Votre poème, hélas, me paraît un peu court. Non par sa longueur en soi (quelques mots percutants peuvent laisser une impression immédiate et durable), mais par cela même qu'il déplore : à mes yeux, vos vers recouvrent un vide de conception, et je n'ai pas l'impression que ce soit l'effet que vous recherchiez.

Les mots parlent du confinement mis en place en France au printemps 2020 (ou alors je n'ai vraiment rien compris), un événement historique qui a eu des effets délétères sur une bonne partie de la population, qui a en outre bouleversé le rapport de beaucoup de Français au travail, qui a énormément diminué l'attractivité des grandes villes, des appartements sans jardin. Après le confinement, les choses avaient changé. Mais votre poème aborde ce bouleversement par le petit bout de la lorgnette : le narrateur ou la narratrice, en gros, se rend compte que l'être aimé, avec qui il/elle n'a pas eu la chance de se retrouver confiné(e), lui manque. Soit. Vous avez choisi de réduire le confinement à la séparation forcée de deux êtres qui sont mieux ensemble que séparés, avez occulté toute sa singularité. Votre choix d'auteur ou d'autrice souverain(e), rien à dire là-dessus…
… sauf que, par ce choix d'évoquer en titre le confinement, vous avez éveillé en moi une attente. J'espérais lire quelque chose qui me donne un point de vue sur cette expérience mondiale, me fasse sortir un instant de ma peau, me permette d'avoir un aperçu autre de ce que j'ai vécu ; ce n'est pas ce qu'il s'est passé pour moi.

Il y a donc dans votre poème, en ce qui me concerne, discordance entre ce qu'annonce le titre et ce que révèle le contenu, cette discordance m'amène à trouver vos mots anodins et l'ensemble fade. Mon avis n'aurait d'ailleurs pas forcément été très différent sans l'attente provoquée par le titre (j'apprécie la simplicité en poésie, mais d'abord le décalage ; vide de vie, vide de bruit, le chat s'ennuie, il y a certes une petite musique pas déplaisante, me dis-je, mais enfin, j'y reviens, c'est un peu court selon moi), il aurait sans doute été moins net.

J'aime beaucoup le texte dans sa rédaction simple et cependant d'une forte expressivité. Ces quelques images créent l'ambiance pour nous amener au ressenti de l'absence niché dans les deux vers de fin.
Cependant l'idée du confinement indiquée dans la présentation n'apparaît pas de manière évidente. Pour moi, ce poème vaut pour n'importe quelle absence.
Je reste donc sur cette idée générale si bien rendue.

bonjour framato
Un peu comme Vous, je parlai du confinement en son temps, lui accordant quelques vers.
Je trouve que vous avez bien trouvé l'idée, pour évoquer cette atmosphère, où l'on n'entendait aucun moteur, rien que le souffle de la nature avec le vent, le chant des oiseaux, le beuglement des vaches.
NB empreint de mélancolie, votre poème colle bien à la réalité du moment, auquel se rajoute une absence bien lourde, celle de celle qui n'est plus là.
Il ne fallait pas en rajouter, et votre court texte sied parfaitement au sujet... que l'on voudrait oublier !

Bien difficile à vivre cette absence en période de confinement ... le vide en soi allié au vide du mouvement à l'extérieur avec même la nature qui en rajoute :
" juste quelques fleurs perdues
dans l'herbe qui pousse ses soupirs"
Un poème très court certes mais écrit avec une si grande retenue dans l'expression d'un déchirement profond que l'on se sent ému. Le temps n'est pas encore venu pour les mots qui libèrent ...
C'est ainsi que je l'ai ressenti.

Slt,

un poème pour le moins minimaliste qui ne s'encombre pas d'un surplus de mots, qui demeure confiné dans son intimité du vide, dans son pointillisme de l'instant, du manque de l'être aimé probablement.

