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Poésie classique
Quidonc : Nazaré
 Publié le 05/04/23  -  13 commentaires  -  815 caractères  -  266 lectures    Autres textes du même auteur

Le spleen du sardinier.


Nazaré



Le rivage, désert à la basse saison,
Glorifie un soleil qui brûle l'horizon.
Les auvents assoupis aux humeurs dépressives
Attendent d'aligner leur dais aux couleurs vives.

Un pêcheur et son chien, sur la grève un vieillard,
Ressuscitent le temps, les yeux pleins de brouillard,
Où les hommes bravaient la mer avec courage,
Quand Nazaré n'était qu'un paisible village.

Des bateaux vert et sang jonchent le littoral,
Inutiles, frappés d'un sommeil funéral,
Pêcher ne séduit plus, les pauvres silhouettes
Tourmentent le passé sous les cris des mouettes.

Le vent piquant du nord revient pour convier
Les bontés du printemps à l'aube de Janvier,
Le flux s'agite, ondule, une vague légère
Expire dans le sable en mousse viagère.


 
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   Gemini   
22/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Joli poème nostalgique sur la fuite d'une époque et le déclin de la pêche.
Le tableau se passe dans un port précis, mais il est symbolique de l'agonie du métier. Tout du moins dans les pays occidentaux.

J'ai trouvé l'atmosphère bien rendue, et l'évocation d'un cimetière de bateaux m'a rappelé que leur visite est toujours frappante. Ça impose respect et silence.
J’ai bien aimé le détail de la couleur nationale des barques (bien que je trouve cet emploi de "sangs" discutable).
Je ne suis pas très d'accord avec ce vers : "Où les hommes bravaient la mer avec courage" qui laisse sous-entendre, à ma lecture, que les pêcheurs actuels en auraient moins. Affronter la mer est toujours difficile. Ce n'est pas notre milieu naturel.

Pour le reste, il y a eu, dans les deux derniers quatrains, une recherche de rimes riches : "ral", "ouettes", "vier", "gère".
Sur ce point, j'ai eu du mal à cerner l'image finale d'une "mousse viagère", alors que jusque-là le texte avait été d'une limpidité parfaite.

   Edgard   
23/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je trouve ce texte fluide, agréable à lire. Il s'en dégage une atmosphère nostalgique. Un village de pêcheurs endormi en hiver, où l'activité ancienne a laissé la place au tourisme. Comme souvent. Ce n'est pas un thème bien neuf.
Sur le côté "classique" de l'affaire... les spécialistes pourront faire quelques remarques. Je ne suis pas assez compétent.
Quelques petites remarques:
"Glorifie un soleil qui brûle l'horizon."
Nous sommes en janvier et le mot brûle n'est peut-être pas tout à fait adéquat. (le vent piquant du nord...)
"Un pêcheur et son chien, sur la grève un vieillard,"
Peut-être qu'une petite virgule après "grève" aurait clarifié le sens.Y a-t-il trois personnages, ou le vieillard est-il seul avec le chien sur la grève...?. Dans le cas où le pêcheur et le vieillard sont la même personne, "un vieillard" est en apposition...
"sangs" je n'aurais pas accordé l'adjectif de couleur.
"Le vent piquant du nord revient pour convier
Les bontés du printemps à l'aube de Janvier,"
Nous sommes quand même en plein hiver, et il ne me semble pas que le vent du nord convie le printemps. Mais bon, sur la météo portugaise, je ne suis pas très au courant. Alors, peut-être que oui...(J'arrête de pinailler!)
J'aime bien les deux derniers vers, avec ce "viagère"étrange. (Osez, osez Joséphine!)
Je ne connais pas Nazaré, mais ça me donne l'envie d'y aller.

   fanny   
23/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Vite, je cours sur google maps, ho la mignonne petite ville, ho la belle plage, y'a des locations pas chères ? il parait qu'on mange bien, alors, quels maillots de bain je vais prendre ?
Des photos pareilles en plein mois de mars, vous nous aguichez avec un rayon de soleil.

