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Poésie libre
Raoul : Sous la peau des champs
 Publié le 15/03/11  -  17 commentaires  -  672 caractères  -  339 lectures    Autres textes du même auteur


Sous la peau des champs



Le chien du sommeil tressaute
Un rêve à gratter sous la terre,
Les ongles se déchaussent
Et sous la peau des champs
Au détour d'un été,
Cela siffle à l'oreille.
Pas un jet de sauterelle,
On s'empale en terre, molle gifle de boue.
Une rafale cogne et perfore crânes et salades.
Il y a la terreur, son sang fleuve,
La mort à la sauvette, les pelletées de terre,
Les camions qui s'en vont.
Avec obstination
Une voix dit ô les beaux jours !
Pour les vies alentours, la compagnie des os.

Et là, ici, maintenant,
Les soleils croissent, la luzerne et le blé,
Du pain d'anthropophages.


 
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   wancyrs   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien
J'aurais aimé voir le texte plus structuré, mis en strophe car il y a quelque chose dans cette mise en bloc qui bloque ma lecture. néanmoins, le texte est truffé de bonnes choses telles :

Une rafale cogne et perfore crânes et salades.

Les ongles se déchaussent

Je trouve aussi que cette phrase aurait eue plus d'impact si elle était bien ponctuée :


Une voix dit ô les beaux jours !

Dire plutôt :


Une voix dit : "ô les beaux jours !"

   Charivari   
8/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Tout à fait surprenant, ce mélange de burlesque et de sérieux. J'ai particulièrement aimé "perfore crânes et salades", qui est extrêmement original. Le tout dessert magnifiquement l'idée de ce texte, le cycle de la vie et de la mort. Et le dernier vers résume magnifiquement le tout. Vraiment, une réussite, et pourtant au début, je me demandais .... "mais qu'est-ce que c'est que ce truc ?"

   Lapsus   
8/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte à lire et relire, à creuser, pour essayer d'en déterrer le sens profond.
On pourrait y discerner le temps suspendu, dans une immobilité intuitive animale, d'un tremblement de terre qui déchire cette peau des champs.
Ou une découverte de tombes mérovingiennes (c'est que ça se glisse partout ces saloperies là) qui fera la joie d'une compagnie des os.
La poussière des morts, c'est de la terre nourricière aussi, parole d'anthropophage.
Un profond mystère pour une poésie simple qui pousse et croit comme le trèfle des champs.

   Pascal31   
15/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte que j'ai eu du mal à appréhender : parle-t-on de génocide ? De fouilles archéologiques ?
Probablement, s'agit-il de tout autre chose... Mais finalement, peu importe, cela laisse un goût amer à la lecture. Une poésie qui dérange, qui bouscule, pour moi, c'est forcément réussi.
Mention spéciale au "chien du sommeil qui tressaute" et à la "rafale [qui] cogne et perfore crânes et salades".

   Arielle   
15/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Insolite et déconcertant.
La terreur et la mort violente arrosent les salades et emportent les sauterelles dans des fleuves de sang.
Secouée, j'ai l'impression de tomber sans y être préparée, au milieu d'une scène de guérilla, d'être spectatrice d'une exécution sommaire et je tressaute dans mon rêve comme le chien...
Magistralement rendu de même que l'indifférence de la nature qui reprend toujours ses droits
"Et là, ici, maintenant,
Les soleils croissent, la luzerne et le blé,
Du pain d'anthropophages." que ne trouble pas "la compagnie des os"

   Anonyme   
15/3/2011
Ah oui ! Au début je n'étais guère convaincue, je trouvais que les mots manquaient de force, mais à partir de la "molle gifle de boue" j'ai beaucoup aimé. Le "pain d'anthropophages" me plaît !
Un bémol pour moi sur le début, donc, qui gagnerait peut-être à être resserré.

Excellent titre aussi, à mon avis.

