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Poésie libre
Pouet : Peut-être l'ange
 Publié le 15/01/22  -  14 commentaires  -  666 caractères  -  395 lectures    Autres textes du même auteur


Peut-être l'ange



sonnerie

la tête tourne
à vide

et ce creux dans le ventre
où il faudrait s'enfouir
s'enfouir plutôt que fuir
ailleurs n'existe pas

disparaître est l'enjeu
si la douleur s'expose
nue
au centre du jour

le cœur bat sans se battre
les coups sont des yeux rouges
les regards des bleus
qui tapissent en dedans

blanc les mots qu'on éteint
noir le gouffre qu'on tait
quand l'envol se terre
le gris ne sert à rien
il raconte l'histoire

alors en attendant que la peinture sèche
demain tout recommence
apprendre et vivre ensemble


 
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   Anonyme   
3/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Des aspects que j'apprécie dans votre poème qui m'évoque la difficulté d'être seul(e) ou à deux, d'autres qui me convainquent moins.

J'aime vraiment
le cœur bat sans se battre
qui me touche tout de suite ; après je prends du recul sur cette première impression : « ouais, un peu facile comme jeu sémantique ». Mais c'est moi.
Aussi les deux dernières strophes, les couleurs de la vie, la synthèse. Elles me font dire que le poème est construit de façon réfléchie, qu'il y a une recherche dans l'expression. Cela me plaît.

Je n'aime guère
si la douleur s'expose
nue
au centre du jour
parce que la mise en valeur de l'idée par l'isolement du mot « nue », tout dépouillé avec ses trois p'tites lettres, eh bien cette mise en valeur, à mon avis, relève d'un procédé trop voyant. Moi lectrice je me sens manipulée, évidemment je n'aime pas.

s'enfouir plutôt que fuir
Là, je ne vois que le jeu sur les mots, je n'ai pas été touchée.

Au final, je suis peu remuée. Un poème maîtrisé sans doute, où me manque j'ai l'impression un peu de relâchement, d'intensité.

   Miguel   
9/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Que veut-ce dire ? De quoi parlé-ce ? Je ne vois aucun groupe sujet-verbe-complément ou attribut (quand groupe il y a) qui produise un sens clair. Mon propos va paraître réactionnaire, mais cet hermétisme un peu snob me semble relever de la mystification. Je souhaite à ce texte d'autres lecteurs plus réceptifs que moi.
Je mettrai au dessus de l'ensemble, quand même, "le coeur bat sans se battre".

Miguel, en EL

   Eskisse   
10/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème énigme pour moi.. Quelle sonnerie ? Quel ange ?
J'aurais aimé plus d'indices...

Dans cette forme épurée, se dessine une scène de violence subie avec ce chiasme au centre :
" les coups sont des yeux rouges
les regards des bleus"
qui dit bien l'enfermement et l'impuissance de façon visuelle.

J'imagine un être à terre ( par opposition à l'envol ) et son monologue. Le bourreau absent, est passé par là...
Mais peut-être je divague.

De ce poème émane une profonde solitude alliée à la détresse de quelqu'un qui voudrait anesthésier la douleur comme dans cette belle strophe :
"disparaître est l'enjeu
si la douleur s'expose
nue
au centre du jour".
Il m'a touchée.

   Cyrill   
15/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pouet,

Ce qui m’a le plus marqué dans ce poème n’est pas tant la violence physique dont il est question, mais la difficulté de la dire, et peut-être le sentiment que la douleur morale la surpasse.

J’ai eu la vision d’une prison mentale, d’un étau enserrant l’esprit qui demande à comprendre, et tâche avec difficulté d’apposer des couleurs comme pour mettre de l’ordre dans la pensée.
J’ai beaucoup aimé ces deux strophes qui déclinent les teintes. Je me suis représenté cette peinture projetée avec une certaine vigueur sur une toile.

Le dernier vers me laisse presque sans voix, je ne comprends pas, comme on ne comprend pas une victime de violence qui attend encore de son bourreau.

Finalement, je me demande si cette sonnerie du premier vers ne serait pas celle de l’ange annoncé dans le titre, espéré peut-être comme on espère la métamorphose du diable. Cette interprétation sous toute réserve, mais elle me va bien.

Tu nous diras tout ça, j’espère ( aussi )

   Donaldo75   
15/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pouet,

J’ai bien aimé ce poème auquel je trouve un peu des allures de chanson d’Alain Bashung. Au-delà de cette impression – subjective je le concède – il y a la réussite du découpage qui donne à l’ensemble une dimension picturale, comme des fragments d’une peinture cubiste séparés les uns des autres lors de l’analyse du commentateur mais en réalité un pur ensemble lors de la lecture. J’aime bien l’utilisation des couleurs comme vecteur du fond dans la seconde partie du poème. Cette analogie renforce le discours et le rend plus compréhensible.

Merci pour le partage.

Don

   Lariviere   
15/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"et ce creux dans le ventre
où il faudrait s'enfouir
s'enfouir plutôt que fuir
ailleurs n'existe pas"

Salut Pouet, j'ai aimé ce poème au rythme effiloché, je n'avais pas tout compris au premier abord mais qu'importe, un texte qui me parle de la souffrance d'un individu avec poésie... Le tercet de fin est à la fois plein d'espoir et de résilience... un bel ouvrage !

