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Poésie contemporaine
Quidonc : Non, je n’aimerai plus !
 Publié le 29/10/21  -  9 commentaires  -  1642 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur

Et mon âme s’attarde éperdue de bruyère,
Contre l’amour passé il n’est de guérison !


Non, je n’aimerai plus !



Hasardant le vestige obstiné d’une tour,
Dans le bois des pendus il est une clairière,
Vous ne la trouverez chez aucune imagière,
Mon errance l’étreint pour la perdre au détour.

Un vieux hêtre égaré, sur lequel l’hiver lorgne,
Y bâillonne son tronc d’un lierre pénitent,
Quand battu par les vents, inutile, un battant
Affole, ému, le pouls de sa fenêtre borgne.

La tour que les saisons parfont de fatiguer
Et qu’un lichen cendré conquiert avec largesse
Conserve sur ses murs, luisante, la caresse
Baveuse où l’escargot est venu s’évaguer.

Là, un adolescent effleurait les ombelles
Mêlant ciguë et cerfeuil au liseré d’avril,
Lors qu’angoisse et désir, tissés en fil-à-fil,
Travestissaient son cœur d’émois en ribambelles.

C’était…, il fut un temps ! Appréhendant demain
Mon âme languissait éperdue de bruyère.
Par son ombre éclairé, je buvais sa lumière,
Timide n’osant rien, je lui tenais la main.

C’était à peine hier, je manquais de courage.
Pourtant quand son sourire invitait le bonheur,
In illo tempore, accablés de pudeur
Mes doigts tentaient parfois un timide effleurage.

Pour mon malheur un jour empreint de trahison,
Une amie lui conta, se disant bienveillante,
L’imprévisible vol du syrphe sycophante
Qui soudain m’exila loin de son horizon.

Depuis mille éboulis d’attentes érodées
Pourrissent dans l’humus dont les vers sont nourris,
Ne prenant plus serments que des chauves-souris
Mes promesses d’amour rouillent barricadées.


 
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   Corto   
21/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce poème réussit à créer une ambiance désabusée malgré l'utilisation parfois excessive de termes sibyllins.
Au point que j'ai crié "Holà jeune homme" lorsque sont apparus les "pendus" et la "ciguë". J'ai souri à l'audace latiniste et bien sûr à la vue de la bienveillante "amie".
Vers le final j'ai apprécié "Depuis mille éboulis d’attentes érodées
Pourrissent dans l’humus..." et me suis étonné de l'arrivée des "chauves-souris".

Techniquement j'ai levé un sourcil au cinquième vers avec cette expression "lequel l’hiver lorgne" qui ne me semble pas heureuse phonétiquement, et deux vers plus loin ce "battu par les vents, inutile, un battant" qui aurait mérité d'être retravaillé.

Au total j'ai bien aimé le thème, l'ambiance créée, et suis réticent sur quelques points de forme.

Bonne continuation.

   papipoete   
29/10/2021
bonjour Quidonc
Un poème dont je ne suis pas sûr de comprendre le sens...tant métaphores et mots savants m'embrouillent l'esprit !
Ce put être un humain ( adolescent ) pas dégourdi, soupirant pour une Belle, à qui déclarer sa flamme semble bien difficile ! Et le moment où toutes ses forces réunies pour oser, patatras un imprévu fait tout capoter ! ( mais ce peut aussi être un animal un brin couard, que ce Syrphe Sycophante vient importuner ? )
NB pardonnez mon errance poétique, à suivre les méandres de ces vers où le ver ( de terre ) semble tenir un rôle essentiel ?
Il me fallut un peu de simplicité, moins d'envolées pour savourer le sel de votre aventure.
Techniquement, quelques inversions
le 14e vers mesure 13 pieds
Trop d'incertitude m'empêche de noter, mais la construction est impressionnante !

   Anonyme   
29/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Je lis dans les premiers quatrains comme une fatigue phallique - la métaphore de la tour est un peu transparente ? Que la suite du poème explique de façon plus émouvante - cet amour trahi, qui semble être comme une écharde dans le corps du narrateur... après tant et tant d'années : in illo tempore semble faire référence à un siècle passé où les moeurs étaient moins libre ? Le titre et le dernier quatrain n'en seraient que plus pathétiques (au sens premier...)

