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Poésie contemporaine
sigrid : Symbiose
 Publié le 09/07/22  -  8 commentaires  -  1501 caractères  -  132 lectures    Autres textes du même auteur


Symbiose



Je me suis détestée, si fade en ce miroir
Chaque petit défaut je voulais effacer
Je le trouvais si laid, ce portrait déformé
Rongé par ma rancœur qui persiste à pleuvoir
Et face à mon reflet, je me suis détestée.

Je me suis répugnée, nue face à l’objectif
Qui ne pouvait montrer que le fruit du péché
Corps difforme et ballant qui jamais ne s’aimait
Je voulais arracher ce surplus corrosif
À travers les photos, je me suis répugnée.

Je me suis tant déçue, à ne jamais tenir
À me laisser aller aux plaisirs corrompus
Plaisirs qui par excès ne se savourent plus
J’ai haï à outrance, haï à en vomir
À toujours succomber, je me suis tant déçue.

***

À me tourner le dos j’ai perdu tout espoir
De maîtriser mon corps, mon estomac avide
À rassasier encor cet estomac si vide
Car c’est mon réconfort, ma lueur dans le noir
Ma source de fraîcheur en ce désert aride.

Pour sortir de ce cycle où je me suis perdue
J’ai décidé d’aimer ce que j’aurai toujours
Apprendre à m’accepter sans le moindre détour
Et de ne plus chercher le contrôle à l’abus
À brimer mon esprit de redondants discours.

Je te libère mon corps de tes chaînes entravantes
J’ai tenté à tout prix de brider tes désirs
Et puis tant bien que mal j’ai tenté de te fuir
Alors pardonne-moi d’être si exigeante
Apprenons à s’aimer pour construire l’avenir.


 
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   Anonyme   
1/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
La première moitié est beaucoup plus claire et compréhensible que la seconde ! La répétition des vers premier et dernier est ici très justifiée, car la poétesse du texte se déteste, sur un sujet d'actualité, l'apparence physique, notamment celle des femmes (des pays développés). Vous auriez pu expliquer pourquoi tant de haine, je suppose que c'est par comparaison avec les jolies qui passent sur les écrans, mais pourquoi pas une autre explication. La formulation est pas mal mais pour un sujet tragique j'aurais vu plus de préciosité.
Je note "bien" cette première partie.
La deuxième mérite des éclaircissements, à commencer par ce à quoi se réfère "c'" dans "c'est mon réconfort.
Mais bon vous avez respecté les rimes, ce que je ne sais pas faire moi-même. Arsinor

   Cyrill   
4/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Apparemment il est question de haine de soi et de son corps. Mais je lis des métaphores très convenues :
« Car c’est mon réconfort, ma lueur dans le noir
Ma source de fraîcheur en ce désert aride. »
ou d’autres assez étranges :
« ma rancœur qui persiste à pleuvoir »
Je trouve qu’à trop chercher l’argumentation, car le texte s’étire en longueur sans décoller, le texte perd en poésie.
Les deux dernières strophes me font penser à un manuel de pensée positive, rien qui m’émeuve.

   virevolte   
9/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
J’ai eu l’impression que ce poème parlait de boulimie:

De maîtriser mon corps, mon estomac avide
À rassasier encor cet estomac si vide

en tout cas des malheurs d’une addiction et ses dégâts visibles contre laquelle on lutte d’abord pour en arriver à l’acceptation:

« Apprendre à m’accepter sans le moindre détour
Et de ne plus chercher à contrôler l’abus ».

J’ai bien aimé dans la première partie la scansion de la détestation de soi-même
« je me suis détestée, je me suis répugnée, je me suis tant déçue »
La deuxième partie en revanche ne m’a pas vraiment convaincue elle est moins claire, même si on comprend bien qu’il s’agit d’un retour sur soi qui libère.

Il y aussi beaucoup de clichés qui agacent comme, « La lueur dans le noir ». « le désert aride »
« le fruit du péché » qui s’égare dans une vision religieuse, absente du reste du texte.
J’ai l’impression aussi que ce poème aurait pu s’alléger de quelques expressions forcées comme le « redondant discours », « les chaînes entravantes » le « surplus corrosif ».
Peut-être que la recherche d'alexandrins et de rimes ont empêché la simplicité et l’émotion.
L’intention ,si je l’ai bien comprise, reste louable et m’a finalement intéressée.

