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Poésie contemporaine
solinga : La coupe aux souvenirs
 Publié le 21/04/23  -  6 commentaires  -  866 caractères  -  160 lectures    Autres textes du même auteur

Rêverie rimée autour d'un verre.


La coupe aux souvenirs



J’ai cueilli au cristal, synecdoque d’un soir,
miroitant alambic (la mémoire est chimiste),
le dépôt mordoré, tout rutilant d’espoir
de ta présence ici. Le tremblement subsiste :

rien ne s’efface de ce que fut ta brûlure,
le songe réglant seul sa propre perspective.
Dolent, nu de toi, mon corps suivait la courbure
du sofa. Je chaussai mes yeux de détective.

Pris en ton oblique, mes désirs s’agitaient,
joignant au galop la fantaisie sur son fiacre.
« Nous sertissons notre rêve intact », murmuraient
mes doigts faisant rouler une perle de nacre,

ce peu d’éternité qu’un bijou sauvegarde
et qu’on porte à l’oreille – en suspension lyrique.
« Nos souvenirs sont les rubis des vins de garde…,
fit ma lèvre, … qui nous distillent leur mystique ».


 
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   jeanphi   
9/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Je vois dans ce travail l'œuvre d'un véritable écrivain empruntant avec brio la figure de l'échec constant ... La parenthèse est maladroite, tout le reste est pur régal (avis qui n'engage que moi).
Votre poème est flatteur, il subjugue, il atriste, console, et amuse l'intelligence du lecteur.
L'exergue révèle d'une sophistication complètement absente du poème. Il m'émerveille que la forme hachée de celui-ci vous permette d'y insuffler une âme et du charisme.
Par ailleurs, si je n'y avais pas été receptif, j'aurais lu des associations de mots trébuchantes un peu partout et me serais demandé pourquoi ce " peu d'éternité qu'un bijou sauvegarde et que l'on porte à l'oreil porte en suspension lyrique " forme ces groupes nominaux précis plutôt que d'autres ... La profondeur du message m'en serait cependant demeurée intacte.
Me manque le discernement à traiter ce grand et sublime désespoir que vous nous proposez.
Bravo

   Edgard   
10/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Il n'est pas facile de commenter... Paul Valéry disait:"mes poèmes ont le sens que le lecteur leur donne" (de mémoire...)
Un verre de vin, (Vosne Romanée premier cru?) évoque des souvenirs tendres et cruels. (Je ne citerai pas le petit gâteau d'un écrivain moustachu parce que j'en ai marre de cette référence complètement usée!).
L'idée me plaît. La couleur, l'âcreté première, puis le goût, les parfums qui se révèlent peu à peu et emportent vers la songerie la nostalgie... Les premières strophes sont intéressantes, très chargées de sens.
Puis on s'en va vers la "perle de nacre..." Le thème du vin est abandonné un temps pour y revenir dans les deux dernier vers. C'est ce qui me gêne un peu dans votre poème. L'unité du thème.
C'est pourtant bien écrit...encore que la fluidité de la lecture soit parfois gênée par les libertés prises avec le rythme des vers... le nombre de pieds, la césure.
"Le songe réglant seul" Pourquoi pas "règle" qui serait plus léger à mon avis, plus direct, moins discursif.
"Dolent, nu de toi, mon corps suivait la courbure
du sofa." c'est très beau, mais que vient faire à la suite "Je chaussai mes yeux de détective."?
"fit ma lèvre" 'est pas très bien trouvé, c'est juste mon avis :registre de langue. C'est toujours une histoire de mot juste.
Il y a des passages très plaisants:
"« Nous sertissons notre rêve intact », murmuraient
mes doigts faisant rouler une perle de nacre,"
Je suis partagé dans mes impressions entre des passages très élaborés et le manque d'unité du texte, et quelques détail qui me gênent.

   Anonyme   
21/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Je ne sais pas trop si ce qui déclenche la nostalgie, l'empreinte d'absence, que ressent le narrateur ou la narratrice, c'est le dépôt séché d'une boisson au fond d'un verre (de cristal, on n'est pas chez les pelous mais le personnel n'est pas encore passé faire la vaisselle) ou une perle chue d'un bijou – pour ma part j'ai l'impression que les deux se succèdent –, quoi qu'il en soit l'action a semble-t-il eu lieu sur le canapé.

Je me dis que ces dodécasyllabes déstructurés correspondent bien à un lendemain difficile, mes yeux oscillent sur eux, vont et reviennent en quête de césure, comme une barque ballottée sur des vagues soûlographes ; l'absence de majuscule systématique en début de vers ajoute à mon sentiment de débraillé, c'est plutôt agréable…
… sauf ici :
Pris en ton oblique, mes désirs s’agitaient,
à cause de la syllabe faible placée précisément à l'hémistiche, en sixième position, ce qui m'incite à scander dans ma tête
Pris en ton obliQUEU, mes désirs s’agitaient,
Et là ça ne va pas du tout, j'esquisse quelques pas vers les toilettes. Heureusement, ouf, fausse alerte.

Selon moi la forme est donc en plaisante adéquation avec le propos, pour ne pas dire grand-chose mais aujourd'hui c'est difficile de réfléchir sans alka-seltzer.

   Provencao   
21/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour solinga,


"rien ne s’efface de ce que fut ta brûlure,
le songe réglant seul sa propre perspective.
Dolent, nu de toi, mon corps suivait la courbure
du sofa. Je chaussai mes yeux de détective."


J'aime bien cette amertume, imagination véritables mediums du spleen , de la nostalgie.

Vous avez fort bien joué avec cette oscillation de mots choisis qui engagent toute la poésie dans le mystique .

Belle intensification du souvenir.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Geigei   
22/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un hiatus après 3 mots. suivi d'un mot ambigu.
Me voilà prévenu. Je devrai me passer de fluidité.
Mais le fond du verre est sec. C'est cohérent. Il ne reste qu'un dépôt.

"mes doigts faisant rouler une perle de nacre," Le liquide revient. Un moment d'onanisme sur la perle, la lèvre ensuite, et l'ambiguité a l'élégance de m'oublier un peu pour me laisser savourer.

Voyeur, moi ? Je ne répondrai pas.

Sans compter que le texte était à "deux doigts" de la catégorie classique.

   Donaldo75   
22/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Etrangement, les enjambements et la ponctuation ne m’ont pas choqué ; je dis ça parce que dans ma période géométrique, cela m’aurait hérissé le poil mais là que nenni je me sens cool de chez à l’aise. Je trouve à ce poème, de ce fait, un côté cubiste même s’il reste dans un cadre du genre la rime et un semblant de métrique. Et ce n’est pas facile de composer du cubisme dans un environnement classique. Ici, la forme sert bien le fond et reste dans ce que l’exergue promet. Il y a du rêve ou en tout cas une forme de laisser aller, comme quand l’esprit vagabonde et les vers se construisent sans logique apparente. Pourtant, je devine le travail derrière cette composition mais la force de ce poème est de ne pas faire transparaitre le labeur dans l’écrit. Zut, je viens de m’apercevoir que ma dernière phrase ressemble à un truc de sociologue.


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