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Poésie libre
rosebud : Tuer le temps
 Publié le 20/09/20  -  11 commentaires  -  919 caractères  -  209 lectures    Autres textes du même auteur


Tuer le temps



Je traînais mon ombre comme un boulet dans la rue de la Liberté, où Paris est un village et le temps passe mal.

Un chien osseux, pressentant la raclée, rentrait dans un foyer éteint aux échos d'engueulades. À l'étage, une fenêtre noire comme la gangrène béait sur rien.

J'avais mes jambes pour viatique, mes dents qui me font mal, mon corps ordinaire et mon Ange Gardien juché sur les épaules, léger comme les 21 g de mon âme.

La nuit s'abattait de travers. Une lune coquille d'œuf montait dans le ciel gris salopé de lumière.

Dans la ligne de mire de la rue de Belleville, la tour Eiffel au loin scintillait comme l'aiguille d'un radar.

Les filles de joie de la triste rue du Buisson Saint-Louis s'ennuyaient en bâillant sous les néons des supérettes et les lampions crevés des gargotes chinoises.

La ville redevenue la ville et le charme rompu.


 
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   Anonyme   
5/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Croquis parisien, donc. Plusieurs éléments caractéristiques, mais dans une langue pas toujours originale : 21 grammes, mes dents qui me font mal (encore que la mention de l'intérieur souligne les effets d'extérieur), comparaison de Paris avec un village (chose que je n'ai jamais comprise), le charme rompu (changement de village ?). Le titre est justifié par le fond non par la forme. Le texte dans sa globalité reste pas mal, il y a un ton. J'aime bien "pressentant la raclée", mon corps ordinaire", "une lune coquille d'œuf" (me faisant penser à une mélodie de Francis Poulenc, une ruine coquille vide), et les lampions crevés.

   Anonyme   
8/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pour moi, cette expression
le ciel gris salopé de lumière
est tout simplement parfaite à cet endroit dans le texte. Sinon, l'ambiance est trop systématiquement sordide à mon goût (c'est mon goût), mais j'admets que le poème fait montre d'une énergie et d'un sens de l'équilibre qui l'empêchent de sombrer dans le geignard. Une mention pour la fenêtre noire comme la gangrène et la nuit qui s'abat de travers, ça en jette ! D'une manière générale, pour moi la force du poème réside dans ces trouvailles parlantes, qui vont droit au but.

Le titre est trop bateau à mes yeux, et je n'ai pas compris l'utilité de la dernière phrase ; je pense qu'arrêter le texte sur les gargotes chinoises serait préférable, laissant le moment mis en lumière isolé dans son désespoir. Bien sûr, si vous voulez terminer sur un épilogue, c'est votre choix d'auteur ou d'autrice.

   Corto   
20/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème d'ambiance et d'observation.
J'aime cette démarche qui invite à s'immerger dans un contexte, en regardant quelques détails qui évoquent un souvenir, voire provoquent une émotion.

Je découvre que la tour Eiffel est dans la ligne de mire de la rue de Belleville, ce qui est réjouissant pour qui connait les lieux.
Le chien osseux tient bien son rôle plein de flair.

Malheureusement le sens de la dernière phrase m'échappe.

Merci pour la balade, et sa résonnance intérieure.

NB: je vais de ce pas relire et contempler l'excellent livre "Belleville-Ménilmontant" du photographe Willy Ronis associé à l'écrivain Didier Daeninckx.

   papipoete   
20/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour rosebud
" j'mennuie ! j'sais pas quoi faire... ", non ici pas d'ado qui ne sais retrouver un sens à sa vie, son smartphone venant de buguer ?
Non, un homme avec du vague à l'âme, et sa carcasse qui lui fait mal !
Même les filles de " joie " font triste mine...on est en plein Paris, alors que la Lune blafarde n'y met pas du sien... faut " tuer le temps ! "
NB c'est toujours un plaisir de vous lire, moment rare où vous nous servez une prose que la " môme " put goualer ainsi :" ...je n'vois pas la vie en rose..."
Une toile où la gouache semble mouillée à la brume, et chaque ligne en rajoute une couche !
celle " sur le chien qui s'attend à une raclée " en dit long et celle du " ciel gris salopé de lumière " est fort imagée !

