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Poésie contemporaine
tib1909 : La ballade des réprouvés
 Publié le 22/03/19  -  9 commentaires  -  861 caractères  -  162 lectures    Autres textes du même auteur

Ce poème n'a pas une très grande ambition, j'ai surtout voulu mettre en évidence la dualité entre la pensée du poète, du moins dans la manière dont je me la figure, et la pensée de ses potentiels adversaires/détracteurs. J'ai souhaité développer une dimension médiévale, en m'inspirant du travail de François Villon ou encore de Georges Brassens.


La ballade des réprouvés



Nous partîmes un matin blanc
Sentier bordé de sombres cimes
Tous, à la poursuite du vent
Tous, à la bouche quelque rime
Tout le long du chemin nous vîmes
Des mendiants et des précaires
Des soldats partant pour les guerres
De nobliaux illégitimes

Si nous n’étions qu’une poignée
À circuler dans ces eaux vives
Nous attirions à nos côtés
Bien des barques à la dérive
Un vrai phare pour nos convives
Croque-notes et saltimbanques
Poètes répudiés des banques
Toute une caste primitive

Ô détestés des bien-pensants
Et conspués comme pesteux
Devant la haine des puissants
Comme nous pouvions être heureux
Pauvres de vous, dont le seul feu
Est fait d’argent. Quelle hérésie !
Laissant l’amour, la poésie
Regardant sans ouvrir les yeux.


 
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   Corto   
24/2/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Plus qu'à Villon ou Brassens, c'est à Corneille (Le Cid) que j'ai spontanément pensé en première lecture: "Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort - Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port". Ce passage m'y a conduit volontiers: "Nous attirions à nos côtés Bien des barques à la dérive".

Ce poème se lit facilement car les images sont simples et bien déroulées: "Tous, à la poursuite du vent Tous, à la bouche quelque rime". Le vocabulaire est sans complication.

Le thème choisi est du style "ça marchera toujours"... Faire vibrer la corde sensible en montrant le miséreux accablé par le puissant est un ressort infaillible: "Devant la haine des puissants Comme nous pouvions être heureux Pauvres de vous, dont le seul feu Est fait d’argent." C'est ici qu'on trouve une faiblesse au poème, reprenant un thème justifié mais vraiment très usé.

On se réconforte avec ce beau final: "Quelle hérésie! Laissant l’amour, la poésie Regardant sans ouvrir les yeux."

Merci pour cet essai.

   Gemini   
28/2/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai trouvé, au risque de passer pour un adversaire/détracteur, un peu étonnant le passage du "chemin/sentier" première strophe, aux "eaux vives" de la seconde, d'autant que celles-ci sont précédées de "ces" qui donnent à penser qu'on en a déjà parlé. J'ai ensuite cherché l'image qu'elles pouvaient offrir, mais ce fut en vain. Parle-t-on d’un vivier de poésie iconoclaste ? C'est dommage parce que d'autres images :"à la poursuite du vent, croque-notes, laissant l'amour la poésie" m'ont paru bonnes. Il y a, au vers 15, ce mot « banques » qui m’a semblé forcé par la rime (et pas crédible pour le côté médiéval du texte), et si je peux me permettre, pour la catégorie (néo) et le thème emprunté à l’Histoire de la Poésie française, un (quasi) défaut de ponctuation malvenu.
Je me suis aussi demandé si le texte, débutant par "Nous partîmes" n’avait pas l’ambition de décrire une balade en même temps qu’écrire une ballade.
Pour le fond, je pense qu’on s'est tous un jour cahés derrière la critique pour ne pas s'avouer notre médiocrité. Mais je n’accroche pas à l‘image de cupidité (le seul feu est fait d’argent), qui lui est donnée ici au titre de la bien-pensance. J’ai même cru un moment que c’était pour cautionner le mot "banque", arrivé un peu à l‘impromptu dans le fil du texte. Mais ce peut être aussi un rejet de l'expression "seul le travail paie", qui sait ?
La césure est nette entre les réprouvés, poètes incompris auxquels seule l’Histoire rendra justice, et l’aréopage académique, gardiens du Temple emmurés dans leurs certitudes. Je trouve dommage de ne voir en face qu’un ennemi. Il me semble que ce faisant on est bien sûr de sa valeur (de son talent), et je doute que ce soit la pensée de tous les poètes réprouvés (chose dont l’auteur a prévenu en exergue). En ce qui me concerne, je trouve que la critique est nécessaire au travail, mot qui d'ailleurs est relié dans l'exergue à deux grands poètes.
Amicalement.

   Miguel   
5/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La dernière strophe a un petit relent de gilets jaune qui vient un peu gâter le plaisir (sans doute est-ce involontaire de la part de l'auteur, mais cela est, du moins dans ma lecture). Mais ne nous en tenons pas à cet aspect subjectif. Le début rappelle le "Nous partîmes cinq cents) de Rodrigue, qui est le début du récit d'une victoire. On peut augurer d'une autre victoire ici, même si le reste s'en tient à la dimension maudite du poète. Les vers sont fluides et élégants, bien rythmés, mélodieux ; cela se lit avec plaisir et si ce poème "n'a pas une très grande ambition", il n'en a pas moins de mérite.

