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Poésie libre
roxal : Les oubliés
 Publié le 27/04/13  -  8 commentaires  -  2406 caractères  -  166 lectures    Autres textes du même auteur

Le cycle de la marginalisation, ceux et celles qui ont connu des carences dès le départ ou qui ont subi des épreuves impossibles à surmonter. Ils ne font jamais la une, ils vivent à la rue ou
ailleurs invisibles.


Les oubliés



les oubliés
couchés
à ras de terre
dans la gadoue
dans le glacial
crottés
sclérosés
s’abreuvent
à l’itinérance
en imitation
des vendeurs
d’assurance
de jadis
en tournée
hebdomadaire
complices
transporteurs
de primes d’oseille
à verser aux multinationales
versées dans la sécurité

les oubliés
transis d’insomnie
dorment
des rêves
en mode acouphènes
issus
de leur subconscient
de la rue mélodieuse
ruban de promiscuité

les oubliés
vêtements
haillons
cœurs
déchirures
yeux
exorbités
corps
utérisés
désirs
pulvérisés
momies
à découvert

les oubliés
en attente
de copains
de fortune

les précarisés
à la petite semaine
coincés
à l’orée
de la pauvreté
abjecte
saignée contractuelle
couverture
de protection sur la vie
démunis
de leur marge de manœuvre
prisonniers
des profiteurs
de l’assurance

les précarisés
menacés
dans leur nid douillet
trois mois
de loyer impayé
taudis réel
courroie
de transmission
de la tuberculose
et autres
infections
à dépression suicidaire

les oubliés
récemment diplômés
libérés
du statut de précarisés
fouillent
leur résidence
de dernière instance
en espérance
d’un espace
libre de gadoue
ils s’initient aisément
à tendre la main
les yeux
humides
de la nostalgie
des temps heureux
de la pauvreté
de bas étage
au cours de laquelle
ils pouvaient se permettre
une saignée contractuelle
leur offrant
une garantie
de protection sur la vie

les oubliés
victimes
des riches
intimes du vol qualifié
commis
en toute légitimité

des rois mages
aux mousquetaires
les bien nantis
tricheurs invétérés
n’ont guère
intégré soucis
de leurs produits dérivés
ces oubliés
étendus
sur le bitume
à la belle étoile de l’urbanisation
enrobés du progrès
de l’indifférence justifiée
compagne
d’un humanisme
déglingué
prélude
à la glaciation
des sentiments


 
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   Marite   
27/4/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Je trouve que la forme de ce texte dessert le fond.
Trop hachuré. L'impact des expressions est amoindri par les retours à la ligne trop fréquents. Ceci est très subjectif bien entendu.
Par exempe :

"couchés
à ras de terre"
ne dérange pas trop mais la répétition de cette forme à la suite finit par "user"

Pourquoi pas :
...
s’abreuvent à l’itinérance
...
en imitation des vendeurs d’assurance de jadis
...
en tournée hebdomadaire
...
en attente de copains de fortune

Le thème est intéressant mais la présentation m'a perturbée et l'ensemble ne me laisse aucun sentiment de compassion vis-à-vis de ces "oubliés".

   funambule   
27/4/2013
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Une (presque) énumération, assez peu poétique, manichéenne... pleine de bonnes intentions... mais où l'on sent plus une posture idéologique qu'une réelle compassion humaniste. Je ne mets absolument pas en cause le but de l'auteur, sa sincérité mais simplement le résultat qui passe à côté... à moins que ce soit simplement moi (qui soit passé à côté). Exprimer le désarroi, l'indifférence, la dignité demande sans doute plus d'immersion, d'empathie, moins de réflexion... et sans doute une économie d'images qui servirait l'imaginaire du lecteur. Le découpage court est sans doute une bonne idée, il permet une meilleure visualisation, à chaque image sa chance de marquer l'esprit. Ca reste insuffisant à mon sens. Amicalement!

   leni   
27/4/2013
Thème souvent abordé:"les gueux de Richepin" La description de ces exclus est faite au mot à mot Les images s'enchainent mais la construction ne touche pas ma sensibilité J'en suis désolé Cet écrit
comporte des idées il devrait être remanié Salut cordial Leni

   brabant   
27/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Roxal,


Poème dénonciatoire, poème plainte en une suite de cris comme le montre la typographie en vers très courts - parfois un seul mot - qui donne une scansion tendue ou une tension scandée :) au texte, hachée/saccadée mais pas dans une discontinuité, qui peut parfois déstabiliser le lecteur qui remonte cette échelle des mots pour confirmer les sens : Qui met-on en cause ? Les assureurs et la fausse sécurité qu'ils procurent car les oubliés du système se retrouvent à la rue après avoir été eux-mêmes pourvoyeurs ou rouages du système ? Dénonce-t-on le basculement dans la précarité qui guette chacun de nous dans le système capitaliste/spéculatif en vigueur qui nous tient aujourd'hui lieu de société ?
Le (-) est dû à cet encerclement des sens auquel j'ai dû (sic) me livrer sans être sûr de les avoir bien cernés car c'est plus complexe encore que cela :)

