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Poésie contemporaine
SaintEmoi : Les chemins de tête
 Publié le 10/04/18  -  5 commentaires  -  1299 caractères  -  114 lectures    Autres textes du même auteur

Correspondre à quelqu'un, c'est plus qu'être son correspondant, et c'est parfois une fuite.


Les chemins de tête



Étions-nous, chère amie, si oublieux de nos êtres
Que le temps passait, torve, en flux et en reflux ?
Étions-nous, toi mon autre, si près de s’y commettre
Que nos deux mains hantées ne s’en brûlaient pas plus ?

Chaque jour nous condamne aux vaniteux efforts,
Dans les souffles inféconds des âmes retirées,
Sous les tapis salis malgré les miradors,
Comme si les printemps pouvaient nous animer.

Demain, au clair de l’aube, je poserai, ému,
Un regard attendri sur nos chemins de tête,
Où les cœurs vagabonds se retrouvent, perdus,
Emportés de silence, musique et pirouette.

Ces chemins confinés où les êtres se touchent
Et s’éloignent pourtant, trahis des mauvais vents,
Tapissant sur la peau, en une fine couche,
Des souvenirs éteints aux charbons enivrants.

Vois-tu ce voile blanc, posant sur l’horizon
Un habit de pudeur qui si souvent m’inspire ?
Il est un nouveau souffle, l’éclat qu’un moribond
Peut suivre malgré lui quand enfin il respire.

Je sais que tous ces mots ne te sont que mystère,
Qu’ils ne pénètrent pas, qu’ils sont évaporés ;
Je les écris pourtant, d’une encre délétère,
Et si certains te parlent, longtemps je t’attendrai.


 
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   Provencao   
30/3/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
"Ces chemins confinés où les êtres se touchent
Et s’éloignent pourtant, trahis des mauvais vents,
Tapissant sur la peau, en une fine couche,
Des souvenirs éteints aux charbons enivrants."

J'en ai aimé la musicalité de l'être. Où vos mots choisis nous renvoient aux idées d'éloignement presque de soi. Comme une sorte de persévérance dans l'autre et soi-même.

J'ai eu l'impression en vous lisant et relisant que les mots choisis vous enveloppaient en une sortie de l'être, un oubli de soi, pour peut-être s'ouvrir à l'autre.... autrement qu'être ou au-delà de l'essence....

Merci pour ce sublime poème.

Au plaisir de vous lire.
Cordialement

   papipoete   
10/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour SaintEmoi
le poète s'interroge, en posant des questions à son âme, sur cette amie qui n'occupe pas autant de place dans son coeur, que le sien qui blessé par l'indifférence bat si fort, si fort !
NB l'auteur manie le verbe avec une richesse de vocabulaire, qui peut troubler le lecteur cherchant le sens profond de telle ou telle phrase . Je vois ce texte comme réservé à un lectorat hautement lettré, qui savourera sûrement ces 6 strophes de haut-vol !

   Anonyme   
10/4/2018
Votre poème m'a troublé à partir de la troisième strophe, par l'emploi de phrases qui m'ont rappelé le poème de Victor HUGO "Demain, dès l'aube", voici ces phrases :

- " Demain, au clair de l'aube ..."
- " Vois-tu ... "
- " Je sais ... "


Je le regrette, mais de ce fait, je n'ai pu être plus attentif à vos propos, ayant en mémoire ces mots à lui, ils ont pris le dessus, malgré ma bonne volonté de poursuivre en faisant plusieurs lectures et relectures. La mémoire est ainsi faite, très "accrochée" à certains poèmes, surtout ceux appris depuis l'enfance.

Aussi je me garderai de noter votre écrit, ne voulant le pénaliser ...

   David   
10/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour SaintEmoi,

Il y a un bel équilibre des propos et des vers, une émotion très bien rendue. La mélancolie pourrait être une autre correspondante de ce poème en forme de lettre. Le titre est étrange mais très bien aussi, il m'évoque autant la migraine que la lubie, ceux de traverses aussi. La progression et le dernier quatrain m'ont touché également. La posture du narrateur, sa façon d'exprimer, me semble lui faire prendre à son compte l'inaccessible auquel il s'est heurté mais ici, ça n'a plus rien d’égoïste justement, et bien paradoxalement.

   Robot   
10/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
S'appuyer sur le contemporain est un bon choix qui a permis de décliner des assonances sans être bridé par la rime parfaite et par les contraintes classique de métrique.

Sans être transporté par tous les quatrains tous possèdent une expression poétique. Les deux derniers et surtout le final permettent de finir excellemment le poème.


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