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Poésie en prose
tabernajilius : Vent d'ouest
 Publié le 31/10/15  -  4 commentaires  -  4569 caractères  -  53 lectures    Autres textes du même auteur

Cheminement lent de bord d’océan.
Sens dessus et dessous de toutes les composantes de l'espace de l'océan.


Vent d'ouest



Très à l’ouest. En fait juste à la limite. Justement là où le petit trait délimite les splendides nuances de bleus des cartes marines d’un côté, où le rivage est presque blanc, où le bleu est tellement ténu qu’il en est presque transparent, et tout à côté le jaune léger des bordures sablonneuses, ou le vert superbe des grandes forêts, avec parfois le liseré étrange des langues asphaltées de toutes nos routes rêches. Tous ces petits détails, tous ces motifs soignés, des cartes doucement repliées, pourraient être là pour nous faire rêver.
Grandes feuilles de papier parfois faiblement glacées, aujourd’hui plastifiées, où circulent tant de fluides imaginaires, nous imposent, grande flèche fine, un nord certain qui dévire un peu toutefois. Même l’échelle nous intrigue. Pourquoi donc cet outil, si pratique, fait de bois solide et léger, nous impose un point de vue propre, à l’échelle dirait-on. À noter il est vrai que tout en haut d’une échelle le sol, les petits reliefs, sont écrasés et cela même en fonction du nombre de barreaux de ladite échelle. Belle ruse que de nous imposer une échelle mystérieuse, difficile à évaluer, plutôt que nous donner le nombre de barreaux d’une échelle, qui ne serait que virtuelle évidemment.
L’ouest est longuement blond et fin, fait d’une plage interminable. Une tout aussi longue forêt toujours verte, feuilles persistantes me direz-vous, peut-être.
On ne peut pas dire qu’il y ait du vent dans cet extraordinaire paysage. Le vent est toujours là, partie intégrante de tous les espaces du ciel. Tous les grands nuages eux aussi glissent de proche en proche. Tout est en fait, mouvement, même les vagues, bien qu’elles parfois s’y amenuisent, le disent tout autant. Dans les petits jardins où le sable estompe tous les recoins, même les passereaux s’agitent sans répit, tout au moins il nous semble. Loin de l’immobile glacis du papier des grandes cartes, le bord de l’océan nous entraîne dans ses rêves tout en mouvement. À ne pas pouvoir résister à cette puissante omniprésence de tout ce qui nous entoure. Fétu improbable d’une paille si légère, le regard ne se laisse perdre qu’à la contemplation béate.
La dune elle aussi est blonde lente et douce, hérissée par endroits de touffes oubliées il semble.
Nous avons marché longuement, sans mesure du temps à parcourir. Oublieux de tout ce grand soleil qui éclabousse sur l’écume et sur les risées fines des flaques éphémères de la basse marée.
Grands maîtres des lieux, par dizaines les grands goélands sautillent, crient, se pourchassent, s’envolent même parfois pour des ailes immenses toujours si belles, où l’air est souple.
Avançant avec fougue, crêtes liquides à peine en écume, puis basculant en rouleaux qui froissent l’air également. Les grandes vagues en viennent à s’étaler, puis à peine un peu plus loin en sont à renoncer pour toujours se retirer. Éternellement recommencée, la houle, de sa voix grave, au souffle immense, fascine le regard. Ces yeux qui se perdent de tant d’étonnement.
Petit, tout petit avançant à peine au milieu de ces étendues qui en imposent. Sous le pied les petites coquilles crissent et craquent, croustillent presque aidées de cailloux légers et encore humides.
Les lanières vagues des algues délaissées, au milieu du grand sable, traînent leurs langueurs quelque part océanes.
Flasques sûrement, étrangement translucides, à en être effrayantes, sur ces grands bords humides les méduses égarées s’abandonnent au soleil.
De longues heures paraît-il, sans arrêter un quelconque mouvement, pas à pas patiemment sur le sable, parcourir d’autres distances.
Et puis la mer immense, étendue à l’infini sans repos, de vagues à peine en houle lente, toujours plus étendue. Un nouveau monde autre, de liquide espaces profonds sombres ou bleus, immensément bleu au-delà, à perdre tout entendement.
Emportés que nous sommes, le retour ne sera que partiel happé par tous ces éléments, un peu de nous autres petits hommes y restera. Emportant tout autant cette nature fascinante, effrayante et douce, enfouie au plus profond de nos sens.
Quel voyage, plein les yeux vous dis-je.
Quel espace, au comble des odeurs sereines
« Il est vrai que parfois près du soir les oiseaux ressemblent à des vagues et les vagues aux oiseaux.
Et les hommes aux rires et les rires aux sanglots
Il est vrai que parfois la mer se désenchante
Je veux dire en cela qu’elle chante d’autres chants que ceux que la mer (mère) chante dans les livres d’enfant » (Jacques B.)


