J'aime cette belle métaphore de l'homme, du poète et du temps qui n'a de pitié pour personne.

Les images éloquentes ("Des vaisseaux exilés sur les mers exaltées", "Plonge dans ses rêves comme dans l’horizon", "Des navires naufragés sur des plages oubliées") filent la métaphore du premier au dernier vers.

Nous assistons à l'acceptation finale de la dure réalité par une reprise des premiers vers en leurs contraires :

A "toujours" répond "jamais", à "trop pâle", " trop vague" et à "joie", "peine". "Des vaisseaux exilés sur les mers exaltées," deviennent "Des navires naufragés sur des plages oubliées" et les "vastes nuées" symboles de liberté, de plaisirs intenses et infinis sont remplacées par les "regrets".

Cette acceptation finale est subtilement amenée par les questionnements qui ponctuent les strophes II, IV et V. Particulièrement par la strophe IV où l'espoir suggéré "("Est-ce l’avenir là-bas/Qui te tend les bras ?") est impossible comme le soulignent les deux vers qui closent la strophe :
"Ou bien le passé, cruel, / Qui de son doux nom t’appelle ?"

Merci de ce voyage dans les nuées et le temps.

J'aime beaucoup ce poème qui nous emmène au large.

Le rythme est superbe, bien travaillé au niveau de la longueur des vers, de la ponctuation et des répétitions ("traîne, traîne", "Terre ! Terre !", "Vogue, vogue". Quelques rimes, mais pas trop, juste ce qu'il faut pour renforcer la musicalité de l'ensemble.

J'aime beaucoup le premier vers ("Toujours est trop pâle") auquel répond le premier vers du dernier quatrain ("Jamais est trop vague") ; une belle trouvaille dont on pourrait faire une belle petite maxime.

Un bien joli poème que l'on peut lire à haute voix pour le plaisir.

J'ai aimé l'aspect parfois musical de la composition des vers mais moins goûté certaines inversions peu gracieuses.
"...de lui auront raison" on sent qu'il fallait rimer avec horizon
"Qui de son doux nom t’appelle ?" et là avec cruel
De plus je n'ai pas bien compris le sens du "doux nom" à donner au passé et quel est ce doux nom ? Passé ?
Et comme l'impression que vous n'avez pas vraiment recherché les rimes. Un texte un peu paresseusement écrit, comme un premier jet.

Bonjour Strawbob,

Quelle éloquence!

Le narrateur s'exprime avec vigueur teinté d'une certaine gravité.
Un poème qui a un sacré caractère, les vers sont bien choisis pour nous transmettre une telle vitalité.
Une belle fluidité, des ponctuations offrant de belles nuances au niveau du rythme et du ton.
Je n'ai rien à reprocher sur le fond et la forme.

"Navires naufragés sur les plages oubliées " L'océan l'appelle mais la grève le retient ! Amiral, albatros ou poète, le vieil homme (qui me fait penser à celui d'Hémingway ) ne me laisse pas indifférent. J'en aime la mélancolie : "bercé par les remous du souvenir " et son combat contre le temps qui fuit (toujours, jamais )