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Poésie contemporaine
Pouet : Si grandir se raconte
 Publié le 01/05/16  -  17 commentaires  -  2673 caractères  -  218 lectures    Autres textes du même auteur

Un enfant seul.


Si grandir se raconte



Il accueille la pluie
Qui coule sur ses joues
Avec bienveillance ;

Sa candeur désarme
Les passants lorsqu’il joue
À sauter dans les flaques
Pour éviter les larmes.

En son esprit tournoient
Mille et une questions
Comme mille vautours
Et un cri de colombe.

C’est en fuyant qu’il noie
Ses interrogations :

Le pourquoi de l’amour,
Le parce que des bombes.


Il marche pour oublier le secret du chemin,
L’ecchymose de l’aube, les regrets de la lune.

Il marche pour piétiner,

Il marche parce qu’il a faim.

Faim de joie,
Faim d’apprendre,
Faim d’ombre et d’infortune.

Il a l’air soulagé de ceux qu’on abandonne,
Le parler nonchalant des gamins de l’urgence
Qui ne s’attendent plus
À ce qu’on leur pardonne
De n’avoir jamais su
Sourire pour l’apparence.

Il a tellement lu de romans d’aventure
Que la vie s’apparente à une chasse au trésor,
Que la vie se proclame quand la peur se murmure ;

Qu’un chevalier se doit de mépriser la mort
Et de s’enorgueillir du poids de son armure
Afin de substituer l’audace au mauvais sort.

Pas un instant ne saigne sans qu’il se remémore
Le regard de sa mère cerné de désespoir,
La lumière mutilée au parloir des stores,
Les fenêtres fermées,

Le doux refus d’y croire…

Pas une cloche ne sonne sans qu’un écho de foi
Ne transforme ses tympans en bénitiers de chair.

La nostalgie résonne,
Il rit parce qu’il a froid.

Se couvrir de flocons pour conjurer l’enfer…

Chaque toit lui rappelle la langueur du confort,
Chaque chien sans collier les morsures du servile.
Souverain de l’errance il rêve de châteaux forts,
De princesses à sauver, de gloire et de futile.

Il revient sur ses pas pour se trouver lui-même :
De masques à déchirer en lambeaux de miroir,
Sans miettes ni cailloux c’est le doute qu’il sème
Sur les sentiers du jour pour égarer le soir.

Il a quitté l’hiver
Un matin sans passion
Comme on se débarrasse d’un vêtement usé.

Il prie l’imaginaire
Offrant sa dévotion
Aux anges qui selon lui se déplacent en fusée.

À force de fouler ses failles en funambule,

De construire
Des palais
De sable

Quand la mer monte…

À l’étroit dans un monde,
Traquant le crépuscule.

L’ailleurs est une fable…

Si grandir se raconte.


 
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   Anonyme   
1/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un bien joli poème que je n'avais pas eu en EL.

J'aime l'idée de ce texte, et la possibilité de raconter le fait de grandir, mais par contre je n'aime pas trop le rythme du texte.

Il y a de très très belles trouvailles: "En son esprit tournoient
Mille et une questions
Comme mille vautours
Et un cri de colombe."

ou

"À force de fouler ses failles en funambule,"

et d'autres.

mais je trouve le découpage du texte, surtout dans les 5 premières strophes, très saccadé, absolument pas fluide et ça coupe l'élan de lecture, l'envie de continuer. C'est dommage parce que selon moi ça conditionne la suite.

bref, un beau texte, mais à la musicalité manquante, je trouve.

   Pimpette   
1/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Je com légèrement malgré des réticences...c'est rare!

le sujet est bon,très.
Mais l'enfant du début n'est plus le même, pour la lectrice que je suis, dans la deuxième partie du texte...
Pas de conseil à donner mais je pressens que tu peux le retravailler si tu le souhaites?

Excellents comme toujours:

"Il marche pour oublier le secret du chemin,
L’ecchymose de l’aube, les regrets de la lune."

"Pas un instant ne saigne sans qu’il se remémore
Le regard de sa mère cerné de désespoir,
La lumière mutilée au parloir des stores,
Les fenêtres fermées,

Le doux refus d’y croire…"

"si grandir se raconte"

OUI! La preuve!

   phoebus   
2/5/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Voilà une poésie qui arrache littéralement les visages de l'enfance, avec leurs bouches et leurs yeux déformés, de la déconstruction justement des adultes.

Grandir ? La facture est pâteuse, agressive et invasive.

À travers des visages martyrisés et terrorisés, on arpente des frontières ou des lisières, comment savoir ?

Grandir, c'est aussi ne pas devenir le fruit d'un calcul formel orchestré de façon magistrale par la folle du logis.

Comment peut-on face aux horreurs de la guerre et ses éléments destructeurs, difformes et démoniaques sauter dans des flaques ? Voilà la magie que veut retrouver, en lui, l'adulte qui essaie de grandir : cela signifie détruire tout ce qui a existé avant.

