Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
troupi : Rêveries
 Publié le 19/08/14  -  18 commentaires  -  796 caractères  -  353 lectures    Autres textes du même auteur

Un bord de rivière aux falaises escarpées.
Tôt le matin. Seul.
Des silences, des ondes et des lumières propices aux rêveries.


Rêveries



La falaise est concave
Inlassable le vent lui vole des poussières
creuse au ventre profond
Il espère trouver un jour un cœur qui bat

La falaise est brisée
Des titans en colère ont dépecé ses roches
étranges pyramides empilées çà et là
dans le bas du vallon

La falaise est béante
Un orage assassin coup de glaive du ciel
l'a éventrée un jour
Sa blessure gémit quand l'air un peu trop vif en caresse les lèvres

La falaise est usée
Mille rides ondoient sur un frisson de peau
et sa chair est percée
Son sang clair comme une eau s'épanche et vient grossir l'artère tout en bas

Et depuis si longtemps

elle vit

Prométhée le savait

Il en a fait les hommes


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Myndie   
6/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah le mythe de Prométhée ! (enfin une partie)
Quel bonheur ce poème !

J'en apprécie tout particulièrement le rythme, majoritairement porté par l'alternance d'hexasyllabes et d'alexandrins.
C'est habile car cet apparent désordre de la syntaxe attire immédiatement l'oeil, tout en éveillant le sentiment du dérèglement ambiant généré par la fureur des éléments qui s'acharnent sur la falaise.

Et d'autres effets visuels et sonores donnent vie au texte :
- l'allitération en v qui crée un effet harmonique et souligne le mouvement (souffle du vent, poussières qui volent, érosion de la falaise qu'on « éventre »...)
- comme une rime posée en début de vers, l'anaphore « la falaise » qui donne au rythme un effet incantatoire et, sonnant comme une plainte adressée aux dieux, nous renvoie aux temps mythologiques des « titans » et des « coups de glaive du ciel ».

Je ne peux relever toutes les images qui m'ont particulièrement séduite : il y en a dans chaque strophe.
La chute est admirable.
Assurément, vos rêveries m'ont conquise ! :-D

   Francis   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les images suggérées permettent facilement d'accompagner l'auteur dans ses rêveries. Sculptée par l'érosion, la falaise devient un corps de femme (ventre, blessure, lèvres, rides, sang, chair, peau, sang, cœur, artère).
J'ai aimé cette fin qui prolonge la rêverie vers la mythologie.

   leni   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
salut Troupi

ton style est reconnaissable Il est dépouillé d'une grande simplicité évocatrice aucun mot n'est de trop

ces quatre vers illustrent bien mon propos

La falaise est béante
Un orage assassin coup de glaive du ciel
l'a éventrée un jour
Sa blessure gémit quand l'air un peu trop vif en caresse les lèvres

Ton texte comme les précédents ont une âme Bravo Ami Troupi
Salut cordial Leni

   Arielle   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette rêverie au pied de la falaise revisite au féminin le mythe de Prométhée. Elle accouche de l'humain plutôt qu'elle ne le sculpte de ses mains.
Une mise au monde qui s'accomplit dans la douleur quand le titre parle de rêverie. C'est un peu comme si le drame montait en puissance jusqu'à l'hémorragie finale, comme si la promenade s'achevait en cauchemar.
C'est une vision bien sombre de l'avenir de l'humanité que j'entrevois sous tes images, troupi, mais je peux me tromper, la falaise, la Terre sont encore vivantes bien que meurtries alimentent encore" l'artère tout en bas"

Une métaphore bien plus profonde qu'on ne l'imagine à la première lecture

   Robot   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je vois dans ce poème comme l'illustration d'une naissance, un accouchement de Gé par césarienne. Le mythe de Prométhée rejoint la création biblique, l'humain né de la terre. Ce que l'homme perçoit de la nature, qu'il transforme, qu'il transcrit par son imaginaire.
Aujourd'hui, la science confirme peu ou prou les mythes: Nous sommes nés de la terre et même nous serions des poussières d'étoiles.
Voilà ce que ce beau texte m'a inspiré.

   Michel64   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette falaise qui vit et soufre comme les hommes que Prométhée créa de sa glaise et de ses roches, vous en faite aussi une description très naturaliste. Comme un historien de l'érosion, lente (le vent) ou immédiate (l'orage). Vous êtes peut-être un rêveur (titre du poème) mais aussi, je pense, un observateur curieux.
J'ai beaucoup aimé le rythme , 6, 12, 6, 18 des 3ème et 4ème strophes qui se casse à la fin avec ce "elle vit".
Je la vois cette falaise, perdant son eau (sang) dans la rivière.

   Anonyme   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Troupi,

De la violence, surtout sur ce passage:

"La falaise est béante
Un orage assassin coup de glaive du ciel
l'a éventrée un jour
Sa blessure gémit quand l'air un peu trop vif en caresse les lèvres"

La falaise écorchée dans ses entrailles et la douleur vive que je ressens.
De belles trouvailles qui renforcent l'âme souffrante et enjolivent la cruauté.

