes
en nuages salins
a l’âme crevassée.

Fouillant le firmament
de ses ongles d’écume,
il tresse les racines
d’un futur oublié.

Et tonnent en sa mémoire
des soleils enfouis,
les orages fragiles
des passions indigo.

Son cœur comme une peau
étendue sur l’absence,
le masque mortuaire
d’un organe mica.

Ses lèvres de varech
se maquillent de lune,
dédiant leurs gerçures
au vent imprononçable.

Son regard écarlate
tatoué d’horizon
distribue aux étoiles
sa lueur incertaine.

Ses mains sont tuméfiées :
les marques d’amitié
de la mélancolie...


Le miroir du monde
se gorge de hasard.

Lui, demeure penché.

Il se nourrit d’orgueil
et de miettes d’aurore.


 
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   Lulu   
8/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour,

J'ai beaucoup aimé parcourir ce texte, surtout à la seconde lecture après être allée chercher le mot "paludier" dans le dictionnaire... Eh oui, je ne connaissais pas le terme qui m'a finalement éclairé tout le poème. Il fallait bien déterminer de qui on parlait...

J'ai trouvé intéressante cette manière discrète de dresser le portrait du personnage qui "ratisse les songes" avant tout. Puis, au delà de son point de vue ou de ses sentiments, on parvient à se le représenter avec "ses mains [...] tuméfiées" ou quand il "demeure penché".

L'écriture m'a semblé fluide, simple, allant à l'essentiel.

Cependant, j'ai relu plusieurs fois la quatrième strophe avant de poursuivre. Il s'avère, en définitive, qu'il lui manque, à mon sens, un verbe qui lui permettrait mieux articuler son unité. Se passer de verbes, pourquoi pas, mais je n'en vois pas ici la pertinence, étant donné leur présence dans chacune des autres strophes. Cela est donc un peu dommage.

A cette exception près, j'ai vraiment aimé ce texte avec son ouverture sur des éléments tels que "l'orgueil et les miettes de l'aurore"...

Bonne continuation à l'auteur(e).

   papipoete   
13/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
libre
ne serait-ce que pour le titre du poème, j'ai envie de suivre ce paludier, appuyé sur le rebord d'un nuage, et penché sur le temps à dispenser ; arrosage ou bain de soleil ?
NB très imagé ce texte, avec ce jardinier céleste, aux " mains tuméfiées ; les marques d'amitié de la mélancolie " .
La 3e strophe me plaît plus particulièrement, mais les autres ne déparent nullement au long de ce beau récit !
papipoète

   Ombhre   
13/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte étrange, d'une belle musicalité. Je ne suis pas certain d'en avoir saisi le sens, mais je l'ai lu et relu, à chaque fois avec plaisir.
Une certaine tristesse ou nostalgie se dégage de l'ensemble, ce rêveur cueilleur de ciel qui semble vivre en ses rêves, et n'en est pas heureux.

"Il se nourrit d’orgueil
et de miettes d’aurore."

Une belle chute en accord avec le reste du texte.

Merci pour la lecture.

   Anonyme   
15/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Il y a quelque chose de très doux et de très violent en même temps...

J'ai connu un mec qui contemplait les étoiles, votre cueilleur de ciel pourrait bosser avec lui.

Son cœur comme une peau
étendue sur l’absence,
le masque mortuaire
d’un organe mica.

=> ce quatrain est absolument sublime de sens multiples, l'image est juste parfaite !

Rythme, sonorités, fond et forme s'accordent ici en harmonie pour un résultat qui scotche le lecteur à la porte des nuages.

Merci beaucoup et au plaisir !
Ananas, en EL

   Anonyme   
24/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Après m'être renseigné sur ce métier - que je ne connaissais pas - j'ai pu apprécier ce texte.

Je trouve qu'il met en valeur, avec de fort belles images, la difficulté et les contraintes que connaissent ces hommes qui l'exercent, aidés de leurs seules mains.

