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Poésie en prose
solinga : Nommer sous la glace
 Publié le 30/08/23  -  9 commentaires  -  1591 caractères  -  127 lectures    Autres textes du même auteur

Réverbérations solipsistes en zone de plein hiver, avec comme excuse l'ouverture béante aux éléments mêlés.


Nommer sous la glace



C’était un soir de glace, avec des courants d’air dévalant l’obscurité, et le ronflement du Rhône charriant la très reculée mélancolie des mers. Fleuve en bile noir, visqueux déroulé de fiel, avec hébergement pour la gent palmée, cygnes et cormorans, et champ d’atterrissage pour les mouettes en tapage élémentaire.

Leurs cris sont les couinements d’un ego pris au miroir.

Toute page n’étant, dispensée de tain, qu’un reflet désaxé de plus, quels sons peuvent bien émaner de leur envol commun ? Ces rémiges de papier s’entravent par l’accolement vertical des parois du livre. Dès lors quels bris d’harmonie ?
Quels échos ? De ceux qui ne méritent l’excavation d’une clarté, conquise au soupirail… décidément aléatoire.

Entends cela, petite folle des grands vents, qui te laisses emporter à l’indécence maniaque de prélever çà et là au sein du continuum pensant, et noir de poix, de ta première personne.
Toute impression prononce son nom sur l’intonation des oracles et demande les signes manuscrits qui la haussent à de l’éternel – mais un éternel par approximation.

Petite folle des grands vents, tout intériorisée, toute sécable, tu braves l’inconsistance de tes houles quotidiennes, les baptises de noms de bêtes aquatiques – mes idées fugueuses, goélands et marsouins, mes exaltations inchoatives, poissons volants ; mes oursins sont des inquiétudes à piquants et mes imaginations bateleuses ont dénominations d’étoiles de mer.

Tu y brodes bien en vain le désœuvrement des bras fluviaux jaloux de l’angle océanique.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Eki   
18/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Je ressens le travail d'un tel texte avec des formules très expressives, originales...

Mais l'écriture est compliquée pour moi ce qui ne facilite l'aisance de ma lecture.

Votre texte gagnerait en simplicité.

En fait, je ne savais pas où j'allais vraiment...C'était l'ouverture béante aux éléments mêlés...

Suis pas experte, je ne donne que mon ressenti...probablement que d'autres apprécieront pleinement ce texte.

Peut-être une autre fois...

Eki un peu perdue (on ne peut pas laisser un commentaire sans "appréciation"

   Ornicar   
22/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
J'ai beau revenir à ce texte chaque jour, le relire à nouveau, rien n'y fait. Je n'y arrive pas.

Je ne comprends rien, mais vraiment rien. Je ne ressens rien. Encéphalogramme plat. Je ne vois là qu'hermétisme et propos abscons, voire parfois pédants, certaines formulations me semblant être assénées sur un ton docte et professoral, comme par exemple : "Toute page n'étant, dispensée de tain, qu'un reflet desaxé de plus..." ou plus loin ce "continuum pensant". De la prose, oui, mais bien éloignée de la poésie à mon goût.

Totalement désemparé face à ce texte, je ne peux compter ni sur le titre, ni sur l'exergue pour avoir un début de piste, une amorce suceptibles de me guider dans ce maquis. "Solipsistes" ? Vraiment ? Peut-être écrivez-vous pour vous-même. Dans ce cas...

Triste commentaire que celui-ci ! Alors ? Un autre jour ? Dans d'autres dispositions ? Désolé pour cette fois.

   Cyrill   
23/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Cette prose a une sacrée force.
Elle m’emmène avec elle dans des réflexions complexes, me noie dans son regard aiguisé qui use de métaphores aqueuses et ailées pour discuter de l’ego. Je ne saurais les décortiquer mais elles sont persuasives.
Je me représente ce narrateur promeneur des bords d’un fleuve qui n’est pas loin de là où je crèche.
Il se matérialise lorsqu’il s’adresse à la « petite folle des grands vents » - quelle jolie expression -qui du même coup se matérialise également.
Lui parle de son ego à elle ( sa « première personne » )alors que c’est du sien qu’il me paraît se soucier en primeur :
« mes idées fugueuses, goélands et marsouins, mes exaltations inchoatives, poissons volants ; mes oursins sont des inquiétudes à piquants et mes imaginations bateleuses ont dénominations d’étoiles de mer ».
je pense au personnage masculin alcoolique et dilettante dans « Le repos du guerrier » de Christiane Rochefort. Un personnage à la fois brillant et méprisant.
Je n’aime pas votre narrateur mais je me régale de son discours paradoxal et de la poésie qui s’en dégage. Paradoxal ?! Moi aussi.

