Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Eskisse : Vers les lueurs
 Publié le 03/03/22  -  16 commentaires  -  651 caractères  -  318 lectures    Autres textes du même auteur


Vers les lueurs



Automne noir où tu apposas tes lèvres sur mon front
comme un adieu au lys

Les feuilles des arbres se désistaient à contrecœur
et plus que de raison

Bras nus des arbres délestés de leurs filles

Ma cadence d’aveugle attelée à ton souvenir
je traverse l’hiver comme on plie une lettre

Souffle de ton ombre sous les craquelures de mes paupières
mon soliloque se fond
dans les soies du silence

Chaque flocon qui tombe et s’amoncelle
cristallise mes yeux

Je prends de l’élan à travers ma peine
pour tracer sur la neige
la forme de ton rire


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   EtienneNorvins   
16/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime tout :

Les images puissantes et pourtant tout en mystère (qui est ce je ? à quel tu s'adresse-t-il exactement ?) et en nuance ('tu apposas tes lèvres sur mon front / comme un adieu au lys' ; 'je traverse l’hiver comme on plie une lettre') ; le rythme heurté qui chemine et s'accorde à la 'cadence d’aveugle' ; le quasi haiku final... ; le mouvement d'ensemble, d'un automne 'noir' vers un printemps de 'rire' qu'annonce le titre, même si c'est l'hiver, de 'soliloque' jusqu'au 'silence' qui occupe 5 strophes sur 7...

Bravo et merci pour le partage !

[En EL]

   Anonyme   
19/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
À part ce tercet
Souffle de ton ombre (…)
auquel je trouve quelque chose de forcé, de précieux (les soies du silence, non, j'ai vraiment du mal), pour moi votre poème dit avec justesse la douleur devant l'absence de l'autre. Je ressens une fragilité du locuteur ou de la locutrice qui avance parce qu'il le faut bien, comme on traverse un champ de neige traître où on peut se retrouver englouti(e) en une seconde. Du courage aussi dans cette douleur, les trois derniers vers me semblent exemplaires de ce point de vue.

Après les malencontreuses (à mes yeux) soies du silence, j'estime la fin carrément réussie, j'ai une prédilection pour
Chaque flocon qui tombe et s’amoncelle
cristallise mes yeux
qui m'évoque la redécouverte de la beauté, l'espoir renaissant de sortir du marasme.

   Pouet   
24/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut,

de bien belles images dans ce poème aux accents mélancoliques prononcés. Je retiens plus particulièrement "je traverse l'hiver comme on plie une lettre" et "pour tracer sur la neige la forme de ton rire", mais l'ensemble est fort, parlant, touchant. Un léger bémol concernant la répétition de "arbres".

Un poème sur le "départ" d'un être cher qui parvient à magnifier la tristesse et qui ne m'a pas laissé insensible.

Pouet.

   Anonyme   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Eskisse,

J'ai failli aimer votre poésie pour sa tristesse mais comme je n'ai pas compris toutes les images abstraites comme : Adieu au lys, cadence d'aveugle, ou les craquelures des paupières, j'ai du mal à compatir à ce chagrin d'amour.

À bientôt,

Anna terre à terre

   papipoete   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Eskisse
Tu as baissé les rideaux de mon bonheur, quand un Automne tu me fis tes adieux. Et depuis ce temps, j'erre comme une aveugle à la recherche du courage, pour continuer seule le chemin.
NB un tableau bien triste, sans larmes mais sous une brume qui ne veut pas se lever, mais pourtant il faut continuer d'avancer !
La première strophe me rappelle cette phrase de papa, auprès duquel je veillais, et le laissant persuadé que j'étais de le revoir le lendemain " adieu mon petit... " il mourut dans la nuit à 67 ans... maman 6 ans plus tard à 67 ans.
et la dernière si imagée " je prends mon élan pour... " très jolie.

