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Poésie néo-classique
Ramana : Palais Bourbon
 Publié le 25/05/25  -  10 commentaires  -  1093 caractères  -  87 lectures    Autres textes du même auteur


Palais Bourbon



Que voulez-vous, Élise,
Le monde est ainsi fait :
Qui que soit qu'on élise,
Tout est à l'imparfait !

L'important, c'est le verbe,
Il faut le porter haut,
Afficher sa superbe,
Sans quoi plus rien ne vaut.

Bien porter le costume,
Cela est important ;
Tout tribun qui s'assume
En dira tout autant.

Le peuple est une pâte,
Et pourquoi le nier,
Il faut savoir sans hâte
Apprendre à le plier.

Pour cuisiner les songes
Et les chauffer à point,
Quelques demi-mensonges
Ne vous damneront point.

Car la démocratie
Ne pourrait avoir cours
Sans quelque facétie
Venant à son secours.

Allons, pas de scrupules,
Nous, au palais Bourbon,
Pour les foules crédules,
Savons ce qui est bon.

Et voyez-vous, ma chère,
Je comprends votre émoi,
Qui donc pour cette chaire
Mérite autant que moi ?

Devant tous, je le clame,
Je serai président,
Toi, ma première dame…
Au palais décadent !


 
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   Gouelan   
15/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Plus ils portent le verbe haut, moins je les écoute.
Plus le costume a d'épaulettes, plus celui ou celle qui l'habite est petit.
Oui, les foules crédules... Misère !
Farces et mensonges.

Un poème bien cuisiné, relevé à souhait.

Merci.

   Donaldo75   
18/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Allez, je vais tenter le commentaire composé du genre cerveau gauche, sans pour autant rentrer dans trop de détails du genre analyse des vers un par un, découpe de cheveux en mille vingt-quatre, j'en passe et des plus scolaires. En synthèse, ce poème peint avec une teinte amère les rouages du théâtre politique, où l’apparence règne en maître, où la rhétorique supplante la substance, et où le peuple oscille entre spectateur et marionnette docile. Dans cet univers où l’imparfait s’érige en système, la parole devient un art de l’esquive, la posture une stratégie, et l’intégrité un luxe que peu semblent pouvoir se permettre. L’œuvre distille un message résolument critique, offrant une fresque où les ambitions personnelles s'entrelacent aux compromis moraux, comme une danse où chacun feint l’élégance tout en chutant dans l’abîme des intérêts calculés. Il expose un cynisme assumé, aiguisé comme une lame affûtée, une ironie mordante, portée par un contraste saisissant entre une forme presque enfantine et un fond désabusé, une lucidité qui, malgré son amertume, offre une vision qui résonne avec certaines réalités politiques. Il bénéficie par ailleurs d’une construction simple qui frappe par son efficacité et sa clarté. Par contre, et c’est en cela ses limites, il porte un propos tranché qui aurait peut-être gagné en nuance pour élargir la réflexion, une vision sombre qui, bien que percutante, pourrait laisser un sentiment de fatalisme plutôt que d’incitation au changement, une critique acérée qui s'arrête à l'observation sans proposer de rédemption ou d’alternative.

   Ornicar   
18/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
C'est cynique dans le ton ("Que voulez-vous, Elise / Le monde est ainsi fait"). Comme s'il s'agissait là d'une fatalité...
J'ai bien aimé ce texte au verbe à la fois élégant et distancié à l'image d'un narrateur politicien qui, beau parleur et sûr de lui, voit les choses de "haut et de loin" et surtout par le prisme étroit de son intérêt personnel bien compris. Comme c'est humain !
Rimes serrées et vers courts pour un maximum d'impact. Un bon poème, forcément amoral et surtout sans morale à la fin.
Il me semble que la strophe 6 pourrait être un poil mieux écrite. Suggestion : "Car la démocratie / ne saurait avoir cours / sans quelque facétie / volant à son secours".

   Provencao   
25/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Ramana,

J"ai beaucoup aimé ce" palais décadent " converti en indolence, quelle chance de naviguer à l’opposé du soleil ! Absolu à rebours, " bien porter le costume" qui s'engage au-dessous de nos talons, catalepsie devant les craquelures de l’être et appétit d’une gloire noire, le " songe" est un rêve brisé où nous nous engouffrons, non sans quelque plaisir sardonique "Président"...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Laurent-Paul   
25/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,
quoi de plus plaisant à lire qu'une charge menée au son d'un clairon tonitruant ? On sourit jaune tout du long car on se demande si le narrateur use de satire caricaturale ou de pure description. J'aime beaucoup les vers courts, que vous savez rende percutants.
Le cynisme bien mené est toujours rafraichissant.
Bravo !

   papipoete   
25/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Ramana
La Palais Bourbon se mérite, et que l'on soit sur ses bancs, ou au perchoir, il faut du maintien, du vocabulaire, et savoir dans une litote malaxer cette pâte qu'est le peuple !
Je pense, sans prétention cocher toutes cases, et me présenterai donc aux suffrages, et Vous serez ma mie ma et notre Première Dame !
NB un texte alerte qui nous ferait aimer tout élu, palabrant respectueusement, des finances et de la pluie et du bon temps !
la 3e strophe a ma préférence, songeant à certaines tenues dans l'hémicycle, qui défrayèrent la chronique !

   Cristale   
25/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Et Elise à l'Élysée...
Le verbe haut sera le piédestal et le costume préférable au gilet à capuche.

Certes, ce discours charrie bien des vérités représentatives des institutions politiques peu poétiques.
D'ailleurs dans "Palais Bourbon" le mot "palais" dit bien ce qu'il veut dire.
Ce prétentieux prétendant à la présidence a tout compris.

Un récit sucré avec la petite pointe de sel qui fait sourire en douce.

   Magellum   
25/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est très joli, avec un parfum de Machiavel, on en veut plus !

La romance et le pouvoir, plus de limites, il était président, elle en fait un dieu.

   Boutet   
28/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'avais, il y a bien longtemps, baptisé le palais Bourbon, la piste aux étoiles où les clowns qui nous gouvernent sont aussi éloignés des préoccupations du peuple que les étoiles de la Terre.
Mais rien n'a changé depuis ce temps sinon que la distance s'est encore un peu plus agrandie.

   Ramana   
29/5/2025


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