Des images de par leur puissance:

"Inlassable le vent lui vole des poussières"

à tomber

"Un orage assassin coup de glaive du ciel"

majestueux

"Mille rides ondoient sur un frisson de peau"

l'art du sillon, magnifique

"Son sang clair comme une eau s'épanche et vient grossir l'artère tout en bas"

comme la mélancolie est belle

J'ai aimé de bout en bout la force et la souffrance mis en valeur par de sublimes métaphores que dégage votre poème.

   Anonyme   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Certes, une allusion au mythe de Prométhée mais tout à fait secondaire, à mon sens.
Ce qui fait la beauté de ce texte ce sont ces images magnifiques pour matérialiser l'agression du temps sur cette falaise.
J'ai du mal à en choisir une plus qu'une autre ; je citerai :
" Sa blessure gémit quand l'air un peu trop vif en caresse les lèvres "
Très beau poème.

   ikran   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La falaise est concave
La falaise est brisée
La falaise est béante
Et depuis si longtemps
Prométhée le savait

J'ai énormément apprécié ce rythme.

L'idée de laisser entendre la vie dans la roche est très puissante aussi

"il en a fait des hommes"

Il n'y a que "rides ondoient" qui m'a gêné en termes de sonorité. Sans doute une névrose dont je suis le sujet, car il n'y a objectivement rien à redire.

Merci,

très bonne journée,

ikran

   Anonyme   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'action de la nature peut sembler cruelle. Tant celle des éléments qui se mélangent en se "déteriorant l'un l'autre" que celle du temps qui rend cette action permanente.
L'un des meilleurs poèmes de vous sans conteste. Vous me demandez parfois une explication en forum sur mes propres textes aussi je rejoindrais volontiers le commentaire précédent pour vous demander quel lien (sinon celui de la falaise tout simplement) vous faites avec Prométhée et "il en a fait des hommes".
J'aurai juste trois remarques tout à fait subjectives :
- vous parlez de coeur qui bat que le vent espère creuser..."au" ventre profond (le "au" aurait été un "un" à mon écriture).
- "titans en colère" : je serais resté sur le phénomène naturel plutôt que ce recours à la mythologie : vagues, bourrasques, marées, embruns, houles...
- Un orage "assassin coup de glaive" : "d'un coup de glaive " ? et "assassin"... j'aurais suggéré le mot "éclair" qui aurait bien illustré le coup de glaive et me serais dès lors épargné le mot assassin.

Je vous écris tout cela très subjectivement comme d'une réécriture de l'un de mes textes....(c'est vous dire) en abondant bien-sûr dans le sens des commentaires précédents.
A vous lire sur Prométhée ? ^^

   Lulu   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime beaucoup l'idée de la vie de cette falaise et de l'avoir précisé à la fin, même si cela court tout au long du poème. Les images sont belles. J'aime particulièrement "Mille rides ondoient sur un frisson de peau / et sa chair est percée / Son sang clair comme une eau s'épanche et vient grossir l'artère tout en bas". De même que la seconde strophe, superbe.

En revanche, je n'aurais peut-être pas répété "La falaise" à chaque fois. J'aurais préféré une autre tournure à chaque étape, même si l'on voit bien la logique des rêveries. Je trouve en effet que cela enlève une dimension poétique à l'ensemble fort poétique du texte.

Au deuxième vers, j'aurais peut-être écrit "Un inlassable vent lui vole des poussières" pour éviter la césure après "inlassable" qui ralentit à chaque fois ma lecture.

Au plaisir de vous lire à nouveau.

   Anonyme   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut troupi... Une falaise qui me parle et des rêveries que je partage avec l'auteur.
Juste une suggestion quant au vers suivant :
-l'a éventrée un jour... où j'aurais mieux vu... l'a un jour éventrée !
Une chute qu'il fallait trouver avec le mythe de Prométhée qui, partant de la boue, créa les hommes...

Joli poème... Merci troupi !

   emilia   
19/8/2014
Une même onde poétique et inspiratrice a semble-t-il « relié » Arielle et Troupi dans les méandres de la pensée… ; le hasard des parutions m’incite à faire cette correspondance qui ne paraît pas si étrange entre deux artisans d’art (l’un doreur et l’autre sculptrice), si sensibles aux sensations de la matière et au souffle créateur porté par le mythe de Prométhée qui s’insinue dans leurs poésies si sensibles… ; pour l’une, le vent épouse la mer et déchaîne l’ouragan à la façon d’un viol (il fallait oser utiliser ce terme si connoté négativement, mais en même temps la métaphore expressive d’une violence dans ce cas attendue…, pour l’autre, le vent érode la falaise, déchaîne également sa colère destructrice en la dépeçant, en l’éventrant d’un coup de glaive…, tous deux évoquant cette hypersensibilité tactile au contact de la peau qui incarne la matière en nous renvoyant au mythe des origines… ; mais, si la mer retrouve un oreiller propice aux rêveries, la falaise reste béante et « sa blessure gémit… » : quelle force expressive, là-aussi, pour signifier la souffrance à l’image du héros de ce mythe condamné à se faire dévorer le foie par un aigle chaque jour…, deux brillants récits d’une projection humaine si figurative…

