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Poésie en prose
RuedeC : Vision [Sélection GL]
 Publié le 20/08/19  -  9 commentaires  -  1389 caractères  -  116 lectures    Autres textes du même auteur

Souvenir ou imagination ?


Vision [Sélection GL]



En Lombardie se trouve une terrasse grande et bordée de colonnes dont le souvenir m'emplit quand loin du pays, je me suis levée sans avoir rien à faire que d'écrire.

Tôt le matin, j'imagine sous un voile de brume blanche l'immensité humide et paisible du lac de Côme, réchauffé péniblement par les premiers rayons d'un soleil encore pâle. J'imagine la fraîcheur de l'air et de la pierre lourde contre la peau tiédie par les draps d'où elle ne regrette pas d'être sortie si tôt pour s'accouder à la balustrade. Le lac de Côme, le beau lac de Côme est après toi la partie de la Création que mes yeux préfèrent contempler dans le jour naissant. Sa beauté les régénère, elle annihile en eux le souvenir de précédentes visions de laideur. Elle guérit le regard par l'amnésie oculaire.

Combien faudra-t-il de temps encore pour que tu quittes la chambre et viennes me rejoindre ? Dût ton sommeil durer deux éternités que tu me trouverais là au réveil, pareille aux statues de marbre qui soutiennent les colonnades. Je sais de toutes l'identique histoire : chacune attendant de pouvoir détourner les yeux du lac pour contempler dans l'être aimé qui se lève une plus grande beauté, ne le voyant pas venir, se sont laissé changer en pierre. Je deviendrais l'une d'elles si tu ne venais pas car rien au monde hors de toi ne m'est plus cher que cette vue sur le lac Côme.


 
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   Corto   
22/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La contemplation du lac de Côme au petit matin mérite en effet d'en garder un souvenir ému.

Ici le narrateur va plus loin en s'identifiant au paysage et à ces statues qui, comme lui, contemplent. Il se sent prêt à devenir l'une d'elles si l'être aimé ne vient pas participer à cette contemplation. Belle image.

A noter une difficulté de lecture pour la phrase "Sa beauté les régénère (etc)" car on ne comprend pas immédiatement que "les" se rapporte à " mes yeux " de la phrase précédente. Formulation à améliorer ?

La scène décrite ne manque pas de charme et évoque des souvenirs à ceux qui ont la chance de connaître ce lac.

Merci de ce partage.

   Queribus   
23/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un très beau texte, avec de belles images poétiques, un texte facile à saisir et d'une longueur raisonnable. La perfection de l'écriture suscite le respect avec un côté romantique XIX me siècle.

En résumé, l'agréable surprise du matin.

   Anonyme   
25/7/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

En première lecture, je ne trouve pas que cette prose soit poétique mais descriptive et pourrait à mon avis faire l'objet d'une nouvelle.
De plus l'expression mériterait d'être retravaillée pour devenir un poème en prose.

"J'imagine la fraîcheur de l'air et de la pierre lourde contre la peau tiédie par les draps d'où elle ne regrette pas d'être sortie si tôt pour s'accouder à la balustrade." Ce "elle" se rapporte à qui ? la narratrice ? Une autre personne ?
"est après toi la partie de la Création" la "partie" est bien disgracieux, l'œuvre plutôt ?

À revoir et remanier.

Bonne continuation,
Éclaircie

   poldutor   
29/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour
Le lac de Côme, j'ai un souvenir scolaire d'un texte appris par coeur :
"Quel ramo del lago di Como, che volge a mezzogiorno, tra due catene non interrotte di monti," "cette branche du lac de Côme qui tourne vers
le midi entre deux chaines de montagnes ininterrompues..."
I promessi sposi de Alessandro Manzoni

Belle évocation de la beauté du lac et en parallèle de celle de l'aimée...
L'attente de son apparition, le manque de son absence.
Très belle prose poétique.

Cordialement.
poldutor en E.L

   Vincente   
20/8/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le lyrisme passionné est à la hauteur de l'emportement contemplatif qu'il suggère. Ce pourrait être une harmonieuse volonté de chanter l'amour, mais les phrases sont d'une longueur à vous essouffler un marathonien ; elles "compliquent tant l'adhérence poétique de l'évocation qu'elles en rendent difficile l'adhésion. Je vous avouerais que cela m'a en partie "tué" la lecture.