   Heisenberg   
15/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une évocation de l'horreur du champ de bataille et des génocides qui se cache sous la peau des champs. Le champ retrouve sa fonction originelle à la fin de l'horreur pour donner en bouche du pain à l'odeur humaine. Tout redevient normal en surface mais nos pires péchés se cachent sous l'épiderme, j'aime ce texte pour la richesse de son message qui se laisse découvrir en exhumant la première couche.

   MarionTouvel   
15/3/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Um... je dis pas mal, mais !

Je trouve deux défauts très communs à ce texte :

- un sujet tout à fait inactuel d'une part. (Il s'est passé bien des batailles depuis la Marne, non ?) A moins d'avoir mal compris...

- une poésie naissant de qualificatifs inhabituels, d'anacoluthe, d'un retour à la ligne dont on se demande la justification, et d'écho sonore un peu trop évident. Bref, du fait de malmener la langue, la syntaxe et la ponctuation (ce à quoi je dis pourquoi pas, mais attention, à force ça lasse) tout en laissant un peu (trop) la prosodie de côté.

Une belle idée et bien écrite quand même, faut le reconnaitre. Dommage qu'on ne se batte plus dans les tranchées depuis un siècle...

Cordialement.

   Nescience   
16/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour,

J'ai beaucoup aimé ce texte, cette façon dont la vie reprend ses droits sur la mort ou dont la mort sert la vie... Rien de très original dans le sujet même, mais ça ne me dérange pas. La façon dont il est traité vaut grandement le détour.

Quelques bémols toutefois :

D'abord la ponctuation, qui semble vouloir être maitrisée... J'ai été très gênée par ce « Une voix dit ô les beaux jours ! », d'un trait, sans respirer, sans entendre la voix sortir de la narration... Et il manque peut-être une virgule après « obstination ».

« Cela siffle à l'oreille », je ne me l'explique pas (j'ai essayé pourtant), mais je trouve qu'il tombe, là, comme ça, comme un cheveu sur la soupe. Je n'ai pas non plus trouvée très jolie cette « molle gifle de boue ».

Et... la fin. Je l'aime bien, mais je la trouve de trop, j'ai l'impression qu'elle se contente de développer « Pour les vies alentours, la compagnie des os », et c'est dommage.

Mais c'est bien là tout ce que je trouve à reprocher à ce texte.

   Meaban   
16/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
j'ai beaucoup aimé ce pain d'anthropophage, si le sujet me plait moins cette écriture qui sent l'aisance et l'élégance est je dirais ta marque de fabrication

   Lunar-K   
17/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime beaucoup cet entrelacement des registres, la campagne et la mort, ainsi que cette nonchalance dans le ton qui contraste avec la gravité du sujet abordé, comme si l'auteur était las de ces batailles meurtrières et absurdes.
Comme les autres commentateurs, ce :"Un voix dit ô les beaux jours !" me pose problème sans guillemets. Pour le reste, aucun soucis, une lecture assez fluide et agréable.
Je retiens quelques images très bien trouvées : "molle gifle de boue", "La mort à la sauvette", "Du pain d'anthropophages",... Images qui viennent combler le peu d'originalité du sujet en lui-même.

   David   
19/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Raoul,

"ici" et "là" sont deux mots qui sont sensés ne pas indiquer le même endroit quand ils sont proches, j'ai plutôt l'impression d'un zoom dans le contexte "vaguement là et plus précisément ici" mais ça pourrait être de part et d'autres du narrateur :

"Et là, ici, maintenant,
Les soleils croissent, la luzerne et le blé,
Du pain d'anthropophages."

Le début m'a fait penser à "dormir en chien de fusil" pour imaginer un "chien du sommeil". Je ne crois pas que c'est une terre humanisée qui s'exprime dans les vers, ça ressemblerait plutôt à la parole d'un squelette "sous la peau des champs" offrant sa "compagnie des os" après avoir nourris la sève "Du pain d'anthropophages".

