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Poésie libre
Raoul : Bernard
 Publié le 18/02/13  -  9 commentaires  -  1089 caractères  -  231 lectures    Autres textes du même auteur

Écouter ou entendre.


Bernard





L'ermite de mon oreille
Se saisit des mots caravelles
Sans toujours les comprendre
Il les repère au bruit
Il les repère aux vagues
Car il n'a pas de nez

Il a la pince sûre
Mon Bernard

Il les décortique
Les chipés en alpaga
Les aubes ou les ribaudes,
Les alpagués en pyjama
Les mots en [sik]
Les noms latins des champignons,
Les köttbullar med potatismos och gräddsås qu'on réchauffe
Et les mots suédois à monter soi-même
Comme on écosse les petits pois

Il a la pince sûre
Même que lorsqu'il les assemble
Tenons mortaises au stakhanoviste marteau

Il dissèque les L des raies
Le meuglement des limousines,
Les citations qui n'ont de nom
Se fait un jeu de construction des voyelles dévoyées
Qui mazoutées téléphonent
Aux chants des sirènes de la rue ou de l'usine

À bataille il entend boucherie
Car il n'a pas d'oreille
Mon Bernard,
Mais sur un malentendu

Rideau




 
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   Pimpette   
18/2/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup de talent dans ce texte qui n'a l'air de rien...

'Bernard'...On se méfie presque...et pourtant!

Pas de grands sentiments ni de pensées profondes mais un sens magistral des mots et un climat poétique de première qualité!

Rien que pour les mots suédois à monter soi même, je craque!

   Zalbac   
18/2/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sacré Bernard ! Il n'a pas d'oreille mais certainement capte les mélodies de Bashung tant Boris Bergman ou Jean Fauque, ses paroliers, semblent se servir chez le même fournisseur.
Et le sens ! direz-vous...
Bah ! tant qu'il n'est ni interdit ni obligatoire, on profite de son absence.

   brabant   
18/2/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Raoul,


Comment ne pas penser à l'Eyjafjallajökull et autre Reykjaneshryggur voire Kollottadyngja en lisant ton poème, mais je ne vois pas dans cette bataille-là une boucherie des mots seulement une ivresse des sens mazoutés bien entendu.

Le bonjour à Bernard, un pataphysicien pour sûr, s'il consent à ouvrir son opercule !...


Lol

   Anonyme   
19/2/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bernard en croisade sur les rivages dans une ikéa-attitude. A démonter soi-même les mandibules sans mode d'emploi au moyen d'un champ lexical qui sort, comme toujours chez vous, des marées habituelles.

   croquejocrisse   
19/2/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
moi je classerait ça dans la catégorie virtuose des mots, je ne sais pas dans quelles conditions vous écrivez, mais le plaisir de la construction est évident, et puis sans que ça en ai l'air c'est aussi clair qu'un mode d'emploi IKEA

bravo j'ai lu avec le sourire

   Meaban   
21/2/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Mon père s’appelle Bernard et ça ne parle pas de lui...

a quoi tu marches pour écrire ces exceptionnelles sornettes ?

je ne sais pas pourquoi mais ton style me parle et me plait, faudrait que j'essaye de te lire un peu parti, ce serait encore mieux...

faire rêver avec du suédois c'est signé


merci de ton écriture revigorante

nota : ça m’ennuie de te mettre exceptionnel on pourrait prendre ça pour un renvoi de monte charge, mais bon...

   Lariviere   
22/2/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup...

Il y a ici, comme souvent, un jeu subtil entre la phonétique et les mots pour aboutir à un rythme entrainant qui nous plonge dans un univers singulier, une façon de décrire remplie de fantaisies... Cette écriture si particulière est encore renforcée par l'humour facétieux et le propos décalé, qui sont, là aussi, des constances chez l'auteur.

Sur ce texte, le fond se coule parfaitement à la forme, les images sont particulièrement réussies, ce qui donne pour moi, un des meilleurs poèmes de Raoul publiés sur Oniris.

Une mention spéciale pour le traitement de la fin, qui est tout simplement splendide...

En bref, pas grand chose à dire de constructif ; juste laisser une trace pour dire que j'ai vraiment apprécié...

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

   David   
25/2/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Raoul,

C'est complétement loufoque, j'ai trouvé, mais assez plaisant. J'étais curieux du passage suédois : "köttbullar med potatismos och gräddsås" (boulettes de viande avec des pommes de terre en purée et sauce à la crème). Avec la suite du vers : "Et les mots suédois à monter soi-même", ça m'a fait penser à une cafèt' Ikéa avec ses spécialités suédoises justement. Que vient faire ce mystérieux Bernard là-dedans, on dirait un totem, un animal fétiche où le poète narrateur verrait son inspiration. Ça fait un peu un poème en spirale du coup, mais le vertige n'est pas désagréable, comme une peinture de mots, souvent rieuse comme avec "Les citations qui n'ont de nom" entre autre.

   tchouang   
6/3/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
bonjour. une vraie liberté dans ce poème. c'est pas anecdotique et pas banal. on sent qu'il y a de la recherche derrière tout ça. le bernard c'est à la fois celui qui entend et celui qui écrit. attention toutefois de ne pas tomber dans le travers de l'auto-analyse de celui qui se regarde mais ne créé pas.


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