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Poésie néo-classique
Quidonc : Un pot de mots
 Publié le 15/03/23  -  11 commentaires  -  1031 caractères  -  196 lectures    Autres textes du même auteur

Inévitablement.


Un pot de mots



Bien calé au fond de mon cœur
Un pot de mots de couleur rouge
Reposait au pied du bonheur
De peur que celui-ci ne bouge.

Or ce matin il est tombé
Sur le carreau de la cuisine,
Un mot se serait regimbé
Manquant de place j'imagine.

Lorsque les durs se sont brisés
Dans un désordre de langage,
Tous les gros se sont écrasés,
Suicidés sur le carrelage.

Les mots doux roulaient sur le sol
Sifflant une tendre romance,
Trop heureux de sortir du bol
Avec les gouttes de silence.

Les plus zélés volaient en rond,
Dans un bourdonnement d'abeille,
Emmenés par le plus girond
Pour te susurrer à l'oreille.

« J'avoue, j'ai fait tomber le pot
Je n'en pouvais plus de me taire,
Peut-être ne suis-je qu'un mot
Mais j'existe et je suis sincère,

Mille fois dit, mille fois lu,
Différent et toujours le même
Parfois trop, jamais superflu,
Je me dévoile à toi, Je t'aime. »


 
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   Catelena   
28/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un attendrissant Pot de Mot, tout plein de mots, des durs, des lourds, des gros, des doux, des zélés, des rigolos...

"Bien calé au fond de [mon] cœur", dans ce pot se cache le mot magicien. Celui qui ose tout, et surtout qui ose dire le mot ''jamais superflu'': ''je t'aime''.

J'ai aimé déambuler dans cette histoire d'amour habillée d'une agréable simplicité, où se laisse entrevoir le sourire doux et tranquille d'un poète (*) amoureux débordant de fraîcheur et d'imagination.

Merci pour le partage.


(*) oui, j'ai du mal à imaginer ''Une'' poète écrivant ainsi. Mais bon, je peux me tromper...


(Elena en E.L.)

   Miguel   
5/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
On ne sait pas trop si on est dans le coeur ou dans la cuisine, mais le procédé est plaisant, cette métaphore filée plutôt originale. On pense au génie de la lampe d'Aladin. Ces mots personnifiés ont leur charme.
Deux ou trois points de prosodie relégueront ce poème en néoclassique, mais la qualité de la langue est quand même bien présente.

   Jemabi   
6/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un joli texte qui bénéficie d'un concept original et poétique, avec des images constamment inventives, le tout enrobé dans une forme classique qui en respecte scrupuleusement les règles. Entre les mots qui dépassent notre pensée et ceux qui nous restent sur le bout de la langue, il faut souvent jongler pour trouver les bons. Mais quand il s'agit de parler d'amour, certains mots s'imposent à nous car ce sont à la fois les plus simples et les plus parlants.

   Ornicar   
7/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Cher poète, je vous le dis tout net, je n'ai pas aimé le titre, ce "pot de mot" un peu pot de colle, un peu empoté et rougissant avec ses sonorités sourdes et voisines qui balbutient et s'abîment à l'orée de mon oreille. Ce n'est qu'à la fin de ma lecture que je découvre alors, si j'ose dire, le pot aux roses, le mot de la fin, le fin mot de l'histoire, ce "je t'aime", si souvent prononcé, si souvent galvaudé, qui aussitôt prononcé grandit et magnifie nos existences.

Charmante déclinaison que ces mots "durs", ces "gros" mots, ces mots "doux" auxquels j'ajouterai volontiers, les bons mots et les mots bleus de Christophe. J'ai vraiment aimé, (tiens donc !) ces octosyllabes et leur registre à la fois frais, léger, tendrement facétieux, un peu naîf, comme ceux d'une vieille personne qui aurait envers et contre tout conservé à jamais son âme d'enfant.
Le récit est bien mené et nous embarque avec sa première strophe légèrement intrigante et la dernière où le lecteur devine avant même de le lire, le mot par la faute duquel ce fameux pot est tombé sur le carrelage de la cuisine.

Au delà de ce qu'il raconte, ce texte nous rappelle aussi l'importance capitale des mots pour nous autres humains. A l'ère numérique où les mots ne veulent plus rien dire, sont expurgés de leur sens à la fois par la langue de bois politique et la violence de réseaux anonymes prétendument sociaux, redécouvrons et transmettons, si c'est encore possible, leur capacité à réenchanter le monde.
C'est drôle. A la lecture de ce poème tout simple, je n'éprouve aucune envie de chercher la petite bête. Je n'ai point de temps à perdre à bouder mon plaisir. Vous avez réveillé chez moi l'enfant qui sommeillait.