   Anonyme   
26/4/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Comme cela a pu être dis, cette poésie interpelle. A chacun son interprétation.
Il semble à mes yeux parler d'un champ de bataille, d'un charnier et puis de la vie qui reprend ses droits avec les champs cultivés qui reprennent la place et donnent à manger "du pain anthropophage."
Il serait intéressant d'en avoir le sens réel de l'auteur mais je crois qu'il y a les forums pour cela. Donc petite demande à l'auteur : pouvez vous ouvrir un forum pour nous donner le sens prmier de votre texte.

   MissNeko   
9/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Votre poème m intrigue, m interpelle ! J y vois tant de choses.

"Le chien du sommeil tressaute" : j y ai tout de suite vu une référence au chien du fusil. A partir de là, votre poème a pris pour moi une dimension très sombre. En tressautant, le chien du fusil mais le feu à la poudre. Mort/sommeil.

"Cela siffle à l'oreille.": est ce la balle de l'arme qui siffle ?

"Un rêve à gratter sous la terre,
Les ongles se déchaussent" :
Un peu mort-vivant tout ça !!! Ou innocentes victimes qui se défendent becs et ongles pour survivre à un massacre ?

"Une rafale cogne et perfore crânes et salades.
Il y a la terreur, son sang fleuve," encore une référence à une arme à feu.

"On s'empale en terre, molle gifle de boue." Je pense aux tranchées de 14/18

"La mort à la sauvette, les pelletées de terre,
Les camions qui s'en vont." Génocide humain ou d animaux ?

"Et là, ici, maintenant,
Les soleils croissent, la luzerne et le blé,
Du pain d'anthropophages." L être humain qui s autodétruit et qui par son sang nourrit la terre qui va le nourrir lui même.

Je vois dans votre texte une multitude de références aux monstruosités perpétrées par l être humain.
J ai adoré.

   GinetteFlora   
7/4/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour
Le point de vue opté par le texte , le regard posé sur les sols, le début de la réflexion qui s'amorce par mots contrastés( la compagnie des os ;un rêve à gratter ;sous la peau ; ), faut-il les placer au-dessus de la terre ou en dessous comme le propose le titre ?
La vie en dessous de la terre où l'on enterre et la vie au-dessus de la terre où l'on ensemence, de ces deux vies , le texte en fait sa pensée .
Les os des enterrés deviennent poussière qui elle-même va rejoindre cette terre qui devient champs " luzerne et blé" pour finir en pain mais ".... d'anthropophages . Ce mot est tellement inédit placé en bout de poésie qu'on reste bloqué par l'élan poétique que le mot les"soleils" permettait de laisser s'installer .
Cette brutale prise de conscience empêche la pensée d'aller au delà d'une réalité surprenante : la vie se rassasie de la mort .

   papipoete   
17/12/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Raoul
Où passait Attila, tout mourait hommes et faune flore, mais ici alors que les épis sont d'un blond arrogant, prêts à être fauchés... la mitraille des blonds des bruns des noirs coucha au sol et nul ne pourrait s'imaginer que sur des morts, poussa la vie...
NB dans le développement ce ce poème subtilement habillé, on réalise ce que fut cet endroit, cet enfer sur Terre ; on entend siffler les balles, pleurer les mourants ; et puis la guerre se tut, refermant ces plaies infâmes, recouvrit de blé ou d'herbe tendre, ces lieux de supplice, devenir plaine au jardin de délices...
La dernière strophe clôt cette évocation à la manière du filigrane

   Pouet   
31/12/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
slt,

on enfouit à la hâte comme, par désistement. Pourtant ça fouisse lourd, ça charrie du remugle, ça scalpe du quotidien.
Nous nous faisons tous bouffer, l'instant par le suivant, le jour par la nuit. La lutte et le sommeil.
Ici on semble enterrer la lumière ou le verglas de l'âme.
On doit bien pouvoir fouiller, mais à quoi bon, c'est un peu la nostalgie du présent, la vacuité en ritournelle.
Mais oui, demain... Ah les beaux jours... et puis tout recommence. Tant de choses qui s'en vont.
Demeure l'humanité.


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