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Poésie néo-classique
Quidonc : Insolubilité
 Publié le 27/01/20  -  8 commentaires  -  1242 caractères  -  208 lectures    Autres textes du même auteur

Impossible à dissoudre, impossible à résoudre.


Insolubilité



Je te perds, je le sais, confessant ma tendresse,
Mais c’est moi que je perds à voiler ma détresse.
Quand la nuit je corromps la grâce d’un matin
Où se dessineraient les courbes de ton âme
Et tanguerait un « nous » glissé sous le satin,
Le jour je ne vis plus qu’un purgatoire infâme.

Souffres-tu d’amaurose ou d’un autre serment,
L’Amour osera-t-il infléchir mon tourment ?
Si l’on prétend mon sang boueux tout est souillure,
Déguiser mon penchant me réduit aux abois,
Pourquoi dire qu’aimer est émotion pure
Lors qu’il me faut clouer l’élan de mes émois ?

Quand à nos contreseings la nature s’oppose
C’est une équation absurde qu’elle impose,
Qui me gonfle le cœur sous le poids du secret !
Te déclarer ma flamme ou devenir abstème
Garder au bout des doigts le givre du regret
Ou bien refuser de Cupidon l’anathème ?

Par Dieu que l’on m’arrache à cet attachement
Que l’on y mette fin, peu importe comment !
Que cesse ma douleur, qu’elle sorte du bois,
C’est au fond de l’enfer que le diable m’emporte
Si tu ne peux m’entendre ou si le vent te porte
Vers d’autres horizons aux amours plus courtois.


 
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   Cristale   
27/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Un élan poétique d'une grande beauté.

Je suis sous le charme de cet amour "impossible à dissoudre, impossible à résoudre" exprimé avec grâce et tendresse mais aussi avec, c'est ce que je ressens, un grand désespoir, une tristesse immense, cachés derrière des mots d'une richesse syntaxique éblouissante.

Les vers mélodieux s'enchaînent avec fluidité, l'aisance du discours montre une maîtrise de la versification qu'il me plait de souligner tant c'est ce que j'attends, dans cet espace de lecture, d'un auteur anonyme.

La technique m'enchante, à part un petit détail.
Le discours me tourmente, et j'aime ça.

Heureuse celle à qui ces mots sont adressés :

J'aime plus que de raison ce poème.

Cristale
en E.L.

P.S.;J'ai relevé une erreur d'inattention mais je ne veux pas pénaliser l'auteur(e) il sera toujours temps de lui en faire part à la publication si ce poème est accepté. Ma note en tient compte.

Edit à la publication :

Oui, le hiatus "peu_importe" peut empêcher la publication en classique mais également le défaut d'alternance M/F, tout cela dans la dernière strophe: ce que je nomme étourderies, comme si l'auteur, emporté par l'élan émotionnel de sa plume, était arrivé à bout de souffle à la fin de son poème. Le moment où une paille minime va nous obséder sans que l'on aperçoive la poutre qui va nous barrer le chemin pourtant si bien balisé.

Quant au vers 9 il s'agit d'un trimètre, le vers est correct.
Si l’on prétend / mon sang boueux / tout est souillure,


Je réitère mon appréciation, c'est un très beau poème.
Bravo Quidonc !

   Gabrielle   
17/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le ressenti d'une détresse amoureuse est ici évoquée dans ce texte qui semble plaider pour un non-retour.

Le titre, évocateur, renvoie sur la souffrance de l'auteur de ces maux qui semblent le mortifier au plus haut point.

Le lecteur partage la peine, non méritée, dont la victime de ce mal étrange voudrait impérativement se défaire tant la douleur est intense.

Très bel exercice réussi avec talent.



Gabrielle

   Corto   
27/1/2020
 a aimé ce texte 
Bien
La lecture de ce poème me plonge en plein XVIIème siècle et le voyage me semble bien lointain. Corneille et Racine êtes-vous là ?

Je comprends fort bien qu'il y ait un public pour ce style mais je ne suis guère prêt à m’enthousiasmer.

Sur le fond la description des sentiments est fort bien menée et l'on est prêt à partager la souffrance du narrateur. Je ne reçois guère des expressions comme "Si l’on prétend mon sang boueux tout est souillure".

La dernière strophe est pour moi la meilleure et me réconcilierait presque avec une expression dont je reste éloigné.