   Donaldo75   
23/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
L’exergue m’a bien fait planer.

Pour ce qui est du poème, la poésie en prose étant à mon goût un genre très difficile, il est réussi. Pourtant, je ne suis pas fan des textes qui me parlent à la deuxième personne du singulier mais dans le cas présent ça fonctionne. La poésie prend de l’ampleur, les éléments naturels habillent les effluves de phrases et rendent l’ensemble imagé, vivant.

Bravo !

   papipoete   
30/8/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
bonjour solinga
Le fleuve coule devant moi, comme mon sang qui ne doit guère être rubicond... plutôt visqueux sous les flots d'alcool que j'ingurgite, me donnant la parole à qui ne me répondra pas ! je suis seul avec ma saoulerie ; on s'entend bien tous deux.
NB si le sens de votre prose est celui que votre plume insuffle, je vois très bien le héros invectiver le ciel, les oiseaux de bon et mauvais augure ; il peut même lever le ton, les mouettes s'en balancent... et cette petite folle aux rémiges de papier, a bien d'autres vents à fouetter ! Enfin, ce que je crois décoder ?
Hermétisme, vous avez dit " hermétisme " ?

   Vincente   
30/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
L'angle du regard ne manque pas d'acuité et d'ingéniosité, disons d'inspiration.
Il "brode[s] bien en vain le désœuvrement des bras fluviaux jaloux de l’angle océanique.".

J'aime beaucoup l'appellation "petite folle des grands vents" ! Cette façon de nommer la conscience qui entend cependant trouver "l'éternel par approximation", comme pour ne pas le prendre au sérieux, comme par distanciation, se protéger du gouffre qu'il représente.
Si bien que cette manière de nommer les "houles quotidiennes" en tant que "bêtes aquatiques" paraît très porteuse de caractéristiques singulières, c'est très expressif, oui, et fort poétique.

Dans cette déclinaison très évocatrice, j'ai cependant était un peu perdu à la lecture par l'anachronique formulation de ce passage : "et le ronflement du Rhône charriant la très reculée mélancolie des mers". J'y vois un contre-sens temporel, ou mécanique, puisque le fleuve ne charrie pas le flux de la mer, mais bien l'inverse. Par contre, si l'idée était de signifier que les "éléments" marins remontaient le fleuve pour se soustraire à ses intempérances et incontinences désastreuses, alors, je rejoins l'idée… mais pas l'énonciation de ce premier paragraphe.

   Provencao   
30/8/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Bonjour solinga,

"Toute page n’étant, dispensée de tain, qu’un reflet désaxé de plus, quels sons peuvent bien émaner de leur envol commun ? Ces rémiges de papier s’entravent par l’accolement vertical des parois du livre. Dès lors quels bris d’harmonie ?
Quels échos ? De ceux qui ne méritent l’excavation d’une clarté, conquise au soupirail… décidément aléatoire."


Faute d’une conception plus précise des sons et des échos,je me prends à regarder le texte comme une habile reconstruction de l’histoire des idées, un puzzle ingénieux aboutissant à la résolution des contradictions initiales, comme un détective jusqu’au dénouement de l’enquête....

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Eskisse   
30/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Solinga,

J'aime cette prose qui a le souffle des versets et la robe de l'hermétisme.
J'ai souri comme en pays familier, à l'expression " avec hébergement pour la gent palmée, " qui me rappelle, avec la suppression de l'article, la prose d'Albert Cohen.
J'ai été séduite par le discours émouvant à la petite folle des grands vents.
Mais j'ai été désarçonnée par la mention de la page, du papier et du livre; mon esprit ne parvient pas à transformer cet énoncé en images.

Merci du partage

   Pouet   
2/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

C'était donc un soir de glace, de ceux qui laissent les patins de banquise se démener avec leurs ailes coupées de verglas en attente d'un aérodrome de curling Et tout dégel surnage, le palmipède brise-glace est en prise avec la refonte de son miroitement de sérac. Après qu'est-il écrit? Sans doute des nébulosités de calotte ou des trumeaux de névé. C'est écrit : la petite folle des grands vents est une mouette-vague, animal marin qui tâtonne dans la confusion des nuages. J'aime beaucoup cet éternel par approximation, c'est pourquoi je ne m'y attarderais pas. Demeure l'angle de l'océan, là je n'y vois que l'obtus du ressac.


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