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Poésie néo-classique
Ramana : Vent de guerre
 Publié le 03/03/22  -  7 commentaires  -  1213 caractères  -  138 lectures    Autres textes du même auteur

Dans la guerre que l'on voit ou que l'on subit, il y a d'une part les faits, et d'autre part la manière dont nous les recevons. C'est pourquoi la guerre, le conflit, se trouvent autant dans notre mental que dans le monde extérieur, ils se font écho. Se réformer soi-même aboutit à un autre point de vue sur les évènements, qu'ils soient d'ailleurs heureux ou douloureux.


Vent de guerre



Vent de guerre, vent de guerre,
Soupe froide et pain rassis.
Depuis les feux de naguère,
Bonheur toujours en sursis.

Vent de guerre sur le monde,
Encore, ici, maintenant.
Partout la camarde émonde,
Elle frappe à l’avenant.

L’ombre mange la lumière,
Au dehors et dans tes os,
Mais l’ombre t’est familière
Et le soleil a bon dos.

Tempête dans ta cabèche,
Où donc est le bien, le mal ?
Quel est ce vent qui t’empêche
De penser en animal ?

Crois-tu que Dieu et le diable
Sont ennemis de toujours ?
Ils gèrent à l’amiable
Nos peines et nos amours.

Embarque dans ta chaloupe
Ton pain blanc et ton pain noir.
Trempe-les dedans ta soupe ;
Goûte ce neutre savoir :

La même guerre en ton être,
À la poudre fait écho.
N’est-il pas temps de commettre
Un ultime statu quo ?

Il est vain que l’on oppose
La chaux blanche et le charbon.
C’est ainsi qu’à toute chose,
On dit que malheur est bon.

Envisage une seconde
Ce vieil adage affermi :
« Tu veux réformer le monde ?
Réforme-toi, mon ami. »


 
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   Anonyme   
21/2/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un message pacifiste des plus honorables convoyé par ces heptasyllabes bien rythmés, mais je le trouve délivré de manière un peu brouillonne, je me dis que le propos n'est pas net et je ressors de ma lecture avec le sentiment que la guerre, au moins, peut être un outil de développement personnel pour sortir du manichéisme. Cela me semble bizarre, cette discordance entre l'horreur de l'événement et l'évocation du « profit » qu'on peut en retirer, quitte à une mutation de vocabulaire : la guerre est devenue une occasion de réforme. Disons que ça se discute.
En relisant il me semble qu'en fait, par vos vers, vous appelez justement à éviter la guerre en accomplissant un effort de réforme sur soi-même, ce qui certes tient mieux la route comme idée ; il n'en demeure pas moins qu'à première lecture, comme dès le deuxième quatrain
Partout la camarde émonde,
Elle frappe à l’avenant.
j'ai l'impression que la guerre a débuté, voire que le pays est envahi et qu'alors seulement il est question de mieux comprendre le point de vue de l'ennemi… Vous voyez la nuance.

En tout cas le rythme est alerte, les vers se lisent avec facilité. J'apprécie bien que je trouve à l'ensemble un côté allègre peu en accord avec le sujet.

   Anonyme   
8/3/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Ramana

Vous adressez un message en forme de constat sur le mode de la poésie anti va-t'en-guerre. Sujet malheureusement on ne peut plus d'actualité. Ça se lit très bien, vous évitez les pièges des mots alambiqués et du m'a-tu-vu-quand-je-poétise, ce qui renforce la teneur de vos propos. Peut-être un peu trop de manichéisme par moment, mais à peine, ne vous en offusquez pas. En revanche, là où j'aime beaucoup, c'est lorsque vous évoquez la guerre intérieure tout en hameçonnant le lecteur d'un tutoiement judicieux. Je trouve ça très habile. Globalement je trouve ce poème réussi et efficace.

Merci

Anna

   Cyrill   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je laisse un peu de côté l’aspect moraliste du propos, ce n’est pas vraiment ce que j’apprécie. Mais ce poème a quelque chose de très chantant, ça démarre de suite avec vent de guerre vent de guerre, j’embarque ! Le rythme est soutenu, le vocabulaire manie bien les oppositions, il marche au pas, c’est plaisant. Un air de famille dans cet aspect avec La rose et le réséda, Aragon.

Une lecture très agréable, fluide, donc, malgré ce que je disais au début. Je me serais passé de goûter ce neutre savoir et du conseil qui tue des deux derniers vers. Déjà présent dans l'exergue au demeurant.

   papipoete   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Ramana
Vent de guerre sur la Terre, vent de guerre dans sa tête, l'un et l'autre vont de paire... il faut bien sustenter la camarde !
Guerre et paix, deux éléments qui poussent l'autre, depuis la nuit des temps.
NB s'aimer peut devenir ennuyeux, entre amis ; faire la guerre remet la pendule à l'heure pour d'autant plus savourer la paix !
De belles tirades dans ce poème, où nous croyons entendre Papa, Maman et Mémé qui connurent cette horreur !
Dieu et Satan seraient des concurrents ; l'un qui gagne quand l'autre perd, et réciproquement... mais avant de " réformer le monde ", veiller à s'appliquer la maxime à soi !
Des heptasyllabes, mesure rarement employée, mais sans faute en tout cas !

   Miguel   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le vers sont agréables car mélodieux, et la brièveté de l'hepta crée comme une concentration sur la pensée ; mais cette dernière me semble manquer un peu de clarté, comme l'exergue. Je ne sais quel message je dois y percevoir. Le poème a dû être envoyé avant le contexte que nous connaissons actuellement ; son auteur le publierait-il tel quel aujourd'hui ?

   Ramana   
11/3/2022

   Lotier   
23/11/2022
Un poème généraliste, en ce sens qu'il ne met pas en scène des personnages particuliers. Je pourrais faire un parallèle, sans aller au-delà de mon propos, avec un poème, la Bhagavad-Gita, où le discours est porté par deux personnages, Krishna et Arjuna, où la guerre tient lieu de contexte à un conflit intérieur bien plus profond. Je retrouve un peu cela, dans votre poème, que les heptasyllabes servent bien, la remise en cause du jugement humain par la proximité de la mort, la sienne et celle des autres, de ceux qu'on aime ou de ceux qu'on déteste, notre responsabilité, la maîtrise de notre destinée… c'est un poème qui ouvrent des portes philosophiques évidentes, avec des questions qui ponctuent le discours à très bon escient. Ex :
« Quel est ce vent qui t’empêche
De penser en animal ? »
Nous sommes pires que l'animal (par rapport à la guerre), mais ce pire peut-il devenir un meilleur ? Au prix de quelle conquête ou de quel abandon ?
Nous ne sommes pas loin du « Connais-toi toi-même » cher à Socrate ou Montaigne.
Ce poème remue la somnolence de l'esprit et la tyrannie des idées reçues. Merci pour cela… mais j'aurais aimé quelque chose de plus incarné.


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