   Vincendix   
2/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pouet,
Un texte à méditer, des images fortes, et même si l’ensemble manque un peu de cohésion (à mon avis), le message est clair.
Cet enfant dans la galère trouve malgré tout quelques points positifs dans son existence… « il a l’air soulagé de ceux qu’on abandonne »… « sa vie s’apparente à une chasse au trésor ».
J’ai bien aimé aussi « il revient sur ses pas pour se trouver lui-même ».
La poésie est bien présente dans ce poème contemporain

   Alcirion   
2/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Pour moi, le texte est plus dans l'esprit de la poésie en prose, même si le découpage en vers est encore là. Ca me fait penser à Prévert, forcément. Les mots sont simples, le ton est réaliste, le thème peut faire référence à de nombreuses tragédies contemporaines.
Sur le fond, c'est trop idéaliste pour moi, mais ça passe bien, il y a quelque chose d'achevé, de longuement médité dans ce texte, il y a du travail en somme.

   troupi   
2/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Pouet.

Ce matin j'avais fait un com sur ton texte, puis mauvaise manip et hop ! envolé le com. La rage !!!
Comme j'ai vu que tu as déjà ouvert un forum sur ton poème je ne vais pas épiloguer, ceci dit à aucun moment je n'aurais décelé un passage autobiographique. Quelques indices ( vautours, bombes,) m'ont fait songer à un contexte à mille lieues de nos contrées pacifiques.

"Il marche pour oublier le secret du chemin,
L’ecchymose de l’aube, les regrets de la lune." poésie ...

"Il a l’air soulagé de ceux qu’on abandonne,
Le parler nonchalant des gamins de l’urgence
Qui ne s’attendent plus
À ce qu’on leur pardonne
De n’avoir jamais su
Sourire pour l’apparence." là aussi.

   Lylah   
2/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai eu du mal à entrer dans ce poème...
Je n'ai commencé à retrouver l'auteur - que j'apprécie beaucoup- qu'à :

"Il marche pour oublier le secret du chemin,
L’ecchymose de l’aube, les regrets de la lune."

Ensuite je serais volontiers passée directement à :

"Il a l’air soulagé de ceux qu’on abandonne.." etc.

J'ai particulièrement aimé cette strophe :

"Il revient sur ses pas pour se trouver lui-même :
De masques à déchirer en lambeaux de miroir,
Sans miettes ni cailloux c’est le doute qu’il sème
Sur les sentiers du jour pour égarer le soir.

Bref, ceci pour dire que certains passages gagneraient à être "resserrés" pour garder l'intensité dont votre plume s'est souvent fait une spécialité...

Ce n'est bien sûr que mon humble avis :)
Au plaisir de vous lire à nouveau

   Lulu   
3/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pouet,

j'ai lu dans votre présentation du texte qu'il s'agissait d'un poème d'inspiration autobiographique... Peut-être l'aurais-je deviné si je n'avais pas eu la précision, mais en tout cas, le savoir rend le texte encore plus touchant.

Il n'est pas franchement aisé de rendre compte de soi dans un poème où l'on se met à distance, mais ici, je trouve que ça fonctionne bien.

J'aime notamment le ton, de par le rythme de vos vers. Il colle bien avec la distance du regard adulte.

J'aime bien les images du début "Sa candeur désarme / Les passants lorsqu’il joue / À sauter dans les flaques / Pour éviter les larmes."qui montrent avec humilité ce personnage attachant...et suis particulièrement séduite par la troisième strophe.

Vous menez une belle réflexion.

Enfin, je peux ajouter que j'adore le titre ! C'est un des plus beaux exemples que l'on peut trouver pour un tel texte...

Au plaisir de vous relire, cher Pouet.

   StayinOliv   
4/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème riche et plus complexe qu'il n'y parait, contenant une multitudes d'images et de métaphores mais sans en faire trop, car elles sont pour ma part vraiment poétiques.
La fuite de l'enfance, de l'innocence, est abordée comme je l'ai rarement lu. Les rimes apportent aussi une richesse à la forme du poème. Bref j'ai beaucoup aimé.

   Bidis   
6/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’ai dû relire deux fois ce poème pour le trouver beau. Au départ, il m’avait semblé trop touffu, une image chassait l’autre. Mais à la relecture, tout s’est mis en place , bizarrement. Je me suis habituée au rythme un peu heurté par endroits (j’aime beaucoup le rythme dans un poème, même si, au contraire d'ici, cela parle de choses plates et peu importantes.) Et surtout, j’ai ressenti quelque chose de ma propre enfance. Ou plutôt, de l’enfance de chacun je suppose...
J'ai beaucoup apprécié : « Sans miettes, ni cailloux c’est le doute qu’il sème/Sur les sentiers du jour pour égarer le soir. »
Par contre, il y a un vers que je ne comprends pas. Pourquoi "La lumière mutilée au parloir des stores" quand c'eut été si évocateur d'écrire : « aux stores du parloir » ?

   hersen   
6/5/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Pouet,

Il m'a fallu du temps pour "intégrer" votre poème, mais j'y revenais régulièrement. je ne lâche pas facilement.

je n'ai pas lu ce texte comme un poème, vraiment, mais plutôt comme une suite de réflexions. Ce qui ne change rien, puisque ce qui compte c'est que vous l'ayez écrit et que je l'aie lu.