Mais au fil de la lecture, un petit doute survient, ne faudrait-il pas que j'emmène aussi des chaussures de mer à semelles compensées, certes il y a de moins de moins d'écailles de poisson qui trainent dans le port, mais si cela se trouve, la plage est blindée d'algues et de méduses, et puis le monde qu'il doit y avoir en plein été, sans compter la chaleur à faire attraper des insolations aux sardines.

Littoral/funéral, chapeau, la mousse viagère, bravo.
Quand le tourisme prend le pas sur les activités traditionnelles, que le réchauffement et la surpêche s'en mêlent.

Coloré, authentique et nostalgique, un joli poème classique qui ondule avec légèreté sans pour autant faire l'impasse sur les problèmes d'actualité.

Alors, comme robes je vais prendre---

   pieralun   
23/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un très beau poème.
Beaucoup de couleurs dans la description et pourtant beaucoup de nostalgie, de tristesse même.
Il n’y a pour moi aucun quatrain à détacher des autres: la qualité de l’écriture, l’émotion liée à l’évocation, la poésie de l’abandon d’une tradition, des travailleurs qui l’on perpétuée avant que la mode s’empare de Nazaré.

   Anonyme   
5/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Curieusement, malgré le propos morose mettant en avant les humeurs dépressives, les yeux pleins de brouillard, le sommeil funéral et les pauvres silhouettes, me reste de votre poème après lecture une impression lumineuse et douce ; je pense que cela provient de la vague légère et des couleurs vives des dais et des bateaux. Je ne me sens pas triste devant la sérénité de l'océan qui se moque du devenir des humains à Nazaré.

Je trouve intéressant votre choix de rimes suivies, j'ai le sentiment qu'il convient bien au sujet, il me donne à ressentir l'immobilité, le dépouillement, de la vie dans ce village, les éléments se déroulent l'un après l'autre, sans sophistication humaine. Encore une fois j'ai ce sentiment d'inéluctable sérénité de la nature qui se moque bien de nos préoccupations. Les rimes me paraissent un peu ternes, ça va dans l'ambiance.

Sinon, le propos est net à mon avis, les vers visuels et de qualité égale de bout en bout, pour moi l'ensemble est bien façonné. Toujours pour moi, l'ensemble moins triste que le champ lexical donne à penser.

   Geigei   
5/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
"désert", "assoupis", "dépressives" Le 1e quatrain annonce du triste.

Le 2e quatrain confirme. C'est affaire de nostalgie. La petite pêche est remplacée. Un débat fait l'actualité.
Ce 2e quatrain m'autorise à montrer que je prends un plaisir sadique à être très pénible : les pénibles classiques célèbres, les vrais, demandent d'éviter de faire rimer un nom avec un nom, un verbe avec un verbe, un adjectif avec un adjectif, ou alors, de s'arranger pour que les deux mots de même nature ne possèdent pas le même nombre de syllabes.

Une petite réserve pour le 3e. Les bateaux seraient des "silhouettes", mais ils ont été montrés "vert et sang" deux vers avant.

Le 4e quatrain m'a définitivement emporté, avec cette "vague légère Expire dans le sable en mousse viagère".
Viagère ! Un mot venu du fin fond de la Galaxie pour se planter juste là, au bon endroit ! Magique ! Magistral ! Avec le verbe "expire", ce poème ne pouvait pas mieux se "terminer", pour évoquer une disparition en plus.

Merci pour ce poème. Merci pour la nostalgie. Merci pour la tendresse.

   Lebarde   
5/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
"Le spleen du sardinier" devant l'océan grandiose qu'il devait jadis braver ..."avec courage quand Nazaré n'était qu'un paisible village" pour survivre de sa pêche.

Les temps changent:
"Des bateaux vert et sang jonchent le littoral,
Inutiles, frappés d'un sommeil funéral,
Pêcher ne séduit plus, les pauvres silhouettes
Tourmentent le passé sous les cris des mouettes."