   Anonyme   
15/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J'ai tendance à beaucoup grognasser quand je prends connaissance d'un poème qui parle des mots ou de l'acte d'écrire des poèmes, mais ici je suis plutôt charmée : d'une part j'aime bien qu'un sujet abstrait soit traité par des images concrètes, en l'occurrence des mots mis en pots qui en s'agitant le renversent, d'autre part je ne ressens pas d'enflure dans vos vers, pas de sous-texte « oh ! j'écris des mots, quelle merveille, quel exploit ! », mais une gaie et tendre désinvolture.
Le rythme d'octosyllabes, doux et nonchalant, participe sans doute de cette impression, ainsi que les rimes qui ne se prennent pas la tête sans pour autant, me dis-je, se cantonner à la banalité. Le fait que vous associiez souvent à la rime deux mots de nature différente (verbe d'une part, adjectif ou nom d'autre part) apporte un élément de surprise bienvenu. Je remarque toutefois que, deux quatrains de suite (deuxième et troisième), vous faites rimer en voyelle « é », c'est un peu dommage selon moi. C'est celle qu'on rencontre le plus souvent en poésie française si je ne m'abuse.
En conclusion, je qualifierais votre poème de sympathique, gentiment fantaisiste.

   papipoete   
15/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Quidonc
Le Quidonc nouveau est sorti ; " approchez mesdames et messieurs ; il doit être exquis ! "
Cette famille de mots, du gentil au méchant, du doux au gros, se tenait serrée au fond d'un pot... quand il vint à choir sur le sol, et répandre son fameux contenu, il y eut des occis, il y eut des rescapés ; ceux que l'on garde toujours au cas où ? justement, l'un si tendre n'en pouvait plus d'être oublié... il allait servir !
NB façon conte merveilleux, une histoire pour petits et grands, qu'il n'est pas besoin d'apprendre par choeur, tant son thème nous va droit au coeur !
Les deux dernières strophes, craquantes, sont mes préférées dans mon coeur de papi fleur-bleue.
En octosyllabes qui me font peine de ne plus voir ici les miens... je me réjouis pour l'auteur qui nous régale de ces vers joyeux.
D'entrée, " calé/au " et son hiatus, barre la route au " classique "
Mais qu'importe ! Vous voici publié, et par moi, aimé...

   Marite   
15/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bien plaisant ce poème dont le titre me paraissait peu engageant. La délicatesse avec laquelle le contenu de ce "pot de mots" est décrit est simplement inattendue. C'est ce qui fait tout son charme. Une façon sympathique de nous réconcilier avec les mots que nous ne prononçons pas et qui parfois, souvent, pèsent dans le silence plus qu'ils ne devraient.

   Liryc83   
15/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
J'ai aimé les images originales de votre poème. Le vocabulaire lié à la cuisine est savamment distillé, ce qui permet de garder l'image sans que ce soit trop lourd.
Au cours de ma lecture, je me suis demandé ce que serait la chute et ce "je t'aime" qui avait besoin d'être dit est une belle conclusion.

   Airjai   
23/3/2023
Oh ! que bien mis est ce poème !
Et le plus beau mot que renferme le dictionnaire en s’évadant vient nous chanter à l’oreille sa musique jolie : j’aime !

Félicitations pour ce bouquet de mots.

   Yannblev   
1/4/2023
Bonjour Quidonc,

C’est une assez riche idée que d’avoir convoqué les mots dans un désordre calculé. Les mots ? tels quels ils ne disent rien ou pas grand-chose mais il suffit de leur donner une mission en les ameutant dans une forme définie et dans une intention précise et ils prennent réellement un sens en provoquant ceux du lecteur.
Ce texte taillé au cordeau met des mots a priori en vrac dans une dimension et un axe assurément poétiques.

Paradoxalement la chute qu’il amène me semble presque de trop… au moins trop explicite. J’aurais peut-être remplacé les 2 dernières par cet évident « Je t’aime », ne serait-ce pas au fond suffisant?
Merci pour ce moment

   Elysa   
26/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'aime beaucoup les rimes du premier quatrain, ainsi que sol/bol, abeille/oreille et pot/mot.

Toutes ces images me donnent une sensation de bien être qui renvoie à l'enfance, à la chaleur du foyer. J'imagine un enfant gourmand qui aurait mangé toute la confiture.

"Un pot", "le carreau", "les durs se sont brisés", "les gros se sont écrasés", on sent tout un remue-ménage dans la cuisine avec des plats en terre cuite qui sortent du four. Le plaisir et la joie chassent d'un bon coup de balais les idées noires.

Les mots "roulaient", le "bol", "volaient en rond", "un bourdonnement d'abeille", tout est rond. C'est simple et entier, il y a même l'ivresse. Autant dans le fond que dans la forme : "Un pot", "carreau", "Un mot", "les gros".

Par contre je trouve que les deux derniers quatrains ne sont pas utiles, c'est comme si on nous racontait une bonne blague et qu'à la fin on nous l'explique alors qu'on avait déjà bien compris et rigolé.

Vous aviez si bien décrit ces mots qui sont sortis, qui ont été dans l'oreille, la notre aussi, pourquoi les redire. Vous l'aviez fait d'une façon si originale et inédite que c'est bien dommage de le refaire, et d'une manière bien moins surprenante.


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