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Poésie libre
Pouet : Ne sera que barrière…
 Publié le 27/06/22  -  14 commentaires  -  765 caractères  -  500 lectures    Autres textes du même auteur


Ne sera que barrière…



Une clôture s'étire par-dessus les maisons,
des fils barbelés de cumulonimbus
perle une rouille azur –
goutte-à-goutte infini ;
le regard s'y blesse
à chercher l'évasion.

Des taurillons sautent à cloche-sabot
parmi les claires-voies psalmodiant l'incertain,
la nuit ne tombe plus
qu'à petits cris comptés
au creux de la charmille
où les cils s'estompent en fusain d'estacade.

Ô encierro d'argile aux arènes fortuites !

L'instant crible son garde-fou
de rires placentaires.

L'enceinte enfante l'ombre,
le soleil plante ses banderilles pâles dans le sable mouillé.

Au burlesque se mêle le burladero.
Et la foule de sang s'emmure doucement.


 
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   chVlu   
11/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime beaucoup l'ambiance qui évoque à la fois la ganadéria et l'arène. Je crois avoir deviné une tristesse de l'auteur sur la pratique de la corida mais elle est subtilement suggérée, il ne s'agit pas d'un pamphlet !

Quelques vers m'ont ravis, par leurs images, par leur jeu de sens, par la dynamique des vers qui sert la dimension poétique en proposant plusieurs clés de lecture :
"la nuit ne tombe plus
qu'à petits cris comptés
au creux de la charmille
où les cils s'estompent en fusain d'estacade."

Reste que l'ensemble me semble pécher dans son découpage en vers qui n'apporte ni fluidité, de lecture, ni partition musicale, ni multiplicité de significations.

   Anonyme   
13/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Alors, ça :
des fils barbelés de cumulonimbus
perle une rouille azur -
goutte-à-goutte infini ;
j'aime beaucoup, je trouve ces trois vers expressifs, visuels. J'y suis.

Et ça :
au creux de la charmille
où les cils s'estompent en fusain d'estacade.
non, pour moi l'expression est maniérée, à la limite du non-sens. Des cils dans le creux de la charmille, je ne peux pas me représenter, ou de manière burlesque ; je n'ai pas l'impression que ce soit le ton que vous avez cherché à ce moment du poème.

Ça :
L'enceinte enfante l'ombre,
le soleil plante ses banderilles pâles dans le sable mouillé.
oui, plutôt, je ne sais toujours pas trop de quoi on parle mais je commence à avoir une idée.

Le dernier vers, je kiffe. Si le thème de votre poème est bien celui dont au sujet duquel je pense, il clôt impec pour moi, ce dernier vers, il dit simplement et avec force, au-delà de la dénonciation de la corrida, plus généralement la tentation et l'impasse de la violence qui menace d'engloutir l'humanité.

J'ignore si ma lecture correspond à vos intentions d'auteur ou d'autrice, en tout cas elle a été riche, m'a transportée ailleurs, m'a mise face à nos contradictions humaines : la douceur du sang dans lequel on se roule et qui nous emprisonne.
Mais les cils dans la charmille, vraiment, pourquoi ?

   Corto   
27/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Pouet,

Ce poème me parait avoir une vraie valeur créative, mais...

A la première strophe je trouve des images osées mais vraiment convaincantes. Des "fils barbelés de cumulonimbus", il fallait oser !

Dans la seconde strophe le "cloche-sabot" des taurillons est une trouvaille mais l'essai de créer une ambiance préparant le développement suivant me semble laborieux.
Puis vient le cœur du sujet, "encierro" et "arènes fortuites" qui se prolonge jusqu'au final avec "la foule de sang s'emmure doucement."

Ce ressenti exprimé ici me parait plutôt décousu, mais évidemment comporte un bel avantage, celui de ne pas plonger dans le débat infini entre les pour et les contre la corrida.

Ceci dit j'ai eu du mal à assembler les morceaux pour en faire un tout mémorisable et créateur d'émotion.
Et pourtant...

   poldutor   
27/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pouet
Si votre poème est une diatribe contre la corrida je vous suis aisément; bien que comme dans beaucoup de poésies "libres" je ne comprend pas souvent le sens. J'ai aimé cependant :
"perle une rouille azur
goutte-à-goutte infini ;
le regard s'y blesse
à chercher l'évasion." et
"la nuit ne tombe plus
qu'à petits cris comptés..."
ou encore :
"le soleil plante ses banderilles pâles dans le sable mouillé" :belle image

mais demeurent pour moi des "obscurités" telles :
"où les cils s'estompent en fusain d'estacade."
et
"Ô encierro d'argile aux arènes fortuites !"

Pas mal cependant.
Cordialement.
poldutor

   Anonyme   
27/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
C'est très beau. On dirait de la peinture italienne comme il y a dans le siècle du XVIIIème siècle des siècles.
On songe forcément à Rousseau, aussi "Pour connaître les hommes, il faut les voir agir" avec les couleurs de Raffaello Sanzio mais avec un peu de pluie aussi.
"psalmodiant l'incertain" puis "les cils s'estompent en fusain d'estacade" mènent nécessairement à cette "foule de sang" plastique aux dérapages aléatoires comme une loterie des images d'un cœur comme Cioran vous avez lu dans les bottes d'un matin de janvier.
L'"Ô encierro d'argile aux arènes fortuites !" un peu grandiloquent dans le lyrisme c'est quand même beaucoup mais tous les jeux de mots sont gourmands partout dans l'écriture du texte alors on a forcément, ce n'est pas possible autrement, envie de relire et relire et quand c'est comme ça, ça croque partout sous les dents et ça éclabousse de bonheurs.

