Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
rosebud : Désenchanté
 Publié le 09/02/13  -  12 commentaires  -  807 caractères  -  408 lectures    Autres textes du même auteur

Vivement les temps déraisonnables…


Désenchanté



Ma muse me fuit – ma raison la pourchasse
Et lui jette des pierres
Comme à une femme de mauvaise vie,
Une voleuse de poule.

Ma muse s’est enfuie par l’escalier ;
J’ai à peine perçu le froufrou de sa robe.
Maintenant ma raison est calmée
Et mon âme au supplice.

Depuis, j’arpente, hagard, ma maison enchantée.
Au hasard des corridors éteints,
Des vestibules glacés
Je me cogne contre des lits défaits.

Je ne retrouve plus les portes dérobées
Fermées à triple tour.
J’ai beau sonder les murs et palper les plafonds ;
Plus rien d’immatériel !

Reviens ma coûteuse hétaïre, ô Phryné ma bilieuse.
Reste et caresse-moi un peu,
Comme si tu m’étais restée fidèle,
Comme si j’étais déraisonnable.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Pimpette   
28/1/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
TOut est bon ici!

Non! cette muse ne s'est pas enfuie et le poème en est la preuve...en plus, un faux désespoir plein d'humour donne à ces vers un charme extrême...un ton singulier....chapeau!

Je pourrais citer toutes les strophes mais je choisis la chute qui boucle l'ensemble avec bonheur!

"Reviens ma coûteuse hétaïre, ô Phryné ma bilieuse.
Reste et caresse-moi un peu,
Comme si tu m’étais restée fidèle,
Comme si j’étais déraisonnable."

   troupi   
9/2/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On peut comprendre l'angoisse du poète qui écrit ces vers et la détresse qui s'ensuit. Je pense néanmoins qu'il s'agit d'un exercice intéressant destiné à se faire peur, en tous cas je le souhaite à l'auteur.
L'image récurrente de la solide raison qui pourchasse sans pitié la fragile muse est émouvante .
Le neuvième vers me laisse perplexe, comment la maison peut-elle
être encore enchantée si la muse à perdu la partie ?

   Marite   
9/2/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Je suis de l'avis de Pimpette : la muse ne s'est pas enfuie car ce texte en vers libres est bien agréable à lire et fait même sourire un peu. Le rythme de chaque strophe sert parfaitement le propos, tant même que j'ai interrompu ma lecture pour remonter sur l'écran et vérifier qu'il s'agissait bien de vers libres.
La Muse ... la Raison ... devrait-il y avoir réellement conflit entre les deux ? C'est la question qui m'est venue à l'esprit en terminant ce poème.

   pieralun   
9/2/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème qui sort de l'ordinaire: les conflits entre la raison et la muse sont généralement arbitrés par des vers classiques trop souvent, malheureusement, bêlants dans un lyrisme dépassé.

J'aime beaucoup le traitement de ce conflit, l'apaisement de la raison placé face à la perte du rêve, de l'imagination: "corridors éteints, vestibules glacés ( très bien)..., perte des portes dérobées fermées à triple tour (excellent)"..., j'aime moins le terme "immateriel", il n'était pas nécessaire.

Je pense, vers classiques ou pas, que l'on doit éviter les hiatus style " J'ai à ... peine": perso, cela me gâche un peu la lecture (peut-être est-ce le bon coté de cette diable de prosodie)

J'ai beaucoup beaucoup aimé la dernière strophe. J'y ai retrouvé quelques accents de Baudelaire, j'aime sa musicalité, son évocation. Elle m'a ému: c'est donc , pour moi, un vrai passage de poésie.

   brabant   
9/2/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Rosebud,


Ainsi une hétaïre équivaudrait-elle à une escort girl contemporaine et dans le rôle de cette Phryné verrais-je très bien notre Farmer nationale si j'en juge euphoniquement par le titre de ce poème.

D'autant plus qu'elle est d'actualité la belle Mylène : après "A quel sein se vouer"... "Monkey me" !

Une muse est d'abord fidèle à elle-même. Je crois effectivement en ce qui me concerne que ce texte lui conviendrait assez bien. Attention ! Elle est tout sauf déraisonnable, n'est pas de mauvaise vie mais s'enfuit, souffle le chaud et jette le froid, a le don de se rendre immatérielle comme le faisait Greta Garbo.

Tentez votre chance ! Qui sait ?


