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Poésie libre
Rainbow : Ephraïm
 Publié le 22/04/14  -  5 commentaires  -  1369 caractères  -  98 lectures    Autres textes du même auteur

La nuit boit sans soif, réchauffée sur le feu de nos cœurs.


Ephraïm



Sous la mitraille rouge de fin du jour,

Un clochard sans entrailles boit des mots et se saoule comme il peut.
Verlaine lui tend son absinthe ;

La terre a fait un tour complet, et l’humanité a marché,
Immobile.

Ephraïm, c’est le nom du sans-abri,
Entend les coups de canifs dans la chair de ses frères.

Nos mutismes sont des affres d’or,
Réponse au silence du croissant d’argent de nos oreilles.

Le temps s’est écoulé dans le brouhaha d’un murmure
Perdu dans les confins des ruelles du périphérique.
Ephraïm lit toujours ; il veut oublier le cri des astres ;
Ces vagues de lumières, rondes et pleines, qui découpent l’intemporalité de la nuit.

L’amour s’évapore par-delà les fenêtres,
Sur le sentier des aveugles.
L’obscurité y est chaude comme un verre de vin, et
S’écoule le long de la rivière de l’œsophage.

Ephraïm sur son banc a parcouru les toits ;
A regardé ses camarades mourir dans le froid,
Ou dessécher dans les déserts ;
À la recherche de l’oasis et de l’âtre.

Le premier est asséché,
Le peuple y a bu jusqu’à plus soif ;

Le second est éteint,
Chacun avait emporté sa bûche.

L’humain est en vie, le peuple mort.
Par-delà nous-mêmes,
L’homme-roi se glorifie.


 
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   Anonyme   
22/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème dont j'ai été imprégné par l'ambiance et éblouie par les vers lumineux me contant une vie obscure.
Vous avez su y mettre de l'originalité sur un thème mainte fois lu. Mais j'ai été très vite dérouté par certaine lourdeur des images comme par exemples:

"Réponse au silence du croissant d’argent de nos oreilles."

Cette image ne veut rien dire, c'est juste de la poudre aux yeux. je n'arrive pas à identifier le rapport entre les oreilles et le silence, après si on veut parler de surdité, de ne pas vouloir entendre, je pense que l'image "silence" n'est pas du tout bien choisi.
ou alors écrire plutôt tout simplement:

"Nos mutismes sont des affres d’or,
Réponse à nos silences."

après c'est juste une proposition à vous de voir.

Autre image:

"L’obscurité y est chaude comme un verre de vin, et
S’écoule le long de la rivière de l’œsophage."

là je pense que vous devriez supprimer l'image "la rivière" c'est du chichi c'est inutile, tout le contexte de ses 2 lignes est déjà une image pas besoin d'en rajouter. exemple:

"L’obscurité y est chaude comme un verre de vin, et
S’écoule le long de l’œsophage."

rien qu'en supprimant "la rivière" je trouve que ça apporte une force sur une réalité évoquée. mis à part ça j'adore cette strophe en son entier.

Et encore celle-là:

"Ces vagues de lumières, rondes et pleines, qui découpent l’intemporalité de la nuit."

C'est trop long et prétentieux, le "qui découpent" n'a pas une belle sonorité. Pourquoi pas:

"Ces vagues de lumières, rondes et pleines, découpent la nuit intemporelle."

Mis à part la lourdeur des images j'ai beaucoup aimé votre poème que je trouve de toute beauté et originale sur un sujet auquel vous n'êtes pas tomber dans le piège du misérabilisme
Édite: vous devriez aussi supprimer "rondes et pleines" car le lecteur connaît la forme d'un astre donc inutile de le décrire c'est de trop.

   Myndie   
22/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Rainbow,

On dirait presque un poème en prose. J'ai été sensible au sujet abordé et au traitement que vous lui réservez, sans affèterie, sans sécheresse non plus.
Malgré certaines lourdeurs, effectivement (oui, ce vers-là : "Réponse au silence du croissant d’argent de nos oreilles."), vous avez l'art de créer une atmosphère nourrie d'images subtiles; on vous suit, on "visualise".
La métonymie, procédé moins aisé qu'on pourrait le penser, semble n'avoir pas de secrets pour vous.
Bien qu'un peu déçue par les 2 derniers vers - car la richesse du poème appelait à mon sens une fin beaucoup moins convenue - j'ai beaucoup aimé "Ephraïm"

   Anonyme   
22/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Accord total avec le premier commentaire : la concision donne de la force, de la puissance aux images, au récit, au poème.

Emaciez à l'extrême au risque de vous voir reprocher de n'être pas compris mais d'avoir emporté... ravi, subjugué, envahi quelques secondes la sensibilité d'un lecteur.

Quelle belle récompense pour tous ces mots barrés lors du travail de "l'accouchement". Votre texte le mérite amplement, sans péridurale cela va de soi, sinon où serait votre talent ? Caché. A vos yeux en tout premier lieu. Aux nôtres ensuite.

   Robot   
2/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Voilà une évocation de l'humaine humanité qui montre sans juger, qui ne s'arrête pas au sordide et laisse percer au fond une lueur d'espoir pour que l'homme puisse se tenir debout dignement.

   margueritec   
22/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Texte qui a su mettre en mots poétiques une situation sombre. Merci pour toutes ces images vraies et profondes qui redonnent de l'humanité aux "délaissés".


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