Je ne peux pas m'empêcher de penser à votre métier, un travail avec des enfants autistes.
Mais grandir s'adresse à chaque enfant; Et moi, les enfants, ça me touche. Toujours. On dit qu'ils sont notre avenir. je crois danvantage qu'ils sont le fondement de notre propre construction.

Et vous dites tant de choses, dans ce poème, qui sont belles, qui sont dures, qui sont avant tout une réalité que l'on devrait bien se garder de chasser d'un revers de main.

Merci pour cette lecture.

   Anonyme   
6/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un texte fort triste sur l'enfance, puis sur l'adolescence, car grandir se raconte... Grandir se raconte au fil de ce poème. L'enfance sous les bombes, la faim, les questions qui demeurent sans réponses... L'enfant lit beaucoup et s'invente des histoires de chevaliers, de princesses à sauver et de chasse au trésor. Il s'invente des histoires pour échapper à un quotidien dont il perçoit le malheur et auquel il voudrait échapper. Je le vois ainsi.

Wall-E

   Anonyme   
7/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pouet,

J'ai apprécié ce poème qui parle d'enfance au sens large je pense, et qui balaie des émotions qui sont somme toute assez universelles...et ce malgré des vers pointant vers une enfance assez difficile souvent !

Par contre, et mes excuses pour ceci, je pense qu'il est assez inégal - mais c'est peut-être voulu- tant dans le rythme que dans la construction poétique.
J'ai donc eu beaucoup de mal, et il m'a fallu plusieurs lectures avant de pouvoir apprécier vraiment, à m'immerger dans l'ambiance et le contexte que je t'avoue avoir mis du temps à capter.

Au final, j'en ressors avec une vraie empathie pour l'enfant du poème, qui finit par me renvoyer à la mienne, d'enfance. En cela ton poème est une réelle réussite.
Car comparativement à d'autres œuvres que j'ai pu apprécier de ta plume, je le trouve moins esthétique d'un stricte point de vue langagier, j'avais donc besoin que ce soit compensé par autre chose.

Merci, donc, car tu le sais j'aime en poétique avoir une interaction avec le texte, j'aime avoir à chercher, à comprendre, en quelques sortes j'ai besoin d'intellectualiser ma lecture au-delà de l'émotion première qui l'étreint ! Et là ce fut le cas !

Au plaisir de te relire !

   Cristale   
8/5/2016
Bonjour Pouet,
Mon esprit est décidément hermétique à ce genre de poésie où je me heurte aux retours intempestifs à la ligne, au manque de ponctuation, au discours.
Disons que je n'y trouve pas mon comptant que ce soit dans la forme, l'usage des groupes de mots.
Je comprends que l'auteur évoque les émotions d'une enfance douloureuse, victime de l'abandon, ce en quoi je respecte le sujet mais cela ne me suffit pas vraiment pour apprécier l'ensemble du récit que j'aurais tendance à lire autrement; en prose poétique peut-être.
Je ne vous ferai pas l'offense d'une notation qui serait certainement inappropriée à la qualité certaine de votre plume.

J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur.
Je vais lire vos poèmes précédents.
Amicalement,
Cristale

   David   
8/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Pouet,

Il me semble qu'il y a un jeu sur ce qui est image ou métaphore, ou pas, et ça amène une "certaine lecture incertaine" qui forme en partie la poésie je trouve, avec des très beaux passages comme "Il a l’air soulagé de ceux qu’on abandonne". Ce n'est pas vraiment un texte à clés, mais comme j'ai lu d'autres poèmes de toi, ça tisse des fils avec des souvenirs de lectures, des souvenirs flous bien sûr, je ne vais pas faire l’exégèse.

Je trouve aussi une belle poésie dans la mélodie des mots, ça se lit aussi comme une partition où se devinent des rimes et des alexandrins, des césures et des rythmes plus fins.

   Anonyme   
9/5/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour

c’est un poème plein de tendresse pour l’enfance difficile, isolée.
Avec de belles formules, de très belles aussi, et des choses plus simples.
Ce que je retiens c’est le recours au rêve, à l’imaginaire qui rend supportable des situations limites pour l’enfant, et sa naïveté relative, car il veut croire, car il a besoin de croire.

Bravo pour votre implication mêlant au talent, le courage de s’attaquer à ce genre de sujet.

À vous relire.

   Kvalcade   
12/7/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Salut Pouet

J'ai commencé à voir le gamin à partir du moment où il lit des romans d'aventures. La suite coule toute seule. Le début est pesant, hésitant, je ne vois pas le gamin sautiller dans les flaques. Ensuite il me devient sympathique et surtout je peux le ressentir. Pas du tout d'accord avec la fin, l'ailleurs n'est pas une fable pas pour pour un petit bonhomme qui rêve en lisant des romans d'aventures.
Merci


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