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Poésie contemporaine
Raoul : Paysage IV
 Publié le 14/02/22  -  7 commentaires  -  787 caractères  -  174 lectures    Autres textes du même auteur

« La feuille est une main muette
La feuille oublie qu'elle dort. »
Jean Arp


Paysage IV



Gris
Dans le tain du miroir
aux taches léopard
furtivement on croise
un ange du bizarre
au sourire de sal'té
et au cri de la soupe
qui mord dur à la langue
de celui qui a faim
on le devine là
venu s'encanailler
mauvais fétiche à plumes
Gris
Plus loin dans le là-bas
à la moquette épaisse
des palmes lisses et planes
sont bercées par la brise
qui effeuille les chapeaux
et les violente dans les coins
où les corbeaux retirent
le plus vil et le bas
de leur graphomanie
d'atrabilaire
Sous l'escalier grimpant
comme une volubile
la voix qui piaule et crie
recroquevillée sur
ses genoux d'écorchée
réclame une maman
qui s'en fiche
Grise


 
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   Gemini   
3/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le IV du titre donne à penser qu'on est dans un recueil. Position délicate pour un commentateur. L’exergue n’est pas plus éclairant, je crois même qu’il comporte une faute.

Moins qu'un paysage, j'ai ressenti une ambiance, une atmosphère vaporeuse et légèrement sordide (ange du bizarre, mauvais fétiche à plumes, maman qui s’en fiche), mais aussi irréelle ou surréaliste dans laquelle pourtant il semble qu'il y ait des petites piques moins générales. Je pense surtout à cette "graphomanie de corbeaux atrabilaire(s)" dont on se doute bien qu'elle pointe du doigt un groupe précis (mais quelconque pour moi).

L'écriture est maîtrisée puisqu’en trois phrases les scènes sont en place. Il y a de belles images poétiques, notamment dans la deuxième strophe (phrase) autour de la "brise".
J’ai juste une réserve sur "encanailler", verbe que j’aime bien, mais qui me semble ne pas convenir pour l’image que je me donne de "l’ange du bizarre au sourire de sal’té et au cri de la soupe". Ce sont les bourgeois qui s’encanaillent, non ? Mais j’ai peut-être mal situé le bonhomme.

Avec ce "cri de la soupe" et "la voix qui piaule et crie" il y a une dimension (relief) sonore qui donne un peu plus d’épaisseur au texte.

Restent ces trois "gris" dont je n'ai pas deviné le sens dans le contexte, et dont j'ai imaginé qu'ils se rapportaient au IV du titre, avec le blanc en III et le noir en V... J’avoue avoir peu de goût pour cette numérotation qui (me) laisse l’idée d'un travail à la chaîne.

   Queribus   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Je suis assez mitigé quant à votre écrit: d'une part j’apprécie la belle écriture moderne avec de belles images poétiques(Dans le tain du miroir aux taches léopard, "un ange du bizarre au sourire de sal'té", etc) mais je reste perplexe devant le contenu qui demande plusieurs lectures par son manque d'évidence au premier abord.

Le tout me laisse quand même une bonne impression par la beauté des mots et de l'écriture.

Bien à vous.

   Miguel   
14/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je n'ai pas tout compris, mais j'ai aimé certaines images, certaines évocations, en particulier la graphomanie d'atrabilaire des corbeaux, ou l'escalier grimpant comme une volubile. De petits détails qui changent tout : "genoux d'écorchée", ô combien plus efficace que le plat "genoux écorchés" qu'on attendrait".

   Anonyme   
14/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Je n'ai absolument rien compris mais curieusement j'aime la musicalité de la chose quand je la lis à voix haute. Si c'était le but, il est atteint.

Anna

   Vincente   
14/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il y a ce que j'ai beaucoup aimé :
- Ces quatre premiers vers : "Dans le tain du miroir / aux taches léopard / furtivement on croise / un ange du bizarre"
- Ces cinq de la dernière partie : " Sous l'escalier grimpant / comme une volubile / la voix qui piaule et crie / recroquevillée sur / ses genoux d'écorchée"
- Ainsi que les trois fonds de plan traduits dans l'appui de l'anaphore "gris/grise".

Il y a ce que j'ai plutôt apprécié :
- "L'ambiancement" qui en filigrane installe une sorte de monde décalé, à la fois luxuriant de par ses origines, mais plaintif et désœuvré dans sa réalité "écorchée"
- L'intention, mais avec ce regret de ne pas apercevoir de finalité ; un peu l'impression d'être face à une "nature morte", qui se satisferait de montrer une décrépitude inféconde ; me manque quelque chose pour apprécier plus amplement…

Il y a ce qui m'a gêné :
- Le découpage des vers : je ne comprends pas l'apport de cette formulation aux séquences très courtes dans des phrases longues. Le parti pris est de ne pas ponctuer, soit ! Alors le lecteur va devoir être invité à une lecture dont les occurrences et les arrêts, les silences puis les "arguments" vont s'enchaîner conduits dans leur rythme, dans leur sens, par la découpe des vers. Sur ce plan, j'ai trouvé le poème peu propice à une coulée en accord avec son phrasé. Pourquoi ne pas avoir accepté en libre des phases en vers longs parfois pour accompagner la compréhension proposée ? Car les phrases sont souvent allongées, je dirais même à rallonges, et il est difficile de se laisser aller dans le sens et les circonvolutions pourtant séduisantes dans le principe.
- Le parti pris également de non ponctuation choisit préférentiellement de conserver les majuscules en début de phrase, pourquoi pas mais je pense que cette demi mesure souffre d'un manque de détermination, comme une hésitation… Pourquoi non plus ne pas alléger la saisie du texte par des sauts de lignes entre chaque séquence ? L'apport de l'effet monolithique d'un tel poème ne me paraît pas convaincant ; sauf peut-être à suggérer la "saturation" un brin étouffante de l'atmosphère évoquée.

   Pouet   
14/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

bien aimé le rythme. Brisant asphyxié.
Un "style" aussi je trouve, comme un coup de griffe. Un peu. Ou de serres.
Y a comme un fond de misère ou de déchéance affective, je crois.
Le premier vers c'est le train, mais de quoi, du manoir ou du mouroir? C'est la même chose de toute façon. Ou la mémoire. Mais elle.
Puis les fantômes, avec leurs haillons tout pourris font que ramasser la poussière. Cette putain de poussière de l'enfance. Grise et famélique.

   Cyrill   
15/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sans avoir compris vraiment de quoi il est question dans ce poème, je l’ai trouvé très fort. Il y a une atmosphère qui parle à une partie de moi à laquelle je n’ai pas accès. L’occurrence de gris qui ouvre, revient, et conclut donne la tonalité générale, assez désespérante. Des formulations étranges comme :
« un ange du bizarre/au sourire de sal’té »
« plus loin dans le là-bas »
font écho à l’enfance qui est évoqué plus clairement dans les derniers vers.
Pour toutes ces raisons j’ai aimé ce texte qui s’imprime fortement dans mon esprit.


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