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Poésie contemporaine
Quidonc : Exil
 Publié le 07/12/21  -  6 commentaires  -  1007 caractères  -  127 lectures    Autres textes du même auteur


Exil



Après avoir tiré son blanc bonnet de toile
La voila qui se cambre en un croissant laiteux,
Elle s’était rêvée être danseuse étoile,
Enveloppée dans un édredon ouateux.

Séléné vagabonde et gambade étrangère
Au destin qui me cloître au fond d’un lazaret,
Étrennant le halo blafard d’un réverbère
J’étire en laisse une ombre où traîne mon regret.

Lune, ma blême amie qui dans l’étang se noie,
Viens éprouver l’exil au reflet du miroir,
Son spectre que je sens plutôt que ne le vois
S’est posé sur mon front à la faveur du noir.

Déambulant sans joie je marche dans l’alarme
D’un premier cri d'avion. Il m’ôte à la torpeur
Qui me tenait debout, mécanique, sans larme,
Pour devenir des jours froissés souffre-couleur.

Alors avant que vive une aube d’indécence
Écorchant l’horizon d’un soleil machinal,
Je me laisse envahir immergé du silence
Qu’éclabousse le chant d’un oiseau matinal.


 
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   Anonyme   
19/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
À première lecture je n'aime pas
Pour devenir des jours froissés souffre-couleur.
parce que j'ai une prévention contre les jeux de mots. Mais votre poème me laisse un goût particulier, intéressant, alors je relis. Et j'apprécie ce "souffre-couleur" qui offre, à la réflexion, un raccourci efficace de la condition de l'exilé en butte au racisme. Bien vu !

J'aime particulièrement le troisième quatrain, pour l'interpellation de la Lune en exilée sœur de souffrance du narrateur, et aussi le premier cri d'avion en lieu de chant du coq comme annonciateur de l'aube. D'une manière générale je trouve votre poème expressif, ce qui représente à mes yeux un critère primordial en littérature. Un bémol sur le dernier vers où l'oiseau matinal me paraît bien anodin, voire banal, dans le tableau désespéré.

   EtienneNorvins   
20/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Il y a beaucoup de Laforgue dans cette complainte de triste Pierrot, non ? Une jolie musique aussi, et de belles images - dans les 2è et plus encore 3è quatrains.
Le 1er ('dans un édredon ouateux" n'est pas des plus heureux) et le 5è (un peu laborieux) gâchent un peu le palais.
Mais le glissement du quatrain final emporte l'adhésion.
Merci pour ce partage !
[En EL]

   Miguel   
7/12/2021
 a aimé ce texte 
Pas
J'avoue ne pas tout comprendre, et même pas grand-chose, et même rien du tout. Mais cela révèle sans doute davantage mes limites que celles du texte. Qui parle ? Un lépreux, dans son lazaret ? Et cette pauvre lune en danseuse ratée, qui s'est rêvée mais qui apparemment n'est pas, comment peut-elle éprouver l'exil du locuteur ? Ce spectre, est-ce celui de l'exil ? Et voilà qu'il est l'heure où les avions s'éveillent. Ils habitent à côté du lazaret, charmant voisinage pour les uns comme pour les autres. Une aube d'indécence, je n'aurais jamais pensé à ça. L'indécence aurait donc ses aubes et ses crépuscules ? Heureusement qu'après les cris d'avions et la noyade de la lune, on a les éclaboussures sonores de l'oiseau.
On n'est pas "immergé de" mais "immergé dans".
Je souhaite à ce texte d'autres lecteurs plus ouverts que moi.
Miguel, en EL

   papipoete   
7/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
bonjour Quidonc
Même si ce n'est que suggéré, je crois voir un migrant allant sur les chemins, vers un ailleurs où le pousse l'exil. Il parle à sa compagne de la nuit Séléné qui bientôt ira se coucher, laissant la place à sa Majestée Soleil grand éclaireur de sa route vers " meilleur ".
NB j'ose une remarque : par les temps qui courent, où l'on entend des mots de Fûhrer... de fureur, pourrions-nous partir avec " rien " sur ces routes, sans autre compagnie que la Lune et le Soleil...
Votre texte aux images nombreuses, tel un ordre de marche sans règle, nous fait partager le quotidien " des jours froissés de ce souffre-couleur "
Je ne saisis pas toute allusion sous votre plume, mais lambinant un peu, je parviens à vous suivre !
Une lecture plaisante malgré le thème effrayant.
" contemporain " je ne vois pas la raison ? ( ouateux dit en diérèse...avion au 14e vers se dirait-il aussi en diérèse ? )

   Provencao   
7/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Alors avant que vive une aube d’indécence
Écorchant l’horizon d’un soleil machinal,
Je me laisse envahir immergé du silence
Qu’éclabousse le chant d’un oiseau matinal"

Mon préféré, où dans cet inévitable, il me parait interessant et voir vital de rappeler que la reconnaissance entre humains est essentielle et que les différences sont un enrichissement en terme de pensée.


Belle réflexion en votre poésie où les mots usités echancrent , bigarrent et aggravent le regard sur l'autre.

Ne l'oublions pas.

Merci

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Robot   
8/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je lis cet exil comme la traversée douloureuse vers une renaissance non encore achevée. Cette poursuite de la lune allant de son quartier à la plénitude, comme une route qui s'ouvrirait vers l'espérance d'un avenir meilleur. Des images et métaphores qui ornent une écriture assez harmonieuse à la lecture et à la diction.


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