   Louis   
19/8/2014
La falaise est « concave », puis « brisée », puis « béante » : dans cette anaphore, se lit une progression dans ce qui perce, transperce, ouvre la falaise ; en même temps que l'importance de ce qui lui est arraché ( des poussières, puis des morceaux entiers de roche) dans une gradation de la violence qui lui est faite ( le vent la « creuse » ; des titans l'ont « dépecée » ; un orage l'a « éventrée » ).
Dans cette rêverie, la falaise est personnifiée.
Les éléments se conjuguent pour creuser la falaise, l'air ( le vent ), le feu ( l'orage, le feu du ciel ), la terre et l'eau ( « son sang clair comme une eau s'épanche »), pour la féminiser, pour creuser la matrice féconde qui engendrera l'humanité, pour en faire une mère.
Les images et métaphores se raccrochent à celles des mythes anciens : la fécondité de la falaise se fait à partir d'une intervention mythique sous l'image de Prométhée ; les « titans » contribuent à arracher les roches de la falaise ; « le coup de glaive du ciel » renvoie à l'image de Zeus lanceur de foudre.
Les éléments naturels, et l'intervention allégorique des dieux ont forgé l'humanité.

Une rêverie des origines, une rêverie qui transporte au-delà de l'humain, vers la nature, la matière qui le précède et dont il est issu ; une rêverie en même temps sur la destinée de l'homme appelé à se fondre à nouveau dans cette source qui l'a fait naître, dans une nature éternelle. Comme dans votre précédent poème, on retrouve cette aspiration à ce qui transcende l'homme dans une éternité, non pas spirituelle, mais matérielle.
Une belle rêverie.

   Charivari   
19/8/2014
Bonjour.
Une dimension épique très réussie pour ce texte, une personnification très efficace de cette falaise ancêtre des hommes. Beaucoup aimé le ton, l'originalité et la force des images. Bon rythme, belle cohérence... Un poème vraiment agréable à lire

   Uranie76   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je partage tant avec ce qui fut dit d'élogieux, mais si je dois en apporter mon sel, mon grain sans rabâcher, je vous confie un aspect de ma lecture, sachant que celui de la mythologie a été plus adroitement et finement développé plus bas, par d'autres.

J'ai aimé cet univers où il y a à la fois de l'ordre (la roche) et du désordre (le vent, le temps), une lutte, la falaise cède, se délite et enfante du sable, des formes, de l'eau, des roches.

Les deux s'enchevêtrent (ordre et désordre) inlassablement, les images en seront habilement à cheval entre création et destruction dans cette rêverie :

"creuse au ventre profond
Il espère trouver un jour un coeur qui bat"

Ces deux vers lus isolément auraient pu être un acte d'amour, mais dans le quatrain ils n'ont de cet aspect que l'enveloppe creuse, et servent l'image de l'érosion.

ensuite,

"falaise béante" (l'image d'une vulve)
"coup de glaive du ciel" (phallique)
l'a éventrée un jour
sa blessure gémit quand l'air un peu trop vif en caresse les lèvres"

Il a suffit de deux mots "assassin" et "blessure", pour déraciner des mots de l'érotisme et les offrir à l'érosion sans concession aucune. Si on enlève ces deux mots, on se retrouve dans un acte charnel.

Et comme coup de massue pour enfoncer chez moi cette impression d'enchevêtrement et de délicieuse confusion et l'incruster :

"elle vit"

Ces deux mots accolés sont puissants, et donnent le vertige, semblent surgir comme une falaise abruptement.

   Anonyme   
20/8/2014
Salut Troupi

A mon goût, voici ton poème le plus réussi
L'anaphore des quatrains est pertinente et monte en puissance
concave, brisée, béante, usée
la falaise a le cœur qui bat, elle est blessée, sa chair percée saigne
comme celle des humains

A la chute on plonge dans la mythologie, mais de façon laconique
C'est nouveau chez to
J'aime bien

Merci Troupi et bravo

   Anonyme   
22/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime ce poème étrange où la falaise est présentée comme un animal blessé. C'est curieux, j'ai l'impression que la métaphore prométhéenne est venue… comme ça, à la fin du poème, un peu comme « en prime », comme s'il y avait eu un mouvement de la pensée à l'écriture puis de l'écriture la pensée.

En tout cas, je suis particulièrement sensible à cette évocation de l'homme, telle une falaise blessée qui finalement, vit de sa blessure.

J'aime aussi le rythme du poème qui lui confère une tension dramatique tout à fête opportune.


Oniris Copyright © 2007-2023