Il y a d'heureuses trouvailles : "en mode acouphène//étendus/sur le bitume/à la belle étoile de l'urbanisation/enrobés du progrès", du réalisme (la tuberculose est toujours d'actualité), de l'humour : "à verser aux multinationales/versées dans la sécurité//en attente/de copains/de fortune", et la troisième strophe est superbe !
Je n'ai pas tout relevé :)

   troupi   
27/4/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Le sujet ne manque pas d’intérêt et il est appréciable que des gens poètes ou pas le traitent. Donc entièrement d'accord pour le fond. La forme à mon avis ne favorise pas du tout le texte et peut même donner envie de ne pas lire jusqu'au bout. Cette verticalité de la phrase si elle veut représenter l'expression d'une modernité dans la poésie finit par lasser dans son exagération. La ponctuation absente par contre peut se justifier par la forme, ces incessants retours à la ligne remplacent avantageusement les virgules.
Il me semble aussi que l'énumération importante des problèmes , injustices, exagérations en tous genres finit par nuire à la poésie et donc fait perdre en intensité émotionnelle ce qui devrait être primordial dans une poésie même catégorisée libre.

   Anonyme   
27/4/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Roxal,

Déjà, le titre m'a rebuté. Mondialiser d'entrée la misère humaine m'a un petit air pontifiant du style : "je vais vous dire ce qui va pas".
Et puis la forme m'est apparue artificielle. En poésie, le vers correspond au plan d'un metteur en scène de cinéma. Chaque vers est donc un changement de plan ou de focale (zoom ou grand angle). Chaque fois que vous allez à la ligne, vous devez vous poser la question du plan. Pourquoi est-ce que je pose ma caméra à cet endroit? Quel est le mieux: un gros plan, un plan américain à mi-cuisse, ou une vue d'ensemble? Un plan fixe, ou un travelling?
La qualité d'un poète, c'est de créer une vision.

Vous, vous allez à la ligne à chaque mot. Du coup, aucun n'a d'importance. Il n'y a pas de rupture de rythme. Imaginez un film entier où le cinéaste filmerait un couple dans un restaurant, par des aller-retours incessants sur leurs visages! Ce serait insupportable, même si ce qu'ils disent est intéressant.

Et puis, écrire verticalement de la prose ne la transforme pas en poésie:
- "les oubliés
en attente
de copains
de fortune" . Quelle différence avec :" les oubliés en attente de copains de fortune"? A quelques exceptions près, ce poème est une prose qui se donne des airs.

Voilà pour la forme. Le fond quant à lui me laisse pantois. Qu'est-ce que c'est que cette métaphore sur les agents d'assurance? C'est à eux que vous vous en prenez? A ces petits employés d'assurances itinérants qui poussaient jadis la porte des chaumières pour coller le timbre mensuel d'une valeur de quelques francs, sur un cahier jauni et corné. C'est ça votre indignation? C'est ça vos références? C'est ça vos "complices transporteurs de primes d'oseille?" Et puis je ne vois pas très bien en quoi les oubliés sont en "imitation" de ces vendeurs d'assurances, surtout si vous prenez ceux-ci pour des escrocs?

Une autre: " les oubliés / victimes / des riches / intimes du vol qualifié / commis / en toute légitimité."
Franchement, en quoi cette propagande se serait-elle soudain transformée en poésie? Et puis, attention, Roxal, il y a sur Oniris beaucoup plus de riches que vous ne le pensez :) Je vous laisse vous débrouiller avec eux :)

Je vais finir par celle-ci :
- " les bien nantis / tricheurs invétérés" .

Disons que vous vous êtes payé une tribune pour quelques jours.

   Pouet   
27/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis parfaitement d'accord avec le fond de ce poème.

Les riches se font de l'argent sur le dos du peuple, ce n'est pas une nouveauté et c'est une vérité aussi vrai que l'occident s'est enrichi sur le dos de l'Afrique en pillant ses richesses.

"nantis/tricheurs invétérés", totalement d'accord aussi, la réussite, la "grande" réussite qui se fait "proprement" sans écraser son voisin, son concurrent, n'existe pas.