   Lariviere   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Eskisse,

J'ai beaucoup aimé ce poème... le ton est douloureusement mélancolique et ca me plait... il y a une musicalité soyeuse et étouffée dans l'ensemble des vers ; les images sont fortes et parlent bien de cet état anesthésie par la perte, j'ai aimé particulièrement :

- le distique d'entame avec ce "comme un adieu au lys"

"Ma cadence d’aveugle attelée à ton souvenir
je traverse l’hiver comme on plie une lettre"

et

"mon soliloque se fond
dans les soies du silence"

Ou j'ai aimé le fond de la métaphore et les allitérations...

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

   Cristale   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Eskisse,

Des propos que l'on ne tiendrait pas dans une conversation autour de la machine à café ou du poulet-frite du dimanche, forcément, puisque là on est dans la pure poésie, de celle qui vêt les mots des "soies du silence" qui dessine sa "cadence d'aveugle" au fil de ses distiques où le vers long traîne sa langueur en tirant le petit qui le suit, de celle qui s'affranchit du parler courant parce que justement elle est poésie avec ses images esquissées du bord des yeux, ses douleurs estompées du bout du coeur où chaque métaphore illumine la toile d'une larme éthérée tellement délicate.

Allitérations jolies :

"mon soliloque se fond
dans les soies du silence"

vous plaisez à mon oreille.

La poésie je me l'aime à lire aussi comme ça et je vous l'aime beaucoup, passionnément comme ça.

Merci pour ce moment de grâce.
Cristale

   Vincente   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai vraiment beaucoup aimé ce poème très gracieux.
Un rythme comme intuitif mais adroit, équilibré, il offre une scansion particulièrement agréable.
Une écriture à l'émotion non feinte, qui dévoile une douleur attisée par le souvenir d'une séparation ou d'une disparition inacceptable...
Si les circonstances et le souvenir appartiennent à part entière à l'intimité du narrateur, le lecteur "profitera" de phrases d'une écriture élégante, et d'une profondeur très touchante, où toutes sont mes préférées sauf une petite réserve dans celle -ci :

"Automne noir où tu apposas tes lèvres sur mon front
comme un adieu au lys
". Même si j'ai été déçu de ne pas pouvoir rattacher "L'adieu au lys", qui est une très belle image, au sujet du texte.

Et un côté assez sibyllin de ce vers : "Bras nus des arbres délestés de leurs filles", qui me laisse plutôt perplexe…

   Miguel   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Quelques expressions un peu obscure mais une tonalité lyrique très prononcée, quelques belles trouvailles, et des versets fluides et mélodieux. On lit ce texte avec plaisir.

   Mintaka   
4/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Eskisse,
Chaque métaphore de chaque strophe est finalement un petit poème en soi, un haïku, qui nous transporte sensiblement de l'automne à l'hiver. Pourquoi vers les lueurs ? Chacun y trouvera sans doute les siennes, s'appropriant le poème à sa façon dans le mystère de sa créativité.
Un poème appartient aussi à celui qui le lit.
Merci et au plaisir pour la vôtre (de créativité).

   Provencao   
4/3/2022
Bonjour Eskisse,

J'ai beaucoup aimé cette juste parole qui frémit de calme, de paix, "au souffle de ton ombre". Doux et sublimes vers en votre écriture prenant sens dans le langage même du silence..


"Je prends de l’élan à travers ma peine
pour tracer sur la neige
la forme de ton rire"

Belle rencontre, comme un reflet, ou "la trace sur la neige", prend sens dans l'intériorité, au secret en un bruissement silencieux offrant "l'adieu au lys."

Au plaisir vous lire
Cordialement

   Cyrill   
5/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La douleur est palpable dans ce poème qui donne à voir la perte, le départ d’un être cher comme un dépouillement progressif traversant les saisons . De très belles images, comme ces bras nus des arbres dont les filles se désistent, cette cadence d’aveugle qui me touche particulièrement : je visualise.
Je tique un peu en revanche sur chaque flocon qui s’amoncelle : mais comment fait-il donc pour s’amonceler, n’en faudrait-il pas plusieurs ?!
Les trois derniers vers sont une jolie pirouette vers le printemps et l’espoir de « guérir »
Merci pour le partage, Eskisse.

   jfmoods   
6/3/2022
Le titre ("Vers les lueurs") met en perspective le lent cheminement du poème de l'ombre à la lumière, de la nuit au jour, de l'obscurité du coeur à l'espérance d'une clarté.

