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Poésie libre
saintsorlin : Toucouleur
 Publié le 07/02/22  -  8 commentaires  -  612 caractères  -  235 lectures    Autres textes du même auteur

Au cœur de l'Afrique, une femme prise entre traditions et désirs d'ailleurs rêve d'un autre avenir.


Toucouleur



Je viens des Grands Lacs
Ma peau se souvient
Je porte sur tout le corps
Les bijoux de mon sort

Le lait parfumé de l'été
Maculé du sang des étoiles
Mes compagnons de voyage
Suivent inquiets le présage

Sur les pentes fertiles
Des choses périssables
Le soleil bande son arc
Parole d'eau fraîche

Aimer même dans l'offense
Le sel des vivants
Que les mangeurs de pierres avalent
Et recommencent

Tu es le feu sans flammes
Qui illumine les rives étroites
Foule ruisselante
Où s'embarque l'amour


 
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   Anonyme   
26/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ouah ! Quelque chose d'envoûtant, je trouve, dans vos mots qui me demeurent pour l'essentiel obscurs mais où je crois discerner la douleur de l'exil (douleur à prévoir si j'en crois le chapeau) et l'inextinguible espoir. Très beau dernier quatrain à mon avis, surtout ses deux premiers vers.

Mais celui qui m'emporte vraiment, c'est le troisième quatrain ; simplicité et mystère. Je m'incline bien bas.

Alors, ces vers auraient-ils plus d'impact sur moi sans leur majuscule initiale systématique ? Je n'en sais rien. D'une part j'ai le sentiment que cette majuscule m'empêche de demeurer pour de bon sur les pentes fertiles des choses périssables, d'autre part elle apporte une solennité qui me semble bien dans le ton…

Pour moi en tout cas, tel quel, un poème fort et âpre. La simplicité des termes, j'en suis sûre, participe à cette force.

   Donaldo75   
30/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai bien aimé ce poème ; il me rappelle un batik suspendu dans la maison de mes parents et ramené du Kenya par mon frère médecin. Ce texte est visuel, pas pictural mais fait pour que la lecture devienne des yeux et que les mots prennent de la matière. J’en aime la tonalité qui me fait un peu penser à celle des documentaires intelligents d’Arte où le narrateur remplit de sa voix douce les images sublimées par le texte.

Une réussite.
Merci pour le partage et bravo !

   Vincent   
7/2/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour saintsorlin

Je relis très rarement les textes publiés

le votre en fait partie

Pourquoi je relis très rarement les textes

surtout parce qu'ils sont très normaux ce n'est pas péjoratif

le votre est très différent de la normalité

un peu envoutant et j'adore ça

il a un charme particulier comme un diamant que j'aurais trouvé en cherchant des coquillages quand la mer se retire

et qu'il faut surtout garder comme un talisman

Je regrette de ne pas pouvoir vous donner une note infinie

merci

   papipoete   
7/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour saintsorlin
Je suis de cette couleur noire, comme l'ébène des grandes forêts, et j'erre de point d'eau en point d'eau, là où mon bétail se nourrira.
Mais les longs-fusils sont venus, leurs faces blanches hurlantes, on est partis sur des bateaux ; où partons-nous ?
NB j'interprète ce poème, d'où le drame semble poindre ( le sang des étoiles, compagnons suivant inquiets le présage... )
J'imagine l'odyssée de pauvres gens jusqu'au " Cap Vert... "
La quatrième strophe m'inspire ce scénario !

   Pouet   
7/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

poème que j'ai beaucoup aimé dans son ensemble.

Je trouve l'équilibre bien tenu entre "simplicité" et métphores, le tout rendant un tableau que je ressens convaincant car légèrement "de travers", dans le sens d'ouvrir une perspective, fixer le paysage en débordant du cadre.

Un gros plus me concernant pour "Parole d'eau fraîche". En revanche, le dernier vers me parle moins.

Belle réussite.

   Raoul   
10/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
J'aime beaucoup ce poème ruisselant d'images et de visions comme saisies par une pellicule de photographe envoûté. J'ai pensé à Seydou Keita par moment.
Je suis très sensible à la rudesse/voir la violence sous-jacente, qui fait que ce poème ne tombe jamais dans l'exotisme ou l'orientalisme de pacotille avec :
" Que les menteurs de pierres avalent
Et recommencent ", par exemple.
Une vraie langue habitée et chaloupée aux sonorités et aux sens subtils et parfois un peu mystérieux... On sent à la fois la solitude et à la fois la foule, mouvante, le tout lié par un regard.
Merci pour cette très belle lecture.

   Anonyme   
11/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir saintsorlin,

dès que j'ai vu le titre de la poésie Toucouleur, j'ai pensé à cette chanson :

https://youtu.be/3oXSsBbfsBs

Vous devez peut-être la connaître.
Le texte de cette poésie comporte de beaux mélanges de mots "universels" (... maculé du sang des étoiles / Le soleil bande son arc / paroles d'eau fraîche), des idées secrètes, insondables (les bijoux de mon sort / Suivent inquiet le présage / les mangeurs de pierre...) Ces vers parfois hermétiques et absents surprennent, et l'on se laisse bercer par l'incompréhension trop forte. C'est prenant et plaisant.
Une belle lecture.

ericboxfrog

   Myndie   
11/2/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Saintsorlin,

C’est une pépite que je découvre ici, un de ces texte qui m’évoquent Léopold Sédar Senghor, un poème à la structure ordonnée, processionnelle dirais-je, qui me parle de la marche d’un peuple en exil.
Ce que je ressens de merveilleux, de miraculeux même, c’est l’antagonisme entre le thème traité et la sérénité qui se dégage en fin de compte.
D’un côté, ce qui engendre inquiétude et souffrance en ces termes évocateurs :
« maculés du sang des étoiles »
« suivent inquiets le présage »
« les mangeurs de pierre »
De l’autre, une impression de quiétude, de sagesse et d’amour surtout :
« Aimer même dans l’offense »
« Foule ruisselante où s’embarque l’amour »

Bien sûr, les métaphores sont claires. Elles se suivent, enchanteresses, et moi je choisis d’être plus sensible à la sensualité des images qu’à leur signification.
Après tout, ce n’est peut-être pas de l’exil que vous avez souhaité nous parler mais moi je choisis d’y croire parce que cela rend votre poème admirable et si beau à mes yeux.

Merci pour cette lecture

myndie


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