Je vais le lire à mon tonton Achille.

Merci pour ce partage.

   senglar   
27/6/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Pouet,


C'est très beau - diaphane et d'une cruauté inouïe - presque tendre. J'y vois un message de vie et de mort, un innocent et oppressant destin., un "paysage" poétique et atroce où le soleil lui-même n'intervient que pour planter ses "banderilles".

Bravo pour ces "fils barbelés de cumulonimbus" où le regard se "blesse", bravo aussi pour cet inattendu "estacade" et merci pour m'avoir appris "encierro" et "burladero".

Chez moi seuls combattent les coqs.
Sob !
Paraphé "Un vieux con". Snif... ou sniff... selon la durée.

   hersen   
28/6/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
~La corrida est partout, corrida veut dire "course". combien courent pour sauver leur peau, pour voir un ailleurs plus prometteur, plus décent, avant de sa casser les dents sur les barbelés.
Je trouve à ce poème une grande résonance, il m'a d'emblée parlé de la tauromachie, par son champ lexical. Et puis tous les petits débordements de ce champ m'ont ensuite interpellée, et m'ont ouvert un champ, un grand champ, où courent tous ceux qui peuvent.

Arènes fortuites. Si je ne devais garder la force de ce poème que par deux mots, ce seraient ceux-là, je crois. mais il serait fou de n'en garder que deux.

merci de la lecture.

   jfmoods   
28/6/2022
I) Les prémices d'un grand spectacle

1) Un temps comme suspendu

- "goutte-à-goutte infini"
- "la nuit ne tombe plus/ qu'à petits cris comptés"
- "L'instant crible son garde-fou"

2) La forte dimension artistique du décor

- peinture/dessin : "perle une rouille azur", "au creux de la charmille/où les cils s'estompent en fusain d'estacade", "parmi les claires-voies", "pâles"
- sculpture : "d'argile"
- cinéma/théâtre : "L'enceinte enfante l'ombre"

3) Un divertissement sans conséquence

- "sautent à cloche-sabot"
- "rires placentaires"
- "burlesque"
- "doucement"

II) Une tragédie en marche

1) La fermeture de la perspective

- titre du poème
- "Une clôture s'étire par-dessus les maisons"
- "des fils barbelés de cumulonimbus"
- "le regard s'y blesse à chercher l'évasion"
- "L'enceinte"
- "s'emmure"

2) Le cadre d'un rituel immuable

- "Des taurillons"
- "psalmodiant l'incertain"
- "encierro"
- "arènes"
- "le burladero"

3) Une mort inéluctable

- apostrophe tragique : "Ô"
- "le soleil plante ses banderilles"
- "la foule de sang"

Merci pour ce partage !

   Luz   
28/6/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Pouet,

C'est un poème de très haut niveau.
Le seul vers qui me chagrine est : "des fils barbelés de cumulonimbus", je ne sais trop pourquoi, peut-être le mot "cumulonimbus", un peu trop météo...
A partir de "ô encierro", on touche au sublime.
Bravo et merci !

Luz

   Miguel   
28/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il me semble que ce texte évoque ce qu'on appelle des paréidolies", ces formes qu'on voit dans les taches, les nuages, etc. C'est ainsi que je le comprends. Très belle première strophe. Mais la suite ne démérite pas,avec ses images plutôt inventives.

   Anonyme   
29/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Diantre, « des fils barbelés de cumulonimbus » d'où perle « une rouille azur » !
L'image est saisissante. Grandiose.

Du coup elle m'entraîne illico vers une impression où après la richesse viendrait la désolation, comme une tristesse sale d'où l'on cherche à s'échapper...

D'ailleurs, « l'encierro », « l'enceinte » tout concoure à se sentir enfermé et donc à « chercher l'évasion » dans ce texte exalté.

« L'enceinte enfante l'ombre » donne envie de tourner la formule en bouche, de s'en repaître jusqu'à faire exploser l'impalpable mystère qui l'enserre.

Sans oublier « Les taurillons », « à cloche-sabot », « l'encierro (...) des arènes », qui filent la métaphore à odeurs de sueurs et de sangs aux accents de l'enclos barbare où se joue la vie.

Je n'ai certainement pas tout compris aux intentions de l'auteur, mais je me suis sentie vivante, et suffisamment remuée, étouffée par l'ambiance en surchauffe qui se dégage de ce texte, pour chercher éperdument à me sortir de ce qui « Ne sera que barrière... »

Merci, Pouet

   Anonyme   
1/7/2022
Modéré : Commentaire ayant très peu de rapport avec le texte.

   Anonyme   
1/7/2022
Modéré : Commentaire ayant un rapport lointain avec le texte.

   papipoete   
1/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Pouet
Toujours une gageure pour moi de laisser un mot, sous l'un de vos textes, où le " prosaïque " ne coule pas de votre plume !
Je crois voir un " sale temps " pour des taureaux, que l'arène fébrile attend ; il lui faut des mugissements de douleur, de la terreur et du sang ! le spectacle va commencer !
NB je m'égare sûrement, mais il me semble pourtant être dans le vrai ?
Les deux avant-derniers vers semblent aller dans mon sens...


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