Voir encore de nos jours des personnes sans logement, dormir dans les rues, alors qu'on met des milliards dans des porte-avions par exemple est une honte.

Merci pour ce texte car on ne répétera jamais assez ce que vous développez ici. L'oligarchie est une réalité. La dénoncer est bénéfique, jamais superflue.

Pour ma part votre texte a totalement lieu d'être et s'il en dérange certains, j'ai envie de dire tant mieux.

bonne continuation.

   Lariviere   
27/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Roxal,

Sur le fond, je ne peux que vous dire bravo pour votre poème !...

Oui, j'ose le dire comme je le pense, c'est vivifiant de lire ce genre de choses... car il est trop de bon ton, actuellement, d'afficher un cynisme soi disant raffiné en se drapant dans les dorures de l'esprit pour essayer de faire oublier la cruelle mais bien réelle aridité des coeurs qui prédomine, dirait-on, et qui, j'ai l'impression, gangrène notre monde, soumis plus que jamais à l'individualisme effréné, cette nouvelle lèpre, et à son frère jumeau tout aussi hideux et prolixe, l'égocentrisme stérile...

Alors même si j'ai beaucoup de réserve quand à la forme, j'accueille avec beaucoup de chaleur votre poème qui ose aller à contre-courant des us et coutumes artistiques du moment en venant nous parler, non pas de vous mais des autres, qui veut se soucier des autres, qui dénonce les véritables plaies de l'humanité que sont l'argent et la misérable vanité de la réussite matérielle, qui vient nous parler simplement, sans fioritures, de ceux qui sont laissé pour compte, "oubliés", écrasés par une oligarchie de moins en moins visible mais omniprésente, dilués dans les mers d'illusions de la nébuleuse libérale, broyés dans la logique du tout marché, transformés en bêtes humaine ou chaque homme est un rat pour l'homme et où chacun doit se battre contre ses congénères pour "triompher", hachés dans une machinerie sociale aux rouages de plus en plus compliqué, de plus en plus économique, de plus en plus financier, de moins en moins humain...

Pour moi, un poème qui prend le temps de parler de ça, de cette atmosphère délétère, tout simplement, aujourd'hui où l'air du temps littéraire est de se regarder dans les eaux saumâtres de son narcisse pour se mirer le nombril dans la beauté glacée de ses souvenirs, et bien je trouve ça courageux, audacieux et je félicite l'auteur amplement pour l'avoir fait, tout simplement !...

Sur la forme, je ne reproche pas l'écriture minimaliste, bien au contraire.. Je pense que le traitement descriptif très premier degré, (j'allais dire presque réel-socialiste) de votre sujet nécessitait effectivement ce genre d'écriture crue et épurée. Je pense d'ailleurs personnellement que vous avez justement réussi à éviter l'écueil du lyrisme facile et que si on voit une once de lyrisme (toujours mal placé dans ce cas là, pourquoi ?) dans votre texte, ce ne peut être dû qu'à l'imagination tourmenté de lecteur probablement en lutte avec leur inconscient qui leur rappelle leur trop bonne nature... Un peu à la manière de Maïakovski et des futuristes, cette écriture très dépouillée et très réaliste arrive par moment à dévisser sur des images chocs ou des ressentis intérieur pour apporter un peu plus d'impact, de singularité et de force à l'ensemble... mais je pense malgré tout que vous auriez pu fouiller encore davantage certaines de vos images, tout en prenant garde de ne pas trop en faire pour garder cet aspect brut indispensable selon moi... Alors les améliorations ne sont pas évidentes, c'est vrai, et le travail à fournir est assez subtil en somme... Mais c'est peut être quelque chose de faisable pour parfaire un résultat encore une fois, déjà amplement suffisant...

Pour finir,je reprocherais seulement à ce poème sa découpe rythmique... Même si la construction de vers hachés est une bonne idée, je trouve que celle-ci est largement sur-employée ici. Il faudrait pouvoir alterner des vers courts et des vers plus long, comme vous le faites parfois et surtout sur la deuxième partie de votre texte, en jouant peut être avec la phonétique et la ponctuation pour donner la musicalité et cette impression de nécessité de la fulgurance et d'urgence phonétique que vous avez voulu donner à votre poème pour faire écho à votre thématique, encore une fois, tout à fait louable...

Allez, pour se quitter, je cite vos vers de fin :

"compagne
d’un humanisme
déglingué
prélude
à la glaciation
des sentiments"

J'aime beaucoup votre conclusion malheureusement très pessimiste, mais très intelligente et très lucide aussi...

Prions (je ne sais quel Dieu illusoire), pour que le monde artistique, ne soit jamais comme cette compagne...

Je souhaite à l'auteur une bonne continuation !


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