 
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   Mauron   
18/10/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Quel est le sujet de ce texte? La carte ou le territoire, la plage ou la promenade? Il manque une unité à ce qui n'est ni un poème ni une nouvelle mais une rêverie un peu informe. Il faudrait fixer tout d'abord l'intention, le sujet afin que le lecteur ne se perde pas dans les sables mouvants de conjectures... Evidemment, l'océan est un "sujet porteur" comme on dit, mais ici, on se noie un peu dans les digressions.
D'autre part, attention à la fausse poésie des images toutes faites, des métaphores lexicalisées et des clichés:"splendides nuances de bleus" (...)" enfouie au plus profond de nos sens". Et surtout, attention aux incohérences: "la houle, de sa voix grave, au souffle immense, fascine le regard". S'agit-il de voix ou de regard?
Eviter aussi ces adjectifs qui ne disent rien de précis, si ce n'est l'admiration de celui qui les prononce: extraordinaire, merveilleux, sublime, fascinant, splendide...
Dommage parce que certaines échappées sont très belles et l'idée du liseré de la plage, très à l'ouest aurait mérité à elle seule de prendre toute la place.

"Très à l’ouest, à la limite. Là où le trait délimite les nuances de bleu des cartes marines d’un côté , où le rivage est presque blanc , où le bleu est tellement ténu qu’il en est presque transparent , et tout à côté le jaune léger des bordures sablonneuses, ou le vert des grandes forêts, avec parfois le liseré des langues asphaltées de toutes nos routes rêches. " J'aime beaucoup ce début, dommage que la suite n'ait pas été à la hauteur (et j'ai supprimé dans ce début tout ce qui me semblait être "parasite"...)

Pareil pour ce passage, assez réussi:

"L’Ouest est longuement blond et fin, fait d’une plage interminable. Une tout aussi longue forêt toujours verte, feuilles persistantes, peut être.
On ne peut pas dire qu’il y ait du vent dans cet extraordinaire paysage. Le vent est toujours là, de tous les espaces du ciel. Tous les grands nuages eux aussi glissent de proche en proche. Tout y est mouvement. Même les vagues, bien qu'elles s’y amenuisent parfois, le disent. Dans les petits jardins où le sable estompe tous les recoins, même les passereaux s’agitent sans répit. Loin de l’immobile glacis du papier des grandes cartes, le bord de l’océan nous entraîne. A ne pas pouvoir résister à sa puissante omniprésence. "

   Anonyme   
31/10/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour tabernajilius,

Hypnotisée par la mer (ou par la vision que j'en ai, étant loin d'elle), j'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre propre vision.
Alors bien sûr, j'aurais inconsciemment voulu retrouver mes visions personnelles, ou d'autres si différentes que j'aurais pu garder en mémoire une autre "mer".
Les points forts : un soin méticuleux pour tout dire ; parfois le prise à témoin du lecteur, manière de relancer l'intérêt, à mes yeux.
La trajectoire du regard me plait beaucoup, aussi : vue d'ensemble, puis détails des éléments par plans successifs.