Les lieux attirent maintenant des surfeurs fous aux corps musclés et bronzés qui se pressent pour affronter la" Vague immense et dangereuse" sous l'œil admiratif des spécialistes... et des petits retraités en shorts et tenues légères venus chercher là à bon compte, le soleil et la douceur de vivre .
Pourtant et vous avez eu raison, je ne relève aucune allusion sur ces "nouvelles attractions" qui font, si je ne me trompe pas, la notoriété de l'endroit.

Un bien charmant poème classique sans faille, plein de nostalgie et de couleurs,
Une belle écriture d'une grande douceur poétique
Une atmosphère paisible

Tout ce que j'aime:

Merci Quidonc et bravo

Lebarde

   Corto   
5/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
De ce texte émane une évidente nostalgie, déjà présente dans l'exergue.
Oui Nazaré d'aujourd'hui accablée de constructions et de touristes n'est plus le magnifique village de pêcheurs des années 1980 que le personnage semble garder en mémoire.

La seconde strophe est particulièrement évocatrice du temps "Où les hommes bravaient la mer avec courage" et où les femmes s'occupaient de disposer les poissons pour le séchage, sur de grandes claies à même la plage devenant vite fort encombrée.
Avec l'arrivée des foules, "Pêcher ne séduit plus" et les bateaux d'antan "Tourmentent le passé sous les cris des mouettes".

Ce poème est très évocateur, les images sont fines et recherchées.
Combien de ports ont-ils connu ces transformations brutales ?

Merci à l'auteur.

   Miguel   
5/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un texte limpide et mélodieux, avec de belles évocations, mais auquel manque un peu de souffle cependant. C'est quand même un bon travail, dommage que cela s'achève sur l'hermétisme de la mousse viagère.

   Cyrill   
5/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Quidonc,

Étonnant ce viagère, presque anagramme du rivage qui ouvre la poésie. Un tableau plein de nostalgie pour ce petit port inconnu de moi. Saudade oblige.
Et c’est vrai que la tristesse domine, ne serait-ce que par ces rimes plates dont la monotonie colle tout à fait au propos.
Les images respirent un minimum vital qui sied bien à cette basse saison, coup de grâce des lieux de villégiature, hélas.
Merci pour le partage.

   Eskisse   
5/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Quidonc,

L'émotion est là. Chaque quatrain est visuel. Les éléments sont personnifiés si bien que le paysage semble animé dans sa paix.
Les personnages ont l'épaisseur d' un passé qui nous est dévoilé. Ils portent une mémoire. Le dernier quatrain est une belle image du temps qui passe.

   papipoete   
6/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
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bonjour Quidonc
Un pêcheur et son chien, semblent se parler d'un temps, où les bateaux prenaient la mer, non point " la vague " et ne rentraient que les cales pleines, ou hélas son contraire.
Sur la plage aujourd'hui, non point de femmes, de fiancées attendant le retour des marins, mais des barques posées ça et là, échouées...
NB l'heure n'est pas encore venue pour lever les couleurs de ce spot, où viennent surfer des intrépides du monde entier ; mais les gens d'ici ne voient passer que le le film de leurs souvenirs, quand Nazaré n'était qu'un village de pêcheurs, tout comme un certain Saint Tropez...
Douceur de l'endroit, mais âpre mélancolie plane sur Nazaré.
La seconde strophe est mon passage préféré ; on imagine ce que l'ambiance doit être quand se dresse " la vague "
alexandrins au classique sans faute !

   Marite   
6/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ce poème est une aquarelle devant laquelle on pourrait s'arrêter pour observer un paysage figé dans le temps avec ses objets, ses personnages et même avec la perception des éléments qui peuvent le faire vivre : le vent ... les bontés du printemps ... la mer qui ondule et la vague qui "Expire dans le sable en mousse viagère"
Un réel plaisir de lecture poétique.


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