   Gabrielle   
6/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une très belle plume pour une très belle ballade certainement appréciée des poètes...

Merci à vous pour cette belle réflexion sur la condition des réprouvés.


Bien à vous.

   papipoete   
22/3/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour tib
Nous avions la fleur au bout du fusil, non je veux dire à la plume, et comptions nous faire remarquer, apprécier notre talent ; las, seuls quelques aventuriers sans le sous, sans barrières, nous supportèrent mais ne remplirent pas nos sébiles, si plates ; autant que l'épaisseur de nos poèmes ; pauvres de nous...
NB vivre de son talent ne doit exister que sur une autre planète, ou bien ne pas avoir à gagner sa vie, quand une cuiller d'argent dans la bouche vint compenser l'appétit...
Bien amer texte !

   senglar   
22/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour TIB1909,


Vous parvenez à camper une ambiance exotique teintée de Moyen âge mais c'est quand même très approximatif tout ça : "précaire" détone... des "convives" ?... dans ce conglomérat de pauvres... "Poètes répudiés des banques" ?... les y aurait-on accueillis, employés ?... "primitive" ?... un poète est lettré... Le poète est un "ornement" pour les réceptions des riches et des nobles qui ne les haïssent pas mais les utilisent, s'en servent... Non non l'argent n'est pas une hérésie, d'ailleurs les poètes courent après eux-aussi...
Vous savez moi j'aurais écrit "péteux" plutôt que "pesteux", là il y aurait eu une vraie provocation dans votre poème.

Ceci dit je devine ici une belle pousse :)

   Anonyme   
22/3/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Vous dites, dans l'exergue, souhaiter " mettre en évidence la dualité entre la pensée du poète et ses adversaires/détracteurs ".

Je n'ai pas pas perçu cette démarche dans votre texte ; plutôt une sorte de réquisitoire à l'encontre des " puissants " et leur " haine " envers les " réprouvés " , les " pesteux "...

J'ai trouvé ces considérations un peu ... excessives.
Et je ne vois pas en quoi les poètes seraient " répudiés des banques."

Ce texte ne m'a pas séduit.

   hersen   
22/3/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je n'adhère pas particulièrement au fond, à savoir opposer systématiquement poète/argent.

Comme ce serait facile si tout était blanc ou noir ! mais des riches sont poètes, des pauvres aussi.
mais tous les riches ne le sont pas, tous les pauvres non plus.


Cette idée du poète détaché de tout ce qui est matériel est peu convaincante pour moi, sauf à être une allégorie.
Or, les banques et leur argent me ramènent au prosaïque, et je n'aime pas spécialement l'idée que le poète soit un nécessiteux. Ni d'ailleurs qu'il soit blindé de tunes ! En quelque sorte, c'est hors-sujet si je parle de poésie de savoir combien le poète qui est en face de moi gagne.

Car la poésie est ailleurs. elle est un monde qui se rient des frontières, quelles qu'elles soient : culturelles, matérielles, traditionnelles. la poésie est l'art de voir les choses d'une certaine façon et de les sublimer, tout est poésie.

j'ai l'impression qu'ici se confond le combat de classes et la poésie.

Dans la forme, je retrouve ce même déséquilibre : nous sommes sur un chemin en première strophe qui se transforme en eaux vives en deuxième strophe sans que je ne voie pourquoi, ou en quoi.

la bien-pensance arrive dans la strophe dédiée aux richesses. ce qui me chiffonne car là encore, il ne me semble pas que ça ait à voir avec l'argent, qui est, par définition, la base des escroqueries.

Mais peut-être suis-je à côté ?

Merci de cette lecture, qui m'a tenue en réflexion.

   Davide   
22/3/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour tib1909,

Tout d'abord, quelques remarques :
v.4 : plutôt que "à la bouche", j'aurais mis "sur les lèvres" ou "à la lèvre".
v.5 : plutôt que "Tout le long", j'aurais préféré "Tout au long". Une virgule après "chemin" n'aurait pas été de trop.
Pourquoi ne mettre qu'une virgule ou qu'un point par-ci, par-là ?
Autant mettre toute la ponctuation nécessaire, j'aurais préféré.
De plus, un exergue aussi long ne me semble pas très utile : il n'apporte rien de plus que ce qui est exprimé dans le poème, à part, peut-être, la référence à Villon et Brassens.

Malgré la quasi-absence de ponctuation, le poème est agréable à lire.
L'ambiance médiévale est charmante et convient à la rythmique des octosyllabes et au schéma des rimes.
Une lecture originale, que je trouve réussie, avec une très belle 2e strophe.

Le message est pourtant d'actualité. Il m'évoque la vie de bohème, les hippies... Vive la poésie ! Vive l'amour !
Dans le monde matérialiste d'aujourd'hui, difficile d'être un artiste.

Merci !

Davide


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