Les points faibles, à mon avis : l'insistance du mot "échelle", les répétitions trop nombreuses du mot "tout'. La longueur du texte qui s'essouffle un peu avec les mêmes notions formulées un peu différemment.

J'ai particulièrement aimé :
"On ne peut pas dire qu’il y ait du vent dans cet extraordinaire paysage. Le vent est toujours là, partie intégrante de tous les espaces du ciel. "

"Les grandes vagues en viennent à s’étaler, puis à peine un peu plus loin en sont à renoncer pour toujours se retirer".

Et retrouver Jacques Brel dans la citation finale.

   emilia   
31/10/2015
Mis à part l’épisode de « l’échelle » qui rompt un peu le charme, même si l’idée était intéressante de partir d’un plan de papier pour lui superposer une réalité vivante, animer un paysage et lui donner vie en opposant « le mouvement à l’immobilité… », j’ai apprécié de partager votre promenade au bord de l’océan et d’en prendre « plein les yeux » / sans mesure du temps, dans une contemplation béate…, en se sentant tout petit face à l’immensité d’une nature grandiose, le regard perdu « de tant d’étonnement »/ juste à la limite des frontières du saisissable, dans l’émerveillement d’un « tout » omniprésent, comme « happé, emporté par cette fascination à la fois effrayante et douce, enfouie au plus profond de nos sens… », avec ces résonances si poétiques telles : « les petites coquilles qui crissent, craquent, croustillent…, en parcourant pas à pas, patiemment… », la plage, la dune au souffle du vent, dans une vision panoramique sur les algues, les méduses, les rouleaux des vagues, l’envol des grands goélands, en partance pour un très agréable voyage…qui se prolonge par une belle pensée de Brel à méditer...

   Coline-Dé   
8/11/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un texte intéressant qui mériterait un bon polissage, à mon sens.
Tout d'abord, la présence du narrateur est ou trop importante dans le texte ou pas assez ; si vous choisissez qu'il soit un élément de cette promenade, il faudrait, me semble-t-il détailler davantage pensées, sensations ( simplement plus de verbes avec un je ou nous). Là, la description qui met le narrateur tout à fait à la marge rend incongrues les adresses au lecteur : j'ai été vraiment gênée par tous ces
* "En fait" juste à la limite
* À noter "il est vrai"
* ne serait que virtuelle "évidemment".
* me direz-vous, peut-être.
* Tout est "en fait", mouvement,
* hérissée par endroits de touffes oubliées "il semble."
* des ailes immenses "toujours si belles",
* De longues heures "paraît-il,"
qui créent une présence absente avec un narrateur dont on dirait qu'il n'est là que pour émettre des jugements ou opinions.
Si il y a présence d'un narrateur, il serait bon, je crois, se donner au lecteur assez d'éléments pour lui permettre sinon une identification, tout au moins un début d'empathie. Ici, il n'est qu'une gêne à la lecture.
C'est vraiment dommage, dans un texte où par ailleurs de belles images m'auraient bien fait envoler :
Tout le début (sauf le " en fait")

*Très à l’ouest. En fait juste à la limite. Justement là où le petit trait délimite les splendides nuances de bleus des cartes marines d’un côté, où le rivage est presque blanc, où le bleu est tellement ténu qu’il en est presque transparent, et tout à côté le jaune léger des bordures sablonneuses, ou le vert superbe des grandes forêts, avec parfois le liseré étrange des langues asphaltées de toutes nos routes rêches.

*L’ouest est longuement blond et fin, fait d’une plage interminable.

*On ne peut pas dire qu’il y ait du vent dans cet extraordinaire paysage. Le vent est toujours là, partie intégrante de tous les espaces du ciel.

* La dune elle aussi est blonde lente et douce, hérissée par endroits de touffes oubliées

Je ne cite que les phrases qui m'ont marquée, mais tout le texte est agréable à lire si l'on fait abstraction des interventions du narrateur.
Le dernier paragraphe me parait superflu ainsi que la citation de Brel.


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