Merci pour la lecture et bonne continuation !

   Luz   
15/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Pouet,

C'est un beau et fort poème ; terrible lecture. Le repli sur soi de l'être harcelé qui se protège en acceptant les coups : plongée en réflexe animal ; contre un autre, d'autres animaux humains - "Si c'est un homme" de quelques minutes.
Je divague peut-être, mais j'ai ressenti ainsi ce poème, percutant à chaque série de mots, de coups, d'injures, d'humiliations. Yeux rouges, regards bleus, mots blancs, gouffre noir, insignifiance du gris...
Magnifique et insoutenable.

Luz

   Cristale   
15/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une autre façon d'en parler, à la façon Pouet avec cette signature si particulière tracée non à l'encre, si je puis dire, mais à petites touches de peinture dont les couleurs, les nuances sont des mots. Des couleurs estompées ou accentuées ou les deux en simultanées pour décrire le tourment, le silence de la douleur.

"disparaître est l'enjeu
si la douleur s'expose
nue
au centre du jour"

Que c'est bien exprimé.

"alors en attendant que la peinture sèche
demain tout recommence
apprendre et vivre ensemble"

J'aime bien l'idée de finir le poème sur l'avant dernier vers, mais c'est vous l'auteur.

Un poème qui touche ma sensibilité.
Merci pour votre fil qui m'a évitée de m'égarer.

Cristale

   Myo   
15/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Personnellement, je ne lis pas dans ces mots une violence directe mais l'expression d'un profond mal-être, d'un profond désespoir.
Quand, à bout de souffle, vide de soi, vide de tout, l'homme ne sait plus s'il existe vraiment.
Là, chaque regard, chaque mot est blessure ...

Ce creux dans le ventre, où il faudrait s'enfouir comme pour revenir à l'origine, faire le chemin à rebours.


Cher Pouet, peu importe si je m'égare, un écrit qui me touche sincèrement.

   Atom   
15/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien ce poème qui semble évoquer un état dépressif. Un vide intérieur.
Plus particulièrement la jolie strophe du "creux dans le ventre" qui donne largement de quoi méditer.
J'aime par ailleurs cette "tête qui tourne / à vide" et cette idée de "cœur qui bat sans se battre"

Le titre par contre me laisse un peu perplexe.
Faut-il être au fond du gouffre pour se sentir tenté de s'en remettre à une protection divine ?

   Marite   
15/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Pouet. C'est après avoir pris connaissance des explications sur le forum ouvert que je m'aventure à laisser ce commentaire. La succession des vers et des mots, tels que présentés dans ce poème, transmettent bien une atroce souffrance qui ne pouvait être exprimée en une longue plainte continue. Les strophes et les vers, courts et différenciés, permettent de souffler entre les assauts qui font que "la tête tourne à vide", que "ce creux dans le ventre" nous aspire, que "disparaître est l'enjeu" ... et ainsi jusqu'à l'avant-dernière strophe. Les trois derniers vers nous disent qu'il reste encore un peu d'énergie pour faire face à demain et pourquoi pas un espoir : "peut-être que l'ange" interviendra ?
Comme l'impression que vous vous êtes mis dans la tête et le corps de cet enfant harcelé car les mots et leur rythme traduisent l'intensité d'un vécu.
Avant de lire le forum, "la sonnerie" évoquait pour moi celle d'un appartement et j'avais pensé à des violences conjugales ...

   framato   
16/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les sentiments sont induits par les variations de couleurs (cela a été ma première impression de lecture). J'ai trouvé intéressant que le texte prenne le temps de glisser de la dissolution (creux, s'enfouir, disparaître) à l'apparition des couleurs. Lesquelles brossent un portrait assez triste. Des histoires d'abus, de coups, des histoires violentes, intériorisées. Le vivre ensemble semble ici une épreuve infinie. Un tableau qui s'achève sur un vivre ensemble qui semble incertain et pourtant presque fatal. J'ai aimé être intrigué.

   Anonyme   
20/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour gringolito, je reviens et je tombe sur cette pépite.
Le champ lexical m'envoie dans une salle de classe, le blanc (la craie) le noir (tableau), le gris (la poussière), l'envol, la sonnerie, l'apprentissage...

Tu as réussi à créer un écart entre la sécurité supposée de l'école et la violence qu'on peut y retrouver.

La douleur à résonné en moi, fort, en première lecture.
Alors j'ai relu, et j'ai eu tout aussi mal.

Du coup en bonne maso, merci Pouet. Je suis contente de te relire. C'est beau la poésie quand c'est bien écrit.

   Anonyme   
28/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà qui sent le métier – je veux dire l'expérience, la pratique du vers – et surtout, pourquoi le taire, le talent : chaque syntagme, le plus souvent porteur d'une originalité propre, fait mouche ; on se prend en pleine poire la douleur qu'il exprime et dont l'hexasyllabe lancinant – très ponctuellement déstructuré fort à propos – s'avère un vecteur idéal (dommage pour le rythme qu'il manque deux syllabes !)

P-S : J'aurais mieux aimé lire et commenter sans savoir, mais voilà, je savais ! et n'ai aucune idée de ce que j'aurais pu écrire si je n'avais pas su, et ça, c'est très embêtant.


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