   Provencao   
29/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Les promesses d'amour, même lorsqu'elles sont rendues proches et accessibles en apparence par la perception, semblent demeurer à distance, toujours reléguées derrière des clichés de signification gênés, dans le style et des paraphrases de votre thème. Je les ai ressenties ainsi.


Seait-ce un fantôme, ou un fantasme? Est-ce un echo de "quelque chose" qui défie...ou est-ce un secret que vous voudriez nous dévoiler l’existence tout en le gardant indéfinissable?

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   inconnu1   
29/10/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime l'ambiance un peu lourde, le "maniérisme"(ce n'est pas un gros mot dans ma bouche) de la construction phrastique et des choix lexicaux n'est pas pour me déplaire. J'aime aussi la construction du récit, avec 3 premières strophes permettant de fixer le décor, puis un focus sur un adolescent dont on parle à la 3eme personne avant qu'il ne prenne la parole...

En fait, je n'ai qu'un reproche, c'est le 14eme vers, ne fait-il pas plus de 12pieds? je n'arrive pas à en situer la césure. Du coup, cela a un peu gâché mon plaisir

bien à vous

   Virou64   
29/10/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je dois vous l'avouer: je n'ai pas encore tout compris à votre texte, mais doit-on tout comprendre en poésie?
J'ai apprécié la rigueur de sa construction avec, dans l'ensemble des vers bien équilibrés , des rimes embrassées, une belle alternance des rimes masculines et féminines.
J'ai tiqué sur certaines formulations:
Hasardant la vestige... ?
l'inversion: ... inutile, un battant
Affole, ému, le pouls...
parfont de fatiguer...?
Mêlant ciguë et cerfeuil au liseré d'avril ( césure,rythme?)
Hormis ces réserves, je me suis régalé à la lecture de votre poème devant ce foisonnement d'images surprenantes, inattendues souvent mais toujours emplies de charme, de fraicheur et d'inventivité.
Je suis sûr que, même à la cinquième , à la dizième lecture de votre texte, j'y trouverais encore une nouvelle belle image poétique qui ne se sera pas laissée débusquer lors des précédentes lectures.
Pour cela, bravo et merci pour ce partage

   Miguel   
29/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien
De fort beaux vers et de belles images, mais j'avoue ne rien saisir de l'avant-dernière strophe.

   Cyrill   
31/10/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Le titre ne m’a pas vraiment emballé, le thème n’est pas non plus très original mais ce poème est émaillé de jolies trouvailles, comme celle de l’escargot au troisième quatrain.
Le battant battu, au deuxième, est dommageable, surtout qu’hormis cela l’ensemble de la strophe est bien tournée.
J’ai découvert une jolie histoire faite de regrets, dans laquelle tout un chacun peut se reconnaître. La nostalgie point son nez avec l’anaphore « c’était » pour deux strophes dans lesquelles j’applaudis la progression et la justesse.
Le dernier quatrain ne manque pas d’humour en invitant vers et chauves-souris à partager la déception du narrateur.
Du joli travail !

   Arctos   
19/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Quidonc,

On sent beaucoup de travail entre vos lignes. Les mots sont minutieusement liés, le vocabulaire complexe vient soigneusement alimenter la construction rigoureuse du déroulement de l'histoire. Je trouve que les métaphores sont belles (le lierre qui bâillonne l'arbre, les saisons qui fatiguent la tour) et j'apprécie l'approche pudique d'une âme sensible, qui espère plutôt que te tenter. Pour moi on trouve donc une richesse évidente dans ce poème, tant sur "l'angle" et la progression (parler d'un endroit pour raconter une histoire d'amour manquée) que sur son écriture.

Peut être, et c'est là sûrement où intervient la subjectivité et la sensibilité de chacun, que je l'aurai encore plus apprécié s'il avait offert des moments de répit. Des "temps faibles" avec des tournures plus simples, plus courtes, plus impactantes, qui peuvent aussi amener de la puissance, une sorte de concision accablante pour renforcer la gravité du propos et la peine ressentie. Je fais partie de ceux qui sont, entre autres, très touchés par la simplicité qui cache la complexité, par les petites tournures qui se révèlent plein de sens et d'émotions - je pense que celà aurait pu amener quelque chose en plus, on perdrait peut être un peu de la richesse du vocabulaire au profit des émotions, avec un aspect moins mécanique.

Cela reste pour moi un travail de grande qualité et j'ai passé un très bon moment à vous lire. Bonne continuation à vous


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