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Poésie néo-classique
RomainT : Dans une rue abandonnée
 Publié le 28/03/21  -  11 commentaires  -  1078 caractères  -  182 lectures    Autres textes du même auteur

Dans une rue abandonnée…


Dans une rue abandonnée



Dans une rue abandonnée,
Indifférente et sans espoir,
Un vieillard à la peau fanée,
Triste, marchait dans l'air du soir.
Le temps jouait de l'encensoir,
Dans cette rue qui sentait l'ombre,
Ce soir, je marchais triste et sombre
Vers le grand néant vaste et noir !

Dans un square aux feuilles damnées,
Fichu comme dans un mouchoir,
Le jour fondait sur les années,
Comme la pluie va sur le soir.
Le temps pleurait dans le miroir,
De ne refléter que des nombres,
Tombés de l'arbre aux feuilles sombres,
Vers le grand néant vaste et noir !

Dans un jardin aux fleurs séchées,
J'étais seul devant le miroir,
Un vieillard aux rides fâchées,
Tremblait tristement de se voir,
Le temps est comme un entonnoir,
Il était un bateau qui sombre,
Il devenait déjà une ombre,
Vers le grand néant vaste et noir !

Venant de s'en apercevoir,
Il était trop tard, la pénombre
L'aspirait, résigné et sombre,
Vers le grand néant vaste et noir !


 
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   Anonyme   
12/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai un faible pour la forme de la ballade, au service ici d'un sujet angoissant tant et tant traité : la fuite du temps, la décrépitude et finalement la mort. J'apprécie le mouvement de l'extérieur vers l'intérieur et d'autrui vers le "je" (on commence dans la rue puis on se retrouve dans le jardin, devant un miroir image du soi), tout comme la mort paraît d'abord lointaine, ne concernant que des étrangers, pour s'approcher de plus en plus avec le temps.

La forme de "Poésie classique" sous laquelle vous présentez votre poème n'est pas complètement respectée à mon avis, l'ouvrage de référence sur Oniris est le traité de Sorgel dont, si vous parcourez les différents sujets en forums oniriens, vous verrez qu'on parle beaucoup. Bonne continuation dans votre recherche poétique !

   Cristale   
20/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Un vieillard aux rides fanées"..."un vieillard aux rides fâchées" L'auteur s'amuse, ce récit semble un peu auto-dérisoire.
Une petite ballade bien composée qui respecte les règles du genre mais ce qui est dommage est le manque de rigueur prosodique que mérite un tel ouvrage.
En effet, les "e" non élidés "rue qui" pluie va" ainsi que les hiatus "déjà une" "résigné et" "vieillard aux" (le d vieillard ne se lie pas).
Les rimes qui se font écho devraient être soit au singulier soit au pluriel et non l'un et l'autre: "nombres-sombres" "ombre-sombre" deuxième et troisième strophe.
Je me permets ces observations car l'auteur, présentant son texte en classique, attend peut-être ce genre de critiques constructives.

Mais c'est déjà une excellente composition.
Avec mes encouragements,
Cristale
en E.L.

   Donaldo75   
22/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Ce qui m’a le plus marqué dans ce poème, c’est sa tonalité. La forme est aboutie mais j’ai coutume de dire que la forme sans la tonalité c’est juste stérile, de la prosodie pour de la prosodie, de la peinture murale mais pas artistique ; ce n’est pas le cas ici, ce poème réussit l’alchimie complexe de la tonalité, la versification, la rime, les images pour livrer une scène remarquable dont mes neurones ont capté l’essence même, l’ont transmise au cortex cérébral pour compiler ce commentaire et le transcrire pour que mes dix petits doigts matinaux le formalisent via mon clavier de surface. Ce poème est pictural, un peu dans le style des tableaux du début du vingtième siècle sombres et complètement figuratifs, exprimant la nature humaine à travers des scènes grises et tristes.

   Ioledane   
28/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime beaucoup l'angle sous lequel le sujet est abordé, avec ce vieillard qui parle de lui à la troisième personne. Les quatre premiers vers ouvrent ce poème de très belle manière.
Les octosyllabes scandent le temps qui s'égrène, impitoyable, "vers le grand néant vaste et noir".
Les rimes sont parfois un peu répétitives, mais cela n'en reste pas moins un bel exercice d'avoir mené ce récit avec sens sur trois rimes seulement.
La ponctuation de la troisième strophe ne me paraît pas très heureuse : que de virgules ! J'aurais mis au moins quelques points et/ou points virgules.
Le quatrain final n'est pas aussi réussi que je l'aurais souhaité : la tournure "Venant de s'en apercevoir, / Il était trop tard" est maladroite, "résigné et sombre" heurte un peu l'oreille.
Mes passages préférés, en plus du début :
"Le jour fondait sur les années,
Comme la pluie va sur le soir"
"Le temps pleurait dans le miroir,
De ne refléter que des nombres,
Tombés de l'arbre aux feuilles sombres"
"Dans un jardin aux fleurs séchées,
J'étais seul devant le miroir,
Un vieillard aux rides fâchées,
Tremblait tristement de se voir"
Un écrit qui m'a touchée malgré quelques maladresses.

   papipoete   
28/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour RomainT
Une rue abandonnée qu'arpente un vieillard que peu à peu la vie abandonne... Tout est triste dans ce passage où ne circule que le vent soufflant sur les feuilles mortes.
NB le héros et l'auteur ne font qu'un, et le temps qui " joue de l'encensoir " enveloppe ces vers mélancoliques, d'un nuage fleurant une messe de funérailles...
Ces octosyllabes ainsi assemblées, portent sans doute un nom ?
Un sujet à chantonner, quand le " mal du pangolin " sous d'autres cieux se sera définitivement évaporé...