Une autre turbulence, plus foncière, m'a perturbé. Le parallèle amoureux, entre le plaisir de contempler la beauté du lac de Côme et d'en être proche, et celui d'être fondu d'amour pour sa dame chérie, me paraît assez tiré par les cheveux. Un lieu d'eau et une personne, l'allégorie demande un certain effort pour apercevoir les rapprochements envisagés. La hiérarchisation m'a semblé aussi de mauvais goût... dans le même registre "d'inappropriation" ; la femme en premier et puis le lac en deuxième !! (ah oui, vous le voyez comme ça...) Mais ce n'est que mon avis.

Je n'entrerai pas dans chaque proposition de formulation, mais je cite pour mémoire celui-ci assez discutable : "Elle guérit le regard par l'amnésie oculaire.", "amnésie" qui guérit, j'ai du mal avec ce concept...

L'intention de narrer ce débordement amoureux est séduisante en soi. Toutefois la plume ayant trempé son inspiration dans la sève de quelque opiacée, pour apprécier l'éloquence du verbe, le lecteur, a minina, devra également se charger un peu... Mais j'évite ce genre d'eau là, donc désolé, ce sera pour une autre fois, un peu plus sobre de préférence...:)

   papipoete   
20/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour RuedeC
Voulant encourager toute forme d'écriture, et la prose en particulier, je parcoure votre " vision " de ce qui vous apparaît, quand au lever du lit votre regard épouse l'horizon.
Le Lac de Côme si beau ( après toi ) qu'il me fait oublier ces laideurs, qui marquèrent naguère mon esprit !
NB l'attente de l'autre pouvant durer 2 éternités ( j'ai l'impression qu'en fait il s'agit de 2 heures qui durent une éternité !)
La strophe finale où les statues semblent attendre... celui qui tarde à venir est bien imagée.
J'aurais évité la répétition de " j'imagine ", avec un synonyme à moins que vous voulûtes appuyer sur cette tournure ?

   senglar   
20/8/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour RuedeC,


Où l'amante se fait cariatide et où je réalise que ces femmes de pierre sont tièdes au soleil naissant pour devenir brûlantes au lever de leur amant.

Comme une illumination au bord du lac en ce qui me concerne, qui suis pris dans les lacs de ces statues marmoréennes. Qui voit l'Erechthéion se constitue un harem. Qui vit en bord de Côme peut se rêver Apollon.

D'une prose qui vibre, ensorcelante.

Très beau !

Une onde de cette chaleur bienvenue me parcourt, une aura de cette lumière m'inonde et je veux encourager la poésie en prose trop méconnue. J'aime passionnément ce poème qui m'annihile et me régénère :)


Senglar

   hersen   
20/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Qui pourra être plus patient qu'une Cariatide ?

Il me viendrait bien l'idée de critiquer un peu certaines tournures peut-être trop lourdes, certains passages trop descriptifs pour un poème en prose, mais la poésie tient pour moi dans l'idée. Sans doute est-elle retranscrite un peu trop complètement, ce qui émousse le plaisir, le frisson, à la lecture mais c'est néanmoins un poème que j'aime beaucoup, dont je retiens le soleil, la mer, l'attente.

Il y a du beau dans ces lignes.

   Ombhre   
21/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour RuedeC,

une belle prose, fluide, légère comme la brume qui, au matin, soulève ses dentelles sur le beau lac de Côme. J'ai adoré l'image de l'éveillée qui devient pierre à force d'attendre, partagée entre le désir de voir l'être aimé ou de contempler le paysage.
Idem pour "elle guérit le regard par l'amnésie oculaire.

Deux remarques toutefois:
- le "et" de une terrasse grande et bordée de colonnes me semble alourdir inutilement l'ensemble.
- La répétition de "j'imagine" à quelques mots d'écart m'a parue maladroite. Une simple virgule ou l'emploi d'un autre verbe améliorerait à mon sens ce passage.

Un beau texte que j'ai pris plaisir à lire et relire deux ou trois fois.
Merci pour ce beau partage.

Ombhre


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