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Poésie libre
senglar : Le salaire du péché
 Publié le 12/01/23  -  9 commentaires  -  2597 caractères  -  182 lectures    Autres textes du même auteur

Faire feu de tout bois.


Le salaire du péché



Ils sont là qui guettent sur le bord du chemin
Le fusil qui en jette à tout crin dans la main –
L'oisel gorgé,
Aux relents de volière,
Les tartarins,
Les nemrods du dimanche
Au sourire carnaire,
Les deux pieds dans la fange et le nez dans le vent.
Sur la langue
Les papilles,
L'effluence du sang.
Sous la dent
Le canard à front blanc,
La bernache,
L'ortolan cher à Mitterrand*.
De mauvais augure l'engoulevent
Tandis que lourdement s'élève le faisan.
Les fusils crépitent,
La volaille panique.
Au ras de l'eau les fiers tireurs,
En chœur,
Se piquent
D'être chacun,
Seul et unique,
L'as de pique.
Les quidams lorgnent,
Émoustillés,
Le tas de plumes pêche et de duvet,
L'oiseau éparpillé,
Consignent la prouesse
Avec une rémige
Et l'hémoglobine
Pour le décompte.
Un faisan – Un sapin.
Bois létal.


* Se prononce « e » et non pas « é ».


 
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   Miguel   
20/11/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Si j'ai bien compris, c'est une critique de la chasse. Bonne idée ; mais j'aurais aimé en être sûr et pour cela il aurait fallu un texte plus clair. Ces expressions flash, comme des images subliminales, n'accrochent pas, à mon avis. Je ne vois pas ce que la note sur la prononciation de "Mitterrand" apporte au sens. On sait qu'il mangea des ortolans au réveillon huit jours avant sa mort, mais "e" ou "é", qu'est-ce que ça change ?

Miguel, en EL

   Robot   
30/11/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Je reconnais à ce texte qu'il a su créer une ambiance propice à refléter le propos. D'aucuns diront que c'est l'atmosphère qu'ils recherchent dans ce qu'ils considèrent comme un loisir. D'autres s'indigneront du plaisir qu'on peut trouver dans ce rapport ambigu avec la nature.

Je me pose une question sur le titre. Si je conçois à peu près ce qui est entendu par le péché, je ne saisis pas ce que peut être le salaire.

   Angieblue   
12/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je trouve que c'est très réussi au niveau du rythme et des sonorités. Il y a un beau jeu d'assonances et d'allitérations.
C'est également très riche au niveau du vocabulaire et du champ lexical des oiseaux.
En ce qui concerne le fond, c'est très incisif et engagé, et les sonorités piquantes servent bien le thème, par exemple tout le passage avec le son "q". Les assonances en "an" illustrent également bien toute cette folie sanguinaire. J'aime beaucoup lorsque le fond et la forme s'entremêlent pour délivrer un message. Ici, c'est visuel et sonore donc très réussi sur le plan poétique.
Cependant, j'ai un peu perdu le fil à partir du passage qui commence par "Les quidams".
Je n'ai pas compris la phrase avec le mot "pêche" qui a un peu fait bugger ma lecture.
L'image de "la rémige" ensanglantée pour signer et faire les décomptes aurait pu être mieux exploitée, mieux tournée afin de gagner en puissance et en clarté.
Ensuite, avec "sapin" et "bois létal", je suppose que vous voulez bifurquer sur le thème de la déforestation. Là aussi, ça aurait pu être mieux amené car ça arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et le lecteur se perd ne comprenant pas pourquoi la chute ouvre sur un nouveau thème.
En somme, de la belle poésie visuelle, puissante, sonore et engagée, mais une fin surprenante qui casse le rythme et le thème principal. De plus, aucune sonorité, au préalable, n'amène ce groupe de mot "Bois létal".

   papipoete   
12/1/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
bonsoir senglar
Normal que vous évoquiez ici, ce monde de la chasse au fusil, car depuis le sketch des Inconnus, l'on découvrit que chasser la galinette cendrée, relevait de poètes aguerris !
Vous soulevez un sujet brûlant, à faire tant d'économies de chauffage dans les chaumières !
Ceux-ci sont bien dépeints, le fusil à la main, sur le bord du chemin à guetter l'envol de la bécasse, ou le débourrage d'un lapin.
NB on pourrait débattre des heures, sans rapprocher d'un plomb les points de vue ; mais chasse des uns et chasse à cour où l'on épuise, traque le gibier jusqu'au coeur du village, sont à des années-lumière l'un de l'autre ( on tire, on tue, on ne torture pas )
D'autre part, paysan et particuliers seraient bien désolés, sans régulation de cette faune sans prédateur naturel !
je connais des chasseurs cons, très poètes devant kronenbourg et d'autres qui sont tout-à-fait respectables et respectueux envers la nature, et les promeneurs. mais bon...
Il me semble que vous ne soyez pas chasseur, moi non plus mais dans des arènes, des gens paient pour voir souffrir, agoniser et périr une bête qui n'a fait aucun mal...

   wancyrs   
12/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Salut Senglar,

Vous êtes un vrai farceur :) ! Je suis venu sur ce texte pour voir le châtiment d'un pêcheur, et si j'avais été vite sur la gâchette j'aurais mal noté ce texte. En fait, ici le salaire ce n'est pas le châtiment, mais le butin du pêcheur ; et avec vos images je comprends en quoi ces personnes pêchent. Ils font de la chasse une partie de plaisir, un sport, sans aucun respect pour la volaille, pour la vie.
le tableau de chasse ici est bien peint, et ce péché, dans la fierté des chasseurs, bien ressorti. Au début j'étais frustré par l'incohérence que je décelais entre le titre et le texte, après une douche chaude l'eurêka sans pomme a clignoté dans ma tête. Comme quoi, si tu ne comprends pas à première vue un texte, prends une douche chaude et bingo !
Merci pour le partage !