" l’âme crevassée "

"Ses lèvres de varech
se maquillent de lune,
dédiant leurs gerçures
au vent imprononçable."

" Ses mains sont tuméfiées " ...

mon petit + pour cette strophe :
" Son regard écarlate
tatoué d’horizon
distribue aux étoiles
sa lueur incertaine. "

Bel écrit.

   leni   
24/4/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
ce poème est un collier de perles un diaporama d'images qu j'ai plaisir
de lire à haute voix AH pourquoi ça ne rime pas Ce pourrait dans l'esprit être exceptionnel Mais je ne boude pas mon plaisir et je cite

Le paludier d’azur
qui ratisse les songes
en nuages salins
a l’âme crevassée.
on y est d'emblée

Ses lèvres de varech
se maquillent de lune,

e miroir du monde
se gorge de hasard.

et la fin est pure merveille

Il se nourrit d’orgueil
et de miettes d’aurore.


Merci pour ce moment particulier

Amitiés LENI

   Donaldo75   
24/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pouet,

Une fois n'est pas coutume, j'ai beaucoup aimé ton poème. Les images sont très évocatrices, surréalistes et picturales. L'ensemble résonne bien à la lecture à voix haute, avec un champ lexical vraiment poétique.

Bravo !

Don

   Robot   
25/4/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Voilà des vers libres en quatrains de métrique régulière tel que j'apprécie d'en lire.
Déjà une entrée engageant à poursuivre la lecture; des métaphores et des images de qualité qui font preuve d'une originalité évidente. Une poétique présente tout au long d'un excellent texte qui s'achève superbement.

   Myndie   
26/4/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Pouet,

et merci au « cueilleur de ciel » de nous faire partager son intimité rêveuse.
J’ai eu un véritable coup de coeur pour votre poème, pour sa richesse d’images et d’émotions.
C’est joli, inventif, ça se regarde comme un kaléidoscope d’éclats de lumières ; ça s’écoute aussi car votre style coule au travers des vers, naturel et mélodieux.
Miettes de couleurs et bribes de sons qui se passent de métaphores pompeuses et de musique classique. Et qui me touchent réellement.
Que de jolies trouvailles !
« son coeur comme une peau
étendus sur l’absence »

« son regard écarlate
tatoué d’horizon »

et la fin, sublime
« lui demeure penché 
il se nourrit d’orgueil
et de miettes d’aurore »

C’est vraiment tout ce que j’aime, c’est pour moi l’expression simple de la poésie pure.
Votre poème a une âme...

   plumette   
25/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une très agréable lecture, une fois accepté le fait de ne pas tout saisir.

l'agencement des mots me plait, leur sonorité, la brièveté des vers aussi.

Un métier dur, habillé d'images étonnantes que j'ai savouré et que je savourerais encore.

Ma strophe préférée:

Ses lèvres de varech
se maquillent de lune,
dédiant leurs gerçures
au vent imprononçable.

Plumette

   Annick   
25/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Cueilleur de sel, cueilleur de ciel... Les marais salants se sont mués en azur, l'ouvrier paludier, en râtisseur de songes, et la magie du poème a opéré... Un nouveau métier en somme, comme un reflet de l'original, dans un autre registre, une autre dimension :

Le miroir du monde
se gorge de hasard.

Lui, demeure penché.

Il se nourrit d’orgueil
et de miettes d’aurore.

Merci.

   Anonyme   
25/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une poesie libre comme je les aime avec une metrique reguliere permettant pour ma part une lecture agreable.

   Jema   
26/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
En ayant vu souvent en activité, ce merveilleux texte à fait ressurgir tant d'images de ma mémoire que cela me donne envie d'aller m'y promener de nouveau. Merci

   Anonyme   
26/4/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Oups, Pouet !

Dire que j'ai failli passer à côté de ce « cueilleur de ciel » superbe. A côté de tes images sculptées dans la plus pure des lumières. Cueillir le ciel. Rien que ça ! Cela relève d'une finesse d'esprit qui caresse les étoiles.