Merci à l'auteur pour ce poème que d'autres sauront apprécier.

   Michel64   
27/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un tourment amoureux dépeint avec de très beaux vers, à l'exception de celui-ci avec sa césure mal placée :
"Ou bien refuser de Cupidon l’anathème ?" qui sonnerait mieux ainsi :
"Ou bien, de Cupidon, refuser l’anathème ?" C'est même étonnant au vu du reste comme si vous aviez créé ce vers à la dernière minute, sans le relire.

Mais pour le reste, pour la forme : bravo !
J'avoue que sur le fond quelque chose m'échappe. Pourquoi "il me faut clouer l’élan de mes émois" ? Pourquoi confesser de la tendresse et non pas de l'amour ? La nature s'y oppose ? Est-ce à cause de ce sang prétendument boueux ? J'ai du rater quelque chose, un vers qui m'explique cela, et j'espère que vous m'éclairerez plus tard.

Merci pour ce beau poème.

   Anonyme   
27/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

De très beaux vers pour décrire cet amour " impossible à dissoudre, impossible à résoudre " ( l'incipit est bien trouvé)
On ressent la souffrance de l'auteur avec compassion.
Dommage cependant qu'une césure mal placée vienne un tant soit peu "perturber" la lecture de ce beau poème.

   papipoete   
27/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Quidonc
Un poème qui me fait penser à " mourir d'aimer ", quand l'attirance pour l'autre est impossible, interdite par la loi ou la " bien-pensance ".
Et l'amoureux transi pour ce coeur pour qui le sien ne pourra jamais battre, préfère ne plus vivre cet enfer sur Terre...
NB qu'en termes élégants cette déclaration de désespoir s'écrit sous nos yeux ébahis ! En particulier dans la strophe ultime, où le malheureux ( euse ) n'en peut plus, et rend les armes...
Des mots " savants " ( amaurose, abstème... ) que je ne pourrai prétendre utiliser, sous ma plume si humble !
Techniquement, dans la dernière strophe, " peu/importe " ce hiatus empêche peut-être la forme " classique " ?
( je ne lis jamais les commentaires précédents ; surtout que là, Cristale est passée...aussi vérifier la prosodie derrière elle serait pour moi bien prétentieux ! )
je le fais ensuite? pour voir...

   Vincente   
27/1/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Depuis une relative apparence mi lyrique, mi convenue, ceci produit par la surface classique et le style tenu façon Grand Siècle, la véracité de la complainte prend une place première bien avant le milieu du poème. Ce qui se dit de la difficulté d'aimer est touchant. Par exemple, j'ai beaucoup apprécié ce passage :

" Quand la nuit je corromps la grâce d’un matin
Où se dessineraient les courbes de ton âme
Et tanguerait un « nous » glissé sous le satin,
Le jour je ne vis plus qu’un purgatoire infâme.
"

Ou celle-ci :

" Pourquoi dire qu’aimer est émotion pure
Lors qu’il me faut clouer l’élan de mes émois ?
"

En final, j'ai bien aimé une sorte de dichotomie avouant une détresse amoureuse mais dont l'on imagine l'époque, la notre, celle de l'auteur et que l'on imagine du narrateur, celle d'une sincérité actuelle, emprunter un parler surfait et mondain. Distorsions multiples donc, époque du style écrit étirant le réalisme sincère et application surfaite du phrasé, comme trop travaillé pour évoquer la douleur crue qui émane du narrateur.
D'ailleurs deux "survenances" paraissent également en marge du champ employé, la première par le titre quasi extrait d'un lexique de science physique (alors que le sujet est sentimental) et l'expression "qu'elle sorte du bois" qui parait bien triviale face à la déclaration châtiée. Pour moi, le "travail" assez propret aide le fond dans sa dramaturgie, mais le trahi au niveau de l'émotionnel.

   Stephane   
27/1/2020
 a aimé ce texte 
Pas
Je ne sens pas d'élan artistique, de souffle poétique sensé me conduire au-delà des sentiers battus et m'émouvoir comme il se doit lorsque je lis une poésie. Ma corde sensible n'est pas éveillé, peut-être à cause de termes trop présents et convenus dans la littérature poétique (purgatoire, Cupidon...) et de termes un peu absconds et qui n'apportent rien de plus au poème (abstème, anathème). Le tout est assez plat et ne me parle pas, désolé.


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