   Stephane   
20/9/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour rosebud,

En voilà un poème avec lequel j'ai pris mon pied, si j'ose dire. Une description de la ville comme je l'aime, tout en noirceur, saleté et solitude.

De la grande poésie, merci.

Stéphane

   Anonyme   
21/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une petite gueule d'atmosphère plutôt pas mal troussée. Mais les entailles ne sont pas assez prononcées dans le glauque pour que j'adhère suffisamment à l'histoire. Ça suinte encore le labeur ; ça sent trop l'effort du poète... comme si vous aviez été pressé de délivrer aux badauds les superbes trouvailles qui jonchent votre poème.

Véritables quinquets de mélancolie mal famée, ce sont elles qui m'ont attirée et retenue ce soir où je passais par là pour, banalement, tuer le temps.

Particulièrement ce vers qui crée l'ambiance, sale et emmurant toute la misère du monde dans ses cris :
« Le chien osseux, pressentant la raclée, rentrait dans un foyer éteint aux échos d'engueulades. À l'étage, une fenêtre noire comme la gangrène béait sur rien. »

Ainsi que ce très visuel :
« La nuit s'abattait de travers. Une lune coquille d’œuf montait dans le ciel gris salopé de lumière. ». Très beau, ce ciel salopé de lumière ! Quant à la lune coquille d’œuf, il m'est arrivé souvent de la voir ainsi que vous la décrivez, les soirs où son profil est déchiqueté par les nuages.

Bémol par contre, pour l'antonymie trop facile de "l'ombre comme un boulet rue de la Liberté" ; ainsi que celle "des filles de joies de la triste rue"... Avec les deux vers cités plus haut, on est en droit de s'attendre à du plus fouillé.

Merci, Rosebud, pour la visite guidée dans votre Paris-Village.


Cat

   Pouet   
21/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Slt,

j'ai trouvé qu'on alternait un peu le "bon" et le "moins bon" au niveau des images, mais bon je suis pas un spécialiste.

Le départ est un peu "facile", avec son opposition "boulet/rue de la Liberté". "Paris est un village", oui d'accord, et?

J'aime bien la deuxième ligne avec le cabot squelettique et surtout la fenêtre noire qui béait sur rien.

Ensuite, les "21 g" de l'âme, oui, bon. Le "salopé de lumière" me plaît bien pour son côté outré, même si.

L'image avec la tour Eiffel m'a semblé un peu léger. J'aime bien en revanche l'ambiance crée par les filles de "joie" de la "triste"rue du Buisson Saint-Louis. (c'est sûrement aussi un peu "facile", mais là la facilité me cause bien.)

La dernière ligne n'apporte à mon sens pas grand chose.

Voilà mon avis qui vaut son pesant de cacahuètes.

J'ai bien aimé lire, mais je suis un peu resté en-dedans, avec l'impression que ça aurait pu être super.

   Romuald   
21/9/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un poème qui vient sans voiles tel qu´il est, une émotion qui semble passer. On dirait une peinture de mots

Romu

   Gouelan   
22/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

"La ville redevenue la ville et le charme est rompu".
Peut-être qu'au début le décor semble camper un village par l'idée de l'ennui qui traîne. L'homme se sent emprisonné dans ce "village" sans lumière, qui ouvre sur le néant.
Avec les néons crevés et les filles de joie, il Paris reprend son air de ville, l'impression du village s'efface.

J'ai aimé la gangrène, la nuit de travers, la lumière salopé.
De très belles façons d'imager.

Ce n'est pas beau une ville la nuit, on ne peut même plus rêver être ailleurs, on peut juste tuer le temps.

   Ascar   
23/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Avec de la noirceur à "rat" le cœur, vous faites remonter des vies cachées sous les pavés. Belle dépravation sous une lumière glauque qui colle à l'œil.

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25/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien ce tableau sombre et poisseux de la ville dite de lumière.
Une errance nocturne écrite avec style et agrémentée d'images parfois étonnantes.
Pas forcément emballé par la forme cependant.


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