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Poésie libre
Raoul : Le silence
 Publié le 10/03/21  -  12 commentaires  -  599 caractères  -  292 lectures    Autres textes du même auteur


Le silence



C'est un gluant
un obséquieux.

Il va se nicher dans les creux
comme le coucou pond son œuf
et comme le jazzman est chaud,
toujours chaud pour le bœuf.

Le voici : anaphore du vide parfait,
éloge de cette ombre que cherche l'insomniaque
et somnambule dans sa chorégraphie,
il ne dit rien.

On le dit silencieux,
mais en vrai, nul ne connaît
les pensées de ce sans thème.

En un murmure
dans un soupir,
ses non-dits se dissolvent :
des frissons de feuilles mortes !

Alors on se tait.


 
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   Anonyme   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je préfère le dire tout de suite : j'ai pas pané grand-chose. Le titre indiquerait qu'on parle du silence, mais le silence qu'on dit silencieux ?... Non, ça ne colle pas. « La lâcheté », me dis-je fugitivement, mais au masculin ?

Et puis, en écrivant le début de mon commentaire, voilà que je pense : « Le viol ? » Le viol répugnant, ardent, le viol recours des âmes vides qui ne savent pas nouer des liens de séduction, et crime devant lequel trop souvent on se tait.
J'ignore si ce que je dis répond à vos intentions d'auteur ou d'autrice, peut-être étiré-je démesurément le cheveu. Cette incertitude me gêne, mais pas tant que ça ; j'apprécie les comparaisons originales à l'œuvre dans la strophe
Il va se nicher (...)
et si je suis mon interprétation, la dernière ligne m'apparaît parfaite.

   Anonyme   
10/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le silence, pour beaucoup, est comme un ennemi, quelque chose à éviter absolument ! Je crois que, comme la mort ( " le vide parfait "), il génère beaucoup d'angoisses chez l'être humain, et qu'il est aussi en quelque sorte, un mystère, alors c'est vrai, " nul ne connaît les pensées de ce sans thème ". C'est surement cela qui provoque le vertige. Pour ceux que le silence terrifie, il est un monstre tapis dans l'ombre qui attend son heure.

J'ai été très touchée par ce poème, que j'ai trouvé musical à la première lecture. Merci !

   Provencao   
10/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien
" Alors on se tait. "

J'ai lu plusieurs fois votre poésie , et il m' a semblée que ce vers pouvait être le fil conducteur affichant devoir être aiguillé pour éveiller la subtilité du mot silence, et j'associerai donc les silences en ce que je nommerai "les murmures, les soupirs" suivant qui relèvent, du contre-pied absolu de l'être, son contraire l'autre de l'être, qui ébauche à l'intérieur de l'être ce caractère de l'indifférence.

C'est ainsi que je perçus votre écrit.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   hersen   
10/3/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une biographie du silence !
On le découvre ici sous tout ses aspects, du gluant (oh, bon sang, comment que c'est bien, ce mot-là !) jusqu'à "Alors on se tait".

l'obséquieux qui plombe en un silence méprisant versus un murmure en frissons d'automne : celui qui se tait pour dire et celui qui dit en un murmure perdu.

Je suis épatée du traitement de ce silence, véritable entité qui fait ce qu'elle veut, qui nous soumet, en quelque sorte.
Un grand merci pour la lecture, Raoul !

   Robot   
10/3/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
J'ai apprécié chacune des épithètes et chacun des noms d'oiseaux attribués au silence dans ce poème riche en expressions et en métaphores.
Même si j'ai moins aimé la rédaction du tercet, j'en adopte l'idée.
Ici le Silence devient un personnage, passant du nom commun au nom propre.

   dream   
10/3/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Raoul, bonsoir

Le silence essaie de se faire oublier, il fait le discret, mais il est toujours là, tapi comme une bête immonde dans le sang des souvenirs :

« C’est un gluant
Un obséquieux. »

Le silence est coupable des pires maux de notre société, malade de ses lâchetés, de ses mensonges et de ses indifférences ; car se taire, c’est être complice de la vérité. Il est vrai que les loups et les hyènes ne hurlent qu’en bandes :

« et comme le jazzman est chaud,
toujours chaud pour le bœuf. »

Ce poème du silence est tellement criant… de vérités. CLAP ! CLAP ! CLAP !
dream

   Myo   
10/3/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Beaucoup de belles trouvailles dans cette vision du silence dont les pensées resteront insaisissables comme peut l'être le "gluant".