J'aime passionnément ta poésie lorsqu'elle dégage ainsi autant de sensibilité exacerbée, autant de cœur, autant de profondeur pour ces choses qui me feront toujours vibrer d'un bonheur sans égal.

Tu me fais surfer sur des ondes familières. Ton univers me parle comme s'il était frère du mien. Ta partition est sublime, sa musique magistrale ...

S'il fallait n'en retenir qu'une, peut-être cette image ''son regard écarlate tatoué d'horizon'' ou encore celle là ''Il se nourrit d’orgueil et de miettes d’aurore.''. Mais il y en tant...

Merci pour ce moment d'émotions intenses.

Cat

   Goelette   
27/4/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Le rythme, le vocabulaire, les images, les couleurs m'ont enchantée comme le titre d'ailleurs.
Tout est beau mais le premier quatrain et les cinq derniers vers sont magnifiques et nous offrent bien plus que des "miettes d’aurore." ou "des soleils enfouis"
Merci Pouet pour ce poème qui m'a littéralement éblouie.

   jfmoods   
29/4/2018
Hormis le pentasyllabe du vers 28, le poème est en hexasyllabes. Il comprend 6 quatrains, un tercet, un distique, un monostique et un second distique. Les 5 rimes (en é) ne semblent pas obéir à une intention précise.

Les périphrases (titre : "Cueilleur de ciel", "Le paludier d’azur") dessinent le profil, à la fois terrestre et aérien, du poète.

Dépositaire du passé (mise en relief par l'antéposition du verbe : "tonnent en sa mémoire / des soleils enfouis, / les orages fragiles / des passions indigo"), il est le point de jonction avec l'avenir (image de l'artisan à son ouvrage : "il tresse les racines / d’un futur oublié").

Un jeu filé de métonymies éclaire le portrait de cet homme obstiné ("ratisse", "Fouillant"), solitaire (comparaison : "Son cœur comme une peau / étendue sur l’absence"), en souffrance ("l’âme crevassée", "Ses lèvres [...] dédiant leurs gerçures / au vent imprononçable", "Ses mains sont tuméfiées", allégorie : "les marques d’amitié / de la mélancolie", métaphore : "le masque mortuaire / d’un organe mica") et porteur d'utopie ("Ses lèvres de varech / se maquillent de lune", "Son regard écarlate / tatoué d’horizon / distribue aux étoiles / sa lueur incertaine").

Une opposition structure les 5 derniers vers du poème. La mise en perspective de deux verbes ("se gorge" / "se nourrit") signale une ligne de fracture.

D'un côté, une société contemporaine qui vit dans l'artifice et cultive l'aveuglement ("Le miroir du monde / se gorge de hasard") ; de l'autre, le poète, homme lucide, fier de sa tache et capable de s'émerveiller des choses simples que lui offre le quotidien ("Il se nourrit d’orgueil / et de miettes d’aurore").

Merci pour ce partage !

   BlaseSaintLuc   
29/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Que ce paludier nous emmène loin dans son univers, qu'il est beau son espace, qu'il est vaste son monde, le songe d'un dieu penché par-dessus le ciel ? Je triche un peu, allons plus loin


"Le paludier d’azur
Qui ratisse les songes
En nuages salins
À l’âme crevassée. "

"Fouillant le firmament
De ses ongles d’écume"

"Son cœur comme une peau

Étendue sur l’absence,"

Le doute du "paludier "manquerait'il quelque chose ? Sa création lui a pris du temps, il la contemple avec plus que de la nostalgie.
Oui, effectivement, c'est un dieu qui se penche, il est lisible et merveilleux, lecture agréable personnellement, je donne toutes les plumes du poulailler à ce poète.pouet

   Gabrielle   
11/5/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Un poème empreint de noirceur.

Il existe un fossé entre le "cueilleur du ciel" et "le monde" :
"Le miroir du monde
se gorge de hasard.

Lui, demeure penché.

Il se nourrit d’orgueil
et de miettes d’aurore."

Merci pour ce partage.

Cordialement.


G. Michel


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