Une gentille mais sévère Muse que voilà !

Un dialogue de caractère qui tient un discours énergique où la poésie a tout à y gagner via des sizains parfaitement construits et je tiens à souligner l'excellent travail sur les rimes.

L'octosyllabe a belle allure.

"De peur que ton âme ne sombre,
Je vais dorer ta face d'ombre
En te soufflant mes plus beaux vers."

Quelle tirade finale !
Je me range aux côtés de cette Muse.

De la belle ouvrage incontestablement.
C'est très bien écrit. Pour un "classique", on ne sent pas la pesanteur de la rime, ça coule naturellement. Est-ce la structure particulière des sizains qui produit cet effet ? Et je trouve à ce texte beaucoup de qualités "objectives" : il y a du fond, des idées, une clarté du propos, une réflexion, une progression narrative avec un point de départ et une chute.
La strophe 3 m'a beaucoup plu avec ses idées et ses formulations fortes ("Toujours, notre ciel se déchire, / Car chacun rêve d'un empire" et plus loin "Chacun de nous est un tyran") fermez le ban ! Comme tout cela est tellement vrai en certaines occasions.

Bien sûr, "subjectivement" parlant, ce n'est pas ce type de poésie qui a ma préférence. D'autant plus qu' ici, la réflexion et les jeux de l'esprit dominent. Plus que l'émotion et les sentiments, pratiquement absents.

Ma seule réserve, toute petite, ira à la strophe 2 qui, dans ses spéculations, me paraît plus "abstraite" . Coincée entre l'entame vivante des 3 premiers vers de la strophe 1 et la strophe 3 dont j'ai dit tout le bien que je pensais, la 2 semble, en comparaison, un peu terne, comme en retrait. Mais rien de bien grave.
La relative longueur du texte n'est pas un problème pour moi car le propos et la petite morale de la strophe 5 (en gros : "change ton regard, pauvre imbécile") sont clairs et intelligibles. En dépit de son sérieux, la lecture reste plaisante et agréable. Une performance. Bravo !

Bonjour Ramana,

Joli statut de poésie qui voue à saisir la singularité de l'introspection et l'entité
 de cette confidente vérité et plaisirs de l'esprit.

La parole de cette poésie ayant une véritable invitation à la restitution de l'originalité, alloue de sublimes vers en une puissance d'écriture sans rien allouer sur la prétention artistique.

Au plaisir de vous lire
 Cordialement

bonjour Ramana
" y faudrait que...le blond peroxydé, le tsar de Moscou, le chef de Pyongyang, prennent de bonnes résolutions pour que le Monde trouve la paix, et que la Terre enfin tourne sereine !
- oui, et toi que serais-tu prêt à faire à ton échelle ?
- ben, je rêverais d'un empire où chacun serait égal à l'autre
- oui, mais entre un banc et un trône, que choisirais-tu ?
- ben... "
NB face au miroir que peut être une feuille blanche, un face à face à plume encrée, fait la leçon au héros dont les belles paroles de bible ou manuel du parfait soldat pacifiste, chamboulent peu à peu le théoricien, le beau parleur.
Bien des questions se posent à travers ces sizains, qui piégeraient le meilleur des tribuns, à moins d'affirmer que " lorsqu'il pleut à torrent, le soleil brille de mille feux "
la 3e strophe m'évoque les Rois de Haïti, après que la colonisation cessa, et que des " représentants du peuple " viennent au pouvoir.
cette strophe est ainsi ma préférée.
un travail en profondeur, que cette réflexion poussée à fond !
tout en alexandrins, voilà de la belle ouvrage !

Poème d'une actualité certaine...actualité d'ailleurs récurrente si on se penche sur l'histoire.
Depuis toujours, les envahisseurs et les tyrans mettent le monde à feu et à sang...

Mais, dites-vous, et c'est là ce que je retiens particulièrement dans votre texte (3émé et 5ème strophe) : n'avons nous pas au fond de nous, de façon innée, dans notre modeste sphère, ces tendances à agir en tyran et en conquérant totalitaire ?

Heureusement il y a la poésie qui "dore nos faces d'ombre" avec ses plus beau vers.
Monde idéal que l'univers poétique : pas d'oppresseurs, pas de doctrinaires, pas de potentats, pas de censeurs, pas de sectaires, pas de rancuniers...J'arrête : je sens que je vais pleurer.

Encore une mot sur la qualité de l'écriture, au classicisme allègre qui semble si facile qu'il dissimule le travail sous-jacent, et particulièrement avec des octosyllabes.

Félicitations pour cet excellent texte.