:))

   croquejocrisse   
11/2/2013
 a aimé ce texte 
Pas ↑
plus de muse alors, comme vous a la lecture, je me suis heurté au mur de cette prosodie somme toute académique

je ne connais ni cette hétaïre et Prhyné (dont le prénom serait Ô)

bref un plaisant exercice qui n' à pas grand chose a voir avec la poésie libre, le carcan classique empêche à mon goût ce texte de respirer et d'être original

   Acratopege   
12/2/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis tout sauf un lecteur de poésie, mais celle-ci m'a donné du plaisir. J'ai aimé surtout le rythme, avec l'alternance d'alexandrins, d'alexandrins boiteux et de vers libres, rythme irrégulier qui dit bien l'éloignement de la muse, mais aussi sa proximité. Mais la question se pose: la muse est-elle vraiment du côté de la déraison?

   Anonyme   
14/2/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
En voici là un poème qu'il est rigolo !
Courir après la déraison, c'est une idée amusante

quand on vous arrache une dent, il est conseillé de la garder auprès de soi un temps, cette dent toujours liée au corps on ne sait trop comment
peut-être serait-il judicieux de placer la muse dans un peu de formol et sur la table de chevet du grand malade perdu d'enchantement
peut-on, sans risquer des ennuis, mettre sa maîtresse et muse dans le formol auprès du lit défait ?

d'un autre côté, regretter quelqu'un qui s'appelle Phryné (ce qui signifie, à peu près, "le crapaud", si je ne m'abuse, comme l'explique le "Ô") prouve un certain dérangement de l'esthétique qui démontre que le goût pour la poésie et l'absurde n'est pas éteint chez l'abandonné narrateur

bon, c'est qui, cette meuf au teint bilieux (ictère ? abus des boissons alcoolisées ? régime sévère à base de carottes râpées ?) qui s'est tirée de la maison ?
n'était-elle belle que par ce qu'elle cachait, elle aussi, comme la Phryné d'avant la télé ?
Où sont les photos des dessous de drap ?

l'autre, là, j'oublie son nom, un communiste mais intello pas bosseur, avait Elsa pour muse. Jusque là, ça allait, mais elle s'appelait Triolet, Elsa Triolet, au lieu de se nommer Kagan ou Daniel comme tout le monde. Comme poète, il est assez connu, cet autre. Preuve qu'il faut avoir une muse au blaze à pisser contre le vent pour réussir en poésie.

Très réussi si le but était d'enchanter le lecteur.
Tout à fait râté si l'espoir était de désespérer l'amateur de vers.

On dira que c'est réussi :-)

   David   
18/2/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Rosebud,

La "raison" qui "jette des pierres" à l'intérieur de la maison, même si c'est métaphorique, c'est un peu tiré par les cheveux, sans vouloir souffler un moyen ancestrale de ramener sa muse. Il y a un problème à ma lecture, dans la première strophe, je lis une poursuite très animée, mais dans la seconde, avec ce vers :

"J’ai à peine perçu le froufrou de sa robe."

Le narrateur semble pris de cours, la première strophe semble bruyante et la seconde très silencieuse, il entend à peine un froufrou alors qu'il jetait des pierres juste avant. Ça collerait en imaginant que la muse a pris de l'avance sur le poète et l'a semé... en robe et en escarpins j'imagine, c'est encore tiré par les cheveux : le cliché de la femme élégante, c'est une femme qui n'est guère vêtue pour la course à pied.

Sauf peut-être dans la Grèce antique, mais je n'en étais alors qu'au deux premières strophes, et la robe à froufrou devait être un paradoxe temporelle... je n'arrive plus à visualiser tout cela, le côté "enchanteur" tombe à l'eau. La strophe finale, les deux précédentes, me semblent plus cohérentes. Le thème serait celui de la "page blanche", c'est assez récurrent pour être un peu exigeant.

   leni   
2/4/2013
j"ai supprimé mon commentaire La notation n'a plus de sens
leni

   tchouang   
6/3/2013
Commentaire modéré

   phoebus   
17/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quel meilleur poème pour illustrer l'idée que l'homme habite le monde par la poésie ?

   Lulu   
9/10/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Rosebud,

j'ai adoré lire ce poème pour son ton alerte. Je compatis en souriant, ayant aussi fréquemment un manque d'inspiration...

J'ai trouvé que l'ensemble était bien tourné. Le désenchantement n'est que momentané, mais sympa à lire ici.

Ce que je regrette, peut-être, c'est d'avoir été gênée dans ma lecture à la dernière strophe. Son premier vers m'a échappé. "hétaïre"... il faudra que j'aille lire la définition de ce mot dans le dictionnaire. Mais j'aime apprendre ! Alors pas de problème.

A vous relire.


Oniris Copyright © 2007-2023