La poésie est dans le thème original par son traitement et dans chacun des mots pour l'exprimer.

J'ai essayé de choisir mon passage préféré...mais tout me plait.

Bravo!

   Capry   
10/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Quel joli thème, c'est original !
Il mérite bien son poème, son heure de gloire. L'idée est très intéressante, vous faites bien le tour de ce "sans sujet". Poème énigme, on espère avoir une réponse, comprendre qui il est et à quoi il sert, il n'en est rien. On ne sait pas comment le narrateur se positionne, du coup, le mystère reste entier, c'est ce qui donne une belle entité à votre poème.

   Vincente   
11/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voici un silence qui n'est ni un vide, ni un creux, ni même un absent, au contraire. Il prend des traits marqués, "anaphore du vide parfait" ; entité particulière assurément.
Ce que je remarque ainsi c'est que le parti pris qu'assume ce poème, c'est de regarder l'objet qu'il convoque, d'une silencieuse transparence prégnante, selon un mode spécifique, de fait à l'opposé de ce que suggère le titre. "Le silence" de celui-ci inviterait une notion large, englobant son sujet. Ainsi cette prosopopée aborde avec singularité ce "gluant", cet "obséquieux", personnage comme un dérangeant, un insidieux, un sournois ; personnifier le silence est plutôt original en soi, le dépeindre en exécrable individu l'est bien plus. Là est la première "réjouissance" qu'offre cette proposition.

Plus ponctuellement, j'aime beaucoup l'approche du silence vu comme une "ombre" (" éloge de cette ombre que cherche l'insomniaque"), ou comme un "somnambule" ("somnambule dans sa chorégraphie").
Et j'ai trouvé très inspiré ce vers : "des frissons de feuilles mortes !".

Des absents malgré tout ici, pas même esquissés : le silence positif, le silence comme rebond, celui ressourçant, et cet autre, profond et créatif, interrogatif, curieux, soucieux, qui forme tremplin à la pensée. Je pense que "l'exécrable", qui pourtant est tellement envahissant, aurait trouvé un "adversaire" de taille pour augmenter la pertinence certaine de ce poème.

   Anonyme   
12/3/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Il y a une chute, un ton, pas de paroles inutiles pour expliquer. Qui est-il ? Ce n'est précisé que dans le titre. Ce pourrait être une charade compliquée.
Gluant, le silence ? Il peut l'être ; difficile de s'en départir quand il s'installe, dans un nid de perdrix. Métaphore du vide ou anaphore ? C'est -à-dire que le vide, on peut le fuir. Si on fuit en cas de silence émis ensemble, sans jazz ni aucune musique ni aucun autre thème, on retombe dans le silence, celui de la solitude, après la porte du café. Le somnambule dans sa chorégraphie est effrayant, vous atteignez le grand art en inventant des mythes, nous avons là la version zombie du silence. On le dit silencieux ? Qui ça ? légère baisse d'inspiration dans la façon de présenter les choses dans la 4e strophe, où j'aurais ajouté un trait d'union entre sans-thème.
Finalement même ce qu'on n'a pas dit se dissout ; décidément, voilà une rhétorique de l'absence.

   Vasistas   
14/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dans ce silence...
Les non-dits y sont à jamais, tout le monde le sait.
Je n'en dirait pas plus, nous dit le poète.
mystère, jolis mystère.

   sauvage   
16/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Raoul,

De l'ironie en poésie, ça change ! Et une progression à pas feutrés car chacun sait, le silence est souvent habité ! "Alors on se tait".

Merci pour ce poème sur un beau sujet qui ne fait pas de bruit mais qui a son importance.

L'accroche et la chute sont excellentes.

sauvage


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