   Corto   
28/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour RomainT,
Ce poème très construit retient l'intérêt.
Le tableau est fourni d'images évocatrices et de belles formulations.
En première strophe le changement de sujet "Un vieillard" qui devient peu après "je marchais triste et sombre" m'a surpris en première lecture mais cette subtilité retrouvée en troisième strophe est finalement riche de sens.
La seconde strophe est ma préférée.
Le vers/refrain "Vers le grand néant vaste et noir !" qui conclue chaque strophe apporte sa marque insistante et définitive.

Ce poème sans concession devant le destin individuel est à saluer.

   GiL   
28/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le sujet est bon, l’angle sous lequel il est présenté, intéressant, le choix de la ballade, bien vu et l’ambiance, assez réussie.

Mais toutes ces qualités sont un peu gâchées par la réalisation :
-  Le choix de la rime "ombre" n’est pas bon : quand on exclut hombre (qui n’est pas évident à placer), scombre (un poisson) et concombre, il ne reste que 5 rimes ! Or il en faut 8 pour une ballade, donc dès le départ la répétition est assurée.
- J’ai noté les mêmes défauts que Cristale (non-élision du e muet ; non homogénéité des rimes singulier/pluriel). "Vieillard aux" ne me gêne pas ; en revanche l'hiatus "déjà une ombre" m'agresse...
- Enfin deux appréciations très personnelles, à prendre ou à laisser : je crois que l’imparfait dessert la tonalité du poème, le présent aurait été plus indiqué ; et deuxièmement, puisque dès la première strophe on sait que le vieillard est le narrateur (je marchais...), pourquoi n’avoir pas repris à la première personne l’expression exacte de Baudelaire : « Je hais le néant vaste et noir» ? Cela aurait été, à mon sens, plus percutant.

Voilà. Je me suis plus attardé sur les défauts que sur les qualités, qui sont réelles (mais c’est le sens de l’exercice) et je pense qu’en la retravaillant pour en faire un poème classique, cette ballade pourrait devenir excellente !

   Ligs   
28/3/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,
J'aime beaucoup ce tableau que je trouve impressionniste, et la façon originale dont vous traitez le temps.
Mais l'ensemble ne m'a pas emballé pour plusieurs raisons.
J'aime la simplicité en poésie. Néanmoins d'un poème en vers qui joue peu avec les sonorités à l'intérieur même du poème, j'attends des rimes recherchées. Ici, espoir/soir/noir/voir/miroir/mouchoir, et ombres/sombres/pénombre/nombre, ça ne me fait pas vraiment rêver...
Par ailleurs j'ai beaucoup de mal avec l'octosyllabe, qui certes ne demande pas de césure, mais qui par là même met en danger le rythme. Certains vers ne me semblent pas rythmés car basés sur des groupes rythmiques 3/5 (j'étais seul/ devant le miroir) ou 5/3 (de ne refléter/ que des nombres ; vers le grand néant/ vaste et noir).
Or je ne perçois pas de rapport entre les nombres 3 et 5. Ni égalité (3/3) ni progression (2/3) ni proportion (2/4).
Certains vers qui ne font pas 4/4 fonctionnent très bien :
Dans un square/ aux feu/illes damnées (3/2/3) parce qu'ils sont basés sur ces rapports.
Mais les 3/5 et 5/3 ne passent pas. Après, c'est peut-être très personnel... mais j'attends d'un poème en vers qu'il m'emporte rythmiquement, et ce n'est pas le cas.

   Provencao   
29/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
" Dans un jardin aux fleurs séchées,
J'étais seul devant le miroir,
Un vieillard aux rides fâchées,
Tremblait tristement de se voir,
Le temps est comme un entonnoir,
Il était un bateau qui sombre,
Il devenait déjà une ombre,
Vers le grand néant vaste et noir !"

J'ai beaucoup aimé ces deux aspirations , le vieillard et le temps, qui sont en un sens parallèles.
Vous avez fort bien réussi à souligner la contemplation en soi, désignée comme quelque chose "Dans un jardin aux fleurs séchées".

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Quidonc   
31/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Mais qu'ai je donc fait de ma vie. Sans m'en rendre compte je suis devenu vieux et aujourd'hui je m'aperçois que je suis vieux et que toute ma vie s'est déroulée vide de sens et de joie. Triste constat qui m'a donné envie de boire un verre avec des amis pour oublier.
Mais la rue est vide et le monde est confiné.

Merci pour ce partage

   Cyrill   
1/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
La curiosité m'amène ici après avoir lu "... la mer ronflait ..."

Je lis ici une sorte de ritournelle, qui sous des vers qui semblent insoucieux, alors qu'ils recèlent une insondable tristesse.
Parce que si bien scandés, si bien rimés, en trois sons seulement, bravo !
Le vocabulaire a ce quelque chose d'ordinaire qui ajoute encore au paradoxe.
Les expressions sont savoureuses :

"Le temps jouait de l'encensoir,
Dans cette rue qui sentait l'ombre,"

"Le temps est comme un entonnoir,"

et ce début de conte :

"Il était un bateau qui sombre,"

Et ce "Vers le grand néant vaste et noir !" qui conclut chaque strophe, ainsi que le poème.

C'est un bijou que ce poème, encore bravo !


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