Les quatre derniers vers me poussent à commenter ce texte que je trouve émouvant, presque "fleur bleue " mais avec ce petit quelque chose d'espérance fanée dans le regard posé. Parfois la poussière peut faire frotter les yeux.

j'aime beaucoup la manière dont le poème glisse, c'est rapide et posé
les rimes nous font imaginer des choses et le sujet nous replonge dans les périodes vides ou il n'y avait rien d'autre que les détails de notre entourage pour nous accompagner dans notre ennuie.

ô ! c'est d'une douceur et d'une délicatesse charmante, comme une brise légère un matin de printemps.
Comme quoi, la poésie n'a parfois pas besoin de se parer de mille artifices pour nous emporter dans son monde.
Le peu de mots illustre bien ce vide évoqué où l'absence se pose comme un papillon sur une fleur.
C'est parfaitement dosé avec un jeu subtil sur la répétition du mot "vide" en rythme ternaire.
Joli aussi le jeu sur l'allitération en "v" et les assonances en "i", "ui", "a""eur" et "ou".
ça se déroule de manière aussi fluide qu'une partition musicale et les sons s'envolent, se répondent et se répandent comme un parfum dans l'air, et le tout dans un parfait équilibre.
J'ai également apprécié la sensualité de l'herbe qui pousse des soupirs et le mystère des couleurs qui ne sont que poussières où se cachent des traces de la personne aimée. Les images sont bien choisies et évoquent parfaitement la sensation de vide comme une petite mort qui a arraché le narrateur à son amour. Tout est fragile, tout peut disparaître et c'est dans les situations dramatiques que l'on en prend conscience. La vacuité plane comme une ombre...
L'homme est poussière et retournera à la poussière...
Bravo ! et merci pour le voyage dans cet ailleurs qu'est la poésie !

J'aime les poèmes courts et celui-là offre un déroulé qui relève de l'évidence avec ses sonorités ( "v" "i"), ses anaphores pleines de simplicité et de délicatesse ( "juste un peu ")

La chute le rend philosophique avec cette évocation des poussières.
On est dans l'infiniment petit mais le rendu est grand.

Je trouve que le poème dont j'apprécie fortement le minimalisme se suffisait à lui même.
Le titre et l'exergue parasitent à mon sens le ressenti.
Dommage.

J' ai du mal avec la poésie lyophilisée . Et puis avec le réchauffement faut économiser l ' eau . Mais même comme ça je sens que c'est prometteur surtout qu'il y a quand même " juste un peu de pluie" ca va tout arranger .

Pour le reste , vide d'odeur avec un chat confiné , je me doute que vous n 'avez pas de chat , ou c'est un chat avec un déodorant intégré . Mais vous n ' êtes pas non plus dans la catégorie poésie réaliste .

Des fleurs qui poussent des soupirs , c'est normal : tous les enfants savent qu'il faut tirer sur les fleurs pour qu'elles grandissent . Ca doit leur faire mal .C'est vrai puisque je l ' ai lu .

Mon poéte lui aime bien ce qu'il dit poésie impressionniste où les mots sont dit-il des touches posées par la plume sur le papier comme avec un pinceau . ( il sait pas qu'on est passé au bic et qu'on écrit sur un clavier ) . Donc je note pour lui

Salut framato,

Du libre comme je l'aime, voilà ce que j'ai lu cet après-midi; ici, nulle découpe de cheveux en deux mille quarante huit mais des mots qui tombent drus sur mes neurones, tels une pluie froide qui m'assène la tonalité du texte, l'exposition du thème. Je ne vais pas me lancer dans un commentaire composé parce que ce poème se ressent plus qu'il ne s'analyse à mon avis et son format court et en deux parties le rend efficace.

Bravo !

C'est dans l'absence, le manque que l'importance d'une relation prend toute sa mesure.
Le confinement nous aura permis cela, savoir qui nous manque vraiment.

Un poème simple à l'extrême, oui l'ambiance est bien rendue et l'émotion présente mais j'aurais aimé un peu plus de développement, un peu plus de corps à votre écrit.

Merci du partage

Myo