   papipoete   
9/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour sigrid
Ce n'est pas possible, ce n'est pas moi là au tain du miroir ? je me déteste à réaliser, que c'est mon corps et non mon âme qui commande ! je voudrais inverser les rôles, mais c'est si difficile et me rend malheureuse... alors je cesse de me mirer au psyché, je me laisse aller, succombe à tous les abus !
NB un constat amer, la volonté de rectifier le tir, et l'abandon face à son propre regard et de celui des autres.
Douloureux problème, face aux minettes à la taille de guêpe, au nombril et l'échine à l'air, face auquel je ne puis apporter d'avis pertinent... Se trouve-t-on beau ( même chez un canon ? that is the question ? )
J'aime davantage la première partie, avec ce premier vers en partie répété en finale. et les 6e et 7e vers aussi
des dodécasyllabes avec assonances vêtent parfaitement ce contemporain

   senglar   
9/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Sigrid,


Il est très beau ce poème repoussant qui agit comme une catharsis, les vers s'y répondent à eux-mêmes en se balançant. J'aime son mouvement de bascule, je suis laide tu es laide même en te retournant, à force d'être laide je finis par m'aimer et j'entrevois même une porte de sortie, je vais briser les règles et m'édicter moi-même.

C'est que je suis belle au fond !

J'ai bien aimé ces vers sublimes à se répondre, dialogues en miroir et révoltes à tiroirs.


Seul le dernier vers me gêne dans sa formulation :
"Apprenons à s'aimer pour construire l'avenir."
Ce "s'" ne me va pas. J'attendrais plutôt "nous", mais le "nous" est peut-être trop pluriel ou aristocratique.


Merci

   Lulu   
9/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Sigrid,

J'ai adoré ce texte, notamment pour sa première partie dont j'ai aimé le travail, sa construction.

Je l'ai trouvé très rythmé par le jeu des répétitions qui cadrent, d'une certaine façon, le propos : début de strophe et fin de strophe. Un bel effet miroir dans la forme poétique - d'une répétition à l'autre dans ce parallélisme - qui ne triche pas avec le fond qui se veut naturellement lucide par l'expression des sentiments énoncés au coeur de chacune des strophes. Bien vu, par exemple, "ce portrait déformé / Rongé par ma rancœur qui persiste à pleuvoir" qui semble comme vouloir sortir de ce cadre fixé pour finalement dépasser la seule apparence. Bravo pour cette forme que je trouve exceptionnellement bien vue, originale, et qui, pour chaque strophe, donne à lire un beau portrait. Dans cette partie, la narratrice ne s'est pas aimée. Mais on peut lire, au-delà du travail d'écriture, et par l'écriture même, un très beau texte qui interroge la beauté et la laideur du point de vue des apparences et des caractères.

Pour la seconde partie, j'ai été un peu moins emballée en raison peut-être de cette forme, plus libre, il est vrai, mais dont la portée en pâtit un peu au début. Peut-être aurait-il fallu maintenir une certaine rigueur, ne serait-ce qu'à peine, avec une virgule, par exemple dans le vers "À me tourner le dos j’ai perdu tout espoir" ? Une virgule après "le dos".

En tout cas, l'effet d'une rupture entre une recherche de maîtrise nettement observée dans la première partie et une certaine libération dans la seconde parvient à nous toucher par la carte de la sincérité.

Je crois n'avoir jamais lu de poème sur ce thème. Je le trouve donc d'autant plus intéressant qu'il résulte d'un vrai travail d'écriture.

En le relisant, je me suis dit qu'il était dommage que le choix retenu ait été celui d'un poème contemporain, avec des rimes imparfaites, mais très vite, j'ai aussi pensé que ce choix avait aussi son importance et qu'il n'était pas nécessairement une facilité, car au-delà du portrait d'un personnage qui s'interpelle face à un miroir, on pourrait presque questionner la poésie même. En tout cas, c'est un stade de lecture que j'ai entrevu et qui m'a plu, même s'il n'était pas recherché.

Enfin, je trouve le titre intéressant, mais pas suffisamment explicite. Peut-être est-il trop généraliste ? On pourrait mettre tant de choses dans ce mot.

Mes encouragements !

   Stephane   
10/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Superbe poème en deux parties, du dégoût à l'acceptation.
Le thème de la symbiose est traité de façon originale.
J'ai vraiment été bluffé par la maîtrise de l'écriture, l'intelligence de la construction, etc.
Une vraie réussite, bravo !

   Edouard   
12/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sigrid,
veuillez me pardonner cette intrusion dans le domaine de la psychologie.
En acceptant votre corps, qui n'est pas séparable de votre conscience, vous acceptez aussi celle-ci. Bien sur ceci est une logique circulaire mais elle a un grand avantage: elle engengre l'amour qui commence toujours par l'amour de soi; quelle que soit la définition de 'soi'.
j'aurai presque oublié de vous dire que le poème est beau.


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