Le paysage état d'âme qui se déploie signale, de front avec le passage du temps, le poids immense d'une perte. Les saisons fixent l'intensité de ce dénuement.

L'image de l'arbre semble bien renvoyer ici à un contexte généalogique, filial, ce que laisse également entendre l'apparition du mot "filles" au vers 5. L'apposition des lèvres sur le front est un signe rituel de protection de la mère envers son enfant.

Évènement traumatisant, la mort d'un être cher ouvre le champ de l'introspection, sature la caisse de résonance d'une mémoire qui, patiemment, va ravauder les fils de l'identité malmenée.

Merci pour ce partage !

   Raoul   
6/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
J'aime bien, mais... je n'arrive pas à me retirer de la tête un album de Dominique A. auquel m'invite le titre.
Belle image que cette Ophélie qu'"on" embrasse sur le front.
"Je traverse l'hiver comme on plie une lettre" qu'elle merveille de concision, d'évidence, qui résonne avec tellement de sensibilité et de justesse !
Idem pour
"mon soliloque se fond
dans les soies du silence"...
J'ai été touché par ses images glacées et nordiques.

   Rosaura   
1/6/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir Eskisse.

Sublime poème que "Vers les lueurs" qui nous plonge dans l'engourdissement de la tristesse et la cristallisation du souvenir. la douleur comme une vrille se recroqueville sur des images superbes en un mouvement de repli sur soi cependant qu'un élan perce la neige en contrepoint de cette trajectoire. Ces deux mouvements contraires rendent cette poésie poignante !
Bravo

   Donaldo75   
25/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Eskisse,

Je vais commenter ce poème en mode automatique et non analytique – est-ce que ça change de d’habitude dirait un petit camarade taquin mais pas complètement dans le faux ? – c’est-à-dire à la « comme je le sens », tu permets ? La première phrase commence sans article et la syntaxe ressemble presque à un intitulé ; ça m’a déstabilisé – quelle chochotte, ce Donald ! – dans mon démarrage de lecture ; heureusement, la phrase suivante m’a ramené dans ma zone de confort – je sais que certaines personnes sur le site n’aiment pas cette formule mais vu que je suis consultant en management j’emploie ce vocable très souvent et peut-être cela constitue une déformation professionnelle – de par sa construction et les images qu’elle déploie rentrent plus facilement dans mon cortex cérébral. Ensuite, à nouveau une phrase comme la première ; je commence à prendre le coup alors ça me chagrine moins. J’aime beaucoup les deux vers qui suivent, surtout celui-là : « je traverse l’hiver comme on plie une lettre ». Je remarque enfin qu’il n’y a pas de ponctuation – comme quoi, ça ne m’avait pas empêché de respirer – et je trouve que ce choix est déjà esthétique en termes d’affichage sur la page. Les trois vers suivants confirment l’approche mais en un seul bloc, ce qui évite l’effet systématique et ça c’est bien parce que la poésie ce n’est pas de la programmation informatique ou de la comptabilité analytique. Et le final est ce que je préfère – tant mieux, il est préférable de bien terminer que le contraire – et je retrouve une tonalité que je sentais venir mais que la construction m’avait – on ne se refait pas, quand on est têtus (je parle de ma pomme), on s’accroche à ses petites marottes – caché ou obscurci.

Merci pour le partage. J’espère que mon commentaire n’est pas trop cryptique et que je ne vais pas devoir t’envoyer un décodeur donaldo-eskisse compatible. Les loups de la forêt de Saint Germain en Laye raffolent des facteurs en ce moment.


Oniris Copyright © 2007-2023