Wan

   Tomoe   
12/1/2023
Jaime pas bien . Déjà le sourire carnaire , je croyais qu'on disait carnassier . Ou alors c'est quand on a les dents incarnées , alors évidemment bonjour le sourire .
Mais -sur la langue les papilles- j ' aime bien . C'est beau comme -sur les doigts de pieds les ongles .
Dire que quand on mange un ortolan on meurt au bout de huit jours c'est très discriminant pour les ortolans, personne voudra plus en manger . Ca va leur faire de la peine .
L'oiseau éparpillé alors là non . Y a que Bernard Blier qui peut le dire quand il va à la chasse . Je sais vu qu'on m ' a déjà collé 4 fois la redif des tontons flingueur .Il dit texto -je dynamite , j'disperse, j'ventile . Alors forcément un oiseau .
Moi je suis d'une famille de chasseurs pour qui c'est pas les bobos écolos ( dixit un cousin ) qui vont assurer à leurs frais la gestion du gibier , faire de l ' égrenage en hiver pour les cerfs , réguler les populations ( de gibier seulement ) Moi je m ' en moque je mange de tout ce qui vole ou court du moment qu'il n ' y a pas de plombs dedans .
Je trouve plein de poesie dans une recette et dans un plat cuisiné de gibier .Les écolos aussi , c'est juste qu'ils l'l 'oublient quand ils en mangent . Donc faudrait leur faire lire votre poésie avant .
Vu comme ça, alors là oui j' aime bien votre poème .

   Marite   
13/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Pas du tout proche du milieu "chasseur" ce poème a éveillé ma curiosité et bien m'en a pris. Bon pour me faire une idée du "tableau" esquissé il a fallu trois lectures attentives et la recherche de la signification de certains mots !comme : nemrods, carnaire, effluence. Cela fait il a été possible de "visualiser" les scènes décrites avec précision en dépit de la taille réduite des vers. Cependant je reste avec deux interrogations :
- "bois létal" : est-ce le bois constituant les armes ou le bois des arbres qui peut être parfois égratigné par les tirs ?
- "Le salaire du péché" : là, je ne saisis pas du tout la correspondance avec l'ensemble du poème.

   Ramana   
13/1/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
J'habite à la campagne. Tous les WE, ça recommence. En fait, les sociétés de chasse élèvent des bestioles (lapins, faisants) et les lâchent dans la pampa en leur disant : bon, on te laisse 10 minutes d'avance et on se lance à ta poursuite... Euh non, ça, c'est les chasses du comte Zaroff ! Pour les bestioles, on leur laisse le temps de s'entraîner un peu à la course histoire de pimenter la chose, mais pas trop, il s'agit que les plus mauvais tireurs en aient pour leur argent.
Pour les bestioles plus grosses (chevreuils, sangliers) qui se reproduisent en liberté, ce sont des battues où il ont droit à un certain nombre de "colliers" par période de chasse.
Le sort des animaux d'élevage qui ne sont pas destinés aux chasseurs n'est pas enviable non plus, et même peut-être moins, puisque ceux-ci ne connaitront jamais leur atavique ivresse sauvage.
Cependant, ce qui me dérange chez les chasseurs, c'est le plaisir de tuer en dehors de tout besoin alimentaire. Les peuples "premiers", eux, ne tuent que pour leurs besoins, et même certains on des rituels pour s'excuser devant l'esprit de l'espèce prélevée, ce qui est fort loin de la mentalité de nos chasseurs contemporains.
Le thème de votre poème me parle donc, mais je suis plus réservé sur l'expression, mais il se fait tard...

   Catelena   
14/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Un tableau assez réaliste de ceux qui portent fusils et goût du sang en bandoulière, où nul parti pris ne semble guider la lecture, d'où l'on ressort sans être ébranlé dans ses propres convictions.
C'est ce que j'ai compris à votre poème.

Je n'aime ni plus ni moins la chasse que je ne l'aimais avant de prendre connaissance de votre poème. Je suppose que si elle est pratiquée dans le respect du gibier et de son environnement, elle peut être considérée comme une façon de conserver quelques réflexes fondamentaux de survie de nos lointains ancêtres chasseurs-cueilleurs, histoire de ne pas se retrouver démuni si les jours de disette tendaient à revenir...

Nemrods, carnaire, effluence. Pouvez-vous me traduire ces mots que je découvre aujourd'hui ?

Merci d'avance, Senglar.

Elena,
Peace & Love, man !


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