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Poésie néo-classique
sanaa : Province
 Publié le 28/10/08  -  9 commentaires  -  1054 caractères  -  56 lectures    Autres textes du même auteur

Une ville française, quelque part...


Province



Le train entra sans un hasard
Dans un fatras de diesel
Une gare ancrée comme une souche
Rouillait, squelette sous le ciel
C’était en France quelque part
Ma route inventait un écart

Dans un supermarché rose et jaune
Des néons léchaient les carreaux
Des femmes sans âges aux têtes de lottes
Parlaient de shampoing et de bottes
Le temps était patibulaire
La mer était si loin

Les rues menaient en un cortège
À une église alitée
La peau astiquée de cirage
La pierre saignante et déchirée
Le temps était décomposé
La mer était si loin

La nuit faisait durer la nuit
Et des vitrines s’allumaient
De cuisine asiatique
Sur une place traînait un cirque
Le temps était sans appétit
La mer était si loin

La halte allait vider un soir
Et m’éloignant de cet ennui
Je devinai l’hideux cancer
Le fleuve noyé et l’or perdu
Des villes sans port et sans salut
Auxquelles il manque un infini


 
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   David   
28/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Sanaa,

ça pourrait être la ville dont je suis la fourmi fréquente, comme elle est entre deux chaines de montagnes, elle postule deux fois, pour l'absence de la mer comme celle d'une ligne d'horizon - c'est comme ça que j'ai compris "l'infini" de la fin -

Un air de blues assez génial et juste assez d'imprécisions et d'anecdotes, un bon moment de poésie.

   ristretto   
28/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien
une déambulation désabusée,
des cadrages bien particuliers

à suivre


ps mais je ne trouve pas le titre très adéquat

   marogne   
30/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Pour quelqu'un qui ne connait que la méditerranée comme mer, mais qui en a habité loin - heureusement - perdu dans sa provence profonde, j'ai eu du mal à me passioner pour ce manque existenciel.

Mais j'ai trouvé le poème assez juste quant à la description possible d'une petite ville dans laquelle on débarque presque par hasard au détour d'un voyage en train. Il m'a rappellé quelques expériences du même genre, et en ce sens atteint, un peu, à l'universel.

Une lecture plaisante.

Quelques détails que j'ai moins aimés:
* aux têtes de lottes (bien que j'ai un peu utilisé la même image dans "lettres à HP"...)
* La peau astiquée de cirage

Et puis la province ça peut être beau, et pour un parisien - banlieusard quand même - une ville portuaire, c'est vraiment aussi la province profonde....

   Anonyme   
1/11/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est un vrai bonheur de lire les poèmes de Sanaa
C'est toujours coloré, musical, intelligent.

Je partage la sensibilité de l'auteur.
Comment peut-on vivre loin de la mer, dans une "ville sans port et sans salut" ?

   Anonyme   
1/11/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Que dire ? Je n'ose avouer à quel point je suis sous le charme. Cela me rappelle Cendrars. Je retrouve la liberté de Lavilliers. C'est énorme de beauté, de précision, de maîtrise.

Encore. Voilà, c'est ça que je voulais dire : encore...

   Lylah   
17/11/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime cette déambulation désabusée dans cette ville - vie ?- "si loin" de la mer...
Paris ou province ? Peu importe... Pour moi, ce texte parle d'un exil plus existentiel que géographique.
De belles images - jai adoré les quatre premiers vers qui campent magistralement le décor et son ambiance blues dès le départ...
Un très beau texte.

   Anonyme   
27/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Oui, très belle écriture. J'aime vraiment bien.
Une description très imagée, très "poétique" entre songe et réalité.
Je découvre cet auteur avec grand plaisir. (merci david)

   colibam   
27/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Brève escale désenchantée au pays de Sanaa (j'ai adoré visiter cette capitale yéménite à l'architecture si particulière, lors d'une escale à Hodeidah).

Une belle plume à suivre de près.

J'ai particulièrement apprécié certains vers :
la gare ancrée comme une souche ;
le temps sans appêtit ;
ma route inventait un écart,
et les deux derniers vers

   TITEFEE   
27/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien
QUI A habité une ville dont l'horizon était le bleu profond et immense de la mer, toute ville de Province, que l'on atteint sans l'avoir voulu, peut sembler morne, tant manque l'odeur, la vue, le chant des vagues .... mais.. quel beau poème qui nous fait toucher du doigt combien nous sommes attachés pour la plupart d'entre nous à nos racines/

Ainsi ceux de Province peuvent trouver trop chaud, trop peuplé nos villes du Sud et préférer leur petite église et leur place dont ils connaissent la moindre pierre, la moindre ornière

et comme j'aime je l'ai enregistrée

http://sd3.archive-host.com/membres/playlist/1086141494/laProvince.mp3


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